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DERNIÈRE ÉDmON
QUARANTE-QUATRIÈME ANNÉE - N° 13315 4,50 F Fondateur : Hubert Beuve-Méry Directeur : André Fontaine
- VENDREDI 20 NOVEMBRE 1987
i Reagangate... »
est difficile
de mettre un prix sur le droit de
r opinion è savoir ». a répondu, le
mercredi 18 novembre, au sofa 1
de la publication de l'enquête
parlementaire sur r< trangate ».
un sénateur à qui l'on demandait
si les résultats justifiaient bien
dix mois d'une recherche labo-
rieuse, qui a coûté 4 mffions de
dotera. Tant fl est vrai que, frac-
tionnées de mois en mois en un
interminable feuilleton large-
ment reproduit par b presse, les
révélations sur ce scandale des
ventes d'armes à l'Iran restent
encore très obscures et mcom-
ptirtss.
Sur le fond, cette volonté - si
volonté concertée D'y b au -
d'amorcer une ouverture vers
cartains éléments «modérés»
des sphères dirigeantes ira-
niennes a été un fiasco dans
lequel f amateurisme l'a disputé
à la fuA/eté. Le président, dans
un massage télévisé en août der-
nier, l'avait déjà admis. Aussi le
rapport de la commission ne fait-
il qu'ajouter quelques précisions
plus accablantes encore. C'est
ainsi, apprend-on, que certaines
armes destinées aux
« modérés » auraient fini entre
les mains des fractions ira-
niennes les plus radicales, tarnfis
qu'un des co n t a c ts de la Maison
Blanche, chargé de négocier les
armes en échange des otages
américains, aurait été le propre
instigateur de l'enlèvement du
chef de poste de ta. OA è Bey-
routh, Wffiatn 8ucfcey~.
Rsstm
ta forme,
c'est-à-dire: fa responsable de
la prise de décision. Et, iè. le pré-
sident est directement mis en
causa. Difficile d'imaginer que,
sans . son consentement, fût-a
tacite, «m arne» ^oca^bgfosqoe
trafic' destiné èBrihfieèr BTV«te-
tance anthmétiB» au Mta a ra -
gua su moyen de ces ventes
d'armes à l'Iran oit pu être orga-
nisé. Si le président Reagan sa*
finetament « btanchi » au béné-
fice Ai douta, son autorité est
prise en défaut. Lu! dont on van-
tait encore B n'y a pas « long-
temps la c gestion » a contribué,
par son laxisme, à encourager
ses collaborateurs les moins
scrupuleux ou les plus candides à
mener une politique au jour le
jour, sans autre figne directrice
que ta profit immédiat.
On vient d'en constater les
effets dans le domaine économi-
que, où rimmobifisme du prési-
dent est tout eus» fautif. Ce.
n'est sans dou te pas pour rien
que ta fieutenant-colonei Narth.
Is principal protagoniste de
r« Irangata », est devenu, on
temps, un héros populaire. Lui,
au moins, obéissait è son credo
poétique : couper le route au
comnéadsme en Amérique cen-
trale.
tees consé-
quences de ce scandale ? Etes
sont déjà pâmées. Car, quelles
que soient les dscisiona du pro-
cureur, tous les acteurs de
1*« kangate » sont sortis de ta
scène poStiqua, è f exception du
présid en t, mais B est en fin de.
mandat. Le seul « survivant »,
mat aussi le «mitas incriminé,
reste lé vice-président Bush
qu'un sondage donne toujours en
tète des candidat» républicains
pour ta prochaine élection préai-
tfentltfBe.
Ce rapport du Congrès- «fui
éclaircit bien peu de chos es
sinon les tfivïskwts partisane s te
ceux qui l'ont rédigé, ouvrira
peut-être les yeux aux Améri-
cains un an avant qu'ils ne se
rendent aux urnes. Os pourront
enfin réfléchir au fonctionne-
ment de tours institutions et, au
itou de s'acharner sur ta vio pri-
vée des futurs candidats, s'inté-
resser è ce que ces derniers ont
è leur dire.
(Lire page 6
!‘ article f BEN RI PIERRE- )
M 0147-1
200 -
37901 470Q4500
i --
A.
Après l’acceptation des responsables des grandes formations
M. Jacques Chirac ouvrira la semaine prochaine
les discussions sur le financement des partis
Les responsables du PC, dû PS, de
IV DF, du RPR et du Front national .
auxquels M. Jacques Chirac a demandé
de participer , la semaine prochaine, à une
concertation à Matignon sur le finance-
ment des partis et des campagnes électo-
rales ont accepté cette proposition.
«Je ferai tout pour faciliter» un accord
sur ce sujet entre les partis politiques,
déclare M. Jacques Chirac dans un
entretien accordé au « Figaro » du jeudi
19 novembre . Le premier ministre répond
ainsi à l'appel lancé par M. François
Mitterrand lundi à RTL.
M. François Mitterrand pro-
teste de la pureté de ses inten-
tions : jamais, au grand jamais, il
ne lui serait venu à ridée de relan-
cer un débat fracassant sur le
financement des partis et des
campagnes électorales, & cinq
mens du scrutin préûdentieL, pour
détourner l'attention de «l'affaire
Luchaire» I
M. Jacques Chirac, la main sur
le «eut, adopterait sans doute la
même attitude si quelque persi-
fleur lui faisait observer qu’il n’a
songé è réunir les chefs de parti &
Matignon, sur le même sujet, que
pour échapper au piège tendu par
le président de la République.
11 reste que le serpent de mer
du financement s'est remis en
mouvement, & toute vitesse. Ce
seul résultat n’est déjà pas négli-
geable. Car M. Mitterrand ne
veut pas «se reprocher plus long-
temps », comme il l’a dit à RTL,
le lundi 16 novembre, de n’avoir
traité cette affaire, entre 1981 et
1987, qu’avec un enthousiasme
fort contenu. Quant à M. Chirac,
il « fera tout», selon F entretien
qu’il a accordé jeudi au Figaro,
pour faciliter un accord entre
les partis politiques sur un terrain
où u n’avait manifesté jusqu’alors
que peu d’empressement à s’enga-
ger.
JEAN-YVES LHOMEAU.
(Lire ta suite
et nos informations page 8. )
Catastrophe à Londres
Au moins trente-deux morts dans F incendie
à la station de métro King's Cross
PAGE 40
Les trois tandems
de la concertation financière
Alors que la baisse du dollar a repris et que le franc est
faible face au mark, le sort du système monétaire et l’évo-
lution économique mondiale dépendent de plus en plus de
la concertation entre six hommes: les ministres des
finances et les gouverneurs des banques centrales des
Etats-Unis, de la RFA et du Japon.
PAGE 35
Relève en Espagne
M. Gutierrez remplace M. Camacho
à la tête des « commissions ouvrières »
PAGE 3
Combat au Sahara occidental
Une offensive meurtrière du Front Polisario
PAGE 6
Les équivoques de l'euthanasie
Incertaines frontières
PAGE 26
Procès du dopage à Poitiers
Ignorance et négligence
PAGE 14
Le sommairë complet se trouve page 40
Rigasur le pied de guerre pour un anniversaire
fièvre nationaliste en Lettonie
D a fallu un déploiement poli-
cier sans précédent pour empê-
cher lès Lettons de se rassem-
bler et de célébrer, le mercredi
18 novembre h Riga; le soixante-
nenvième anniversaire de la pro-
clamation de -la Lettonie indé-
pendante, « république
bourgeoise», qui devait tomber
en 1940 sons la coupe de
FURSS avec l’Estonie et la
Utnanfo, à la faveur du pacte
germano-soviétique — pour être
réoccupée plus tard par Farinée
hitlérienne. En débat de soirée
cependant, des groupes de
jeûnes gens se sont heurtés par
endroits aux forces de police
qn, selon une source nationa-
liste i Riga, ont procédé à plu-
sieurs interpellations. Ces inci-
dents, qui ont conduit les
autorités i tondre le dispositif
policier de 20 heures à 22 heures
locales, semblent avoir été rapi-
dement circonscrits.
RIGA
de notre envoyée spéciale
Mercredi matin, 10 heures, un
jour à première vue comme les
autres sur le pavé luisant de la
vieille ville de Riga. Pourtant, de
petits groupes d’hommes en civil
ont commencé à prendre position
autour du monument de la
Liberté, une immense colonne au
beau milieu de la rue Lénine. Ce
monument est devenu, depuis le
14 juin dernier, le symbole de la
protestation lettoae : pour la pre-
mière fois cette année, & l'appel
du groupe dissident Helsinki 86,
les habitants de Riga ont célébré,
en déposant des fleurs au pied de
cette statue, l’anniversaire de la
déportation massive par Staline
de Lettons en Sibérieje 14 juin
1941. Le précédent était créé et,
le 23 août, ils étaient cete fois de
5 000 & 7 000 selon des estima-
tions concordantes (la presse
soviétique en a admis le chiffre de
2000) à déposer des fleurs au
même endroit pour l'anniversaire
du pacte germano-soviétique de
1939- Quatre-vingt six personnes
avaient alors . été interpellées
tandis que d’antres manifestations
se déroulaient à Tallin et à Vil-
nius, capitales de l’Essomc et de
la Lituanie, les deux autres Répu-
bliques baltes.
Depuis, les autorités soviéti-
ques, & commencer par le chef du
KGB lui-même, M. Viktor Tche-
brikov, ont averti des dangers'
d’un nationalisme que la thèse
officielle veut nécessairement
manipulé par l'Occident. Partant
de ce principe, il n'était pas envi-
sageable de laisser à nouveau des
milliers de Lettons entonner le 18
novembre l’hymne de la «Répu-
blique bourgeoise». * Que Dieu
protège la Lettonie», alors qu'à
Moscou plus une seule manifesta-
tion non officielle n’est autorisée.
SYLVIE KAUFFMANN.
(Lire la suite page 4.)
POINT DE VUE i la France-face à ses juges
Insupportable indépendance
par Jean-Denis Bredin
La France entretient avec sa
justice une relation malade, que la
classe politique ne cesse d’enveni-
mer. Un juge d’instruction
inculpe une personnalité émi-
nente, influente. C’est un juge
indépendant, courageux, le petit
juge de Z. C’est un mauvais juge,
un juge, un juge qui inculpe sans
charge, par passion, par animo-
sité. La Cour de cassation se pré-
pare à le dessaisir? C’est une
chambre de grands magistrats,
seulement épris de vérité, et qui
censurent la légèreté d'un juge.
C’est une assemblée courbée sous
la volonté du gouvernement. Dans
cette aventure judiciaire, chacun
désigne les bons et les mauvais
juges, selon ce qu’il attend d’eux.
Telle est la France. La justice
est ignorée, tranquille, tant qu'elle
jnge des repris de justice, des cou-
pables nés. Alors le juge peut
inculper sans charges, condamner
dans le doute, la justice est forcé-
ment vertueuse.
Mais qu’elle touche à ce qui
n'est pas sa matière, personnes
considérables, ou considérées,
protégées à droite ou à gauche,
alors on découvre aux juges
d'effrayants défauts. Us sont
avides de promotions et de déco-
rations. S’ils pensent à gauche. Us
sont tentés s'acharner sur les per-
sonnalités innocentes qui pensent
à droite. S'ils pensent à droite, ils
cherchent à martyriser les élites
de la gauche. Indignée, la classe
politique distribue ses mauvaises
notes.
Ces juges ont des passions
quand la France a besoin de juges
sereins. Us ont des opinions quand
il nous faudrait des juges sans opi-
nion. Ils sont dociles ou révoltés,
injustes en tout cas, quand chacun
ne révérait que de justice et de
vérité...
( Lire la suite page 2.)
LiVRES
Miss Endora Welty, de Jackson, Mississippi
BOe habita la vffle où elle est née voüà soixante-dix-huit ans.
Aux Etats-Unis, elle compte parmi les plus grands écrivains du
siècle pour la pureté de sa prose, son art de décrire la pauvreté du
Sud et les vies sans destin de ses habitants anonymes. En France,
rmtn qui connaiesent son existence appartiennent plus à un
«club» qu'à un public. Nous sommes allés rendre visite è cette
vieüle dame du Mississippi, qui devrait enfin, dans an pays où l'on
affirme aimer encore la littérature, trouver sas lecteurs.
■ hmshI«mb«) ma eaqafite sur le labyrinthe
islamique en France.
■ Le centenaire de la naissance du poète Pierre-Jean
Jouve.
m Ub entretien avec Bromslflw Geremek, conseiller de
Lech Wales», mais anssi historien de la punreté.
■- La chrawqoe de Nicole Zand : écrire et vivre àBer&L
■ Le feœHetoo de Bertrand Poirot-Delpech ; le
« Journal » de Mattfrien Galey.
' Pages 17 à 25
STOL
, v'viy Alt fit *.■■»>: Va Æ ..Z%\
Une lecture salubre, d’une
extrême clarté pédagogique.
B. Dethomas/Le Monde
D’une simplicité qui touche au
génial. F. Camé/Libération
Lbuwage devrait are lu d’ur-
gence.
JJVL Lamy/Les Echos
Un essai original a un manuel
très accessible. JJP.Sereni
Le Nouvel Économiste
CoUeetwi LHBtwe immédiate
dirigée par J. C. Guietjaud - 110 F
Editions du Seuil fz ili
A L'ÉTRANGER: Algérie, 3 OA : Maroc, 4.50 (tir- : Tihwm, 600 m. , ADamogne, 2 DM Autriche. 18 sch- ; Banque. 30 fr. ; Canada, 1,75 AS : Cfite-d’hnn, 315 F CFA ; Danemark, 10 kr. ; Espagne, 155 paa. ; G.-B, 60 p. ;
Sta. ISOdr.î Irietfa. 90pT; fréta, 1 700 L; übya. 0.400 DI: LmarriboiaB, 3Qt ; Norvège. 12 te ; P aya Bm, 2J5 fl. î Fanvgat, 130 aac.; Sénégal. 355 F CFA; Suida. 1L50ca. : Suina. 1.50 L : USA, 1ÆQ S ; USA (Wéat Coest}. 1,75 $.
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2 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 —
Débats
La justice en question
Insupportable indépendance
(Suite de la première page. )
Cette vérité, qui s’en soude ?
La vérité est que l'inculpation est
en droit français un pouvoir arbi-
traire du juge d'instruction,
qu’elle marque d'infamie, si
même elle ouvre hypocritement le
droit à la défense, qu’elle consti-
tue de fait un préjugement prépa-
rant la condamnation. La vérité
est que {'inculpation, décision
sans critère et sans recours,
confisque l’honneur, parfois la
liberté, le travail, la vie. Si
M. Michel Droit est inculpé sans
charges sérieuses, l'élite française
va-t-clle enfin s'intéresser à la
réforme d’un droit infirme qui,
unis les jouis, fabrique du mal-
heur 1 Non, sans doute. Car
l'inculpation, intolérable pour les
privilégiés, ne cesse pour autant
de convenir aux clients or dinair es
de la justice pénale. On ne s'en
prendra donc pas à la loi. mais an
juge d'instruction. Le juge, s'il
déplaît ou dérange, sera présumé
docile, soumis à ses préjugés, à ses
opinions, surtout à sa carrière...
quand on rêverait, bien sûr, qu’il
soit indépendant.
Une justice indépendante ? Qui
la veut donc ? Certes pas nos ins-
titutions. La Constitution de 1958
a fait du président de la Républi-
que — soudain érigé en arbitre, à
contre nature de sa fonction — le
• garant » de l'indépendance de la
justice ; et dans cette mission elle
lui a adjoint un Conseil supérieur
de la magistrature dont fl désigne
les neuf membres, et que « vice-
prêside » le garde des sceaux. Les
constituants ont pris eu outre la
précaution de n'accorder à ce
Conseil de la magistrature que
des pouvoirs restreints sur l'avan-
cement des magistrats : la car-
rière des juges est restée soumise
au pouvoir exécutif par une
savante combinaison de règles qui
proclament l'indépendance eu
prenant garde de ne pas l'assurer.
Pourquoi la justice — rendue
par des hommes et des femmes,
non par des héros ou des saints -
serait-elle donc indépendante.
quand les institutions ne le souhai-
tent pas. quand le pouvoir politi-
que ne le veut pas davantage ou
ne le veut qu'au gré des opportu-
nités, quand l'indépendance gène
la carrière d'un juge au lieu de la
servir ? Le vrai mérite de la jus-
tice française est qu'elle compte
beaucoup de magistrats indépen-
dants, soit que leur vertu soit
naturelle, ou appuyée sur une
morale, soit que la fonction incite
à la vertu, soit que le juge n'ait
pas rencontré, par chance, les
occasions de plaire ou de déplaire,
soit encore qu'en des temps agités
où les gouvernements sont fra-
giles, et se succèdent, l'indépen-
dance ne devienne, sur ie long
terme, la meilleure habileté.
Reste que le confort politique des
gouvernements successifs de la
France a toujours été - sauf à de
rares périodes - de s'assurer une
justice aussi soumise qu’il se peut,
et qu’il y a quelque cynisme à
dénoncer ia dépendance des juges
quand une société s’applique à
l’organiser.
Les caatr&iwavws
qui font smrffrir
Mais le vrai problème - qui
dépasse la justice - est que la
France ne supporte pas les institu-
tions indépendantes. Cette nation
sincèrement éprise de liberté
s’accommode mal des méca-
nismes favorables à la démocra-
tie : les contre-pouvoirs la font
souffrir. Volontiers nous fabri-
quons l'apparence des contre-
pouvoirs, car nous aimons les sym-
boles. Mais aucune institution
indépendante ne nous est agréa-
ble. Regardons du côté du Conseil
constitutionnel. Sou mode de
recrutement, et de saisine, avait
été sagement imaginé par la
Constitution de 1958 pour qu'il ne
pût gêner le gouvernement, le pro-
tégeant seulement contre les abus
de pouvoirs du Parlement.
Ht voici que, le temps passant,
le Conseil constitutionnel a pris
goût à sa mission, affirmé son
indépendance, et surtout la
réforme constitutionnelle de
1974, ouvrant largement sa sai-
sine, lui a donné les moyens de
remplir sa fonction. Vrai contre-
pouvoir ? Une telle audace heurte
trop d'habitudes et de mentalités.
Nous avons vu, en 1986, ce
Conseil, devenu utile à la démo-
cratie, donc gênant, accusé bruta-
lement de bafouer la souveraineté
nationale, d'installer le gouverne-
ment des juges. Il devenait urgent
de le remettre à sa place. Ccst
que le pouvoir politique constatait
l’insupportable : une institution
qu’il ne maîtrisait pas.
L'exemple de l’audiovisuel est
non moins édifiant. La France, en
1982, prétend proclamer l’avène-
ment d’une flonnnnniwi fifln audio-
visuelle « libre », pluraliste : et,
pour veiller sur les principes, gou-
vernement et Parlement fabri-
quent une Hante Autorité « indé-
pendante». Les mots «liberté»
et -> indépendance » rythment la
loi du 29 juillet 1982. La Haute
Autorité sera-t-elle une institution
libre ? Sans doute, mais une insti-
tution sagement privée de pou-
voirs et de moyens d'action, une
institution sans risque. Et quand
seront acco r dées les concessions
de la 5° et de la 6“ chaîne, son
avis, trop peu conforme, sera tenu
pour négligeable.
Venue aux affaires, la nouvelle
majorité inverse le mécanisme,
qui conduit au même résultat, la
symbolique d’un faux contre-
pouvoir. Cette fois-ci, la loi du
30 septembre 1986, créant une
« autorité administrative indépen-
dante », la CNCL, lui confère de
vraies prérogatives, et des moyens
d’action, la perspective d'un rôle
servant la démocratie... Mais le
savant dosage du recrutement
organisé par l'article 4 et le choix
des premiers membres installent
aussitôt le confort d'une rassu-
rante fidélité. La loi de 1986 -
comme celle de 1982 - a réalisé
cette commodité française, un
contre-pouvoir qui ne gêne pas le
pouvoir.
Ha rêve, on voit M. Greffier
demain promu, parce que la
-République honore l'indépen-
dance des juges. En rêve, on voit
le garde des sceaux féliciter
M. Arpaillange parce qu’il a eu le
courage de rappeler à tous la
liberté de parole du ministère
public. En rêve, on voit la cham-
bre criminelle de la Cour de cas-
sation, revigorée par sa nouvelle
jurisprudence, désormais atten-
tive à l’abus des inculpations, et
l'on voit venir, dans le sillage de
M. Michel Droit, des milliers
d’infortunés, désormais protégés,
qui, sans lui, eussent risqué d’être
les victimes d’inculpations
charges—
Ose verts
hénfflpie
Mais peut-on rêver? Et d’où
soufflerait ce vent nouveau.? De
la classe politique occupée à flat-
ter les soudages et à courtiser ses
princes ? Des pouvoirs médiati-
ques où se rétrécissent sans cesse
les champs de la compétence et
du courage ? La vérité est que
l’indépendance, s'il n'y a pas de
morale personnelle, religieuse ou
laïque pour l’inspirer ni de règles
de droit pour la soutenir, devient
peu à peu une vertu héroïque.
Pour la réapprendre, fl faudrait de
douloureuses réformes, l'organisa-
tion de vrais contre-pouvoirs, un
autre comportement du pouvoir
politique, une patiente propéd eu-
tique de la marche debout. Le
voulons-nous ?
Il semble qu’il nous suffise de
cajoler les mots, de célébrer les
rites. Inventant sa Légion d’hon-
neur, sa noblesse, ses dignités,
Napoléon expliquait qu’il y était
contraint pour satisfaire les habi-
tudes et les penchants des élites
françaises. Presque deux siècles
pins tard, l'Indépendance n’est
toujours pas une spécialité fran-
çaise.
. JEAN-DENIS BREDN.
Au Courrier du Ifeuite
AMBITION
Un espace
« latinopheoe »
Vue du Japon, la France paraît
bien petite et la puissance nord-
américaine envahissante comme on
cancer!
Pourquoi ne pas lancer l'idée dans
tous les pays latins, de la France au
Portugal eu passant par toute l’Amé-
rique latine, d’un espace -latino-
phone » qui entraînerait une coopé-
ration entre tous les pays latins afin
de contrecarrer l’envahissement du
monde par les «Etats-unisiens».
comme on dit au Canada français ?
Les pays latins ont oublié leur ori-
gine commune, lin esprit latino-
phone pourra sans nul doute mettre
on équilibre entre culture d’origine
catholique et culture d'origine pro-
testante.
La solidarité des peuples latins
pourrait constituer une troisième
force entre les Deux Grands et sur-
tout montrer une autre voie cultu-
relle au monde.
CLAUDE RIPAT
(Tokyo).
ÉTUDES
La arrière
de H. J.-F. Dotas
Le Monde du 5 novembre a publié
un article sur M. Jean-François
Dubos qui est présenté comme ayant
fait ses études au Piytanée militaire.
Nous avons aussitôt fait des
recherches, desquelles il ressort que
M. Dubos n’a jamais été au Pryta-
née. Nous n’ignorons pas que le
Who's who signale que M. Dubos a
fait ses études à La Flèche, au Piy-
tanée, mais cette information est
erronée. Le Who’s who nous a fait
remarquer qu’il n'était pas responsa-
ble du curiculum que lui fournissent
les gens qui y figurent Néanmoins,
la notoriété mondiale de cette publi-
cation entraîne votre bonne foL
Si M. Dubos a fait ses études à Laf
Flèche, ce ne peut être qu’au lycée
de La Flèche (lycée Bouchevreau).
Nous avons d’ailleurs le témoignage
d'un de ses anciens condisciples à ce
sujet
Ingénieur général M. NATTA
président Je l’Association
des anciens élèves du Pryxanée
national militaire.
Rigueur et valeur
par BERNARD VALETTE (*)
J ’AVAIS été stupéfait
d'entendre les déclarations
de M. Michel Droit s’abri-
tant derrière ses collègues de la
CNCL pour laisser entendre, sans
ambages, qu’il était en tout état
de cause en droit de siéger et de
porter Un jugement sur le dossier
présenté par Radio-Courtoisie.
Certes les arcanes juridiques ne
sont guère familiers aux membres
éminents de l'Académie fran-
çaise. Encore faudrait-il que.
lorsqu’ils ont été choisis pour rem-
plir une fonction relevant de
l'administration active, ils accep-
tent avec humilité de se plonger
dans l'étude du droit administratif
et de ses grands principes.
Tout membre titulaire doit
s’abstenir de participer à une dis-
cussion ou a un vote portant sur
une question à laquelle il est
directement intéressé, ou tou-
chant une personne pour laquelle
son impartialité ne serait pas
entière. Cette obligation d’impar-
tialité est â pins forte raison impo-
sée aux membres d’organismes
ayant pouvoir de décision. Ce
principe, régulièrement rappelé
LA TRAVERSEE DU DIMANCHE
BORIS SCHREIBER
L^SS****' 1 ''
La folie n’est pas loin.
LIRE
Un dimanche hallucinant
LE POINT
Depuis Kafl® et Beckett, on avait rien écrit Boris Schreè»r nous apports à la fois tme
d’aussi âpre sur l'aliénation voulue, souhaitée coloration et une musique inconnues: un son
minutieusement organisée. devoixque nous n’avions pas encore entendu
ALAIN BOSQUET ANDRÉ BRINCOURT
Un univers intensément tendre, désopilant, et
impitoyable comme récriture qui le transporte.
LE MAGAZINE LITTÉRAIRE
LUNEAU ASCOT HXTEURS iQ8pa»»-66F
par le Conseil d'Etat, aurait pu ou
dû éclairer notre académicien sur
la conduite à tenir.
11 est constant que M. Michel
Droit, chroniqueur au Figaro.
connaissait M. Ferré, lui aussi
journaliste dans oe journal Au
lieu des’abriter derrière une déci-
sion prise collectivement, en adop-
tant ainsi une attitude qui s'appa-
renterait à celle d’un adolescent,
pris et seul puni pour un chahut
collectif..., que n’aurait-il pas
mieux valu qu’il méditât ce prin-
cipe juridique de base, qui au
demeurant n'a rien d’abscons
pour le ban sens et la pratique
populaires. Plutôt que de prêter le
flanc à la critique et ce. même si
son inculpation débouche sur un
non-lieu, fl aurait été préférable
d’entendre l’intérçssé nous préci-
ser qu’en tout état de cause il
s’était abstenu de siéger ou de
délibérer lorsque la CNCL s'est
prononcée sur le dossier et les
mérites de la radio de son
confrère.
Fils d'enseignants, élevé dans la
rigueur éducative et religieuse de
celui qui a guidé mes pas d’ado-
lescent avec cette humilité et ce
bon sens qui caractérisaient , bien
souvent les hommes du début de
ce siècle, le souvenir me vient de
mon père, mon professeur de
mathématiques en seconde et pre-
mière A de l’ époque. En dehors
de toute obligation, si ce n’est
celle que lui imposait sa propre
conscience, fl s’abstenait de me
noter et de me classer et, en dépit
de la grande affection qu’il m’a
toujours témoignée, n’intervenait
pas dans le conseil de classe, crai-
gnant sans doute que quelqu’un
puisse mettre en doute son impar-
tialité à mon égard. O combien
choyé pourtant, j’étais pour lui, au
lycée, un non-être transparent,
voire inexistant.
Celui qui met sa verve polé-
miste au service de la rigueur de
pensée et de la défense de cer-
taines valeurs trop souvent jetées
aux orties, cela est vrai méditera
peut-être cet exemple familial, et
l’attitude d’un bientôt nonagé-
naire sacs habit vert, fondée
intrinsèquement sur la rigueur
vis-à-vis de soi-mcme et le bon
sens.
(*) Magistrat.
Education
hautement surveillée
par MYRIAM EZRATTY (*) et PAUL LUTZ (**)
P ENDANT tes années de
guerre, des magistrats,
des pédagogues, des
médecins, dont beaucoup
avaient personnellement subi la
détention, avaient constaté que
les prisons étaient remplies
d'anciens pupilles des colonies
pénitentiaires ou agricoles et des
maisons dites de correction. Au
lendemain de ia Libération 3s
surent convaincra las pouvoirs
pubfics de dâaisser la voie de ia
répression pour celle de l'éduca-
tion afin d'assurer l'intégration
dans la société de cas adoles-
cents perdus.
Le t* septembre 1S45. une
ordon na nce du généra) de Gaulle
créait la Direction de l'éducation
surveillée qui, avec pour seul
héritage tes anciennes institu-
tions pénitentiaires et des per-
sonnels peu préparés: h leurs
nouvelles tâches, s'est progressi-
vement engagée dans 1e chemin
ainsi tracé, sous rîiripuMon de
juges des e nf a n t s ex d'éduca-
teurs imaginatifs et convaincus. !.
La réussite a été tefle que tes
attfâxitions de T éducation sur-
veMée ont été par la suit* éten-
dues à r ensemble de te protec-
tion judiciaire de te jeunesse. La
loi a posé comme un principe'
fondamental que ie mineur doit
être * chaque fois epi'B est possi-
ble maintenu dans son milieu
actuel ».
Au cours des dernières,
années, pour mieux rampfir ses
ob je c t ifs , r éducation surveBlée a
été conduite è renforcer sas
moyens d'action en s'assurant
du concours de tous tes services
et collectivités concernés per tes
problèmes de la jeunesse. Cette
étape de son évolution lui a
drainé un nouveau souffle.
Dans te même esprit la parti-
cipation des personnels de V édu-
cation surveillée aux opérations
< Prévention Eté », aux conseils
dép ar tementaux de prévention'
de te délinquance et aux missions
locales pour l'emploi, ont facilxté
l'accès des jeunes a è pro-
blèmes » aux formations profes-
sionneflas et aux emplois. Cas
interventions ont amené, dans
las secteurs concernés, une .
baissa sensible des délita
commis par tes enfants et les
adolescents.
La prisa en charge des-
mineurs délinquants tes plus rfiffi-
cües n'a pas été poix- autant
délaissée z grâce, notamment,
aux permanences éducatives
misas an place auprès des tribu-
naux et chargées de proposer
des solutions alternatives è
r emprisonnement, le nombre de
ntineura incarcérés a nettement
régressé pendrait te même temps
que La papulation pénale aug-
mentait.
L'éducation surveüléfl a su. en
outre, acquérir un renom interna-
tional dont tsmove Tautfienca
du centra de fo r mati on et de
recherche de Vaueresson auprès
des spécialistes fiançais et étran-
gers.
Ce rayonne m ent, tout à fait
disproportionné à sa petite tafle
et à ses modestes ressources,
r éducation surveillée les doit
Ifaut-il dire tes devait ?) à sa
c ap a c i t é de réflexion et d'innova-
tion. Ce n'est pas par r effet du
hasard ou des saute talents indi-
viduels : fait rarissime dans
radmintetration . franç ais e, elte
avait pu demeurer députe sa
création, quelles que soient tes
- o rientations et tas alternances
politiques, un Seu ouvert à la
; rare discussion et A I* expérimen-
tation, tirant da sas succès
comme de ses échecs tes élé-
ments d'une évolution positiva.
Aujourd'hui, ceux qui s'inté-
ressent à efle sont inquiets.
Calomniée par ses propres res-
ponsables — une «pétaudière »,
a-t-on dh - la nicha s'est tue.
Privée de sa m émoire par la
départ contraint ou provoqué des
uns, te mise è l'écart des autres,
l'éducation surveillée s'est
repliée sur elte-mlme. Présentée
comme devant améfiorar sa ges-
tion — qui n'y souscrirait ? - la
remisa en ordre a nnonc é e est, à
tort ou à raison, entendue
comme une mira ad pas. La peur,
ta méfiance et te découragement
s'instaltaBt à tous las niveaux,
entretenus par la e tfcn ca . sur tas
fritentirirte.. te p a namonia, voire te
re s tric ti on de f information {ainsi,
seuls, les aspects négatifs da
faudfe, réafisé fl y a quelques
mois, ont été «fiffosés à f exté-
rieur}. tes sanctions déjà interve-
nues et tes mutations annoncées.
Craintes vaines ? Si cala pou-
vait étra vrai I On promet à l'édu-
cation surveillée des habits
neufs. Puissent-ils ne pas recou-
vrir rai corps mort !
(*) Avocat gÉuÉtali ht Cour de
(•*) Conseiller h o n o rair e
Cour de cassation.
à ta
7. SUE DES ITALIENS,
75427 PARIS CEDEX 09
Télex MONDPAR 650572 F
Télécopieur : (U 45-23-06-81
TéL: il) 42-47-97-27
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directeur de la pobEcatiau
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Habert Beme-Mfry (1944-1969)
Jacques Faute* (1969-1982)
André Lara (1982-1985)
Dnée de la société:
cent ans à compter
du 10 décembre 1944.
capital Mdsl:
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Priadpwx associés de le société :
3 mess 6 mois 9 mois 12 mois
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U M0B<»USPS 7PffiOfcj itbft h»drafr.»iM<pt s»n da r «far>4aOes r» e»rtvlaM«taa
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Le Monde • Vendredi 20 novembre 1 987 3
lÏÏomlf
#
*
ITALIE :1a fin d’une fausse crise
Résurrection da gouvernement
de coalition
de M. Giovanni Goria
ROME
do notre correspondant
Le gouvenjernent de cnafitkm de
M. Giov anni Goria ( dêmocrate-
chréticn) est ressuscité exactement
td qu’il était, comme s’il ne s'était
absolument rien passé depuis six
jours. Mieux: formellement, la
quaran te-sixiéme crise gouverne-,
m e ntale italienne n’a même pas eu
lien. « La crise farce ». comme
n'hésite pas à là d éfinir rbiîm im tjtre
de première page le très respectable
Carrière délia Sera, s'achève ainsi
sur une pirouette : ni cabinet
« Caria bis * photocopie du précé-
dent, ni même remaniement ndmsté- -
rieL C’est le goo ver pement déams-
skamaire le 14 novembre qui s’est
présenté jeudi 19 novembre devant
le Sénat pour recevoir un vote de-.
confiance de sa majorité « à cinq » -
composée de la Démocratie chré-'
tienne, du Parti socialiste, du Parti
républicain, du Parti social-
démocrate et du Parti . libéral. En
difficulté fl y a encore qnajaote^huit
heures, leohef de PEtat, M. Fran-
cisco Costiga, a, en effet, décidé de
renvoyer le cabinet sortant devant
les Chambres, après avoir reçu le
18 novembre en fin de soirée
M. Goria, qui hn a fait paît du
succès des consultations menées
tambour battant depuis vingt-
quatre heures.
C'est la formule « Sigo-
nella» (1), a affirmé le porte-parole
du chef de l'Etat, faisant référence à
un précédent bien présent à la
mémoire du monde politique ita-
lien : la Causse mort du premier gou-
vernement du socialiste Bcttino
Craxi, mis en crise par le Parti répu-
blicain, qui critiquait la ligne suivie
au moment de l'affaire du détourne-
ment du paquebot Achille-Lauro et
de ses suites, qui a ressurgi aussitôt
de scs cendres devant le Parlement.
Une procédure constitutionnelle-
ment irréprochable : alors, comme
aujourd'hui, le président de la Répu-
blique n'avait accepté la démwskwr
qu’avec « réserve -, sans que la
Chambre ait sanctionn é par un vote
la chute du go uvern ement.
La résurrection pure et simple du
premier cabinet Goria, formé le
28 jinDet dernier au lend ema in
d'élections législatives anticipées sur
on laborieux compromis entre la
Démocratie chrétienne et les soda-
listes, vise à gommer une crise qui
éclata sans que personne l'ait vrai-
ment voulu, & cause de la -défection
du petit Parti libéral. &1 %. des
voix), critique snr la kû de finances.
Les mini-retouches au nouveau pro-
jet de budget 1988 promises par
M. Goria —-.des coupes pour
1 500 milliards de Eres (7 müUards
de francs) et nn engagement snr les
dégrèvements fiscaux de 2 % • si les
conditions le permettent • en juillet
prochain — permettent au Parti libé-
ral de sauver la face et d'annoncer
son retour au sein de la coalition.
Un double coup de téléphone tard
dans la soirée de mardi entre le
secrétaire général de la DC,
Ml Cîrtaco De Mita, et celui du
PSL M. Bcttino Craxi, entérinait la
' trêve entre les deux partis de la
majorité, alors que peu avant les
socialistes clamaient encore leur
volonté de voir le nouveau gouverne-
ment tenir compte, des résultats
.exprimés lors des référendum
.9 novembre pour l'arrêt.- dn pro-
gramme nucléaire et l'instauration
d’une responsabilité civile des juges.
Cela . aurait pu être un problème de
discorde rendant la solution de la
crise impossible. Mais, en fait, ni la
DC ni le PSI ne voulaient d'un bras
de fer dans une situation politique
«mri fW ÿn fw
Le gouvernement de M. Giovanni
Goria, à cause de sa.fragOxté même,
constitue aujourd’hui comme au
m/imwrt de sa naissance Tété dernier
le seul plus petit commun dénomina-
teur acceptable par les ans comme
parles antres.
(Intérim.)
. (1) Sïgancfisestlc nom de ta base de
rOTAN en Sicile, snr laquelle la chasse
. américaine avait co ntraint à se poser nn
appareil de ligne égyptien à bord duquel
te trouvait Dm des r espo n s a bl e s du
détournement de Y Achille-Lauro.
. AbonJ Abbss.£ur intervention des cam-
bù&ers italiens, celui-ci avait pu gagner
1 Rome, d*où a s'était aussitôt envolé pour
la Yougoslavie.. L’mddent avait provo-
qué «ne sérieuse ternira entre l’Italie et
les Etats-Unis, et de vives critiques
contre le président da conseil, M. Qaxi,
delà port de ses aŒés poEtiqueL
ESPAGNE : un entretien avec le successeur de M. Marcelino Camacho
Les « commissions ouvrières » doivent faire contre-poids
an « conservatisme » dn gouvernement socialiste
estime M. Gutierrez
Succéder à celui qui fiat à la
fois te fondateur et le « dirigeant
historique » d’une organisation
n’est guère chose aisée. Surtout
lorsqu'on a trente-six ans à
peine, et que ladite organisation
connaît de sérieuses dissensions
internes. Telle est pourtant la
rade tâche qd attend dés or mais
M. Antonio Gutierrez. H doit en
effet succéder, à partir Ai ven-
dredi 20 novembre, à M. Marce-
fiao Camacho à la tête des Com-
missions ouvrières, dont le
quatrième congrès national s*est
ouvert mercredi à Madrid. Pro-
che du Parti conunmnste, née
dons les années 70 à la faveor de
la lotte antifraaqmste, l'organi-
sation des Commissions
ouvrières est aajourdfim l’une
des principales centrales syndi-
cales espagnoles.
MADRID
de notre correspondant
rive d'appauvrir la négociation col-
lective. Il s’agit de contraindre les
iicats â en revenir à leur rôle
syndi
d'il l
.A
meut le leader indiscuté de son syn*
cficaL B était aussi le dénominateur
commun entre toutes ses tendances,
celui qui »«f*«** longtemps que les
luttes intestines de la •famille com-
muniste », particulièrement intenses
ea Espagne, n'affectent sa centrale.
Aujourd'hui, alors que les partisans
de P ancien secrétaire général dn
Parti communiste, M. K»nfi»y > Car-
rfllo, protestent bruyamment en
affirmant être mis à Pécari au sein
des Commissions onvrières,
M. Gu ti errez réussira-t-il à son tour
à être le garent de l'imité ? « Le
phénomène de Marcelino ne peut
pas et ne doit pas être répété.
affirme-t-il. Jusqu’ici, les Commis-
sions ouvrières étaient plus connues
par leur leader que pour elles-
mêmes. C’était peut-être souhaita-
ble dans les armées difficiles, cela
ne Test plus aujourd’hui Notre syn-
dicat doit apprendre à ne plus
dépendre du charisme tT une seule
personne pour maintenir sou
unité •
■ S'il s'affirme avec modestie
« conscient -» de ses - limites per-
sonnelles », M. Gutierrez n'en a pas
monts des idées très arrêtées sur te
rôle imparti à' son organisation.
« les syndicats doivent comprendre
qu’il leur faut élargir leur horizon
de négociation, souligne-t-il.
Aujourd’hui, nous assistons, en
Espagne et en Europe, à une tenta-
’il y a cent ans. celui de négocier
seulement le salaire direct des
ouvriers. » Et Q ajoute : « Il s’agit
ainsi de laisser exclusivement aux
mains du patronat les problèmes de
l’organisation du travail, des nou-
velles technologies, des méthodes de
production. Nous estimons au
contraire que les syndicats doivent
pouvoir intervenir également sur ces
problèmes-là. qui affectent en fin de
compte tout autant les travail-
leurs. »
Mais les Commissions o uvri ères
n’ont-efles pas précisément rejeté, Q
y a deux mois a peine, une offre en
ce sens du gouvernement socialiste 7
« Le gouvernement voulait nous
transformer en simples comptables.
rétorque M. Gutierrez. Il nous pro-
posait de nous communiquer les
chiffres du budget national sans
nous permettre de les modifier. Le
cadre de la politique macro-
économique était fixé à l’avance et
nous devions /'accepter comme don-
née de base. »
C’est tout le problème des rap-
ports avec le gouvernement socia-
liste qui est ainsi posé. Une centrale
comme les C ommissio ns ouvrières
peut-elle se permettre de s’opposer
de front à un gouvernement de gau-
che qui jouit d'une large hase sociale
«n* risquer de s'enfermer dans un
' ^ " le
firme
au
départ que la victoire des socialistes
aux élections de 1982 constituait un
événement historique, et, en 1983.
nous avons d’ailleurs signé sans dif-
ficulté avec eux un accord-cadre.
Mais tout a rapidement changé.
Nous ne pensions pas qu’un gouver-
nement socialiste puisse mettre en
œuvre une politique d’austérité
basée sur ridée que la justice
sociale est incompatible avec l’effi-
cacité économique. »
Sur ce point, M. Gutierrez pré-
cise : • Pour les socialistes, le
concept d’efficacité économique
constitue un alibi leur permettant
d'adopter les thèses conservatrices
les plus classiques. SI notre affron-
tement avec eux s’est aggravé, ce
n’est pas parce que les Commissions
ouvrières sont devenues plus radi-
cales. c’est parce que le gouverne-
ment est devenu plus conservateur.
Le recul enregistré par les socia-
listes aux dernières élections mon-
tre d’ailleurs que nous ne nous
livrions pas à cet égard à des ana-
A TRAVERS LE MONDE
Inde
M. Gandhi
aurait accepté
de se rendre en Chine
Le premier ministre indien,
M. Rajiv Gandhi, aurait accepté le
principe «fine visita en Chine, après
des progrès a nr eg s trés lors de trois
jours de pourparlers bilatéraux sur
l'épineux différend fromager sino-
intfien (Je Monde du 19 novembre),
a-t-on appris, mercredi 18 novem-
bre, dans tearoffiaux diplomatiques à
New-Delhi- U s'agirait de (a première
visite officielle en Chine d'un chef du
gouvernement indien depuis le conflit
armé ano-inefien de. 1962. Interrogé
sur tme tefle éventualité, un porte-
parafe o ffi ciel indwn a simplement
indiqué que le litige frontalier serait
désormais évoqué «au niveau poéti-
ques.
L'invitation a été transmise à
M. Gandhi par le vice-ministre chinois
des affaires étrangères, M. Uu Shu-
qjng, qui a quitté mercredi New-De&ii
pour Bangkok, après un «sourde scc
jours en Inde. Aucune date n'aurait
encore été arrêtée, indique-t-on de
source «Spkjmatique. - (AFP.)
• La tragéÆe de BhopaL - Le
trfounal de Bhopal a ajourné. Je mer-
credi 18 novembre, ses auditions sur
l'indemnisation des victimes de b
fuite de gaz toxique de décembre
1 984 qui avait Mt plus de deux mêle
quatre cents morts, alors que l'Inde
et la société Union Carbide ne sont
toujours pas parvenues trouver un
compromis, ont annoncé des avo-
cats. Le tribunal, qui doit reprendre
ses travaux le 27 novembre, avait, à
r origine, fixé la date du 18 octobre
pour achever les auditions sur les
demandes d’indemnisation. Des
manifest a tions dans toute la vWe et
devant le tribunal ont toutefois
en^êché, menawfi, le déroutement
normal des travaux- Les manifes-
tants, auxquels se sont joints tes
employés du tribunal et les avocats,
demandant au gouvernement «Son
de ne pas accepter un règlement a
l'amiable avec Union Carbide er de
mener les poursuites jutSdaires â tour
terme- - (AFPJ
Pays-Bas
Un message macabre
des ravisseurs
deGerrit Jan Heijn
Amsterdam- - La s8ence autour
•de l'enlèvement de findustrial Gecrit
Jan Heijn, disparu a y a exactement
«Sx semâmes, a été rompu par la
nouvelle, mercredi 18 novembre, que
ses ravisseurs lié avaient cotqié une.
partie du petit doigt de la main gau-
che. Les experts ne sont pas certains
que M. Heijn soit encore en vie.
L’auric u laire sectionné avait, en effet,
été envoyé è la famMe à la mi-
octobre, qu el qu e s jours après que les
proches parante de M. Hefn eurent
inséré des annonces dans les jour-
naux priant la presse de ne publier
aucune infor ma tion pouvant mettre
en danger la vie de la victime. Après
rindtacnStiqn .dïm journal de Rotter-
dam, on sait au moins qu'une tenta-
tive d'échange de l'industriel contre
une rançon a échoué.
M. Heijn (cinquante-six ans), dont
le nom évoque pour les Néerlandais
ele plus grand épicier des Pays-
Bas», fut enlevé dans le vinage de
Bloemendaal, non loin de Haartam,
alors qu'il se rendait en voiture chez
son dentiste.
Ce rapt fait suite à. celui de
M. A>fréd Hemnaken, le magnat de la
bière, fin 1983, quL avec son chauf-
feur, fut B>éeé en échange d'une ran-
çon estimée â 13 miffions de florins.
- (Corrasp.)
é GRECE : . .trente-quatre
b l e ssés rfsn e une maw fest rt ioii. -
Trente-quatre personnes ont été
blessées eu cours des violents
alfiu nBM ue nt s entre manifestants et
forces do f ordre qui se sont produits
le mardi 17 novembre à Athènes. La
manifestation avait été organisée par
les partis de gauche pour cél&rer le
quatorzième anniversaire de la
révolte étudiant© contre la dictature
des colonels (1967-1874). Dans la
soirée du me rc re di 18 novembre, ie
premier ministre socialiste.
M- Andreas Papandréou, a lancé une
mise en garde contre les excès de
certains détachements de la police et
des groupes anarchistes- tLa démo-
cratie doit êtro protégée », a-t-il
déclaré aux députés.
Tchécoslovaquie
Reprise du dialogue
avec le Vatican
Prague. — Les obsèques de l'évê-
que JuBus Gâtais, administrateur
apostolique de l’archidiocèse de
Trnava. célébrées, mercredi
18 novembre, en Slovaquie-
Orientale, en présence d'une déléga-
tion vaticane de haut niveau et, geste
significati f de Prague, du ministre
slovaque de la culture, M. Mroslav
Valait, ont ouvert la voie è une
reprise du dialogue entre le Saint-
Siège et fa Tchécoslovaquie.
Des entretiens sur la situation de
TEgSse cathoSque en Tchécoslova-
quie et, vraisemblablement, le
contentieux entre Prague et le Vati-
can étaient, en effet, prévus à la
sate des funérailles, jeudi, dans la
capitale tchécoslovaque.
Le rive au de ces ent r e ti e ns n'a
pas été précisé, mais 1 peut être
mesuré è r im port a nce de la déléga-
tion vaticane conduite par l'archevê-
que Achüle Sdveatrini, « ministre des
affaires étrangères» du pape, et
f archevêque Francesco Coiasuomo,
ambassadeur itinérant du Saint-Siège
dans les pays de l’Est. Ce de rni er
avait déjà préparé la terrain lors d'un
séjota à Prague, en janvier dernier.
La question la plus urgente à
négocier pour le Saint-Siège avec la
Tchécoslovaquie reste, après le
décès de Mgr Gâtais, celle da te dis-
parition progressive de l'actuelle hié-
rarchie épiscopale locale. Neuf dio-
cèse sur treize sont dépourvus de
titulaires depuis des années, faute
d’accord des autori t és tchécoslova-
ques, et tes quatre en fonction ont
tous dépassé fige de la retraite.
Les restrictions imposées è
TEgfise en Tchécoslovaquie avaient
■ été dénoncées, tel* octobre dernier,
par Jean-Paul U devant le synode
réunissant deux cent vingts évêques
du monde entier à Rome.
Jeudi la pape est intervenu per-
aorawgement et a nommé JenSokoL
cinquante-quatre ans, doyen de
f évêché de Sered, admini s tr a teur
apostolique de l'erchkiiocèse de
Trnava, en remplacement de
Mgr Gâtais. — (AFP.)
URSS
Mort à Paris
du dissident
Dimitri Panine
L'un des premiers dissidents
soviétiques à avoir pu éntigrer en
Occident, l'ingénieur physicien Dimi-
tri Panine, compagnon au goulag
d'Alexandre Soljénitsyne, est décédé
mercredi 18 novembre è Paris, à
râ ge de soixante-quinze ans, è la
suite d'une rupture d'anévrisme. Vic-
time en 1940. comme nombre de
chercheurs, des purges stafiniennas,
8 avait passsô seize ans au goulag,
jusqu'en 1956. RéhabSté par NBcita
Khrouchtchev, a avait obtenu en
1972 l'autorisation d'émigrer vers la
France. U a pub&é chez Flammarion
un livre de souvenirs intitulé Notes de
SologcBne, du nom de l'un des per-
sonnages du Premier Carde de Sofe-
mtsyna.
D'autre part, l'ancien «tendent
Edouard Kouznetsov a annoncé, mer-
credi 18 novembre à Paris, qu'Alexeï
Mourjenko, l'un des condamnés du
« procès de Leningrad » en 1970,
venait d'obtenir un visa pour sortir
d'URSS. Alaxeî Mourjenko avait
tenté, an compagnie de quinze autres
personnes, de détourner un avfcxt
pour quitter l'Union soviétique.
• LAOS; reprise du dîafogue
avec Pékin. — M. Khamphay Bou-
pha, premier vice-ministre des
affaires étrangères du Laos, se ren-
dra en Chêne «lu 24 au 30 novembre,
a annoncé, le mercredi 18 novembre,
le gouvernement danois. Cette visite
est la première d’un membre du gou-
vernement laotien depuis l'invasion
du Cambodge par Tarrnée vietna-
mienne fin 1978. Pékin et Vientiane
ont entamé des discussions sur ta
normalisation de leurs retenons, en
d é c e mbre 1986, lors d'une visite au
Laos du vice-ministre chinois des
a ffa ires étrangères, M. Uu Shuqing,
premier membre du gouvernement
chinois i se rendre dans ce pays
depuis décembre 1978. Depuis cette
date, les représentations dfctomati-
ques entre les deux pays ont été
rabaissées su niveau des chargés
d'affaires. - (AFP.)
lyses en chambre. Notre organisa-
tion, par contre, a progressé dans
les grandes entreprises lors des der-
nières élections syndicales. *
Dans ces circonstances, les Com-
missions ouvrières ne sont-elles pas
tentées d’outrepasser leur rôle ? Vu
la faiblesse actuelle des partis politi-
ques d'opposition en Espagne, le
syndicat n’apparaït-il pas, qu'il le
veuille ou nou, comme la principale
force d’opposition au gouvern e ment
socialiste? M. Gutierrez le recon-
naît, maïs invoque pour le justifier
l'histoire récente de l’Espagne :
• Les années du posi -franquisme
ont supposé un déséquilibre entre le
développement de la démocratie au
niveau politique et au niveau social.
déséquilibre que les syndicats, d* ail-
leurs. ont consciemment accepté »
Il enchaîne : • Mais il était évi-
dent que cette situation ne pouvait
être que transitoire. S’il était main-
tenu trop longtemps, ce déséquilibre
ne pouvait finalement que remettre
en question la stabilité politique du
pays elle-même. Cela risque
aujourd’hui d’être le cas. ce qui
explique l'importance du rôle des
syndicats en ce moment. Un rôle que
nous n’avons pas cherché, mais
auquel nous n'avons pas renoncé : si
nous pouvons rendre de la sorte un
service à la cause du pluralisme en
Espagne, pourquoi pas ? »
THIERRY MAUMAK.
Antonio Gutierrez
Une certaine froideur
Ouvrier à quinze ans et étu-
diant à vingt militant actif de la
lutte antifrenquiste : Antonio
Gutierrez a le prof9 typique du
dirigeant des Commissions
ouvrières. Mais autant son pré-
décesseur. M. Marcelino Cama-
cho. de plus de trente ans son
aîné, était extraverti et enclin au
verbe fleuri, autant M. Gutierrez
est froid et peu porté aux envo-
lées lyriques.
Est-ce dQ è ses origines
rurales 7 II est né en 1951 dans
le petit bourg d'Orihuela, près de
Murcie, d'une famille plutôt
modeste. Une bourse lui permet-
tra «fétutfier au collège catholi-
que de la vffle. A seize ans, il &e
fie d'amitié avec un ancien exâé
de te guerre tivèe, qui te convain-
cra de s'inscrire au Parti commu-
niste. Venu tenter sa chance è
dix-huit ans dans te capitale, il
décharge des camions dans un
faubourg de la ville. Le PC
l'envoie ensuite à l'université de
Valence, où il connaîtra ses pre-
miers problèmes avec la police
comme < agitateur » étudiant,
pus à Valtadolid, où il est chargé
de réorganiser le mouvement
syndical.
C'est là qu'8 se fera connaître
pota son rôle dans l'organisation
de grèves qui vont défrayer ta
chronique, dont l'une de plus de
trois mois, chez Michelin. Ce qui
lui vaudra plusieurs Scenciements
successifs ainsi que son entrée,
en 1976, è la direction des Com-
missions ouvrières.
Th. M.
Marcelino Camacho
Un combattant plein de verve
A so ix ante -neuf ans, Marce-
lino Camacho s'en va. Mais ce
départ ne sera certainement
qu'iste demi-retraite pour celui
qui a été pendant onze ans le
secrétaire général des Commis-
sions ouvrières et restera Tune
des grandes figures du syndica-
lisme espagnol.
Emprisonné pendant des
années au temps du franqrêsme,
il 8 longtemps été considéré
comme un symbole par tous
ceux qui luttaient pour ta liberté
en Espagne.
Ancien ouvrier tourneur, fils
d*ta> cheminot socialiste, B avait
pris les armes è dix-huit ans pour
défendre la République durant la
guerre civile. A la fin du conflit, i
devait passer deux ans dans un
camp de concentration. Il avait
complété sa formation syndicale
en Algérie et en France, en mili-
tant dans les rangs de la CGT.
De retour en Espagne, a allait
être en 1966 T un des fondateurs
des Commissions ouvrières. Il fut
arrêté è peine un an plus tard et
ne devait plus guère quitter ta
prison jusqu’en 1975. H avait
notamment été condamne è
vingt ans d'emprisonnement en
1973, étant, avec d’autres cfiri-
geants syndicaux, au banc «les
aœusés du procès (fit des 1001.
Ce militant plein de verve aura
bénéficié non seulement de
l’admiration fervente de ses
amis, mais aussi d’un véritable
respect de la part de beaucoup
de ses adversaires.
Marie
NIMIER
La girafe
roman
"Si vous vous sentez menacé dengourcîisse-
mems par l'automne subit et glacial, on peur
vous prescrire un bon médicament : La girafe:'
•; J osyane 'Savigneau/Le Monde
G A EM M A R D
4 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
Europe
AUTRICHE : après la démission du secrétaire général du Parti conservatenr
Polémique sur le mandat de la commission
chargée d’examiner le passé de M. Waldheim
VIENNE
de notre correspondante
Conséquence inattendue de
l'affaire Waldheim, M. Michael
Graff, secrétaire général du Parti
conservateur autrichien (OeVP), a
démissionné, le mercredi 18 novem-
bre, à la suite du tollé général provo-
qué par ses récents propos à l'hebdo-
madaire français l'Express (nos
dernières éditions datées du
19 novembre). M. Graff avait
estimé que, « tant qu'il n’est pas
prouvé que M, Waldheim a de ses
propres mains étranglé six juifs,
pas de problème ». fi répondait à
une question concernant la « culpa-
bilité personnelle » du président
dans des crimes commis par l’unité
dans laquelle il servait pendant la
seconde guerre mondiale, et qui fait
actuellement l’objet d’une enquête
menée par une commission interna-
tionale d’historiens militaires.
Le chancelier Franz Vranitzky,
pour qui ces propos « dépassaient la
limite du tolérable », avait exigé, ou
cours d’une réunion assez orageuse
du conseil des ministres, mardi,
17 nov em bre, une • mise au point »
du numéro deux de l’OeVP. Connu
pour ses propos à l'emporte-pièce,
M. Graff a été de nouveau sévère-
ment critiqué tant par ses adver-
saires politiques que par ses amis du
parti.
M. Simon Wiesenthal, directeur
du Centre de documentation juif de
Vienne, avait qualifié ces déclara-
tions & l'Express &• offense à la
dignité humaine des juifs », ajou-
tant qu’il demanderait à ses amis
juifs membres de l’OeVP de se reti-
rer du parti. M. Graff, qui a
« brillé » à plusieurs reprises.
no tammen t au mo men t de la Campa-
gne présidentielle, par des propos
dura et de mauvais goût, est consi-
déré en Autriche comme l'un des
principaux re sp on sa bles d'une mon-
tée de l'antisémitisme.
M. Graff a prés en té, mardi soir &
la télévision, ses excuses et a
demandé « pardon à tous ceux qui
se sentaient offensés par [ses]
propos ». M. Aids Mode, ministre
des affaires étrangères et chef de
rOeVP, s'est d'abord déclaré « cons-
terné » à la suite des déclarati on s de
sou secrétaire général, mais il
jugeait, mardi soir, les excuses de
ML Graff » suffisantes » et rejetait
ridée d’une démission.
Eviter
une affaire Graff
La réaction presque unanime,
mercredi, de la presse autrichienne,
qui condamnait vivement M. Graff
et s'inquiétait des conséquences
défavorables pour l’image de
l'Autriche & l'étranger, a apparem-
ment conduit les dirigeants conser-
vateurs & op é re r une volte-face. Us
se sont rendu compte que M. Graff
risquait de devenir un véritable bou-
let pour le parti, qui, après l'affaire
Waldheim, ne pouvait pas se payer
le luxe d'une affaire Graff. D’amant
plus que l’OeVP traverse actuelle-
ment une grave crise, qui se traduit
par une chute de popularité dans les
Coïncidence curieuse : peu après
l’annonce de la démission de
M. Graff, l’antre « bête noire» de
l'OeVP, M. Cari HoedL vice-maire
de Lins, capitale de la Haute-
Autriche, auteur d’une lettre au pré-
sident du Congrès juif mondial.
M. Edgar B mnfman , a lui aussi
annoncé sa démission pour le mois
de janvier 1988. M. HoedL petit
fonctionnaire totalement inconnu,
eut droit, an printemps dentier, à la
célébrité mondiale lorsqu'il accusa
le CJM d’appliquer & l'égard de
M- Waldheim les mêmes méthodes
qn’ • il y a deux mille ans contre
Jésus-Christ, condamné à mon au
cours d'un procès simulacre ».
En marge de cette nouvelle
affaire, une controverse a éclaté
entre M- Akâs Mock et les membres
de la commission internationale
d'historiens formée per le gouverne-
ment autrichien. M. Mode avait
déclaré récemment que cette com-
mission avait pour mandat de
• déterminer si M. Waldheim a été
personnellement responsable » de
crimes de guerre. M. Manfred Mes-
serschmidt, directeur de r Institut
d'histoire utilitaire de Fribourg-en-
Briscan, a estimé pour sa part qu'il
est • impossible de voir les choses
trop étroitement ». M. Hans Rudolf
Kurz, président de la c ommissio n —
qui doit se ré u n ir une nouvelle fois à
la fin du mois de novembre, - a fait
savoir de son côté qu’il * s'agit pre-
mièrement d'examiner ce que
hé. Waldheim a fait et, deuxième-
ment, ce qu’il a su ».
On n'exclut pas, à Vienne, que
M. Graff, en donnant une définition
de ce qn'fl entend par - culpabilité
personnelle», ait voulu déjà inter-
préter les résultats du travail des his-
toriens. Ceux-ci ne p o urront guère,
selon certaines informations, effacer
le reproche adressé à M. Waldheim
d’avoir été l'un des officiera tes
mieux renseignés dan» les
pendant la guerre, ce qne le préri-
dent autrichien a toujours nié.
WALTRAUD BARYLL
Riga sur le pied de guerre ponr nn anniversaire
Fièvre nationaliste en Lettonie
(Suite de la première page.}
Vers midi mercredi donc, 00 a
dégagé tes alentours du monument
de te Liberté, au grand dam de trois
vieilles dames, assises sur un banc,
qui faisaient mine de ne rien y com-
prendre. Un quart d’heure 0ns tard,
le quartier, eu plein centre de la
ville, était hermétiquement bouclé
dans un rayon de trois cents & cinq
cents mètres par des cordons de
miliciens en uniforme, doublés de
policiers en civil et de très nombreux
» rf ww j înîM », auxiliair es volontaires
de la police, re connaissa bles à leur
brassard, qui oit quadrillé tout 1e
centre ville. On a même «sorti»
pour roccashm tes auxiliaires des
auxiliaires, avec nn brassard diffé-
rend, ■ Nous sommes des gens qui
aimons l'ordre », explique l’un
d'eux. « là nous n'avons pas beau-
coup de miliciens. Alors nous les
aidons. Certains, comme mol.
n'aident qu ‘exceptionnellement,
pour les fêtes par exemple. »
«La liberté
de loin»
La ville n’a pourtant pas l'air à la
fête. Le visage fermé, tes gens km-
r : le dispositif policier sans poser
questions. D’autres restent, là,
plantés, A quelques mètres des mili-
ciens, dans 1a rue, dans le parc,. les
yeux fixés sur le sommet du mono-
méat. « Au moins, je peux voir la
liberté de loin », protestait une
vieille damit, le bonnet solidement
enfoncé sur tes oreilles. « Puisqu’on
m'e mp êc h e de passer, je resterai là
jusqu'à ce que je n’en puisse plus. »
Ukrainienne d'origine et non lettone,
cette dame affirme être là • par
solidarité».
A 1a différence de Moscou, le
journaliste occidental est vu id d’un
assez bon <efl. Interrogé sur sa per-
ception de la situation, nn adoles-
ccnt de dix-aept ou dix-huit ans souf-
pendantiïmok:
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à travers tu dfttete d'amère-cours et
d’en t repôts, noos amène sans mot
dire dan» nn atelier qui débouche
d ans la section de la rue Lénine bon-
dée par la police. An passage, on
reçoit les encouragements des
ouvrières. Les müicieiis, eux, devien-
nent plus nerveux eu fin d’après-
midi et font très fermement évacuer
trois jou rnalist es occidentaux qui
ont entamé une conve r sation avec
un' groupe de jeunes. • Vous
gènes », nous affirme l’officier de la
police.
Parallèlement, la police a placé
aux arrêts domiciliaires (une procé-
dure rarement utilisée ici) à
Rczekne près de Riga le chef du
groupe Helsinki 86, Jams Barkans,
qui avait conduit la manifestation
du 23 août. Eu réalité, le dispositif
policier, qui sera levé vers 22 heures,
n'est que la partie visible de l'Ice-
berg. Depuis «tes jours, tes autorités
se préparent à la journée dû
18 novembre et ont déployé des
moyens de propagande énormes.
Visiblement, la jeunesse a été 1a
cible numéro un. Q est vrai qu'elle
parait ««g» remuante ici : ri l’on en
croit des tém oi g n a g es locaux, des
jeunes auraient déchiré un drapeau
soviétique en pleine rue, le 7 novem-
bre, jour de l'anmvcreaïre de la révo-
lution «l'Octobre, avant d'être inter-
pellés.
Leçon
d’histoire
• Dans le collige de ma fille, un
• lecteur» est venu faire aux élèves
une longue leçon d’histoire officiel-
lement sur la Lettonie. raconte Mïk-
hall Bombin, détenu politique libéré
au printemps dentier, d’origine
russe, ma» né à Riga. Il les a pré-
venus que s’ils allaient au monu-
ment de la Liberté mercredi, cela
tournerait mal pour eux. » Les
écoles ont demandé aux parents de
ne pu laisser traîner teura enfants
dans les rues. Des employés se sont
soudain retrouvés «de garde» au
travail toute 1a journée, ce cpti ne
leur était pas arrivé depuis des
années ; Fécale numéro an, située
près . du nwn nmMit, a été fermée
pour la journée et les Sèves envoyés
en excursion en dehors de Riga.
Dans les usmes^ des meetings ont été
organisés pour expliquer- aux
ouvrière, d’après la presse locale,
• les grossières ingérences » occi-
dentales, en particulier celle du.
Congrès américain qui. avait.. voté
une résolution demandant que 1a
commémoration du 18 novembre
soit autorisée, et l’envoi d’un de ses
membres à Riga. Les médias soviéti-
ques ont prêté main-forte en diffu-
sant iaigement une contre-résolution
du Soviet suprême de Lettonie, rirai
que par 1a démarche d’une déléga-
tion de députés lettons vernis à Mos-
cou, mais en vain, pour exprimer
leur mécontentement à l’ambassade
des Etats-Unis.
Afin de montrer qu’on peut quand
même s'exprimer dans la rue en Let-
tonie, tes autorités avaient même
organisé une manifestation officielle
mercredi devant te statue des Tïra3-
teura rouges, ces soldats lettons qui
assurèrent la garde de Lémnc. Mais
l'agence Tare .et la télévision ont
sans doute été généreuses en estî-
aiant à 10 000 le nombre de partici-
uants à ce rassemblement - ils
notaient guère pins de 2 000 - et,
rfgmc un laps de temps d'une derai-
heorc. pas un seul applaudissement
n’a salué les discoure con dam n an t
« La provocation n'a pas réussi »,
titrait jeudi matin la Pravda.
Curieusement, ce mot de « provoca-
tion» est aussi revenu à plusieurs
reprises mercredi dans te- bouche de
dissidents nationalistes lettons qui
ont souligné qu'aucune or ganis a t ion
locale connue c'avait appelé à mani-
fester le 18 novembre, précisément
par crainte de provocations.
L’ancien chef du groupe « Hel-
sinki 86 » Leonard Grantins, empri-
sonné depuis six meus, est même
apparu à te télévision lettone, inter-
rogé par un journaliste local, pour
recommander à la population d'évi-
ter les incidents. « Les autorités ne
sont pas encore prêtes tnt dialogue,
- ints Talitis, cinquante-six
au», libéré Tan dentier de camps où
il a passé “dîx-sept ara «le sa vie.
Elles ont recours aux vieilles
méthodes parce qu'elles se sentent
trop mal à l’aise. » « On accuse les
habitants de Riga de « houliga-
nisme pathologique», mais il y a
des forces dans notre société, ces
forces qu'on appelle parfois le
mécanisme de freinage de la dêmo-
cratisdüan, qui ont intérêt à ce qtt£
des incidents violents se produisent.
C’est le Jeu dangereux de la démo-
cratie », a conclu M. Talitis en rap-
pelant les sanglantes émeutes
d'Alma Ata an Kazakhstan, il y a
bientôt un an.
SYLVIE KAUFFMANM.
KimPhilby
à la télévision
soviétique
Moscou. - L'agent doubla
britannique Harold « Kim »
Philby. réfugié en URSS depuis
vingt-quatre ans. après avoir été
démasqué, est apparu pour la
pre mi ère fois sur les écrans «la te
télévision soviétique.
La télévision lettonne a rfrf-
fpsé. ;le mois dernier, une inter-
view de quatre minutes, dont
une copie est parvenue cette
semaine i Moscou.
On y volt Ptiüby, soixante-
quinze ans, revêtu d'une veste de
tweed, une tassa de thé posée
devant hâ, parler en anglais, avec
traduction simultanée, du recru-
tement d'émigrés lettons per les
services de renseignements occi-
dentaux..
Recrutés secrètement an
1934 par les services de rensei-
gnement soviétiques, Philby
s'est engagé six ans plus tard
dans tes services secrets britan-
niques, où il a fini par diriger un
département chargé de l'URSS
et de l'Europe de l'Est
U a dû démissionner en 1951,
alors qu'il était soupçonné
d'avoir averti tes espions Guy
Burgess et Donald McLean «fa
leur arre s t a t i on imminente, ce
qui leur a permis de fuir à Mos-
cou. - (Reuter.)
CONCOURS
Le Monde Du
COMMANDEZ
VOS NUMÉROS MANQUANTS
Cochez les numéros des vignettes qui vous manquait Nous vous
feroos parvenir les numéros correspondants en franco de port
M
N>3
440 F
éat
20 «et
El
mm
M“S
4J60F
OU
22 ML
N*6
440 F
Km
N- 8
N>9
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8.00 F
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N- 14 1
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N-17
N* 18
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4.BO F
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N- 19
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N- 20
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N- 21
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NOM:
PRÉNOM: .
ADRESSE:
CODEPOSTAL \ LOCALITÉ:
&&**** du total des exemplaires corn-
iiaatto 4 . U Uoode. service des ventes aq raméro. 7, nie des Rafirtw 7Ytw Papk
••• Le Monde O Vendredi 20 novembre 1987 5
Diplomatie
Le ministre israélien des affaires étrangères en visite à Paris
« Noos ne ferons rien qài puisse gêner les pays arabes modérés
dans leur lutte contre le khomeinisme »
Normalisation entre Paris et Addis-Abeba
M. Mitterrand a reçu
un haut dirigeant éthiopien
nous déclare M. Pérès
M-- Shimon Pérès, le m iu fa ii g
israélien des affaires étrangères,
était attendu jeudi soir
19 novembre à Paris pour une
brève visite de travail en France
à la suite de laquelle fl se rendra
en Grande-Bretagne. .
JÉRUSALEM
de notre correspondant
Israël n’entend rien faire qui
dans leur lutte contre l'Iran de Kho-
memy. Tel est te message formate
par M. Shimon Pérès, te ministre
israélien des affaires étrangères,
«fans un entretien accordé an Monde
mercredi 1 8 novembre. Il reflète une
volonté israélienne de rassurer à la
fois tes participants an récent som-
met d’Amman et tes pays occiden-
taux - Etats-Unis, Grande-
Bretagne, France, notamment -
dont les flottes sont présentes dans le
Golfe et qu’inquiètent les persis-
tantes rumeurs sur l'éventuelle pour-
suite de ventes d’armes israéliennes
à riran.
M. Pérès est catégorique : • Nous
ne sommes pas impliqués dans la
guerre entre l'Iran et l’Irak [—].
nous ne soutenons pas Khomeiny
/_/. nous avons arrêté depuis long-
temps de vendre des armes à Téhé-
ran. et vous pouvez être sûrs que
nous n’allons, en aucune façon,
chercher à nuire aux tris serieux
efforts déployés par les pays arabes
modérés pour faire face au danger
que représente le khomeûdsme. »
La mise an point intervient fort
opportunément, à un double titre :
au moment où les pays arabes
reprennent leurs relations avec
l’Egypte pour faire front contre
l’Iran et an moment, aussi, où Israël
célèbre le dixième anniversaire du
voyage du président Sadate & Jéru-
salem, qui avait vain an Caire d’être
boycotté par ses pairs. Ponr
M. P ér ès, tes. choses doivent être
claires : l’épisode de l*«Irangate»
est bd et bien terminé, et Israël,
Alors que se forme autour de
FEgypte on bloc de pays arabes
modérés face à la menace de l'extré-
misme iranien, le ministre paraît
soucieux de dissiper l’imp r es s ion
qu 'Israël a pu jouer le rôle d '« .allié
objectif » de la République islami-
que — parce que la guerre du Golfe
affaiblissait P Irak, un des Etats tes
plus radicaux de la région, et parce
qu’elle épuisait tes ressources nnan-
cièrcs est militaires du monde arabe.
Or Israël se serait retrouvé placé en
porte à faux, dans une position déli-
cate & la fois S l’égard de FEgypte,
qui soutient l’Irak, et & l’égard des
Etats-Unis, dès l'instant où ceux-ci
décidaient de s’opposer aux menées
iraniennes dans le Golfe.
La bataille en foveor
fige conférence mteraatHMale
M. Pérès affirme que cette sotte
d*« alliance non déclarée » entre
Israël et la République islamique
. n’a « jamais existé ». C’est d’autant
pins vrai aujourd’hui, explique-t-il,
que le sommet d’Amman « a cristal-
lisé un camp arabe prit à affronter
le khomeinisme et l’extrémisme ».
« Ce camp comprend la plupart des
pays arabes, poursuit-il, et il a véri-
tablement besoin de l’Egypte : seule
une petite minorité s'oppose à cette
évolution : la Libye et la Syrie. Le
rate ressent très fortement l'idéolo-
gie de Khomeiny comme un danger,
et c’est pour eux un problème plus
grave que le conflit israélo-arabe,
qui, à leurs yeux, devient secon-
daire. »
Cette évolution intéresse Jérusa-
lem an {dus haut point, car 3 y a
dans ce « camp », observe M. Pérès,
« le sentiment de plus en plus mar-
qué qu’avec Israël la choses peu-
vent se régler par la négociation,
alors qu’on se demande s'il est pos-
sible de négocier avec Khomeiny ».
Depuis quelques semaines, la
presse israélienne débat gravement
de ce que doit être la position de
Jérusalem à l'égard du conflit irano-
iralden. Certains .commentateurs,
sources gouvernementales à l'appui.
aioolc-t-iL_ae peut pas être du côté . .assurent . qu’il est temps ponr Israël
j. .%• zJL. -j:. . ... n— ji 'a... Am, vr~»h
de l’imam Kbomemy, puisque Israël
- ne peut pas souhaiter devenir un
îlot de liberté et de prospérité dans
un océan de fondamentalisme et de
misère ».
de se prononcer un faveur de l’Irak.
M. Pérès y voit une discussion
futile : * Regardons la choses en
face, nous ne pouvons jouer aucun
râle dans cette guerre ; U n’est pas
Proche-Orient
Le conflit du Golfe
Bagdad accuse Téhéran d’avoir bombardé
un hôpital an lendemain de l’attaque
d’une centrale nucléaire iranienne
Bagdad .a accusé l'aviation ira- - été à l’origine d’une pollution
nkane cTavofc bombardé, le mer- -nucléaire ayant affecté de nombreux
credi 18 novembre, un hôpital, dans
te nord-est de l'Irak, tuant neuf per-
sonnes, dont- six femmes, et en bles-
sant soixante-quatre autres. Cette
attaque est intervenue au lendemain
du bombardement par l’Irak d'une
centrale nucléaire iranienne en
construction, à la suite duquel Téhé-
ran avait brandi la menace de repré-
sailles et invité la population civile A
évacuer les viDes irakiennes.
Revenant sur leurs premières
déclarations, les Iraniens ont mini-
misé, mercredi, les risques de conta-
mination radioactive dus au bom-
bardement de la centrale de
Bouchehr. Alors qu’un responsable
iranien avait affirmé que le raid ira-
kien pourrait avoir « les mêmes
conséquences que l’accident de
Tchernobyl » (la centrale soviétique
rfmw rîuce&die, en avril 1986, avait
CAPEL
se met en quatre
pour les
doublemètres
CAP9.prB-êf»arlwm'»B 1, ^boiBwstoS
• 74, boulevBtitteSéhasapol Paris?
• 2ÙboutevardMaleBheib8sParâ?
Centre Com. Maine-MonipenassBhrtsl?
• 13jw*laflçutf«ï«eMintY0N
en notre pouvoir de l'influencer
dans un sens ou dans l'autre et il est
absurde de parler autrement. »
Rus simplement, il faut savoir
profiter « des chances accrues » de
régler le conflit israélo-arabe
offertes par une conjoncture favora-
ble, qu % a illustrée le sommet
d’Amman et que M. Pérès résume
ainsi : « L'Egypte a obtenu gain de
cause parmi ses pairs » ; l’émer-
gence du fondamentalisme met en
danger tous tes pays arabes; les
Etats-Unis et l'Union soviétique pro-
gressent vers des relations moins
conflictuelles; enfin, le roi Hussein
de Jordanie a considérablement aug-
menté sa marge de manœuvre &
1 Issue du sommet d’Amman, dont il
est sorti avec la stature • d’un diri-
geant arabe de premier plan ».
Dès lors, M. Pérès s'estime plus
justifié que jamais à poursuivre sa
bataille en faveur d'une conférence
internationale destinée à relancer le
processus de paix au Proche-Orient
Peu importe que cette « ouverture
internationale » soit 1e fait de deux
pays (les Etats-Unis et l’URSS) ou
bien des cinq Etats membres perma-
nents du Conseil de sécurité de
l’ONU. L'important, djt-fl, est que
la conférence internationale irait
S u’un rôle limité et que s’engagent,
ès sa réunion, des négociations
directes entre Israël et ses voisins
arabes.
Les Etats-Unis approuvent cette
double condition, et le ministre
affirme qu’ils étaient même prêts A
consigner leur accord sur ce point
dans un « mémorandum ». écrit qui
aurait lié les différentes administra-
tions américaines. Les conversations
â ce sujet se sont arrêtées faute
d’entente au sein du gouvernement
israélien sur la question de la confé-
rence. Le premier ministre, M. Sha-
mir, y est toujours opposé. M. Pérès
le constate froidement. 11 estime que
provoquer une crise gouvernemen-
tale à moins d'un an des élections
« ne servirait à rien - et qu’il lui
faut, d'ici là, tenter de « convain-
cre »„
ALAIN FRACHON.
CAPEL
libère
l'homme fort
CAPEL prfcéfortw hommes grands hommes fous
• 74, boulevard de Sébanopol Paris?
• 26, boulevard MatedKrbes Paris?
• Centre Com. Maine-Morapemasse Paris T?
• IL rue de la République 69001 LYON
Les relations franco-éthiopiennes,
très «fraîches» pendant plusieurs
années, connaissent un net réchauf-
fement. M. Mitterrand a reçu pen-
dant une demi-heure à l’Elysée, mer-
credi 18 novembre, M. Flsscha
Desta, vice-président de la Républi-
que éthiopienne et numéro trois du
bureau politique du parti unique, et
du même coup du régime d’ Addis-
Abeba. C’est la première fois que
M. Mitterrand recevait à l’Elysée un
haut responsable éthiopien.
Le chef de l’Etat, indique-t-on
dans son entourage, estime que tes
relations entre Paris et Addis-Abeba
ont de nouveau atteint un • niveau
convenable, mais un peu bas ». U
souhaite, en conséquence, une inten-
sification de ces relations. Ce sera
l'objet des travaux de la «grande
co mmiss ion » mixte franco-éthio-
pienne qui se réunira du 11 au
13 avril 1 988. Cet organisme n'a pas
siégé depuis plus de cinq ans.
Les menaces
de famine
M. Desta est & la tête d'une délé-
gation qui effectue une tournée en
: Europe. C’est l’une des trois • mis-
sions » envoyées par son pays, de par
le monde, pour expliquer les change-
ments récents intervenus en Ethio-
pie depuis que celle-ci est officielle-
ment une « République démocra-
tique et populaire ». Préoccupé par
les nouvelles menaces de famine,
M. Desta a fait état des besoins en
céréales de son pays, qu’il estime à
600000 tonnes. La CEE fournit à
l’Ethiopie 30 000 tonnes et la France
a décidé, fin septembre, de livrer
plus de 8 000 tonnes de blé (le
Monde du 1 er octobre).
Les rapports franco-éthiopiens
s'étaient brutalement dégradés en
mars 1982, lorsque les autorités
d’Addis-Abeba demandèrent au
chargé d'affaires de France de
réduire de moitié dans les quarante-
huit heures les effectifs du personnel
diplomatique en poste dans la capi-
tale éthiopienne. Dix diplomates
français avaient dû quitter Addis-
Abeba. A l'origine de cette crise se
trouvait un communiqué publié par
le Parti socialiste français critiquant
la politique de l'Ethiopie en Ery-
thrée.
Une amorce de réconciliation
avait eu lieu en mars 1983, lors
d'une visite en Ethiopie de M. Mau-
rice Faure. En juin de la même
année, les deux pays avaient signé
un protocole sur la réhabilitation du
chemin de fer reliant Addis-Abeba à
Djibouti.
En août, M. Faure avait été reçu,
en tant qu’émissaire de M. Mitter-
rand, par 1e président Menguistu
HaHé Mariant. Au début de février
1987, l’Ethiopie avait contribué à la
libération de dix membres d'une
équipe de Médecins sans frontières
pris en otage pendant deux semaines
par un mouvement d’opposition au
gouvernement so malien soutenu par
1e gouvernement d’Addis-Abeba.
CAESAR BORGIA ,
César Borgia débuta dans
la vie poEtique en tuant
son frère pour Famour de
sa sœur qn était la maî-
tresse de leur père, le pape
AfexanfreVL
; le livre
de chevet des tyrans.
Un livre incendiaire qui fut
brûlé en place pubique.
U Prince
de
Nicolas Machiavel
avec les commentaires de
Napoléon Bonaparte.
.pays), le représentant * dé JTraiL
auprès de l'Agence internationale de
l’énergie atomique (AIEA),
M. Khaifl Moussavi, a estimé quU
n’y avait, pour le moment, aucun
danger. Téhéran a tout de même
demandé l’envoi par l’AIEA d’une
mission en Iran.
D’autre part, la société ouest-
allemande, dont un technicien a été
tué 1res du bombardement de la cen-
trale de Bouchehr, a fait savoir
qu’elle avait envoyé une équipe
d’inspection de treize membres pour
assurer ta maintenance des équipe-
ments déjà en place, « après avoir
reçu des assurances sur le fait que
l’Irak s’engageait à ne pas attaquer
de centrales nucléaires à but pacifi-
que ». Les survivants de l’équipe
ouest-allemande ont été évacués
après te raid irakien.
Par affleura, le premier ministre
iranien, M. Mïr Hussein Moussavi, a.
réaffirmé, mercredi, la volonté de
son pays de poursuivre la guerre,
déclara nt, que Téhéran ne « négo-
ciera pas de cesse-le-feu ».
Les Irakiens ont, de leur côté, ,
anno ncé une nouvelle attaque contre
un pétrolier au large des côtes ira-
niennes, la quatorzième en un peu |
plus d’une semaine. A Pékin, un ;
porte-parole officiel a indiqué que la
Chine avait cessé d’exporter ses mis-
siles Siïkworm sur te marché inter-
national et ne vendait « plus aucune
arme à l'Iran». Humeurs de ces
"«««Te» ont récemment touché te
territoire koweïtien, ainsi qu’un I
pétrolier américain dans te Golfe.
Sur 'la plan diplomatique, le
Qatar et la Ma uritani e viennent de
rftàMff leurs relations diplomati-
ques avec l’Egypte. Neuf pays
arabes ont ainsi renoué officielle-
ment avec Le Caire depuis le som-
met d’Amman, la semaine dernière.
- (AFP. AP. Reuter. UPC j
Oui, le prince César symbolise
le Condottiere de la Renais-
sance : il triche, il ruse, il empoi-
sonne. il assassine, il monnaie
sa soeur, la ravissante Lucrèce.
Les femmes en sont folles, les
hommes l’envient les maris 1e
haïssent, mais tous le craignent
et sa seule présence engendre I
la peur et l'angoisse. Aussi cruel I
que téméraire, il ne recule i
devant aucune scélératesse,
aucun crime, aucun acte aussi <
infâme soit-il, pour se tailler un i
royaume au coeur de l’Italie.
Le Evre de chevet des I
tyrans et des ambitieux.
César Borgia fut l'inspirateur du |
livre le plus discuté, le plus in- ,
quiétant qui ait jamais été écrit: ,
“le Prince" de Nicolas Machia- ;
vei, livre de chevet des grands
' personnages de l'Histoire. (
Chartes Quint l'admirait, Guil- I
laume d'Orange le gardait sur
sa table de travail. Henri IV ne
s'en séparait jamais, Richelieu !
et Catherine de Médicis l*em- !
portaient même en voyage, Fré- i
dèric de Prusse ne pouvant <
accepter de l'admirer le com- _
battait Bismarck, Mussolini, l
Hitler, Staline l'avouèrent ou- ' |
vertement: “te Prince" était leur ■
livre préféré. Napoléon le lisait R
et le relisait, il le gardait dans Ë
son carrossa même pendant la *
bataille de Wèterioo! I
La présente édition d’art de ■
Jean de Bonnot restitue exacte- ■
ment le texte de l'exemplaire I
que fempereur Napoléon gar- fl
dait dans son carrosse et sur ■
lequel il avait porté des notes de .
sa propre main. :
Ce livra, avec ses commentai- -
res» fut imprimé chez H. Nicolle, ?
12 rue de Seine à Paris en 1816, ■
après la chuta de f Empereur. I
L'exemplaire de Napoléon se £
trouvait, nousditl'abbéGuillon, ■
dans son carrasse, pillé par les I
Prussiens, le fameux jour dé la |
bataille de Waterloo (18 juin
1815) et il tomba entre les mains
d'un des officiers prussiens qui
participaient au saccage. Les
noms de ces officiers figurent
dans les archives du ministère
de la Guerre de l'Allemagne
fédérale.
L’abbé Guillon nous garantit,
l'authenticité de l'ouvrage, mais
il ne nous dit pas comment il est
arrivé entre ses mains. Cepen-
dant la fiche de fa Bibliothèque
nationale n'émet aucun doute
sur la véracité de la traduction
et des commentaires de Napo-
léon: “Abbé Aimé Guillon, dit
Guillon de Montlèon. Machia-
vel commenté par Napoléon
Buona parte, manuscrit trouvé
dans le carrosse de Buona-
parte, après la bataille de Mont-
Saint-Jean, le 18 juin 1815“.
C'est ce Evre dont Napo-
léon ne se séparait jamais
que Jean de B o nnot offre à
ses lecteurs, dans une pré-
sentation du plus grand raffine-
ment : le texte de cette édition,
établie par l'abbé Guillon, est
imprimé sur un papier vergé
chiffon filigranè “aux canons”
et fabriqué à la forme ronde
comme autrefois. Chacun des
26 célèbres chapitres explosifs
de Machiavel est orné d'une let-
trine gravée sur bois.
La mise en pages est étudiée
de telle sorte que le lecteur peut
suivre l'œuvre de Machiavel et,
en même temps, les commen-
taires de Napoléon: le texte du
"Prince” est imprimé sur les
pages de droite et les commen-
taires de l'Empereur sont por-
tés, en italique, sur les pages de
gauche.
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76, aven* de Wagram A PARIS (!>).- Tfi. : 47-63-29-24.
DOSSIER
SPÉCIAL
L'EXPLOSION
DES MARCHÉS FINANCIERS
Panique à New York et Paris.
Des années de progression ( 10 OOO milfiards de
dollars échangés chaque jour) brutalement
remises en cause. La dérégulation ; l'engouement
pour la spéculation et ses dérapages , le divorce
avec l'économie réelle, la permanence des désé-
quilibres.
Les retombées économiques et politiques à
Washington et Paris.
CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX
Amériques
ÉTATS-UNIS : le rapport parlementaire sur F« Irangate »
Un sujet de discorde, et rien n’est réglé...
WASHINGTON
correspondance
Après quarante-huit jours
tfaudfflons puMques, fintarroga-
vdn et las dépo si tions à huis dos
de cent cinquante témoins et
rexamen de trois cent mffle docu-
ments, P enquêta parlementaire
sur Te hangate » a pris fin. dans
les récrêninations et la d isc ord e .
D'autre part la trait final n'a
pas été tiré sur l'affaire de
r« I r an gate s. La procureur spé-
cial Wateh chargé de P enquête
judiciaire doit dans Iss prochaines
sema ines décider de poursuivra
ou non au moins quatre des prn-
ripaux protagonistes de F affaire,
k savoir l'antirai P dnda m r et le
üeutenam-coionei North, antians
membres du CanaaS national de
sécurité; le général en ret rai t a
Secord et son associé M. Hakan.
La tâche du procureur est rendue
plus tfifficSe dans ta mesure où
F immunité ayant été accordée è
cas témoins par la commisaion
pour les amener à parier, le procu-
rera ne poure pas s'appuyer sur
leurs dépositions devant las
enquêteurs parlementaires.
De tout» façon, de longs mois
S'é c o u leront avant qu’un grand
jury se prononça sur les inculpa-
tions. D'Ici là, même la classa
poétique, préoccupée par la cam-
pagne doctorale, sa sera l as s ée
da r« Irangate », qui laissa la
gra nd pubfic dans une relative
ind i ffé re n ce. Aussi bien la pofiti-
que de la Maison Blanche est da
limiter ses comment a ires et d'en
dre le moins po s si ble sur r affaire.
Pratiquement son mot d'ordre
implicite est : allons de r avant et
parions d’autre chocs.
Sans douta ls rapport da la
ma jorité (quinze démocrates et
trois répubScains) de la commis-
sion est sévère pour le présidant
Reagan. B ne lui est pas reproché
seulement son «styfs de gouver-
nement». mais aussi le fait qu'a a
faffi à son obligation constitution*
nsls de varier à la s tricte exécu-
tion des lois. Et malgré ses pro-
testations d'ignorance, la
p résident ne peut éluder ses rea-
ponsabütés dais les agissements
Bégaux de ses subordonnes. Chef
de radnénistratkMt, a aurait dQ
savoir ca que faisaient ses subor-
donnés. En outre, I a créé un
environ nement permettant à
ceux-ci de croire qu'il était partie
à leur opération clandestine.
ux sorcières»
Le sé na t e ur Inouye et la. repré-
sortant H amé t on , président de la
commission, sont aOés plus loin
en soulignait que le président
n'avait jamais cond am né les men-
songes, la destruction de docu-
CE RAPPORT*
prouve oue
je ws
R'.eblÂVOiB
WEC
c'AFFaTRE
LüCHASRE/
la président de cotte
op é ra t i on Bégaie.
De mime, le ministra de la jus-
tice. Edwtn Masse, a fait prouva
d'incompétence, mais aucune cer-
titude n'a pu être étabfie démon-
trant qu'il aurait défibérément
retardé r enquête afin de permet-
tra aux fonctionnairas du Conseil
de sécurité da détruire des docu-
menta c om promet ta nt s . Enfin, le
rapport da la commission aoufipi»
qu’aussi bien las ventes d'armes à
riran que le t ran sfert des fonds
aux « contras» ont enfreint phi-
siera textes légaux.
Fora tenter d’atténuer la sévé-
rité de leurs coAègues, huit parle-
ments et ta violation da fa foi
co mmi se par ses subordonnés,
r Son sHanco actuel anpfkfue qull
ne lee juge pas condamnables ». a
assuré ls sénateur Inouye, jou-
tant cepen da nt que le comporte-
ment du préaidem ne justifiait pas
une procédure da destitution.
Néanmoins, les enquêteurs parle-
mentaires soulignent qu'en raison
des témoi gnag es con tr aefictniras,
de la destruction de documents et
de la mort da M. Casey, ancien
directeur de la CIA, aucune
preuve n'a pu être a pport é e ère*
bltasant que le président état au
courant du détournement, de
fonds en faveur des « contre s ».
Jusqu'à nouvel Ordre, & faut croire
l'amiral Poindextsr quand il
affirma avoir pris sur lui de ne pas
(Dentaires répubOcasts
tant fa minorité avaient dès mardi
communiqué à l'avance leur rap-
port au New York Times. A tour
avis, les conclusions de la majo-
rité n d h v o nt de la « c hass e aux
sorcières»-. La pié ridant Reagan
a commi s des teneurs de juge-
ment». rien de pkSL. Lee m ro ri -
tairas contestant que dss lofa
aient pu être violées ou tou r n é e s ,
et 8s affi rmen t que la pré ri de nt et
ses collaborateurs nfont jamais
voulu cfisaimuler fa vérité. La pré-
sident Reagan n'était pas au cou-
rant; a ffi rment- ils , et, en suggé-
rant le con t raire; les démocrates
sont motivés per des considéra -
tiens politiques et par leur boati-
Bté è r égard du chef de l'exécutif.
■ HENRI PERRE. •
NICARAGUA ; dans la perspective des négociations .
L’armée sandiniste et la Contra
cherchent à renforcer leurs positions
MANAGUA
de notre correspondant
en Amérique centrale
L’offensive de grande en ve rgure
déclenchée le 10 novembre dans le
nard da Nicaragua par l’Armée
populaire sandiniste (APS) semble
s’essouffler face aux rebelles de la
Contra, très mobiles et très comba-
tifs. Les deux camps poursuivent le
même objectif : contrôler on maxi-
mum de t e r ritoire pour être en posi-
tion de force an moment de Fouvcr-
tore de négoc iat i on s qui parement
désonn ai s inévitables.
Compte tenu des moyens tris
importants engagés par Famée
pour, «fit-on officiellement, « en finir
avec la Contra ». les experts mili-
taires estiment que les rebelles,
équipés et finances par les Etats-
Unis, sont devenus beaucoup plus
efficaces an cours des dentiers mois
et peuvent compter sur l’appui
(vivres, informateurs, etc.) de la
papulation dans les régions monta-
gneuses du nord du Nicaragua.
Le ministère de la défense a
confirmé l'intensité des combats qui
opposent depuis dix jouis six batâfl-
loas de T APS (environ quatre uriSe
ring cents hommes) à pr ès d’un mil-
lier de «centras» disposés dans les
montagnes des départements de
Jxnotega et de Matagalpa (le total
des effectifs de la guérilla, dans
l’ensemble du ter ri to ire nicara-
guayen, s’élèverait à six mille
hommes). Pour dâoger les rebelles.
Tannée a re co u re à la g ross e artille-
rie, les redoutables BM-21 soviéti-
ques, les « orgues de Stafine ».
Au co ure des dernières ««naine*,
la rentra a profité du cesscz-le-feu
unilatéral décrété dans quatre zones
par Managna (du S octobre au
5 novembre) pour se rapprocher de*
centres urbains et recevoir de nou-
veaux parachutages d’armes en pro-
venance du pays voisin, le Hon-
duras. A un moment, la viDe de
Jinotega, capitale du département, a
elle-même été menacée par les
rebelles, qui ont réussi à faire entrer
un commando pçxir saboter une ins-
tallation électrique. « Les « con-
tras» ont eu droit à un mois de
vacances, ils ont eu le temps de se
reposer ; maintenant, il s'agit de les
repousser dans les montagnes, là où
ils étaient avant le cessez-le-feu »,
noos a affirmé un hast fonctionnaire
sandiniste, ajoutant : « Nous
sommes en train de gagner la
guerre, mois il n'y aura pas de
Waterloo pour la Contra.»
Des pertes
importantes
On est loin d’un Waterloo, en
effet Si la supériorité militaire des
sandiniste» en fait aucun doute, le
prix d’une victoire sur le terrain
serait cm ém anent coûteux. Selon
la Contra, les saxriimstes auraient
perdu vingt-six hélicop tère s soviéti-
ques depuis le début de Tannée, soit
pris de 50 % de leurs forces
aérienne». Ce bilan est sans doute
gonflé, mais ks autorités elles-
mêmes rec onnai ssent la perte de
sept hélicoptères au cours (tes quatre
dentiers mois, abattus par les redou-
tables missil es Redeye f ournis par
les Etats-Unis à la Castra.
Sur le plan humain, les pertes
sont de plus en plus imp ortantes. Le
ministère de la défense a annoncé la
mort de dix-huit rebelles pour la-
seule journée du 16 novembre, maig-
fl n’a pas donné le nombre des vic-
times pour Farinée. Les pertes ont
dû être très élevées si an se base sur
ks chiffres officiels pour la période
du 5 octobrc'au S novembre : deux
cent quinze morts du cflté go u ve rn e-
mental, le bilan mensnd le plus
élevé depuis le dâmt de la guerre, fl
y a six ans. Et pourtant cette période
a correspondu au cessez-le-feu
décrété par Managua.
Ces bilans, que les autorités ne
p e u v ent pins — ou ne veulent" plus ?
— cacher, ont des conséquences psy-
chologiques très négatives pour b
régime, qui a déjà été ânantë par la
faite aux Etats-Unis, an dâmt du
mais, d’an officier, le major Roger
Miranda, très proche du ministre de
la défense;
L'armée a des difficultés de
recr ut e me nt, be au co up de jeunes
cherchant par tous les moyen » à
échappa- au service militàire. De
pins, le nombre de désertions serait
en augmentation, sans atteindre
pour autant les niveaux élevés clai-
ronnés par la Contra (un porte-
parole des rebelles a annoncé, k
mercredi 18 novembre, que
quarante-huit recrues avaient
déserté d*un seul coup dans b dépar-
tement de Boaco, à l’est de la capi-
tale).
L’impasse sur le pka ntifitazrese
confirme donc. Beaucoup de Nkat-
raguayeps continuent d’espérer que
le president Daniel Ortega, dans
Fesprit du plan do paix signé Je
7 août à Guatemala par cinq pays
d’Amérique cen tra le, finira par
accepter de dialogua avec la Contra
pour parvenir à un cessez-fe-feu.
ML Ortega s’est déjà prononcé en
faveur de négociations indirectes,
par rintermédiaire de r a re b evê q ue
de Managua, fe rarrfmni Obanoo.
Mais il reste à défini» fcg modalités,
à la suite du rejet par la Contra du
proposé la semaine dernière à
Washington par M. Ortega, qm a
laissé une porte ouverte en dédo-
rant : - Cest une proposition, ce
n’est pas un ultimatum. »
.BERTRAND DE LAGRANGE.
Afrique
Lcconflit
da Sahara occidental
daFnmtPofisario
litre les posîtic
marocaines:
Après plusieurs mena d’accalmie
et .à quarante-huit heures de l’arri-
vée sa Sahara occidental de. la uns-
<? j«< t yfft nîq niB de TONU, Te Front
Polïsario a lancé, mercredi
18 novembre, une attaque «de
grande envergure » contre les forces
armées marocaines.
Le Maroc a iccunnu la perle de
aojxanrè-dbiize homme!» tes de ces
combats, dédcnchfe à Tan bc par b
Front Pta&sarïo contre les positions
de Tannée marocaine « dans les
Dretgà », au Sahara o cc i dent al
Dus mi co mmuni qué publié à
Fefr»*, l’état-major des forces
armées rayâtes marocaines chiffre à
deux < n tf quarante-cinq b nombre
de « rebelles » tués dans les rangs dn
Polïsario, et à soixante-douze cehu
des rh< t u t ,n d" (martyrs) de Tannée
marocaine tombés sur le champ de
tertaPlfe. Loi forces armées royales
ont eu également à déplo rer
soixante-seize blessés. Le commua-
qné indique -que « tes rebelles ont
mis en oeuvre l’équivalent de deux
failàks motorisés et tut failak
blindé face aux points d’appui
dTmmoudgtier et face aux points
d’appui de Oued-Sebd. ainsi qu’un
fauak motorisé et un failak blindé
appuyé par r artillerie lourde »
(selon ks spécialistes utilitaires, un
faible est co m posé de quatre cents
hommes environ).
Les combats, qui ont duré, sekn
k communiqué, de fi heures à 7 h 30
(GMT), ont également p er mis la
capture de trois « rebelles » et là
destruction ou b r éc up é ra tion de
cmqoaste-six véhicules, que
<T « importants lots d armements et
de munitions »w
Four sa part, dans un
qné diffusait Alger, b FûKsario a
affirmé que « râmto - m ni» militaires
ont été tués et quatre-
vingt-onze autres blessés as cours do .
roffehriva lancée w»r»ini-«n|gw4
dn t TTÎfi*IITfr îwnr rie défigure mwifc
cahr dn recteur de Dhoneîheh. Le
Fo&sario, qui a fait état (Tune inter-
vention «massive» de Tavîation
marocaine et de renforts, a affirmé
qu'il avait « investi et occupé quatre
.points d’appui. et poursuivi les
trowpes marocaines à l’intérieur de
leur dispositif darlire le mur ».
Selon k comnuntiqné, sept blindés
M-48. troi s véhi cules de transport de
troupes (VTT) M-113 de fabrica-
tion américaine et quatorze véhi-
cules tout-terrain ont été détruits et
une « Importante » quantité d’armes
De Rabat, Tétatraajor marocain
a estimé que ces attaques « ont été
planifiées a exécutée s dans le but
défaire monter la tension dans la
région à 48 heures de l’arrivée de la
mission technique de l’Organisation
des Nattons unies » au Sahara occi-
dental. «le moment et l’objectif
choisie par tes mercenaires pour se
manifester de - nouveau révèlent à
l’évidence, pourrait b communiqué,
leur i n te nti on claire de faire déra-
per le conflit en l’étendant à
d’autres pays de la région et à
saborder la mission onusienne tant
attendue et qui constitue m maillon
décisif dans le processus de paix
initié par k secrétaire général de
l’ONU, M. Javier ferez de Cwd-
lar. » « Cette action Illustre on ne
peut plus clairement l’hostilité et
les réticences que les mercentàres
ont manifestées à maintes reprises
pour faire obstacle à cette nds-
ridre », concfut-iL
Attendu ve n d r e di 20 novembre à
ElAJoun (Sahara occidental), cellh-
ci — com p osée d’une quinzaine
d’experts et dirigée par M. Abderra-
lum Farah, secrétaire général
adjoàrt pour les affaires politiques
spéciales - a pour tâche de recueil-
lir des informations et données tech-
niques dont M. Parez; de Cnelbr
aura besoin pour la poursuite de ses
efforts en vue <fune sotattxm pacifi-
que au problème de la région.
Aimonoé b 24 septembre, renvoi de
cette mwri o n onusienne avait été
bien accueilli par le _
(AFP. Reuter).
40 années
de présence active
©COFACE
compagnie française dassurcmce peut le commue exîei leur
12, Cours Michelet, La Defense 10
cedex 51 92065 Paris-La Defense
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Le Monde • Vendredi 20 novembre 1 987 7
Afrique
TUNISIE
M. Jospin
TUNIS
de notre envoyé spécial
a été le premier homme politique étranger
reçu par le président Ben Ali
ME. Lionel Jospin, premier- secrétaire
du PS, a quitté Tunis, ■tei I meriaw}i
1 8 novembre,, après "av&ir.Ven vingt-'
quatre' heures. - rencontré ‘ 'dans leurs
credi matin (le Monde du. 19 novero-
bre) , les chefs d’Etat algérien et tuni-
sien. M. Jospin est le premier homme
politique français à avoir rendu visite à
M- Zme El Abattue Ben.AC. le nou-
veau préskient de la République turùr.
sienne.' M. Beu AB a même précisé à
son hâte - qu’a a reçu en compagnie
de M. Louis Le Pensée, ancien min»
tre et memhre du secrétariat national
du PS chargé des questions intemaio- '
nales — qui! était le premier dirigeant
politique non t unisie n reçu au palais de
Carthage, depuis le changement de
pouvoir du 7 novembre.
Les français
nome
de Richelieu
à Mitterrand
^ Pierre Biarnès ^
Témoin ottentf et amical
de b décotonisotiofi et ide
la construction des Etats
africains cf aujourd'hui '
Diamès consaae aussi des
pages savoureuses,
empreintes de tendresse
et de perfidie, au
microcosme de ses
compatriotes expatriés.
Philippe GaiBard
Jeune Afrique
Les socialistes français ont été
, frappés .de la grande sensibilité - pres-
que de l'inquiétude - qu'ont montrée
les nouveaux dirigeants tunisiens à
F égard de la France et de son opinion
' publique. Le président tunisien a
demandé & M. Jospin de tra n smett re &
M. Mitterrand et au gouvernement
: français un message soulignant
l'importance qu’il attache à l’amitité
franco-tunisienne. M. Jospin s’est
engagé b transmettre ce message à ses
deux destinataires.
Dés le soir de son arrivée â Tunis, te
délégation française a été reçue très
longuement par le premier ministre,
M. Hedi Baccoucbe. M. Baccouche a
évoqué les rumeurs qui circulent à
propos d’un projet d’attentat contre
M- Ben AH, qui aurait déterminé les
conjurés ( le Mondeûu 18 novembre).
Ce n’est pas exactement la version
qu'a donnée le premier ministre, qui
s'est borné à observer que tes nouveaux
dirigeants tunisiens avaient des
• interrogations * sur un projet de
remptecnneïit de M. Ben AB (Qui
était alors premier ministre ae
M. Habib Bourguiba) sans en connaî-
tre tes modalités. De toute façon, selon
M. Baccouche, ce projet n'a pas pu
être un él émen t déterminant dans te
destitution de M. Bourguiba, car tes
nouveaux dirigeants tunisiens n’ont en
ces •‘interrogations » qu’après leur
arrivée an pouvoir.
Avant de quitter ta Tunisie, M. Jos-
pin a indiqué qu'il n’avait pas jugé
• nécessaire ou souhaitable » de
demander à rencontrer l'ancien prési-
dent Bourguiba, qui * fait partie de
l’histoire ». mais qull s'est « enqruis de
sa santé ». Quant à M. Ben Ali, il Ta
trouvé, au cours d'un long entretien,
• compact », - homme de caractère
plus disposé à écouter qu’à parler - et
s'exprimant » par phrases directes ,
sans littérature excessive et sans
entrer dans les détails ».
Les nouveaux dirigeants tunisiens
ont donné à leurs interlocuteurs fran-
çais l'impression qu'ils sont décidés à
avancer dans la voie qu’ils ont choisie
» méthodiquement mais progressive-
ment et assez prudemment ». comme
Fa dît M. Jospin, tout a se montrant
soucieux d’assurer 1a « continuité »
avec l'ancien président à vie qu’ils
semblent vouloir ménager.
Outre tes dirigeants du Parti socia-
liste destouricn (PSD) au pouvoir,
MM. Jospin et Le Pensée ont rencon-
tré tes dirigeants du Mouvement des
démocrates socialistes (MDS), parti
d’opposition reconnu, mais qui ne dis-
pose d’aucun député dans une Cham-
Le président algérien Chadli avait,
lui aussi, mardi, confirmé & te déléga-
tion française 1a satisfaction de l’Algé-
rie. Selon hri, tes nouveaux dirigeants
tunisiens sont d’abord des
• patriotes ». soucieux des intérêts de
leur pays, et qu'il * respcle ».
Lors de son séjour en Algérie,
M. Jospin s'est rendu, avec l'accord
des autorités algériennes, au cimetière
européen Saint-Eugène, à Alger, et a
rencontré des résidents français qui lui
ont exposé, notamment, les problèmes
des femmes françaises mariées à des
Algériens, ceux des enfants des cou-
ples mixtes, ainsi que Tes difficultés
que rencontrent tes pied-noirs restés
sur place qui veulent vendre leurs
biens.
JEAN-LOUIS ANDRÉANL
• Limogeages. — M. Ben Ali a
mis fin mercredi aux fonctions de
MM. Amor Chadli, ancien mintsue-
directeur du cabinet de M. Bour-
guiba, et de Mansour Skhiri, qui
détenait les portefeuilles de l'équipe-
ment, de l'habitat et des transports,
en tant que secrétaires généraux
adjoints du PSD. Le président a éga-
lement écarté M. Mohamed Sayah,
ancien ministre de l’éducation et de
l'ansagnamant supérieur, du bureau
politique du PSD. son instance diri-
geante. Appréhendés lors de la mise
à l’écart de M. Bourguiba, ces deux
anciens ministres sont actuellement
en état d’arrestation.
Enfin, le président tunisien a
convoqué le comité central du PSD
pour les 5 et 6 décembre prochain.
Cette instance doit procéder à une
« étude critique » de l'action du PSD
depuis l'indépendance et définir de
nouvelles méthodes de travail.
Asie
CHINE : un questionnaire inédit
Un hebdomadaire officiel sonde anonymement
ses lecteurs sur l’opportunité des réformes
PÉKIN
• de notro correspondant
« Etes-vous, oui ou non. satisfait
du dernier changement de politique
L AU SOMMAIRE: CETTE SEMAINE I
LES
SOCIÉTÉS SECRÈTES
ÉTIB .
SOCIETES FERMES
RaêBon ••• Rose-Croix •••Association des HaaKha***
Ordre de Malte ••• Ordre du Ctou —m Baghera —m
francs-Nfchons ••• Cbewhrs du Goûte-Boutin — Con-
frérie des Chauves de franco ••• Association des sèduc-
teurs et séductrices indépendants Kangourous Les
Invisibles ••• Adorateurs de Poignon ••• Co nfrérie des
Comparions de la pudique braguette ••• Enfants des
ténèbres Jockey-Club — Rotaiy et Lions Club mLa
Siècle ••• Club des solitaires — TraveBers Club m Club
des cent m Racing-Cfub — Manm’s Business Clubm
Compagnons du Tour de francs ••• AFff •••
un dossier surprenant
ET AUSSI
LAPOUHQKETL'ARGBIIT:
en Chine ? » Depuis 1a fondation de
la République populaire, les Chinois
ont appris à répondre, avec tout
l’entrain qu’on attendait d’eux en
haut lieu, à cette question posée,
sons une forme ou une autre, â
l’issue d’une réunion de l’une ou
l’autre des instances supérieures du
régime. Un grain de sable vient de
se glisser pourtant dans cette méca-
nique bien huilée, après le treizième
-congrès du Parti communiste.
L’hebdomadaire Uaowang (Pers-
pective) — sous-titré Outlook en
anglais pour bien montrer qu’il voit
loin - vient de publier un question-
naire complet destiné à mesurer
l’état d'esprit réel de 1a population,
en précisant A ses lecteurs qu’ils ne
devaient indiquer ni leur identité ni
leur emploi. Tout au plus doivent-ils
fournir un certain nombre de rensei-
gnements destinés à permettre
l’exploitation politique du soudage :
sexe et situation de famille, niveau
d’éducation, catégorie socio-
professionnelle, revenu mensuel,
appartenance éventuelle au Parti
cnmmnnÎBia.
Le demi-million de lecteurs de
cette revue, un organe officiel très
en pointe dans l'effort de réforme, se
voient ainsi pour la première fois
offrir de dire en toute impunité s’ils
ont confiance on non dans 1a capa-
cité du gouvernement de mener à
bien une refonte radicale de la poli-
tique chinoise, s’ils comprennent ou
non ce que les autorités entendent
par la nécessité d’instituer une caté-
gorie de fonctionnaires qui ne soient
pas membres du PC, et s’ils croient
possible une telle innovation, qui va
à l'encontre des moeurs do commu-
nisme de guerre toujours en vigueur.
Ou encore — question à la limite du
surréalisme dans un pays où l'on a
l’habitude de travailler là où les
chefs jugent bon de vous envoyer —
quels seraient les critères qu’ils
retiendraient pour leur nouvel
emploi dans le cas où ils seraient ■
touchés par la restructuration écono-
mique et son cortège de licencie-
ments et de. transferts de main-
d'œuvre.
La question la plus surprenante
est peut-être la première, qui sug-
gère carrément que les Chinois aient
pu être plus intéressés, dans te publi-
cité entourant le dernier congrès du
parti, par ses implications pour leur
niveau de vie personnel que par les
changements de personnes à la tête
dn régime... Quant à la dernière
question, elle frise l'incitation au
persiflage ; au vu des conclusions du
congrès, êtes-vous * enthousiaste,
conscient de vos lourdes responsabi-
lités, partagé entre la Joie et
l’inquiétude ou indifférent ? ».
L'hebdomadaire ne le précise pas
dans ses colonnes ; mais sa rédaction
ne se cache pas en privé d’avoir été
conviée à publier ce questionnaire
rédigé par les stratèges èscommuni-
cation du parti, le département de la
propagande. Tous les sondages
publiés jusqu’à présent — une inno-
vation en eux-mêmes, dans une
Chine où pendant si longtemps la
règle absolue a été d’exprimer un
soutien indéfectible au dernier tour-
nant en date de la ligne officielle —
étaient réalisés par des enquêteurs
patentés auprès de personnes
dûment répertoriées. L’anonymat
que permet celui-ci est une conces-
sion sans doute difficile & avaler
pour les gardiens du dogme enclins
par le passé â dénoncer dans de
telles pratiques l'influence perni-
cieuse de la « démocratie oour-
POurtanr, fi semble bien, avec
cette initiative à te limite de l’ana-
thème, que le régime ait tiré la leçon
du grand quiproquo qui a été à l’ori-
gine de la crise de l’hiver dentier,
qui faillit compromettre les plans de
M. Deng Xiaoping pour assurer sa
succession dans le calme. Les auto-
rités avaient alors fait la preuve
qu'elles mesuraient bien mal l’impa-
tience de la jeunesse étudiante, et ne
parvenaient plus qu’à lui opposer un
langage austère, dépassé par l'évolu-
tion de la société réelle.
Le Parti communiste paraît bien,
avec un tel sondage, mettre sa fierté
Han* sa poche. Il fait peu de doute
en effet que les milieux intellectuels,
principaux destinataires de cette
revue publiée par l'agence Chine
nouvelle sous l’autorité du comité
central, sauteront sur l'occasion
pour faire connaître leurs griefs dans
la mesure où le libellé prudent du
questionnaire le leur permet.
FRANCIS DERON.
Un Paris-Londres
illico?
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L'HISTOIRE
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Une réflexion sur l'histoire de l'anti %
sémitisme en Orient et en Occident
d'une pénétration et d'une rigueur
sans équivalent.
lire*.:
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8 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
Le financement des partis et des campagnes électorales
Toutes les grandes formations politiques acceptent la concertation proposée p le premier ministre
d’accord pour en discuter, Je le roterai. Mais Je
ue rocs pas potuxfooi nous dénions nous Srrer i
Les ciaq chefs des partis représentés à
l'Assemblée nationale ont répondit positivement
dès le mercredi 18 novembre aux lettres que
venait de br adresser M. Chirac pour les inviter
à le rencontrer dès la semaine prochaine pour
envisager ose règlementation du financement des
partis. M. Chirac avait; le matin même, informé
M. Mitterrand de cette procédure qu’il avait
arrêtée la veille avec ses conseillers.
M. Georges Marchais a toutefois rappelé que
le Parti communiste était opposé an principe do
financement des campagnes électorales par
FEtaL M. Lionel Jospm, aa nom dn Parti socia-
liste, s’est félicité que le premier ministre
« réponde à Finritation du président Mitterrand,
qui avait tait cette suggestion ».
M. Jean-Marie Le Pen, qui souhaite qu’m
• minimum garanti» soit versé par FEtat aux
partis, s’est, en revanche, étonné de • Feiopresse-
ment de M Chirac à satisfaire M. Mitterrand »
alors qne M. Jean Lecamet an nom de FUDF
féficite le premier ntimstee de « reprendre finhia-
tire».
M. Jacques Barrot, secrétaire général du
CDS, so uhaite « bs traraü sérieux » et n’exdnt
toajaas pas la ratification par ré fére n d um (Tau
projet de loi.
Eh revanche, M- Rossinot, m i ni s tre chargé
des relations avec le Parlement, n’est pas favo-
rable à on tel référendum. M. Philippe Mestre,
directeur de campagne de M. Barre se félicite de
• Faccélêratioa du processus dne à la perspective
db référendum annoncée par le dépoté do
Rhône». Ce dernier a toutefois dénoncé « /"opé-
ration de diversion» de M. Mitterrand sar ce
sujet venant après ses « explications Plan»
dneuses» sur l’affaire La chaire, précisant:
« Si an texte peut être établi dans des délais
acceptables et si Jes papes de la majorité sont
une opération accélérée adqaemeat parce que le
président de la RéptAëque vent utiliser cette
affaire, aa besoin à partir de janvier on de février
prochains, comme aa argument qui ne manque-
rait pas d’être rstSRsé à rencontre de Factuelle
majorité. »
Enfin, M. Mitterrand, mercredi ' sofr, a '
remarqué qne la décision de M. Chirac était rat
sujet intéressant » et noté qne le Parlement dis-
posait de * trois mois tranquilles, décembre, jan-
vier, février» avant Fou ve r tore réelle de la cam-
pagne.
La réponse de M. Chirac â la suggestion faîte
par M. Mitterrand an micro de RTL, tranfi
16 novembre, était attendue par les parlemen-
taires. Bien qne Je premier monstre ait saisi
Popportanité «Time interview à un autre média, le
Figaro, prévue depuis longtemps, certains élus de
la majorité auraient préféré qrfll prenne davan-
tage de t«npB. M. Chirac a choisi la réponse
rapide pour montrer qu’il n’était pas pris de court
par Fhiitiative du chef de PEtat Depuis qnetqaes
semaines déjà le sqjet était à Fordre dn jour et le
président de la conumssioa des lois de PAssem-
fajée, M. Pierre Mazeaud (RPR), avait été invité
à dresser naveataire de ortie question.
Dès dmwmrhe aptfcfl rodi, c'est-à-dire avant
fin t eni ew de M. Mitterrand, M- Chira c av ait
ads aa point avec MM. BaOador et Pasqua la
réponse qull ferait i Finitiative de M. Mitter-
rand, à laquelle 3 s’attendait.
M. Chirac peut aussi espérer reprendre Fini-
tiative es ce domafae, aussi Ken à Fégard de
M. Mitterrand et des soôafistes qu’à Fégard de
M. Barre, qui, le 7 novembre sur RTL avait lancé
son projet de référendum.
A. P.
. ta
......
« • -$m
X ■ 'SW -.i
. fat
- lit.
• V ' ^ »■.
ff.'Sf fi
ri*»' ta
**<x*n*
r-î
•**V’ *
Dans une interview au « Figaro »
M. Chirac affirme qu’il « fera tout »
pour faciliter un accord sur le financement des partis
Dana une interview au Figaro du
jeudi 18 novembre, en réponse à la
«proposition de M. Mitterrand de
voir réglementer le financement des
partis politiques», M. Chirac
déclare:
«J'observe tout d’abord que, si
curieusement l’affaire Luchaire sert
de prétexte pour certains & évoquer
le financement des partis politiques,
c’est 12 un lien, du motus une asso-
ciation d’idées qui peut prêter à sou-
rire ou à commentaires.
» Je remarque eu second lieu que
la majorité précédente, durant les
cinq années où elle était toute-
puissante, n’a nullement légiféré en
la matière. Mais laissais tant cela
de cûté pour voir le problème de
fond.
» Je pense, pour ce qui me
c on c erne , que dans une démocratie,
les citoyens ont droit d’en savoir plus
sur la façon dont se déroule le jeu
politique, et notamment sur le finan-
cement des partis. Comment y par-
venir ? Faut-il une loi, et si oui quel
dot être son contenu ? Doit-on éten-
dre les dispositions du contrôle dn
patrimoine des hommes politiques ?
Faut-il prévoir un financement budr
gétaire des partis ? Faut-il prévoir
une totale transparence des dons?
jc uc suis ws.MécouTEur
IÆ MA f ÉTîre IDÉE !
Faut-il limiter les dépenses électo-
rales dont pour ma part je pense
qu’elles soit excessives ? Autant de
questions auxquelles 3 est difficile
de répondre simplement.
» Je voudrais éviter qne ce pro-
blème ne soit l’objet de polémiques
nouvelles dans notre rie publique et
je souhaiterais donc une coopération
entre tous les partis qui jouent un
Les débats an sein dp PS
Le ton monte entre M. Jospin
et les amis de M. Chevènement
Le ton monte, an FS, entre te pre-
mier secrétaire, M. Lionel Jospin, et
rex-CERES, courant de M- Jean-
Pierre Chevènement. Lors de la réu-
nion du bureau exécutif, le mercredi
18 novembre, M. Georges Sarre a
demandé que soient évoquées les
déclarations de M. Jacques Delors,
la semaine dernière, 2 rémission
Questions à domicile (M. Delors
avait affirmé que, dans certaines
conditions, 3 pourrait être le pre-
mier ministre de M. Raymond
Banc).
M. Jospin a réaffirmé l’ancrage à
gauche du PS, souligné que
M- Barre n’est pu en position de
rassembler, ajouta que la mise
au point avait été faite et qu’il est
mutile de donner une importance
exagérée 2 ces déclarations. Cette
réponse n'a guère satisfait les mem-
bres de Socialisme et République.
Le* de M. Chevènement ont,
d’autre part, arrêté leur attitude
la p ersp ec tive du comité direc-
teur qui se tiendra 2 la fin de la
ymnine et qui sera, pour la pre-
mière fois — ainsi en a décidé le
bureau exécutif — entièrement
ouvert 2 la presse.
Socialisme et République a rédigé
un texte de trente-deux feuülets qui
a été déposé jeudi devant la commis-
son programme du PS. Ce docu-
ment a pour vocation de se substi-
tuer 2 l’introduction de l’épais
document en discussion, rédigée et
remaniée, compte tenu des derniers
développements de la crise économi-
que et financière, per M. Dominique
Strauss-Kahn, membre du secréta-
riat national chargé des études, pro-
che de M. Jospin.
Intitulé « Le réalisme aujourd’hui
c’est une grande ambition », ce texte
prône « un nouvel élan » et définit
les grandes orientations stratégiques
dont, selon Socialisme et Républi-
que, devrait se doter le PS. Il souli-
gne l’importance vitale de la lutte
co n tre le chômage et prévoit la dis-
solution de F Assemblée nationale en
cas de victoire du candidat de gau-
che. D conclut notamment que, sans
mise eu œuvre, en 1988, d’une
« politique ambitieuse ».• la décep-
tion et le découragement (—) ouvri-
raient la porte aux pires risques
politiques ».
Les membres de Socialisme et
République veulent que les militants
aient l’occasion, jusqu’en janvier
(date de l'adoption définitive du
programme socialiste) de débattre
et de voter. Dans leur esprit, ce texte
n’est donc pas » divisible» et ils
n’ont pas l’intention de parvenir 2
une «synthèse», dès dimanche,
avec le texte présenté par la direc-
tion du PS, à moins que leur p ro p r e
document ne soit adopté tel quel ou
presque, ce qui semble exclu.
A-LA.
rôle H»n« notre vie nationale. Aussi
ai-je décidé d’inriter les responsa-
bles des partis représentés 2
l'Assemblée nationale par un
groupe, 2 se réunir avec moi dès la
semaine prochaine, afin d’arrêter
une procédure permettant 2 tous les
partis de s’exprimer et d’aboutir
ensemble 2 la définition d’une posi-
tion commune.
» Si nous parvenons 2 un accord,
cela montrera qu’il y a, an moins
certains sujets sur lesquels ceux qui
rep rés en tent les Français sont prêts
2 s'entendre. En ce qui me concerne,
je ferai tout pour faciliter cet
accord.»
A propos des * affaires» le pre-
mier ministre estime :
« L’existence d’an certain nombre
d'affaires crée un climat délétère et
détestable qui dessert la démocratie.
Je ne veux, en aucun cas, m’associer
à cette exploitation, ce qui me per-
met de traiter avec mépris les décla-
rations incontrôlées de tel ou tel res-
ponsable de l’opposition qui tendent
2 insinuer que T origine die ces révé-
lations viendrait de l’existence, à
Matignon, de je ne sais quel chef
d'orchestre invisible.
Les risques
defadnisoa
» Je t r ouve aussi étonnant qu'un
certain nombre d'affaires qui sem-
blent impliquer des mem br es de
Foppositioin pour des faits qui se
sont passés sens des gouvernements
dirigés par eux transfèrent sur
d’antres leurs propres responsabi-
lités en s’interrogeant, eu particu-
lier, sur le financement des partis
pour leur campagne. Il y a 12 une
technique de manipulation qui me
paraît condamnable. »
le premier ministre rappelle son
hostilité aux thèses d’- exclusion»
du Front national es son opposition
à ta « sodatdémocratie », précisant
à propos de celle-ci: • De telles
expériences se terminent le plus sou-
vent par use crise qui oblige ensuite
la nation 2 un effort très difficile de
redressement. »
Evoquant les chances de la majo-
rité d l’élection présidentielle.
M. Chirac assure :
« L’opposition d’aujourd'hui reste
indiscutablement minoritaire. Seule
la division de la majorité pourrait
conduire 2 un fri 1 ”* Pareille défaite
compromettrait si gravement les
chances du redressement de la
France que nous devons tout faire
pour préserver notre unité et notre
solidarité. La majorité doit l'empor-
ter en 1988 pour que la France
gagne en 1992.
» Toute apparence de division
redonnerait leurs chances aux soda-
listes. J’appelle donc tous les respon-
sables de la' majorité 2 conserver
leur sang-froid, â s'imagi-
naient renforcer leur situation per-
sonnelle et les positions électorales
de leur camp en remettant en cause
l’esprit d’unité de la majorité, ils
porteraient la lourde responsabilité
d'avoir compromis les chances de
notre victoire commune.
» Plus grave : ceux qui pren-
draient le risque de nous diviser met-
traient en cause l'effort de redresse-
ment sans lequel la France ne
pourrait assumer son rang et sa
place dans l'Europe de demain. »
Li crise
M. Chirac évoque ainsi les consé-
quences de la crise boursière et de
l’évolution du marché américain :
« Personne ne sait vraiment
quelles seront les réactions des
ent repris es et des particuliers devant
cette évolution, mais le risque existe
que les consommateurs dépensent
un peu moins et que les e n tre pri ses
investissent un peu moins. L’activité
générale pourrait donc être quelque
peu affectée, par cette crise, si les
pays européens se révélaient incapa-
bles de prendre ensemble des
mesures pour une croissance plus
forte. Or, ces mesures,' Us peuvent
les prendre. Us en ont les moyens, et
notamment notre partenaire alle-
mand les a.
» C’est pour cela qne nous nous
employons 2 développer la concerta-
tion européenne. Quant 2 Edouard
Balladur, 3 n’a pas parlé d’inquié-
tude, mais d’incertitude. La crise
n’est pas finie, U est trop tôt pair-
savoir quelles seront ses consé-
quences. Nous devons faire en sorte,
nous Européens, qu’elles ne remet-
tent pas en cause une croissance
déjà insuffisante.
• D faut revenir à la stabilité
monétaire, et éviter un ralentisse-
ment de Factivité. L’on peut y par-
venir, par un ensemble de mesures
fiscales, budgétaires, monétaires,
dont chacun doit prendre sa part.
Nous y sommes prêts, pour ce qui
nous concerne. Je ne douté pas que
les marchés - dont la Bourse — réa-
giraient très positivement à un effort
d'organisation en commun. »
Les entretiens commenceront
la semaine prochaine à Matignon
(Suite de la p remièr e page.)
Jusqu'à cette étonnante semaine
- celle dé la révélation pour M. Mit-
terrand d’une urgence et pour
M. Chirac d’une ardente obligation
— Ton et Fautre paraissaient rési-
gnés 2 une sorte de fatalité. Le sujet
était décidément intraitable.
M. Mitterrand remarquait que,
même dan» les pays à haute régle-
mentation. les financements res-
taient encore largement obscurs et
fournissaieat parfok matière à scan-
dale.
M. Chirac avançait des argu-
ments qni méritent toujours
réflexion : les Français sont-ils prêts
& financer des partis qu’ils combat-
tent? Comment organiser an sys-
tème de contrôle qui ne serait pas
reçu, par les oppositions du moment,
comme inquisitorial ? Comment
s’assurer que la transparence souhai-
tée sera sincère ?
L’engouement soudain pour un
imbroglio ‘ancien ne lève aucun de
ces doutes et ne répond 2 aucune de
ces miestions. M. - Chirac résume
parfaitement la difficulté de la
tâche en une interroga t i o n de prin-
cipe : •Faut-il une loi et. si oui.
quel doit être son contenu T » Les
chefs de parti invités an happening
de Matignon, la semaine prochaine,
sont tous disposés à participer aux
réjouissances.
D s’agit, selon Ira termes utilisés
par le premier ministre, « d’arrêter
une procédure permettant à tous les
partis de s’exprimer et d’aboutir
ensemble à la définition d’une posi-
tion commune». On commencera
donc par un débat de procédure et
chacun sait qu’entre hommes
d’appareils, ce n'est pas le plus
facile.
Le premier ministre se (sépare de
joyeux moments entre ira responsa-
bles du riche RPR qni, avant
l’annonce faîte par le premier minis-
tre, étaient bien décidés à traîner les
pieds; les bamstes et certains
membres du Parti républicain qui
veulent moraliser la vie publique,
par prin c i pe et par suspicion envers
leur allié; le Parti comuniste, qui
n’a jamais rien à cacher mais qui a
toujours perdu la dé de son coffre
quand on demande 2 visiter; les
qni, près avoir trouvé de
l'argent pour s’installer dans leurs
ont dit qu’ils n’eu avaient
plus- et oatliceudé du personnel ;
enfin le Front national dont certains
membres ne puisent pas que des
nourri t ur es spirituelles 2 la secte
Mool.
L’initiative de M. Chirac, 2 pre-
mière vue, est habQe. Le pre mi e r
mini stre se donne l'élégance de la
banne volonté et, en prime, des airs
de rassembfeur qui seraient tout de
même plus crédibles s’il n'avait
« piqué », mardi, devant les respon-
sables de la majorité, .une sainte
colère contre l'habileté tactique du
président de la Répahhquê-
A habileté, habileté et demie,
M. Chirac s’en tire, pour le moment,
avec les honneurs de la gnériHa.
Mais la voie qu*3 a choisie présente
quelques risques, fl peut, 8*3 le veut,
""liwf le débat ou le réduire à une
peau de chagrin. Mais 3 s’expose à
rétalage des divisions et des suspi-
cions .dans sa majorité. M. Chirac
aura bien du mal & les éviter, en
toute hypothèse. SU accepte de cou-
rir parmi danger pour aboutir, effec-
tivement, à un accord, même mini-
mum, on ne pourra que s’en féliciter,
au nom de la transparence et de la
moralisation delà vie publique;
JEAN-YVES LHOMEAU.
. Le communiqué
du conseil des ministres
Le président de la République a
réuni le conseil des minim e s au
palais de l'Elysée le mercredi
18 novembre 1987. Au tenue des
travaux, un communiqué a été
publié. En voici un extrait:
PROJET DE LOI DE FINANCES
RECTIFICATIVE POUR 1987
(le Monde du 1 9 novembre).
• LES GARANTIES INDIVI-
DUELLES EN MATIÈRE DE
PLACEMENT EN DÉTENTION
PROVISOIRE Ue Monde du
19 novembre). .
• LE RENOUVELLEMENT
DES BAUX COMMERCIAUX
Le m in i stre délégué chargé du
commerce. deTartisanat et des Ser-
vices a présenté un projet de loi rela-
tif an renouvellement des baux com-
merctaux.
Ce projet de loi a pour objet de
simplifier et de rendre plus soupira
les c on d it ions de renouvellement des
baux.
— La méthode de calcul du loyer
des baux commerciaux à renouveler
est simplifiée.
En Fabsence de modification de
la valeur locative, la variation du
prix du loyer ne pourra excéder celle
de l’indice du coût de la construc-
tion interven ue pendant la période
du bail venant 2 expi ration ( )
Cette méthode de calcul permettra
aux propriétaires et aux commer-
çants de calculer plus faaVny nt le
loyer du bafl renouvelé.
— Des commissions départemca-
tales de ooicOiation sont créées.
Dans l'hypothèse d’une évolution
de la valeur locative, les parties res-,
tent libres, de choisir un coefficient*
de revalorisation 'différent' de celuT
prévu par la loi. En cas de désac-
cord, elles aurait la possibilité,
avant de smsir le juge, de recourir à
la conciliation dans le cadre de com--
Pùsaops consultatives départemen-
tales créées à cet effet.
Aujourd'hui :
20 OOO entreprises
2 COFACE
compognle française dcssuronce pour le commerce extérieur
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^Sk*ts-*. v
Les dissensions du Parti républicain
Quand M. Giscard d’Estaing
souffle les bougies. . .
et attise les braises
Pour la première fois depuis le
début de l’« affaire d'Ornano»,
(/a Monde du 19 novembre)
MM. Valéry Giscard d’Estaing et
François Léotard ont eu l’occa- .
skm de se serrer la main. Mais
rien de plus I Cela s'est passé
sans photographes ni ' caméras, "
le mercredi soiM8 novembre, au -
Sénat, à f occasion du vingt-
cinquième anniveraatre des Répu-
blicains indépendants.
Assistaient à ce dîner quelque
soixante-fSx convives : membres
fondateurs des RI de 1962,
sénateurs du groupe UREI, res-
ponsables anciens et nouveaux
de ce mouvement. A la tabla
d'honneur autour de l'ancien pré-
sident de la République :
MM. . Marcel Lucotte, président
du groupe, Philippe de Bourgoing
président d'honneur, Louis Gora-
roy, ancien . président de ce
même groupe, Michel d'Ornano.
Jean-Pierre Soteson, Raymond
MarcaBn, Roger Chinaud, Jac-
ques Blanc eL.. M. Léotard.
Entra le ministre de la cuftura
et M. Giscard d’Estaing ê n'y a
au aucun aparté, aucun geste de
décrispation. Le secrétaire géné-
ral du PR a même vécu quelques
moments particufièrament incon-
fortables lorsque, après avoir
soufflé le gâteau d'anniversaire,
M. Giscard d'Estaing s'évertua,
mine de rien, à souffler sur quel-
ques braisas. Sans jamais évo-
quer les vidssitudes du présent,
le rappel du passé lui permit en
effet de tirer quelques leçons
pour l'avenir et de procéder à
quelques rappels douloureux.
S'exprimant sans nota, simple-
ment avec b souci de «Attasar
parler son cœur», 3 ffificfta les
sénateurs d' c avoir au la
sagesse» de conserver ce si
beau agis * des Républicains
indépan dents », rappelant que
Ira-m&me restait de cceur a un ;
républicain indépendant » et qu'il
sa verrait ebien à sa place»
dans un tel collège sérenoriaL
R etra ç a nt l'histoire de ce parti,
M. Giscard d'Estaing a relevé
qu'en vïngtcâaq ans a pas tara
fois né s'était posée une ques-
tion do personne».
Prés se référant ê 1962 qui- vit
en l'espace d'une élection légis-
lative le nombre des députés
indépendant passer de 127 à 2S,
il lança cette mise en garde :
«Méfiez-vous : on cnit parce
qu'on a grand? qu'on va conti-
nuer de grandir. Et puis
patratas— La vio poétique est
parfois comme la Bourse I »
Évoquant sa victoire de 1974,
M. Giscard d'Estaing a expliqué
que celle-ci s'était fondée sur
trois attitudes qui doivent s ser-
vir d’enseignements pour f ave-
nir » : r une attitude collective et
pas soEtaire : h ruisseau devint
rivière et la rivière devint fleuve.
Une attitude de ralliement : dès
avant 1974 nous avions entre-
pris un long et patient travail de
rapprochement avec les cen-
tristes. Nous ns devons pas
atgourtThtâ nous laisser guetter
par la tentation de repS sur sob
mSma. Enfin une attit ude popu-
laire : nous étions présentés
comme des bourgeois. Nous
avons accepté d’être modernes
et cela m'a d'ailleurs coûté
cher».
Amerregpt
Notant que tout oela ne s'était
jamais s fait tout , seul » l'ancien
président a parlé aussi de
l'apr&s^ 1981 pour regretter
amèrement le < décourage-
ment» qui a saisi à r époque,
tout de suite, ses amis : r si
notre famille, a-t-il relevé, avait
au la solidarité et la soSrSté qui
était la sienne i r origine, nous
aurions repris la pouvoir en
1988, car nous étions le plus
près du courant majoritaire de la
pensée française à.
En conclusion, M. Giscard
d'Estaing a invité ses amis à ne
pas oublier les échéances à
venir : « Notre famBfo doit-ette en
être absente?» s'est-fl inter
rog£ « Je souhaite que cette
fanvBe qui allie la rechercha de
refflcadtà économique — nous
sommes des Bbéraux — et la pro-
grès social — car nous sommes
des humanistes — ne s'éteigne
pas. »
Un appel qui pour beaucoup
avait valeur de randez j vqus. En
soufflant les râigt-dnq bougies
du gâteau, ML Giscard d'Estaing
avait annoncé que le nombre de
bouges restant aBumées après
son premier souffle marquerait
symboliquement la date du pro-
chain succès d'un candidat RI &
l'élection présidentielle. Il en
resta quatre™
DANIEL CARTON.
M. Barre met en garde
contre F «overdose médiatique»
Participant le mercredi 18 novem-
bre à on déjeuner regroupant
cinquante-trois députés de l’UDF,
M. Raymond Barre a confirmé qu’il
n’avait pas l’intention de faire acte
officiel de candidature « avant que
l’année prochaine ne soit entamée ».
- Disant * craindre beaucoup
l’overdose médiatique », l’ancien
pr emier ministre a enjoint à ses amis ..
de * ne pas trop se presser » et a‘év6-‘
qué devant eux les conditions de la
campagne présidentielle & venir. Son
principe majeur sera : « On ne joue
pas contre son camp. ». M. Barre a
évoqué notamment « les calculs, les
intrigues de ceux qui, même dans
notre camp, peuvent favoriser des
aspirations à la poursuite de la
situation actuelle , de madère à
ménager i 'avenir ». Mais pour
autant, M. Banc ne pense pas que
cela doive inciter au pessimisme.
» Nous ne devons pas, a-t-il
déclaré, tomber dans le piège tendu
par les socialistes quand ils disent
que la majorité est divisée. A la
base . il y a un désir profond des
Français de ne pas recommencer
1981. Notre effort dans la majorité
doit être d'affirmer quelle est notre
ligne de conduite, c'est ce que
M. Chirac et moi-mime avons
fait. - Et M. Barre de réaffirmer .
solexmeUemeat que le candidat de la',
droite arrivé en tête au premier _toàr
« aura le soutien total » de celui qm
aura été cfistancé. Le député de
Lyon a ensuite évoqué la candida-
ture de M. Jean-Mane Le Fen
suis tenté dépenser, a-t-il noté, qu il
Le voyage du premier ministre à la Réunion
Une île en chantier
M Chirac est arrivé le jeudi
19 novembre à 8 h25 (5 h 25,
heure de Paris), à la Réunion
pour une visite de deux jours,
dans ce département de rÔcéan
indien. Quelques dizaines de
uifitants *a RPR ini ont fait, à
l'aéroport, un acceuQ fraterneL
Les élus communistes locaux,
qm représentent la prin cipale
force d’opposition, ont fait
savoir qu’ils boycotteront les
dé p la cemen ts du premier minis-
tre.
SAINT-DENIS
de notre correspondant
Un an après sa dernière visite,
M. Jacques Chirac a retrouvé la
Réunion qui est, selon sa formule
consacrée •rie plus beau départe-
ment français— après la Corrèze ».
Le premier ministre découvre une
Se en chantier, déjà parée du ronge
des flamboyants et des litchis annon-
çant la venue toute proche des
grandes chaleurs de l'été austral.
La loi de défiscalisation des inves-
tissements dans les départements
d'outre-mer, adoptée au printemps
1986, produit cette année ses pre-
miers effets. Dans toute lHe, on m
compte plus les immeubles ou les
maisons en construction. La loi a
entraîné comme prévu une ruée sur
l’immobilier et une remontée sensi-
ble de l’embauche dans le bâtiment.
Alors que jusqu'en 1986 le prix des
loyers de Saint-Denis frisait les
records nationaux, la tendance sem-
ble à présent s'infléchir. Cela pose
un redoutable problème aux promo-
teurs qui ont érigé des opérations de
grand standing & 10 000 francs,
12 000 francs et parfois même
14000 francs le mètre carré. Déjà
des constructeurs mettent en vente
on en location des logements bâtis à
un coût de moitié inférieur ! Cest la
loi du marché, plaident les tenants
de la défiscalisation. Des promo-
teurs courent & leur perte prédisent
quelques experts.
Une chose en tout cas est sûre : la
défiscalisation (pas plus, d’ailleurs,
la batterie d’incitations fiscales
d’avant 1986) n'a pas amenée, sur
lUe la vague escomptée d'investis-
seurs métropolitains. Si bien que la
reprise de l’emploi dans le bâtiment
est loin de combler la faiblesse des
embauches dans les antres secteurs
économiques. La courbe du chô-
mage accentue son ascension : 37 %
de la population active (en majorité
des jeunes de m oins de vingt-cinq
ans) restent inoccupée.
Récrire
Flristoire
L'alternance de 1986 n’a pas
bousculé le paysage politique locaL
Quelques jouis avant ranivée du
premier ministre, le Parti commu-
niste réunionnais (PCR) a engagé
une campagne de sensibilisation sur
l'égalité sociale pour contrer la
parité sociale contenue dans la loi-
programme pour les DOM votée en
décembre 1986. Le thème ne sou-
lève guère d'enthousiasme au sein de
la population, bien moins en tout cas
que l’ancien mot d'ordre d'autono-
mie interne que le PCR a dû aban-
donner en mai 1981. Une stratégie
que la formation dirigée par M. Paul
Vergés doit amèrement regretter, à
l’heure où le gouvernement de
M. Chirac fait la démonstration, en
Nouvelle-Calédonie, que l’autono-
mie interne est compatible avec b
citoyenneté française et qu’elle est
bien éloignée de l'indépendance.
Pendant près de trente ans, b
droite réunionnaise a assimilé le
combat du PCR pour Pautonomie à
une volonté de «séparatisme». En
1987, elle applaudit b choix des
Calédoniens et le plan de M. Pons èn
faveur d'une large autonomie du ter-
ritoire.
Le maintien de ce mot d’ordre
d'autonomie par le PCR aurait pu
placer M. Chirac et ses amis dans
l'embarras & b Réunion. Mais, inca-
pable de récrire l’histoire, le PCR
s'est lancé dans b bataille de l'éga-
lité sociale par pur souci tactique.
Des militants de base admettent que
cette revendication ne peut que
déboucher sur l’assumbiion b (dus
stricte, tant an plan économique que
sociaL Une assimilation combattue
farouchement par le PCR dès sa
naissance, en 1959.
ALIX DUOUX.
En Nouvelle-Calédonie
Le RPCR content de... M. Mitterrand
Une fois n’est pas coutume, le
courant conservateur de Nouvelle-
Calédonie est satisfait de b brève
d é cla r a ti on faite b lundi 16 novem-
bre sur RTL par M. François Mit-
terrand, selon lequel "toute autre
destination que ta France, que la
République française, conduira [b
territoire] à une guerre civile inex-
piable ... *
Le Rassemblement pour b Calé-
donie dans b République (RPCR),
que préside M. Jacques Lafleur,
député RPR, a indiqué, mercredi,
qu'a ne pouvait *que se réjouir de
cette position nouvelle du présidera
de la République, qui sanctionne la
perte de tout soutien crédible des
indépendantistes en France et dans
le monde ». Il s’est également
déclaré « conforté dans son exigence
qu'il soit mis rapidement un terme
aux menaces terroristes des
meneurs du FINES ».
ne fera pas le pourcentage de voix
dont il est gratifié à l'heure actuelle
dans les sondages. » Dès lors, il
s'agira selon hu de demander au
deuxième tour à ses Secteurs • s'ils
veulent faire le jeu du socialismeou
le jeu d'une société de liberté, de
responsabilité et de justice ».
Enfin, M. Barre a pour b pre-
mière fois commenté les récentes
déclarations de M. Jacques Delors
qui n’avait pas exclu d’être son pre-
mier minis tre dans l'hypothèse de
son élection à b présidence de b
République :»Ilya beaucoup de si
dans joui cela et, a-t-fl ironisé, /évo-
querais devant mon ami Jean-
Claude Gaudin la phrase bien
connue : avec des si. on mettrait la
Canebiire dans une bouteille. »
« Je suis quelqu’un qui n'aime
pas jouer des coups, a-t-fl ajouté. Si
l'on a été Hu par une majorité qui
est clairement définie dans le pays.
Si les élections législatives donnent
b cette majorité la représentation
parlementaire qui hd convient. Je ne
vois pas pourquoi on irait oublier
cette majorité pour aller séduire des
gens qui n’auront pas été dans votre
majorité. »
M. Barre a toutefois réaffirmé
qu’il ne doit y avoir * auc une exclu-
sive tenant aux étiquettes »ri « à un
moment donné, sur une politique
définie, il y a des hommes qui dési-
rent apporter leur contribution à
une œuvre dont là seule inspiration
ne peut être que nationale ».
L ' indispensable arbitrage
C 'EST b première fois, surtout
depuis 1981, que les anti-
indépendantistes de Nouvelle-
•Calédonb se montrent relativement
satisfaits de M. Mitterrand. Le fait
mérite d'être souligné. Même s'il
s'agit apparemment d'un malen-
tendu.
L’Élysée souligne, en effet, que
b position du président de b Répu-
blique n'a pas varié. M. Mitterrand,
y souligne-t-on, continua de penser
qu’à long terme e 8 faudra aller vers
quelque chose qui ressemble d
/Indépendance » même si b situa-
tion actuelle. « inégalitaire et colo-
niale », prouve que le territoire n'est
pas prêt aujourd'hui pour une telle
évolution.
En vérité, b malentendu sur ce
point entre te ’ RPCR et M. Mtter-
rand ne date pas cf aujourd’hui.
M. Lafleur et ta majorité locale ont
toujours accusé M. Mitterrand de
vouloir « targuer » ta Nouvelle-
Calédonie alors que, tout en recon-
naissant ele droit du peuple cane - .
que è l’indépendance et è
r autodétermination ». les socia-
listes n'ont jamais retenu dans leurs
. projets r* éventualité d'une rupture
avec ta France.
L'indépendance-associatiori
conçue par ML Edgard Pbani en
1985, avec l'aval de M. Mitterrand,
constituait à taras yeux, ta meffleur
moyen de garantir ta maintien de la
présence française sur ta territoire.
Le chef de l'État avait d’aêtaure
annoncé à l'époque l'installation à
Nouméa d’une base stratégique
accessible aux sous-marins
nucléaires français.
La crainte d’une e guerre civile»
exprimée par M. Mitterrand ne
constitue pas non plus raie nou-
veauté. Recevant 3 y a deux ans ta
chef du mouvement indépendan-
tiste, M. Jean-Marie Tjibaou, ta pré-
sident de ta République Ui deman-
dait : e Supposons que la Rance
vous octroie l'indépendance : avec
que/b armée entrez-vous à Nou-
méa ? » Le président du FLNKS
avait alord admis ta nécessité de la
présence française pour éviter toute
confrontation entre tas deux princi-
pales communautés.
U est clair, en revanche, que le
regain de tension provoqué sur le
territoire par tas réactions des indé-
pendantistes à ta politique stivie
députa ta 16 mars 1986 n'a fait que
ren f orcer ta conviction de M. Mitter-
rand que ta préservation de la paix
appelle plus que jamais, de la part
de l'État, c un arbitrage scrupu-
leux » car c'est bien là, en effet, que
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10 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
Politique
La discnssion budgétaire au Sénat
Baisse de la TVA pour les hebdomadaires et les vidéocassettes
Après avoir termraé la discus-
sion générale, le Sénat a abordé,
le mardi 17 novembre et pour-
suivi, mercredi, Fexamea de la
première partie du projet de loi
de fine wres pour 1988 consacrée
aux recettes.
Les débats budgétaires ont leurs
rites. Dés Ion que les majorités poli-
tiques sont identiques, les règles,
(fane année sur l’antre, ne varient
guère. Les amendements de l'opposi-
tion sont rejetés, ceux, de la majorité
souvent reniés voire non défendus
ai séance.
C’est ainsi qne les communistes
ont en vain proposé un barème de
l'impôt sur te revenu « plus juste*
selon eux que celui établi parle gou-
vernement, de « faire paya- > les
plus riches de manière à faire payer
moins les plus pauvres (comme les
chômeurs, les retraités, les mntaH»»
de longue durée), de supprimer
l’avoir fiscal et de rembourser
f emprunt Giscard...
Les socialistes n’ont guère en pins
de succès dans leur désir de rétablir
Pexoaération pendant deux ans de
l’impôt sur les sociétés pour les
entreprises nouvelles, ou encore
d'octroyer & la formation un crédit
d'impôt égal à 50 % comme pour la
recherche.
La gauche serait-elle pins écoutée
quand ms préoccupations recoupent
celles d'élus de la majorité ? Quand
les communiales ont, comme des
sénateurs de la Gauche démocrati-
que, suggéré que soient exonérées de
la taxe sur les salaires les associa-
tions d'aide à domicile, le gouverne-
ment s’y est opposé. De
même^piand les socialistes, avec des
centristes, des RI et des âus de la
Gauche démocratique se sont alliés
pour rétablir l'incitation fiscale des-
tinée à favoriser les travaux visant â
économiser rênergkÿls n’ont guère
eu plus de chance.
Dn côté de la majorité, la tradi-
tion vent que le gouvernement
s'efforce de drainer les éclaircisse-
ments, les explications, voire les
assurances, pour finalement obtenir
les amendements soient retirés.
: a été grandement respectée.
Ainsi n’ont pas été approuvées, ou
n’ont même pas eu à subir l'épreuve
du vote, la demande de la Gauche
démocratique visant à favoriser les
familles (fau moins trois enfants,
celle des RI voulant étendre les
conditions de déductibilité des frais
de garde aux enfants de sept ans (an
lieu de six) , cdle du RPR de mettre
un terme à la disparité existant entre
l'allocation aux adultes handicapés
et la pension temporaire d’orphelin,
celle des contristes, des RI de la
Ganche démocratique et de
M. Maurice Schumann (RPR),
président de la commission dés
affaires culturelles, d’alléger la taxe
professionnelle.
Quelques amendements ont toute-
fois été adoptés.
Ainsi M. Jappé a-t-il r e pris la
demande de MM. Loden Neu wir t h
(RPR, Loire) et Maurice BUa (Un.
cent, Ardennes) de réduire de 12 %
à 3 % le droit d’apport en cas
d’inc o rp or ation des bénéfices dans le
capital d'une société, afin de facili-
ter les augmentations de capital et,
en conséquence, d'aider l'investisse-
ment.
MM. Henri de Raincoort (RI.
Yonne), Jacques Ondfn (RPR, Ven-
dée), PwtMd du Luart (RI, Sarthc)
et Marcel Daunay (Un. cent, Ille-
et-Vilaine) se seront beaucoup
dépensés pour que la fiscalité sent
plus avantageuse aux agriculteurs.
Cest à funanimité qu'un amende-
ment du gouvernement, reprenant
les souhaits formulés par plusieurs
élns porte le plafond de ressources
non agricoles, au-delà duquel
r implication des déficits agricoles
sur le revenu global n'est pins possi-
ble, de 40 000 à 70 000 francs. Ce
chiffre de 40000 n'avait pas été
actualisé— depuis 1964. De mime,
M. Juppé fait sienne la suggestion
de M. de Raincoort qui relève le
senü de restitution des taxes sur les
céréales de 250 à 300 tonnes, alors
que le projet initial du budget avait
déjà prevu de le porter de 150 &
250 tonnes.
Défendu par M. Geoffroy de
Montalembert (RPR, Seine-
Maritime), un amendement de la
commission des nuances, loi ans»
repris à son compte par le gouverne-
ment, permet à ceux qui louent des
terres ou des bâtiments à usage agri-
cole, d'opter pour un assujettisse-
ment à la TVA. Ainsi le bailleur
pourra déduire la TVA acquittée sur
les travaux effectués sur les biens
qu'il louera.
Le gouvernement s'est aligné sur
la proposition de la commission des
finances instaurant au profit des col-
lectivités locales une compensation
pour les pertes financières qu’elles
subiraient du fait d’exonérations de
taxes foncières sur les propriétés non
bâties.
« Use grave erreur »
En revanche, M. Jappé, font en
reconnaissant que le premier minis-
tre n'y était pas hostile, s’est opposé
à ce que le Sénat vote un aménage-
ment de la TVA applicable aux
publications de presse. Souhaitant
que h régime en vigueur eu France
soit le pins aligné possible sur ceux
en vigueur la Communauté
européenne, et répondant à une
demande des organisations profes-
sionnelles de la presse, tes sénateurs,
à l'exception des snrinHgtp* qui se
sont abstenus, ont généralisé à
ressemble des publications de la
presse, inscrites à la commissiaa
paritaire, te taux de 2.1 %.
Cette mesure sera applicable à
compter dn 15 d éc emb re 1988.
Le gpqvernemeiit a également
repris à son compte (cette technique
permet de supprimer les gages qne
les parlementaires sont obligés de
prévoir quand ils envisagent de
diminuer une recette de l'Etat) le
retour progres si f an taux de 7 % de
la TVA pour les hôtels de cal
quatre étoiles (portée & 18,6
1981).
A la demande de MM. R aymond
Bourgbe (app. RPR, Paris) et Jean
Gtazel (Un. cent* Allier), le Sénat
a accepté de réduire le taux de la
TVA sur les vidéo-cassettes de 33 %
à 18,6 % et de surtaxer tes vidéo-
cassettes à caractère pornographi-
que ou violent pour compenser la
perte de recettes. Cet abaissement
de 1a TVA serait, selon M. Juppé,
une « grave erreur ».
Deux ultimes modifications ont
été apportées, là avec l’accord de
M. Jappé : le premier soumet an
taux rédnR de la TVA tes droits
d'entrée dans les jardins botani-
ques; le second, de M. da Laart
prévrât une hausse d’un centime par
mètre cube 1e prix de l’eau an béné-
fice du Fonds national pour le déve-
loppement des adductions d’eau.
■ ANNE CHAUSSEBOfJRG.
CTIONNAIRES DE SUEZ :
on parle beaucoup de l’action Suez,
voici des informations sur
sa vraie valeur.
la crise boursière internationale est
intervenue dés la fin de l'offre publique
de vente des actions de la Compagnie
Financière de Suez. Dans ce contexte dif-
ficile le Ministre d'état, Ministre de
l'Économie, des Finances et delà Priva-
tisation a offert un avantage substantiel
de trésorerie aux souscripteurs de VOPV
désireux de conserver leurs titres, en
fractionnant par moitié le règlement de
leur achat
Depuis la première cotation de l'action
Suez, la Compagnie s'est efforcée d'appor-
ter les informations nécessaires à là
meilleure compréhension de la situation.
L'évolution du cours est un encoura-
gement pour ceux qui nous font une
confiance justifiée par les premières esti-
mations suivantes, établies sur la base
des très bas cours de bourse qui viennent
d'être enregistrés!
— les résultats sociaux pour l'année 1987
devraient atteindre 1 milliard de francs,
dont un résultat courant supérieur à 400
titillions, soit en légère hausse par rapport
à 1986. La capacité de distribution de la
Compagnie est donc inchangée;
— les provisions à constituer sur le porte -
feuille-titres de la Compagnie devraient
être, au niveau actuel de la Bourse,
limitées;
— les résultats consolidés pour l'année
1987 devraient s'établir autour de 2 mil-
liards de francs restant à l'intérieur de la
fourchette annoncée en septembre dernier;
— la valeur estimative de l'action Suez
s’établit actuellement à environ 350 francs,
soit, par rapport aux 430 francs annoncés
avant VOPY une baisse inférieure de moi-
tié à celle des marchés boursiers.
Malgré la crise actuelle, la qualité des
fonds de commerce des filiales et
principales participations de Suez, est
restée intacte.
le Croupe maintient sa stratégie de
développement à
moyen et long terme.
Aujourd'hui comme
hier, c'est dans la durée
qu’il doit être jugé.
GROUPE
SUEZ
A l’Assemblée nationale
Adoption des nouvelles règles
de transmission des entreprises
L’Assemblée nationale
adopté, le mercredi 18
lire, le projet de lof relatif an
développement et à la tnuBads-
skw des entreprises : la majorité
a voté ponr, bob sans restriction
mentale dn côté da RPR
.(M. Pierre Mazeaud, président
RPR de la c o mmissio n des lois
s’abstenant volontairement de
participer an vote), les oppod-
dons votant contre.
La discussion dn dispositif
central de ce texte a donné Ben à
en débat vif mais de grande qva-
Hté. A cette occasion, P Assem-
blée nationale a montré ce qne
pouvait être un véritable travail
législatif (même si Fexécntif Fa
emporté) quand certains dépotés
de la majorité abandonnent les
« godillots » de nnconditioima-
fité, tandis qne cens de Fopposi-
tion laissent an vestiaire les
« baskets » de Foppositkm sys-
tématique.
Comme on pouvait s’y attendre
après la première journée de discus-
sion dn texte du ministre du com-
merce. M. Georges Cbnvw (le
Monde du 19 nove m b re ), Fart*-
cfe21 (fax projet de ku qui étend les
avantages de la donation-partage
aux ooUaléranx et aux tiers a donné
lien à une vive controverse cotre le
minis tre (UDF) et te président de la
commission dés lois, M- Plane
Mazeaud (RPR, Haute-Savoie).
Ce dernier a voulu foire prévaloir
le droit sur les clivages politiques.
Juriste chevronné, fl a, dans le
sfleoce le phxs complet, exposé lon-
guement sa position en prenant te
son d’expliquer an ministre que s'il
y avait en consensus an sein de la
commisskBi pour rejeter à l’unam-
mité l'article 21 au motif qu’il boule-
versait le droit successoral, ü ne fal-
lait pas donner à cet événement une
•connotation politique».
En clair, M. M««nn A souhaitait
te débarrasser des accusations selon
lesquelles une objective le .
Gérait aux socialistes pour contre-
carrer on ministre UDF. I/aflaire a v
paru suffisamment grave à ■
M. Pierre Mess mer pour qu'il
demande en fin d’après-xmdï une
suspension de séance pour tenter de
ramener M. Mazeaud dans le - droit
ment de glace, certains allant
ensuite Aftn * les couloirs te féliciter.
Le président (te la c ommis sion des
lois a reçu dans son entreprise te sou-
tien de l'opposition- M. Psnl do-
mat (PCF, Loire) a estimé que
l'amendement Mazeaud • méritait
intérêt - tandis que M. Georges-
Paul Wagner (FN, Yvelines) affir-
mait qne, sans être parfait, cet
amendement avait l'avantage de
mieux cerner la notion d'entreprise.
Cest d'ailleurs sur ce dernier point
qne tes critiques se sont cristallisées.
En effet, an ni de la discussion, 0 est
apparu que 1e dispositif du gouver-
nement ne concernait pas seulement
les entre p ris es mais également tous
les biens. ML damnes a même
renoncé es séance de nuit à un sous-
amendement qu*3 avait pourtant lui-
mftme annoncé en fin d’après-midï
et qui à rendre majoritaire
Hume ht donatio n-partage 1a part des
biens directement liés à l'entreprise.
« Nous ne parlons plus de trans-
mission if e ntr e p rises . mais nous
parions de tenu les biens : œuvres
chevaux de course, etc. ». a
protesté M. Jacques Roger-
Machart (PS, Haute-Garonne) . qui
a, par affleura, fait remarquer qne,
passant de 60 % à 45 %, les droits de
succession sur les entreprises res-
taient un obstacle de taille pour les
«Use situation
chemin. M. Mcssmer a fait valoir
auprès de ML Mazeaud que son atti-
tude risquait d’apparaître par trop
belliqueuse vis-à-vis d'un minis tre
UDF. Estimant qne 2e droit ne
devait pas céder devant te politique,
le président de 1a c ommission a
maintenu son point de vue.
Lesoutiea
Dans l'hémicycle, tout en mani-
festant son souci d'assurer dans
Favcmr une meilleure transmission
des entreprises, M. Mazeaud a
demandé an gouvernement pourquoi
ü avait «confondu* des dispositions
de droit fiscal avec des di s pos i t i o ns
d'ordre juridique. lia rappelé que la
don a tion-partage excluait les tiers et
les coüatéranx pour réserver ses
avantages aux seuls descendants
directs. « Il n'est pas temps de bou-
leverser le droit fondamental de la
famille ». a expliqué M. Mazeaud,
en ajoutant que la (kmatiom-partage
était un système dérogatoire, donc
exceptionnel, et qu'fl ne fallait pas
l’étendre systématiquement au
détoor (Tua texte qui conoerse tbéo-
riquement les entreprises.
H a, à nouveau, regretté que 1e
garde des sceaux n’ait pas cru bon
d’apposer sa signature sur un prqjet
de Ira qui le concernait directement.
Il s’eu est ensuite pris à 1a * confu-
sion » d’un dispositif qui ne se .limi-
terait pas à la seule transmission des
e n t repri ses : « C’est un oubli de
taille. On pourra transférer le
tableau de Van Gagé de 50 mil-
liards dil se trouve accroché der-
rière le bureau du PDG de l'entre-
M. Chavanes, qui est apparu,
comme l ég èrem en t embarrassé dans
une discussion juridique davantage
dn re s s or t dn garde des Sceaux, a
reconnu que le projet dn gouverne-
ment tondant te bénéfice de te
donation-partage avait effective-
ment une portée générale. 11 a expli-
qué que le gouvernement avait sauté
sur roccasmn pour contourner 1a dif-
ficulté qu'il y aurait à glisser un
texte spécifique dans un emploi du
twmjra parleme ntai re surchargé, ü a
d'autre part rappelé qu'il n’existait
pas de Hflwwrin n précise de l’entité
«entrem is e» et que, pour les biens
des PME, fl était souvent difficile de
faire h distinction entre ce qui rele-
vaif de l'entr epri se et ce qui apparto-
' nàxtaaxchefs d’entreprise.
•Cest extr êmement grave ! Cela,
va en sens contraire de ce que nous,
pendons ai Usant votre texte», a
répliqué M. Mazeaud. « Cette situa-
tion est ubuesque », a. ajouté
At Philippe Marchand (PS,
Charente-Maritime). M. Chavanes
a réponde que les héritiers ne
seraient pas lésés puisqu'ils seraient
présents au moment de la donation-
p artage. « Cest là que se situe la
régulation. Us ne laisseront pas
mettre dans les biens de l'entreprise
le tableau de Van Gogh », a expli-
qué le mi nistre sans convaincre
ML Wagner, qui a rappelé qne 1a
présence de tons les héritière n’était
pas obligatoire. « Votre texte sera
source de procès infinis ». a insisté
pour sa part M. Marchand.
Le ministre a tenté d'expliquer
qu'il y avait un « malentendu » avec
M. M aze au d. H a voulu 1e convain-
cre -du fait que l'extension de la
do n ati on-partage ne dénaturait pas
ce système mais bien an contraire te
perfectionnait. « ta donation-
partage est le cadre Juridique le
Mus propre à assurer la pérennité
des entreprises. La mesure que nous
proposons émane d’un groupe de
travail de la chancellerie. Elle aura
le mérite d’être votée pour le plus
grand bénéfice des chefs d'entre-
prise », a expliqué le ministre avant
de faire adopter un amendement.
Celui-ci exclut de la loi Les
« ttataments-partages » (après le
accès du propriétaire). Bien que cet
am e nd e m ent évite de subordonner
1a validité de te donation-partage à
te présence de tous tes héritière,
M. Chavanes a précisé qne, dans te
pratique, * ils seront vraisemblable-
ment » tous là dans la mesure où
tour présence est nécessaire à réta-
blissement de l'évaluation des biens
qu se fera an jour de te donation et
non pas au moment du décès.
prise », a iranisé M. Mazeaud, avant r — su w ™
que la sotte dn débat ne révèle qu’fl n *étaien?Si t*-™-
ne ft’saimSt en ruai rf’nn mM! J. 1. u ■«. __ IJ®* terminées. ApfèS
M. Mazeaud, ce fiat, dans la nuit, an
J. M « n 1
SS.
en rirai d’on oubli de 1a
gouvernement, mai» bien
volonté délibérée.
Affirmant sa volonté d’être
con s tru c t if , ML Mazeaud a proposé
au ministre un texte frisant bénéfi-
cier les donations outre vifs (dès lois
qu'elles portent snr te transmümaa
d'entreprises) de te rédaction des
droits de succession attachée à la
donation-partage. Le ministre s’y
ét ant opposé, l’amendement
Mazeaud a été repoussé- par une
majorité dûcïpfinée (à l'exception
de^M. Léonce Deprèz, apparenté
A rtesec de son coure miigkhui'
le professeur Mazeaud a recueilli les
de te majorité restaient apparem-
S?** André ttuton (RPR,
Cahaik*) de faire souffrir le minu-
tie en Surent adopter contre son gré
un amendement faisant bénéficier
les fonds de commerce cédés du sys-
tème autant pour la plus-values
fonci ère». Cet amendement ne
devrait toutefois pas résister aux
javette*. Enfin, le ministre de
mdnstnc, \L Alain Madete, est
*3“ *“5 spteudaacat détendre et
(ML C i£ 22EÎ C J nn ^“dement
(M. Ekntiia s'en est étonné, esti-
matttqu’ii venait nn peoonaLe un
dans les sociétés nouvelles ne? le
PB«ESERVBvr.
m» le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 11
A*ee;
ÔPUBLICIS 04140
...votre projet,
envoyez-le au GAN...
la Indiquez (Time croix dans quelle catégorie se range votre projet:
□ enfanfcs/famBle/inaisoa □ loisirx/voyages □ retraite O vta as*odatïva/*H>rt/ctJiure
n cainnww/atoat/ykalhwi LU création «rentrantise D aiivlronnenien t/cadre de vie EU inawfaflow scleaUflqif/teduiîque
2a Dormez un titre à votre projet: — —
3a Décrivez votre projet:
4a Tout projet comporte un risque. Là commence le rôle de Passurance. Dites comment
les Assurances GAN peuvent intervenir dans la réalisation de votre projet:
5a Indiquez vos nom et adresse et retournez cette page au GAN, (vor instructions page suivante)
Nom ; Prénom
Age Profession —
Adresse . — —
• --Ifcrç.
s. V
••• Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 13
■*?< ■
t
GAN “L'ÉNERGIE DE TOUS LES PROJETS^.
i:
ses études», créer une entreprise ou une
une voiture, une maison...
de trois facteurs: votre énergie pour le
et l’assurance qui vous protégera contre les ;
■ti'. r.''.-. ■
' V»- • !»•;
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1 .. - w *• -, : v . ;
,i»^ \\
Eli Assurant pleinement et lucidement vos projets, le GAN facSte leur réalisation.
i w ? •: • ■
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•*{..•£ TC/ ‘ ' ;î; M ‘ ■■•■
' X ;_/,;AvOC'--. T--T 7 -■***■?* ~
- participer?
■«'s ■
T?
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‘ . ' >r ' enténâû, ; .un-v' :: .-^âüx -afeGAN' durant le mois de-:-r « -
y ;■■■ ■ ".' .’V- îV-V :'5* : ^évner î988. • - • . - ■>' :s '
*. . ! : ; i. : W :■ • >rï-> > v - . ^ 'v.;.-. Vî.V • •■ ■ " ••' - :i .. •-“ • • •
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v <_•.:••• ••. 7 . : .
" v.-.-
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, -T- . V<.V*! ■■■.. ■ 1 .‘ ' :%•..••
■.■■■* ■ yj jg * ; S i: V, ! ' ?; .".‘.'v .: v * . /. , J •
« * •• * - v "<V *îy # • . J* i>n ! VA;/*i •*• ,•:••*» V •••v* •«*•, .••••> , .% * • • •' . . ^ .• • . * . » .«... % '.
. .. . ■ ,... . -A/<: ■■■■■■ ■' •■■
assurances
f
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Â
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14 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
Société
Au tribunal de Poitiers
Le dopage par ignorance et négligence
POITIERS
de notre envoyé spécial
On s'était en fait trompé de
srçet Ce devait être une affaira
exemptera de trafic de sftpéfia ms
et de dopage sportif & grande
échelle. Ce ne fut, le mercredi
18 novembre, d wam le tribunal de
grande instance de Poitiers présidé
par M. Pierre Delpech, qu’une lon-
gue et triste audfence dans laquele
te dopage fut, officiellement du
moins, absent. Ce fut surtout, en
Opanei un réquisitoire accablant
contre le corps médteal et ceU des
pharmaciens d'officine.
Avec «fix-sept pr o fes si onnels de
te santé (six médecins et onze phar-
maciens) inaipés pour infractions à
ta légi sla tion sur les stupéfiants, le
procès a mis an lumière l'ignorance,
te négBpenca. voire ta complaisance,
en matière de prascrptian et de
dgfivrance de produits pharmaceu-
tiques hautement toriques.
Au centre du dossier : le Toné-
dron. S'a est ajourd'hui inconnu de
nombreux médecins et pharma-
ciens^ te Tonédron est, depuis de
longues années, m produit sans
mystère par de nombreux sportifs,
en particufier dans las mffieux du
cycfisme amateur et pro fe s s ionnel.
Fabriqué par les laboratoires Prome-
cfica, le Tonédron est uie puissants
am phét a mine qu ne figure plua.
depuis près de dix ans, dans le dte-
tionnaîra Vidal des médcaments.
Produit à part dans te p ha r ma copée
française, le Tonédron est inscrit au
tableau B, ce qui implique une
réglementation très précise de son
crtftsatron et irrterdft, en théorie, tout
abus ou usage à des fins non dfreo-
tement thérapeutiques. C’est ainsi
que le Tonédron ne peut être pres-
crit que pour une pâiode de sept
jous, et cpie sa défivrance est sou-
mise au respect d’une série de
rigoureux contrôles adminstiatife.
Depuis 1977, i fa suite de futffi-
sation de catta substance à des fins
de dopage, une précaution supplé-
mentaire avait été prisa par arrêté
du nrâtistâre de la santé : le Toné-
dron ne devait plus être défivré
d rec te mem au malade, mas au
médecin kâ-même. Cette réglemen-
tation draconienne, ajoutée aux
incitations e xtr êmement ftnitéos da
cette substance (traitement de car-
tans comas ou de certains troubles
cardtovssctéaires, diagnostic psy-
chiatrique), faisait, pensait-on, du
Ton&fron un cas exemplaire, le type
même du médcament qu ne pou-
vait faire r objet d'aucun trafic et
d'aucun détournement d'utiEsation.
L'aucfience de Poitiers a démontré
qu’s n'en était rien.
Par petits groupes (utSsatsurs,
médecins et pharmaciens), les
inculpés sont venus, tour 6 tour,
expfiquer comment, sinon pourquoi,
le Tonédron a pu, depuis 1981,
contruer à circuler sans obstacle de
manière tout è fait légale. Scénario
souvent répétitif: des patients.
sportifs ou non, se pfarignent de fati-
gue ou de douleurs diverses ; des
médecins prescrivent de leir propre
initiative ou, plus souvent, sur la
demande de leurs malades, le pro-
dut Et, en bout de course, on
trouve des pharmaciens, soucieux
du confort de « leurs cfients» et da
la Qberté de presc rip ti o n (tes méde-
cins.
n'avaient jamais entendu parler, sur
la simple demande de leurs
malades. On vit aussi des pharma-
ciens dâhrer cette même substance
e parce que te docteur favart jugé
utile ». chacun rejetant sur l'autre ta
responsabiité de l'infraction.
c Oui, je me doutais daœ dont 3
s'agissait ira, par exempte, jusqu'à
dre la docteu Christian Banaud.
Mais, scrutent lés malades viennent
pour réclamer des arrêts de travad.
Là. pour une fois, quelqu'un venait
parce qu'l était fatimé. Cartes. B
rédamæt des amphétamines, mats,
axpfiquait-3, pour continuer à tra-
vaSer. j La scène se passât en jün
1983. Le patient en question
s'appelait Jean-Baptiste Fouchier. D
s'était déjà procuré du Ton&fron
quelques jours arparav an t chez un
autre médecin à qui i avait aussi
expiqué qu'il était fatigué. Jean-
Philippe Fouchier, trente et m ans,
est mort i y a quelques semâmes eu
terme d'une épreuve cycfcta. Rten
toutefois ne permet, aujourd’hu.
d'affirmer que le Tonédron était en
Mort
(Fracotrar
Tour à tour les prévenus ont
plaidé la bonne foi trahie, ta mécon-
naissance de ta réglementation ou te
manque d'i n for ma tions fournies par
le fa brican t et par radminstration.
On vit ainsi des médecins, en infrac-
tion totale avec ta réglementation,
pres c rire à plusieurs reprises des
quantités très âevées d'une subs-
tance hautement toxique dont fis
La Fédération française de
cyclisme, qui s'est portée part i e
rivfe, n’a prudemment réd am é que
te franc symbofiqua, tout comme te
consafi national de f ordre des phar-
maciens, l'ordre des médecins
étant, quant à h s. amusement
absent.
On s'ingéniera ici ou là à dre
qu’une telle affaire n’avait rien
creNsmptaïB, président, procureur
et avocats critiquant longuement
r ampleur que ta presse M a donnés.
M™ Catherine Rgerou, procuretr de
ta République, a demandé pour les
médecins des peinas comprises
entre 2 000 francs et
20 000 francs d'amende, augmen-
tées dans un cas d’une interdiction
d'in an d" exercice. EBe a requis des
amendes plus fables pour tes phar-
maciens ainsi que poir tes utifisa-
tavrs du Tonédron.
Jugement le 6 janvier 1 988.
JEAN-YVES NAU
An procès de Tex-gr^ère
en de Marseille
ans
contre les
Jespnncipanx
inculpés
M. Reafi Salomon, procurear de la
République adjoint an tribunal de
Marseille a requis» mercredi
18 novembre, des peines de prison
renne centre les prâteroaux inculpés,
qm répondent d’une séné de vob dans
des appartements placés sons scellés-
par mesure judiciaire (le Monde dû
19 novembre).
Le l e préacutam «fai imoî stè i c pobBc
a . aî- ff*» demandé au tribunal " de
condamner à deux ««» d’anprisonno-
ment MM. Jacques Garbe, inspecteur
princrpa) du service d'hygiène et de
sécurité de la vpk, Gérard Gamct,
commissaire-priseur à Aubagne,
Christian Feyrârd, gérant de bar, et
Michèle Daria, ancien grdSère
tm ch ef (h* tribunal ( WnBfeiTiQ S.
La pr ésence de cette prévenue dans
l'affaire a amené M. Salomon & décla-
rer n otamm ent : « J’éprouve un senti-
ment de tristesse. dTmtigaotion et
d’amertume. Un _
la famille juttidairê.
un magistrat dans tous ses actes,
a eu dévotement de T institution. »
Pour le procureur, M. Jacques
Garbe * a spolié des malheureux, des
incapables fou sens Juridique ) me
Ton devait protéger ». D’une manière
générale, il a vu dans tes inculpés * des
•qui se sont comportés m équipe
malfaiteurs »
Après la mutinerie de Saint-Maar
M. Chalaadon : pas de remise en cause
. de la politique pénitentiaire
reniement potée le }8 novembre par
M. Henri Louet, dénoté RPR de
l’Indre, sur la mutinerie à la centrale
de Soint-Maor, M. Albin Chalan-
don, qui devait r g qri re homma ge ail
personnel pénitentiaire et saluer la
« fermeté » de sou cqjQègue M- Pan-
’-drand dànscctte affaire, a dédflrf :
f Aucune- mutinerie, quelle que Soit
son ampleur et quelqueéckoqu’eüe
rencontre dans les médias, ne peut
remettre en cause la politique péni -
tentiaire m la politique de sécurité
traüon centrale*. Pour ce syndicat,
ü faut * mettre en place une struc-
ture de coordination et de coopéra-
tion permanente, dents le cadre du
maintien de l'ordre et de la sécurité
publique, entre les départements
concernés - **»*—
ministériels
défense et Intérieur*.
Justice.
Le garde des sceaux a ajouté :
« Qui sont ces mutins de Saint-
Maur ? Ni des héros romantiques ni
des idéalistes / Sur les 432 détenus.
82 sont condamnés à la réclusion à
perpétuité. 183 ont assassiné. 110
ont commis un hold-up à main
armée. On compte aussi un certain
nombre de violeurs et d’auteurs
d’actes de terrorisme. S'il est donc
des gens â plaindre, ce seraient
leurs victimes.*
FO critique aussi « un dysfonc-
tionnement des commissions
d’application des peines ; où la place
et te rôle du parqua et du chef
d'établissement sont redevenus insi-
gnifiants face au rôle prépondérant
du Juge de l'application des peines
et à son statut d’irresponsabilité ».
En conclusion, le syndicat demande
que « la conception, la maîtrise et le
contrôle de m mise en œuvre des
dérisions judiciaires • soient confiés
• aux professionnels de la prison
issus du corps du personnel de
direction ».
Les directeurs de prisoa FO :
réforme totale des structures
De son côté, le Syndicat national
pénitentiaire des personnels de
direction (Force ouvrière) estime
« capital * de • procéder ' le plus
rapidement possible à une réforme
totale des structures de l'atbmni»-
L’Union syndicale des magistrats
« rejette * la réforme de l’instruction
Le princ ip al syndicat de _
trais, l’Union syndicale des magis-
trats (USM, modérée), * rejette»
Je projet de réforme de Hnstracticxi
que le ministre de la justice,
M. Albin Chalandou, a fait adopter
m er cr edi per le conseil des ministres
(le Monde du 19 novembre). « Ce
projet a été élaboré contre te gré de
ITJsM, dans la précipitation et en
parfaite méconnaissance delà priati-
que Judiciaire. »
Où apprendre l'audiovisuel
A PRÈS avoir longtemps braconné aux marges de réooto, b cinéma
et raudtevisuel y ont fait, depuis une dzaine cf années, une
entrée en force. De récote élémentaire à Funiveraïté, des form a tions se
sont mises en place, avec notamment ta création d'une option dans ta
sertkmA3dœlycdas, tfun BTSautfiovisuelatdeflièraadans rensei-
gnement supérieur. Pour s'y reconnaître dans ce foisonnement d'initia-
tives, ChémAction puktie un guida très complet et fort bien fait, où Ton
trouve no t am m e n t une présentation de tous les enseignements «da-
tants et des étabfissements qii les asswent un amusée des mffle but
cent enseignants de ces dtadpSnes, une bibliographie et un catalogue
des dnq cents thèses soutenues en cinéma et aucfiovtauel depuis 1968.
Secteur en pleine évolution, grâce â T« irrésistible ascension de la
vidéo ». ta cmrrxjnication audovfeuelte attira un nombre croissant de
jeunes. Si tes débauchés ne seront pas aussi mirifiques que certains
l'affirment, de nouvefles fonctions apparaissent, qui nécessitent une for-
mation appropriée. Certainea sont données par des étab&sements spé-
riafisés qu ont fait peau neuve, comme récote Loub-Lunûère tex-c nie
de Vaugirard ») ou ta FERAS (atHDHEC), ou dans les éootes d'art qui
s'ouvrent à ce nouveau moyen d'expression (IL Mata de nombreuses
uravensités ont créé des f or ma tion s originales, du DEUG au troisième
cycle, en passant par des DBJST, des MST ou des diptimes tf univer-
sité plus spéctafisés. Malgré des dffictités, dues not amme n t au manque
de moyens et cf équipements et au blocage du recrutement des eroef-
gnants. certaines sont parvenues i s'imposer, en explorant les res-
sources régionales et tes nouveaux marchés : sociétés de tâévison,
communication des entreprises ou des coflectivîtés tacaleg, information
srientifique et technique, images de synthèse-. Ajoutons qui existe une
quantité d’écoles privées dans ce secteur, dont GnémAction m
contente de damer la fist», faute de pouvoir apprécier leur valeur res-
pective. Quefie que soit la fffiera choisie, mieux vaut, avare de s'y enga-
ger, bien étudier te terrain, s'asstror de ses motivations et se donner ta
séajrHéd*uneftxTnaticinoomplément fl ira».
* GnémAction, « L’enseipiement du cinéma et de raucSorisuel *.
Cerf-CFPJ, 304 pages, 160 F.
F. G.
(1) Snr tes écoles d’an, voir le Guide des écoles des métiers d’an et de la
comnuodeation audiovisuelle, de Sage Bsnet, qui via* de paraître chezGaffi-
Tourisme
à Bordeaux
Sémiotique
à Perpignan
L'université de Bonteaux-ffl mat
en place un cyda de f or ma tion per-
manente, financé en partie par le
conseil régional, sur « f aménage-
ment et ta gestion des s tat i ons
touristiques! (AGESTJ. Cette for-
mation étalée sur treize semaines
de janvier 1 988 à avrfl 1 989, à rai-
son d'une semaine par mois,
s’adresse à tous tas professionnels
du tourisme engagés dans ta vie
active à des postes tf encadrement
et de coortfirâtion du tourisme.
ér Ibivaraité de BotxheaxJB. ser-
vice de ta formation permanent».
33406 Tstonee Cedex, 56 - 80 - 47-72
et 56-80-50-50.
L' traversée de Perpignan orga-
nise. du 26 au 28 novembre, un
coBoque international de sémioti-
que, présidé par M. Algindas
Julien Greenas, auquel participe-
ront plus da soixantB-da cher-
cheurs. Trois thèmes seront
abordés : c Fondements théori-
ques et historiques de la sémioti-
que », « La sémiotique appfiquée
aux sciences de l'homme! et
«Création et communicatian ».
Cette manifestation c on fvm e la
place importante prise dans cette
<£sdp6ne pa* Perpignan qui orga-
nisera, an 1999, te quatrième
congrès montfia! de sémiotique
ic CoBoque du 26 an 28 novem-
bre. Hôtel des Arcades. 66000 Psr-
pignvi. TéL : 68-86-11-11.
Marchés publics et fausses factures :
trois inculpations à Nancy
NANCY
de notre corr es pondant
Une triple inculpation de faux en
écritures, d’usage de faux et d’abus
de biens sociaux, prononcée, mer-
credi 18 novembre i Nancy, provo-
que des remous 4 la vrille de la
venue de M. Jacques Chirac dans la
ville, prévue pour le samedi
21 novembre. Les inculpations
visent M- André GusaX, entrepre-
neur en maçonnerie dans la région
de Tool, son ancien chef d’équipe,
M. Pierre VÜemont, et M. Richard
Za trier, directeur technique de la
société BG-Scrvice. Les deux pre-
mière ont été écronés & la prison
Chartes HL k troisième a été laissé
en liberté sous contrôle judiciaire.
francs, qu’on reproche aux trois
hommes, c’est le contexte même de
raffaire qui lui donne un relief tout
particulier. En effet, M. André
GtuaL considéré comme sympathi-
sant RPR, de même que M- Jacques
Gossot, maire de Tool, avaient été
accusés, en décembre 1985, par le
quotidien libération, d’entretenir
des relations privüigiées faussant
Tadjudication de certains marchés
publics. Aussitôt, les deux hommes
avaient lancé contre le quotidien une
procédure en diffamation, sur cita-
tion directe. Un type de procédure
rapide, où on ne se prononce pas no-
ie fond des accusations mais où le
journaliste doit apporter fa preuve
de ce qull a écrit.
Bien plus que tes fausses factures,
d’un montant de 6 millions de
Ce ne fut pas le cas et, tant en
première instance qu’en appel, le
jcH -nal libération fut condamné
ÉDUCATION
• Du in üoni wt lcfonn totdau-
«ama sont mécontents. - Une cen-
taine d* étudiants en informatique de
F université Paul-Sabatier da Tou-
louse ont occupé pendant près d'une
heure, le 18 novembre, te rectorat,
pour protester contre leurs condi-
tions de travai. A ta suite de Hncul-
pation d'un professeur pour contrefa-
çon le logiciels (/e Monde du
29 septembre), r«
frit, en effet;
nréroordûtatauns.
• M anif es tation de lycéens à
Parte. — 200 lycéens de fa région
parisienne ont manifesté, mercredi
18 novembre, A l’appel de la Fédéra-
tion indépendante et démocratique
lycéenne (FIDO proche de rUNS=
indépendante et démocratique. Pro-
testant contre tas dasaes trop char-
gées, tes lycéens ont défilé entra la
place Denfrit-Rochereau et tes Inva-
lides aux cris de e Monory t'as pas
100 bâties?» et e On peut vivre
efftiusions, mais pas étutSer sans
subventions*.
.Mais la révélation de l’affaire
amena la direction -générale de la
concurrence et des prix à ouvrir une
enquête. En jnm 1986, lois d'une
perquisition chez ML André GtuaZ,
les inspecteurs trouvèrent «fri» des
fausses factures établies par Fentre
prise BG-Service et par une société
immobilière, la SID.
Ces deux sociétés obtenaient des
marchés, qu’elles étaient censées
sous-traiter par Pentreprise Gusaï.
Or les travaux commandés étaient
fictifs ou n’étaieat pas réalisés. En
revanche, ils étaient facturés et
l'argent versé. Ces fausses factures
entraînaient l’ouverture (Tune infor-
mation judiciaire par le parquet de
Nancy, confiée à là section économi-
que et financière du SRPJ.
Mercredi 18 novembre, & la suite
de leur audition- par M. Gilbert
Thiel, juge «finstructian & Nancy,
les trois hommes ont été mcnlpés. R
reste tou t efois à savoir po urq uoi des
entreprises ont réglé les fausses fac-
tures et A qui rargent «mi recueilli
a profité.
JEAN-LOUIS BEMER.
PREPA Sc.PO.
Préparation annuelle et semestrielle
pour jeunes bacheliers
1 1 ans d’expérience
dans la préparation des grandes ecoles.
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Pour rUSM, « c ett e réform e ne
peut qu’aboutir au blocage de la
justice pénale en France: l’instau-
ration d’une collégialité obligatoire
de trois juges obligera les tribunaux
correctionnels, déjà surchargés, à
Taira dé a
statuer sur 50000 affaires
chaque année, ce qui aura pour effet
de rallonger d’autant la durée dg.bt
plus
deretatderle montent défi
sation des victimes, f^.) H faudrait,
recruter plus de 300 nouveaux
magistrats et autant de greffiers
alors que le ministère du budget
vient d'imposer la suppression de
près <le 3QO emplois pour 1988 dans
les tribunaux».
« L'Evénement da jeudi »
condamné pour atteinte
à la rie privée
: deMNucti
M. Christian Nuccï, ancien minis-
tre de la coopération, a obtenu mer-
credi 18 novembre devant la pre-
mière chambre civile du tribunal de
Paris 75000 francs de dommages-
intérêts qui devront lui être versés
conjointement par la société éditrice
de l'Evénement du jeudi et par soi
directeur de pubZkatton. AL Jean-
François Klwn, en réparation du
préjudice causé par un article
contenu «fan* Je numéro daté du 20
au 26 août 1987.
Sous le titre «Nuccï Tafricain».
l'article évoquait des aspects très
personnels de la vie de l’ancien
ministre. Aussi, les magistrats
notent dans leur jugement : « Toute
personne a droit au respect dé su vie
privée et est fondée à en obtenir ta
‘eetùm en fixant elle-même les
de ce qtri peut être publié à
.pç sujet- importe peu que les
•ricitinès soient, ' contins âiTéspèce,
des personnes investies d’un carac-
tère public f.j, si le journaliste se
doit de relater un événement partici-
pant de l’actualité, il ne saurait
s'immiscer dam la sphère d’intimité
de la vie privée.»
Le procès da RPR contre M. Joxe
devra être plaidé de nouveau
Le procès intenté par le RPR à
ML Rare Joxe, ancien ministre de
rintérieur, pour des propos tenus le
18 septembre è RTL, devra" être
plaidé à nouveau le 20 janvier
1988 devant la première chambre
du tribunal civil de Paris
(le Monde du 23 octobre).
Lois de cette émission, M. Joxe
avait évoqué le financement de la
campagne électorale dn RPR tout,
en s’élevant contre les profits qm
muaient été réalisés par certains
gro up es financiers lois des privati-
sations. S’estimant diffamé, le
RPR avait engagé des poursuites
en se fondant sur des dépêches
d’agence et snr un article dn
Monde daté dn 13 septe m bre rela-
tant les déclarations. Incriminée, la
première chambre civile, présidée
par M. Robert Diet, prési de nt dn
' tribunal de Paris, note que ces
pièces « ne reproduisent pas la
teneur littérale et complète des
propos tenus par M. Joxe» et
rejette comme élément de preuve
la cassette contenant rearegïstre-
ment de rémission communiquée
la veille de Fandience par Je RPR,
•jsqxt . authenticité n’ayant pas été
'vérifiée par on h u issier.
En conséquence, tes juges ont
désigné un huissier de justice qui
devra se rendre «fana tes studios de
RTL pour réaliser une transcrip-
tion da déclarations de M. Joxe
dans tes formes Légales.
Le groupement d’achat Edouard Leclerc
condamné pour % atteinte à la dignité »
des pharmaciens
d’achat Edouard
par la
Le groupement
Leclerc (GALEC
de publicité CLM-BBDO ont été
mercredi 18 novembre,
ière chambre civile du
de Paris, à veraer le franc
de dommages-et intérêts
que tau réclamait le conseil national
4e Tordre des pbarmacîe
atteinte au droit de nuuqu
En mai et juin 1987, te
ment d’achat da centres
avait lancé une campagne publici-
taire destinée ft combattre le mono-
pole des pharmaciens ap^
produits qui ne sont pas
ment des médicaments.
Ainsi, use affiche posait la
tien : « le sucre sans sucre ?
Leclerc, qui se sucre f*. alors
gée, avait été utilisée de manière illi-
cite. Mais, daœ sot jugement, te tri-
bunal, nràûdépar M- Huguettc Le
Foyer de Costü, estime que tes cen-
ties-Leçterç. « en vertu du principe
de la tiberté d’expression ». sont
fondés a prendre part au débat rde-
- vaut de la mise en cause par tes
.d u mo nopole des
et considère que le
^ _ — .jgué n’est pas étar
tionné l’usage' dès croix vertes
***’ ra P e ° e > àe mal-
veillance» , qui constitue une
a t te i n te au droit de marque.
Le tribunal a prononcé une
seconde condamnation au franc
rue de f
, j, . o» et intérêts
vamahla disçréticm'de
tetotnlmûpneiiBbre service par le PdWwrtaire. Assagissait
avec ie ptre «Touchez pas h ma
une
araéa d’nnc croix vote avec'ia pharmacie»: Là^fagês’ Datent ow
mention: «Lu vitamine Ç interdite ç*te fflustrarion
ehet Leclerc. A quand les oranges
vendues en pharmacie ? »
Le conseil de Tordre da pharma-
ciens soutenait qu’il s’agissait d’une
campagne de dénigrement et que la
croix verte, marque cofiêctne ptoté-
porte atteinte à
rssion de phar-
à penser
■ .4*. • ■
• ' 1
a
i*vi“ ;
ad
-Si. o •••
« 1 j ,j i
r : 4
Ffliivu
16 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
Société
La tournée en France de SOS-Radsme
Des potes avec l’accent
MARSEILLE
tie notre correspond ant
Elfe n’a pas été que de pare forme
h « to urn é e des potes » qui a conduit.
IV UMUtAU IU wi wmw iwi ■
Désir et Hayettc Boudjema, ks ani-
ma traira de SOS-Radsmc, dans les
quartiers nord de MandBe pour L'opé-
ration « les messagers de l'égalité»
qui prépare la grande manifestation du
29 novembre â Paris. Bien souvent, des
jumai sont venus- dire le fond de leur
pensée sans détours ou parier claire-
ment meut de leurs préoccupations.
Bftantywp ratteudaîent un peu comme
on espère le Messie, de m a ndan t ici
d'intervenir pour fournir un ballon et
des équi pem ents au club de football,
déplorant là une future au g me nta tion
des loyers de la cité. « Pourquoi mon
petit frère entre en sixième sans savoir
lin ?» « Comment se fait-il qu'à la
cité de Font- Vert on n'accepte pas de
nouveaux étrangers alors qu'il y a
cent trente appartements vides ?» Et
les erran piles se Sont mnitipÜés. Un
jeune tend un buÜetin de victoire ;
« On s’est pris par la main et on s'est
retrouvés à vingt à la mairie pour se
faire inscrire sur les listes électo-
rales. » Tout au long d’une journée à
remp lo i du chargé iwwme cehn
(Ton monstre ea tournée âcctcrate,
Hariem Désir et Hayettc Boud^ma se
mm efforcés d’établir un contact
des
rendus «fai» deux cités «chaudes» du
nord de Marseille : Pont-Vert cA fe
centre social autogéré a été créé parles
en-mêmes et les Flamants
qui font l’objet (Tune réhabilitation
intéressante avec rimplantatkn d’une
école d’inf irmièr es de trois cents
Sèves. Ce st aux Flamants que vivent
les parents cTHocari Ben Mohamed,
*..£ r.nuk 1» <rim
contrôle de police, et qni est
aujourd’hui acquitté. Harlem Désir a
bu le thé à ta menthe avec tes parons
de la victime, «wln^ pt fan* attitude
exemplaire : «iZs réclament non la
vengeance, mais la Justice. » Et puis, il
a parié de la solidarité ÏDtfispeasahte :
« Tant que les gens sont isolés, les
rancoeurs sc développent. OestlasoÜ-
daritéqid fait reculer le racisme, a+fl
- ■— »< «- — fé. J — »‘J-i -fl-
stérile, c’est la solidarité qui fait la
force.»
FAITS DIVERS
Aorès le meurtre d’un Algérien à Castres
Deux soldats du 8 e RPIMa
; inculpés et écroués
JEAN CONTRUCCL
L’émoi du Front national
TOULON
do notre correspondant
W* Yarei Rat (député du Front
national} viant d’écrire au provi-
seur du lycée Dumont-d'Urville, à
Toulon. pour lui demander des
comptas à propos de la venue,
jeudi 19 novembre, dons f établis-
sement Ai resp onsa ble national
de SOS-Radsme à l'Invitation du
dub Informations et Dâsats du
loyer sodo-éducatif du lycée.
Prenait le parti da «nombreux
parents d'élèves émus » et
en a pouvant intervenir t&rocùr-
mont par crainte de représailles
de la part de certaèm enseignants
inféodée eu thèses de M. Désir»,
le député du Front national rap-
pelle que «est ancien rnüüsnt
q p tsfc ârte et membre de l’UNEF-
ÏD a Joui un riüe déto nnaien t
dans !ee émeutes unrver ôt a k es de
fin 1986 », Enfin, M** Piat
demande « quelles sont les
mesuras prises pour prévenir tout
incident susce ptib le d’être provo-
qué per le pr és ence au sein d’un
lycée d’Etat d’un intervenant
contesté par une importante hao*^
don de t’opkûon varoîse et par un
certain nombre d’enseignants,' de T
parents et d'élèves ».
A cette lettre. M. Apuadû la
pro v ise u r du lycée. oppose un
sienca serein g C'eut une teOe
intrusion dans la vie de fétabBs-
aament que Je n'y répondra i pma.
Voüà cbc-sapt ans que Je suis par
viseur de ce lycée et Je n’ai jamais
vu parafe Intervention de là part .
de quelque Ski que ce aoit»
J.L.
Invitation pour P Italie.
Les deux parachutistes dn
8 e RPlMa qui, dan» fat mrit de bnwfi
à mardi dernier, avaient agressé et
tué m algérien, Sacmsâ Bondûba.
trente-deux ans, père de trois
fflfmit* (Je Monde dn 19 novem-
bre), ont été inculpés et écroués.
constituerait partie civi le et
rt-mandé. ai l ministre OCS OTTOtCS
que «des mesures exemplaires
soient prisa pour châtier la
auteurs des fri/MS
commis par des militaires ». SOS-
Racisme, estimant que •Snousst
m
m
■ Le Centre d’études des systèmes
et des technologies ■ avancées
(GESTA) sera prochainement sup-
primé. Un décret pob&é an Journal
officiel . mercredi 18 novembre,
annonce, en effet, que cet établisse-
ment public à caractère industriel et
commercial, créé en 1983, est dis-
sous & compter du 1« janvier 1988 et
qu’on administrateur provisoire a
été nommé pour diriger l'établisse-
ment jusqu’à cettfc date. Les condi-
tions «actés de cette liquida tien ne
sont, en revanche, pas précisées et
ddrât faire l'objet d’en- décret à
venir.
Depuis un an. le sort dn CESTA
était en suspens, et nul ne savait s’il
serait parement et simplement sup-
primé ou sH serait privatisé {le
Morde dn 4 nove mb re). Le décret,
oui vient d’être pubfîé, ne rtgle pus
définitivement cette question
pas
ment la porte .à une éventuelle
r epri se de l'organisme par des entre-
*prenenrs privés. Mais il n’est pas dé
nature à raeüiter te processus de pri-
vatisation. Les sept entreprises qui
seraient actuellement sur tes rangs
pour reprendre le CESTA - en tota-
lité oc en. partie - trouve r on t, te
1* janvier prochain, un établisse-
ment dont le perso nn el (une quaran-
taine de personnes) aura été Eccn-
mm
ras
••• Le Monde 9 Vendredi 20 novembre 1987 17
3
r.r •* . ^
*' «roués
•" \ -dp
f-'-’Æ.
\ coucha
• V-.-.V
*’ ‘ï"Z
» ;V*
DES LIVRES
Miss Eudora Welty
de Jackson, Mississippi
Un portrait de Vun des meilleurs
écrivains américains du siècle .
L ES Français vont-ils enfin
s’intéresser à cette vieille
dame, née à Jackson, Mis-
sissippi — où elle habite tou-
jours, - le 13 avril 1909, qui
publie depuis 1941, et qui est si
touchée, malgré le silence du
Vieux Gratinent sur ses livres,
que l’on fasse quelques milliers de
kilomètres pour lui rendre visite ?
Aux Etats-Unis, elle figure en
bonne place dans les histoires de
la littérature, aux côtés de . Wil-
liam Faulkner, de Flannery
O’Connor, cTErddne Caldwefl...
Ses -texte»' abondent -dans les
manuels scolaires comme exem-
ples d’une prose pure, d’un style
de haute tenue. Elle a reçu de
multiples distinctions, dont
P American Book Award for Fic-
tion et le prix PuHtzer (1). On
avait tant pris l’habitude de la
ranger parmi les classiques que
beaucoup la croyaient morte lors-
que parut, en 1984, un court essai
autobiographique, One Writer’s
Beffiiutings. (Les débuts d’un
écrivain). Il demeura quarante-
six semaines sur la liste des meil-
leures ventes du New York
Times.
De ce côté-ci de l’Atlantique,
Eudora Welty reste étonnamment
méconnue. Pourtant, son œuvre,
minutieuse, précise, sobre, nourrie
depuis l'enfance de lectures inces-
santes, aurait dû séduire les Ieo- .
leurs européens. Les Français,
particulièrement, devraient aimer
l’écriture si délicate, ciselée, de
cette femme si cultivée, si policée.
Mais voilà, elle écrit surtout des
nouvelles - « C’est, dit-elle, la
forme qui m’est naturelle » - et
la légende veut que le lecteur
français ne prise guère le genre.
C’est sans doute pourquoi on a
d’abord traduit, sans toutefois
tirer Eudora Welty de
l’ombre (2), des romans :
Mariage au Delta (Gallimard,
1957) et la Fille de l’optimiste.
prix Pulitzer 1973 (Çalmann- .
Lévy 1974, dans nne traduction
médiocre).
La maison
snr laeoffine
Les éditions Flammarion ont
décidé de publier la quasi-totalité
de son œuvre. Elles (rat commencé
l’an dernier avec son premier
recueil de nouvelles, l’Homme
pétrifié, paru aux Etats-Unis en
1941, préfacé par Khaterine Ann
Porter (3). Son second recueil
(1943) vient de sortir sous le titre
le Chapeau violet On ne saurait
trop inciter l’éditeur à bousculer
la chronologie et à faire paraître
très vite les Débuts d’un écrivain.
ce bref récit d’apprentissage, si
émouvant qu’il ferait peut-être
sortir les Français de leur nidifié- -
renoe,-si injuste, -envers Eudora- -
Welty, qui a mené, sans bruit, une
Ls?
mh
Fi
Eudora Welty et le manuscrit de sa nouvelle Powerboase,
par le dessinateur John SokoL
vie tout entière vouée à écrire,
chez elle, à Jackson, qui n’a cher-
ché m publicité ni reconnaissance
bruyante de son talent.
Eudora Welty n’a quitté sa ville
que pour étudier (dans ie Wiscon-
sin et à New-York), ponr travail-
la- (elle a donné des conférences
dans de nombreuses universités
sur tout le territoire des Etats-
Unis et continue de le faire), ou
pour le plaisir de voyager, notam-
ment en France et en Italie.
Jamais pour se montrer, se pro-
mouvoir ou faire des concessions
au commerce et à Pair du temps :
« J’ai choisi de vfvnj à la maison
pour pouvoir écrire: dans un uni-
vers familier, dk-qlle. Je ne. l'ai
jamais regretté » ■
> (E FEUILLETON DE BERTRAND POIROT-DELPECH,
Journal (1953-1973), de Matthieu Galey
Art du fusain, chagrin
L E 23 février 1986 mourait Matthieu Galey, à cinquante et
un ans, d'une sclérose amyotrophique, une saleté incura-
ble qui dévore les nerfs, les muscles, la veux, qui fart, à
vif, le travail de sape du néant. Un second volume de son Jour-
nal nous conduira vers ce supplice, qu'a supporta avec une
gaieté poignante.
Matthieu Galey avait tout pour être heureux: une famille
joyeuse,^ un père artiste. (le cinéaste Louis-Emile Galey); plu-,
sieurs famffles d’adoption : les Izard-Daniélou, les éditions Gras-
set. ta droite littéraire, collabo sur les bords — Morand, Char-
donne. Jouhandeau, — les homosexuels... Dès sa vingtième
année, après la Sorbonne et Sdences-Po, avant même (a fin de
son service militaire, le beau monde parisien met son couvert à
ce convive narquois, et la presse culturelle de années 50 donne
des chances à ce lecteur acéré, à cette pi terre hussardisante.
Arts, les Nouvelles littéraires . Combat, le Monde, puis
FExpress. publient ses avis sur les livres et le théâtre. Grasset
le prendra dans son comité de lecture (de 1962 à la fin). H
adaptera plusieurs pièces du théâtre américain, qui donne alors
le ton (Albee, Kopit, Shaffer). Il interviewera mémorablement
Marguerite Yourcenar (/es Yeux ouverts, 1980)...
D E quoi s'achemina vers un magistère de critique-éditeur
comme celui de ses amis Kanters et Nourissîer, ou vers
une réputation enviée d'adaptateur! De quoi aimer être
lui-même et faire ce qu'il fait! Or. bien avant que la maladie ne
le ronge, c'est quelqu'un de blessé, de brouillé avec la jouis-
sance d'être soi, que l'on devine derrière cet étemel adolescent
au tant de bile, au regard fiévreux, disparaissant dans la nuit
des c générales» sur son Solex bourré de manuscrits, loden au
vent.. .•
Grâce au Journal que voici, nous savons mieux pourquoi
l'enfant fuit la fête. C'est pour mieux la regarder per la fenêtre,
voir la comédie mondano-culturelle, pour le peu qu'elle vaut, et
la croquer à son aise. De sa souffrance d'exclu, Matthieu Galey
tirait patiemment, en cachette, une œuvre de chroniqueur dont
on veut croire que, pour sa consolation; il en pressentait la
réussite. Sur ce qui reste de gratin proustien, sur les écrivains
du dernier tiers de siècle, on n'a pas lu. on ne lira pas de sitôt
une galerie de portraits aussi finement rosses: Proust. Léau-
taud et Mauriac ensemble! Du grand art et qui au bout du
compte, ne veut pas vraiment nuire, qui se réserve à lui-même
les férocités assassines !
U N mot du chagrin qui a permis, comme c'est fréquent,
car art du fusain.
fl y a d’abord une donnée de nature, revendiquée.
L'enfant fait comme s’H avait décidé de jouer les vieilles filles
ou'on n'invite pas à danser, devant leur tapisserie. A' marotte,
trente-cinq ans, il décrète déi à : e Je me regarde vieillir, secher.
cela m’occupe bien assez » (17 novembre 1967). Deux ans
plus tôt. il livre cette détresse au-delà du soupçonnable :
e Envie d arrêter las gens , de leur demander un sourire, un
récours, une parole, un regard... » (6 novembre 1965). Encore
avant, on üt (2 août 1963) : c Je ne m’intéresse pas beaucoup,
ma vie mè semble vide... Je me fais l’effet d’un comparse, a
Ailleurs : > Quelque chose comme le mépris de soi-même et
des autres » (30 septembre 1 969). Et cette autocondamnation
désolante^ .à propos du personnage d’une pièce qu’il a adaptée.
Butiey : c Je l’ai compris, parce qu’il me ressemble, odieux,
aigri, destructeur, pervers, déplaisant et pitoyable » I
427 novembre 1973).
Les amours ne le sortent pas de cette posture affligée.
' Matthieu serait furieux que les sexistes se servent de lui pour
attester le < malheur d’être homosexuel », mais c’est un fait
qu’il ne vit gaiement sa préférence qu'à de rares moments.
a Bonheur serein : surprenant », note-t-il le 1 1 janvier 1970 ; et
quelques jours plus tard : c L’amour, si voisin du désespoir I »
(20 janvier -1970). 9 août 1970 : c Vie vide . intense cafard ».
12 août 1970 : « Le fond, au moins, c’est solide l » Les plaisirs
de hasard ene calment rien, au contraire » (23 juillet 1973), et
les liaisons plus longues sont menacées d’usure conjugale, de
ruptures interminables.
. A ces difficultés psychologiques s'ajoute une frustration
professionnelle que devraient méditer ses confrères cantonnés
dans le seul journalisme, c Ce qu’il y a de bien chez vous, c’est
que vous n’ayez jamais rien fait de merveilleux », lui lance Char-
. donne, non sans sadisme sous l'évidente affection (20 mars
‘1966). Son unique roman au titre symptomatique, les Vita-
mines du vinaigre, Matthieu le trouve c très mauvais » (12 sep-
tembre 1954). Et il aura ce cri du cœur, devant ie succès d’une
de ses adaptations, Délicate Balance : c Furieuse envie d’écrire
une pièce qui serait de moi ! » (26 octobre 1 967).
C ELA, c'est l'humus de l’amertume, le prix payé, qui
n'occupe qu’une faible partie du livre. Le reste est à
mourir de rire. Est- ce une règle, l'effet d'une sombre
péréquation ? Après tout, Feydeau est mort de neurasthénie I
Voici donc la gent littéraire des années 50-80 dans sa
.mégalomanie risible, ses touchantes petitesses. Qu’on ne nous
dise pas que c'est peu. Bavarder le même jour avec Aragon et
Julien Green, les manuels scolaires nous enseigneront plus tard,
s’ils ne le -font déjà, que cela vaut bien d’avoir croisé Flaubert
et Barbey, ou, vers 1920, Barrés et Anatole France. Et tant pis
si tes premiers rôles disparaissent parfois derrière des utilités
médiatico-mondaines : celles-ci sont comme f asparagus du
bouquet la figuration conforme d’une époque portée à couvrir
rares génies de bécots snobs, à en singer les apparences.
? i (Lire la suite page 20.)
Banlieues
musulmanes
Un voyage en France
à Vintérieur du labyrinthe islamique .
C ETTE enquête assez cupe les parents, de [
exhaustive, étalée sur désemparés: - Nos ,
trois années, vient à point les a perdus ». conJ
Elle habite toujours, seule
depuis la mort de sa mère, la mai-
son construite par ses parents,
voilà près de soixante-dix ans, sur
une colline de Jackson.
JOSYANE SAVIGNEAU.
( Lire la suite page 25. )
(1) Elle a en outre reçu, le 18 octo-
bre, des maitu de l'attaché culturel fran-
çais S la Nouvelle-Orléans, 1a médaille
de l'ordre des Ans et lettres.-
(2) Une thèse a toutefois été Consa-
crée en France à Eudora Welty : « La
technique dans l’œuvre d’Eudora
Welty : la mort de Méduse ■ de Danièle
Pitavy-Sooques. Thèse de doctorat
d'Etat soutenue en 1982. Elle n'a pas
été publiée (elle est à l’université de
Dijon).
. . . (3) Traduit par Michel Grasset et
Armand Himy, avec une postface de
Michel Gresset ( U Monde du 3 1 janvier
1986).
C ETTE enquête assez
exhaustive, étalée sur
trois années, vient à point
pour détruire un certain nombre
d’idées et d’images souvent
rapides et caricaturales autour de
l’islam et des musulmans en
France. L'auteur, Gilles Kepel,
est chercheur au CNRS ; il fait
partie de cette nouvelle généra-
tion d’orientalistes, soucieux
avant tout de rétablir les faits et
d’étudier en profondeur l’évolu-
tion du monde arabe.
La communauté musulmane
résidant en France - 2,5 à 3 mil-
lions de personnes — est un
ensemble hétérogène par la lan-
gue, par l'ethnie et même par la
doctrine et la pratique. Si l’on
recense aujourd'hui un millier de
mosquées, ou plus exactement de
lieux de culte, et quelque six cents
associations (contre une dizaine
de mosquées, en 1969. et à peine
trois associations !). il n’existe pas
encore de « conscience islami-
que* qui donnerait naissance à
un mouvement fort et structuré,
une espèce de front uni ou de
force de pression. Gilles Kepel
démontre l’extrême fragmenta-
tion et la diversité des associations
musulmanes en France, souvent
rivales et concurrentes. Cela
empêche les autorités françaises
de reconnaître à l'islam en France
une expression communautaire,
comme c'est le cas pour les autres
religions.
A cette dispersion s’ajoute la
confusion qui est faite entre la
doctrine du chiisme (minoritaire)
et l'ensemble des valeurs islami-
ques. Depuis 1979, tout est vu ou
presque à travers le prisme de la
révolution iranienne, ce qui est
très négatif et ne cesse de faire
peser le soupçon sur les musul-
mans.
U existe certes une réaffinna-
tion islamique chez des jeunes
issus de l’immigration, mais on ne
peut l'étendre à toute la généra-
tion « beur *. Celle-ci souffre d’un
problème d’identité, mais pas au
point d’aller se jeta dans les bras
des manipulateurs iraniens.
Les parents sont inquiets. Ds
n’arrivent pas tous à transmettre à
leurs enfants leur foi islamique.
Des entretiens avec cinquante-
huit musulmans laissent apparaî-
tre qu’une même hantise préoc-
cupe les parents, de plus en plus
désemparés : » Nos enfants, on
les a perdus ». confie ce père
algérien à Kepel. Cet autre père
turc dit : • La nationalité fran-
çaise est bonne pour le travail, les
papiers, mais pas pour les
mœurs. » Dans l'esprit de beau-
coup, les mœurs françaises sont
synonymes de perdition. D’où une
résistance au mélange par peur de
perdre les repères et de voir les
valeurs s'effondrer. L’islam
devient alors un refuge, une digue
contre la faillite de la famille.
Ni mystiques
ni révolutionnaires
C'est dans ce contexte de peur
et de perturbation qu’une organi-
sation importante va occuper le
terrain islamique en France au
début des années 70. U s'agit de
l’association Foi et pratique, mou-
vement fondé en Inde, en (927.
Ni mystiques exaltés ni révolu-
tionnaires. les militants se veulent
les propagateurs d’un islam sim-
ple à comprendre et à pratiquer.
Ils répondent à la crise d'identité
avec un sens aigu du prosélytisme,
créant des mosquées, donnant des
cours aux enfants, organisant des
causeries, etc. En face, ou à côté,
le GIF (Groupement islamique
en France) est assez actif ; plus
engagé, il déclare avoir pour mis-
sion de • pourchasser le mal ».
Même s’il est bien implanté dans
certains foyers de travailleurs
immigrés — les militants du G I F
visitent les musulmans hospita-
lisés ou emprisonnés. — il reste un
mouvement minoritaire et dépen-
dant des bailleurs de fonds de cer-
tains Etats du Golfe. Sa langue de
bois rappelle le discours iranien
du genre : « Renverser les gouver-
nats impies. »
Au terme de ce voyage à l'inté-
rieur du labyrinthe islamique en
France, on peut rassurer ceux qui
craignent la propagation du dji-
had, guerre sainte des musulmans
contre les non-musulmans. Trop
divisés, les musulmans de France
cherchent avant tout à consolider
leur identité culturelle.
TAHAR BEN JELLOUN.
* LES BANLIEUES DE
L’ISLAM, de Gilles Kepel, Seuil,
428 il, 130 F.
Susan
MINOT
Mouflets
roman
• : I1 faut lire Mouflets . se laisser envelopper par
la lumière bleue du détroit... Page après page^
c'est notre enfance qui défile et qui bientôt
s en va . jean-Philippe A rrouA 'ignod/le Figaro
GALLIMARD ïïlf
1
18 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
LE MONDE DES LIVRES
A LA VITRINE DU LIBRAIRE
HISTOIRE
Une jeune fille
Le SIDA comme une litanie guerrière
et un timbre
Heinz Frank, gouverneur nazi de
la. Pologne, était un personnage
sanguinaire et d'une ambition sans
limites. Il se comportait en souve-
rain bien plus qu'en haut fonction-
naire, haï à la fois des Polonais et
de ses rivaux nazis. Pour le ridiculi-
ser et le compromettre, la Résis-
tance polonaise fit imprimer à Lon-
dres des timbres à l'effigie de
« Heinz Frank, roi de Pologne ».
Parachutés dans le pays, iis obligè-
rent ta Gestapo à bloquer tous les
bureaux de poste et à trier d'innom-
brables enveloppes.
Smon Wiesenthal, le célèbre
« chasseur de criminels de guerre ».
raconte cette histoire et celle de la
Résistance polonaise dans son
ensemble. Il y joint celle d'une jeune
fille, Krystyna Jaworska, qui
accepta de se faire passer pour juive
et de mourir comme telle pour
n’avoir pas à trahir son réseau. On
regrettera que l’auteur ait rapporté
de façon romancée les sentiments
et les propos de K/ystyna. Et' aussi
que le fameux timbre ne figure pas
parmi les illustrations...
JEAN PLANCHAIS.
★ KRYSTYNA et h tragédie de
la Résistance polonaise, de Simon
Wiesenthal, Robert Laffont, 240 m
85 F.
P REMIER vrai Gvre directe-
ment issu du SIDA.
Corps à corps ne
s'embarrasse d’aucun masque,
d'aucun alibi romanesque. Alain
Emmanuel Dreuilhe n'a pas mis
son expérience de la maladie au
service d'un projet littéraire
séparé de cette expérience ; il
n'a pas reconverti ce qu'il vivait
sur le plan de l'art. Son livre se
présente comme une « entre-
prise mécûcoJritéraire ». conçu
au plus vif d'une réalité terrible-
ment présente. C'est là que le
sens et la valeur de ce texte sin-
gulier sont à trouver. Nourri de
cette réalité. Corps à corps est
aussi l’arme inédite d’une straté-
gie qui se veut offensive autant
que défensive.
Alain Emmanuel Dreuilhe
emprunte à (a médecine un tan-
gage nosographique, un savoir
contenant surtout l'aveu drama-
tique de ses limites. A la littéra-
ture, il a pris une figura de style,
la métaphore. Il en use sans
aucune parcimonie. Visiblement
peu soucieux de l‘« effet » esthé-
tique que produira sur le lecteur
— parfois perplexe — cette lon-
gue litanie guerrière, il en
exploite toutes les ressources :
le SIDA, c'est Ja a troisième
guerre mondiale ». Ni plus ni
moins. Pesri-Harbor, l'Indochine,
les tranchées, le nazisme et la
Résistance, le Liban... toutes les
images défilent, viennent sous ta
plume de Dreuilhe, avec, il faut
le souligner, une remarquable
cohérence, une force évocatrice
souvent étonnante.
A * r heure la plus noire».
celle « où l'étendue du mal est
patente », il n'est plus temps de
comprendre, maïs de lutter. D'où
l'appel pathétique d'un homme
- qu'on imagine être dans la
réalité l'exact opposé d'un frin-
gant va-t-en-guerre - à la mobi-
lisation générale : a Je rêve
d'endoctriner, d'enrégimenter
tous ceux qui me lisant, pour
qu’ils me sauvent. »
Sidatique, Dreuilhe a troqué
son identité ancienne, quitté les
territoires marginaux et protégés
de l'homosexualité. Revêtu de
cette nouvelle personnalité com-
battante, i) a rejoint une autre
marginalité... beaucoup moins
protégée, infiniment plus soli-
taire. Il a compris qu'à la malade
du corps correspondait une autre
maladie, « mentale » celle-là,
qu'à la dimension physique
s'ajoutait celle de l'esprit, souf-
Mystère
autour d r un massacre
Dans la nuit du 16 au 17 juillet
1918, le tsar Nicolas II, la tsarine,
leurs filles, le tsarévitch et quatre
personnes de leur entourage dispa-
raissaient de la maison Ipatiev, à
Ikaterinbourg, où ils étaient retenus
prisonniers depuis le 30 avril.
La himïâre, jamais faite sur la tra-
gédie, a permis à quelques impos-
teurs des deux sexes de se préten-
dre rescapés du massacre, Maria
Anderson, la plus célèbre, soute-
nant de procès en procès qu'elle
était la grande-duchesse Anastasia.
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(création)
du 3 novembre au 12 décem-
bre 1987 à 20 h 30 (relâche
dimanche et lundi)
Marina Grey. fille du général
blanc Denikine — intriguée par cer-
taines invra i semblances des divers
témoignages et rapports suscités
par la sinistre affaire, et jusque dans
('enquête effectuée par te juge
Sokolov, au lendemain du drame. — .
a entrepris un nouvel examen
méthodique des faits. Elle a, pour
cela, consulté de nombreux
ouvrages inédits en français, le jour-
nal quotidiennement tenu par le tsar
et, surtout, certains documents
soviétiques, ainsi qu'une partie du
dossier Sokolov, aux Etats-Unis, qui
'n*a jamais été publiée.
Quatre hypothèses restant envi-
sageables : tous les détenus ont été
fusillés ensemble, comme le veut la
tradition en vigueur chez la plupart
des historiens, mime en URSS:
AVANT
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DE LUNIVERSUÉ, 2 pi. Dr. Léon-Martin, GRENOBLE- VENT D’OUEST, 5 pi. du Bon-
Pasteur, NANTES - VENT DU SUD, 7 pi. du Maréchai-Foch, AIX-EN-PROVENCE.
front lui aussi mais commandant
la lutte.
t Quand on écrit, on a moins
peur. » Par récriture, Alain
Emmanuel Dreuilhe est devenu,
à son corps défendant (l'expres-
sion prend ici tout son sens), le
sujet d’une expérience intérieure.
intime, celle de ta maladie ; par
eUe, également, 3 a donné à
cette expérience une valeur col-
lective et exemplaire. Echappant
è la « fascination du désastre ».
H a découvert la * banalité du
courage quotidien ». une morale
de vie et quelques venus,
comme la volonté ou l'endu-
rance... c Nous devons exalter la
ISx wté. la santé et la paix, rejeter
la contrainte, la maladie et la
guerre», écrit-il. C'est aussi à
a c eux de /'arrière », è ceux qui
ne se trouvent pas c sur te ligne
de front», que s'adresse Alain
Emmanuel Dreuilhe ; r lettre
d'amour» à la vie autant que
r discoure belliqueux » opposé
au SIDA, son livre est la mani-
festation d'une étonnante...
santé.
PATRICK KéCMCHIAN.
Ecrites, tfirait-on, sur des feirilles
volantes et légères, ces trois brefs
récits sont fagotés comme des as
de pique, drôlement bancale, sym-
pathiquement rugueux et .surtout
ob s tinément juvéniles I
Le «je» qui parie et agit, drague
et écrit (des nouvelles...), l’auteur
ne doit pas avoir été le chercher
bien loin de lui...
Frondeuses et mélancoliques,
comme de vieilles chansons adoles-
centes, les histoire de Marx réveille-
ront quelques nostalgies assoupies:
RÉCIT
A la découverte
d'un conteur mort
en 1914
Jean de La VDle de Mïrmont est
mort inconnu dans une tranches au
début de la première guerre mon-
diale- A vingt-sept ans. il laissât un
roman, quelques contes et un
recueil de poèmes. Jean Curutchet.
éditeur de Bayonne jusqu'alors spé-
cialisé dans r histoire et la littérature
régionales ainsi que dans rëdition
d'ouvrages consacrés à la vie prati-
, que, inaugure sa nouvelle collection
c Coup de cœur» par la publication
des contes de cet auteur.
®
G
O
★ CORPS A CORPS, d’Alain
Emmanuel Drenflbe, Gallimard,
204 p, 78 F.
tous les Romanov ont quitté la ville,
vivants, à l'aube du 1 7 juillet ; seuls
ont été exécutés le tsar et les qua-
tre serviteurs ; les mêmes, plus le
tsarévitch, ont péri, la tsarine et ses
quatre filles étant évacuées vers
Perm, sortes d'otages au cas où tes
blancs, dont l'avance était inquié-
tante, auraient la victoire.
NOUVELLES
Les nostalgies
adolescentes
Dans ces fictions, des êtres ou
des choses partent à la recherche
d'un absolu qu'ils ^atteindront pas.
Ainsi, un vieux navire sans équipage
fait le tour du monde et, désespéré
de constater que la terre est ronde,
se laisse couler. Dans tes Pétrels,
des oiseaux myopes qui vivent au
bord de l'océan tentent de voler
jusqu’au soleil, mais equelques-
uns, épuisés à la longue, se déta-
chaient brusquement du groupe
pour tomber, comme un coup de
fusé, la tête en avant et las ailes
pliées». Dans le dernier conte. Mon
ami la prophète, un modeste came-
iot. découvre qu'il possède la faculté
de métamorphoser hommes et
choses, mais on l'enferme alors
dans un asile d'aliénés.
CAGNAT.
Au terme d'une enquête passion-
nante et extrêmement serrée,
l’auteur incline pour la quatrième
hypothèse, les cinq femmes subis-
sant, par étapes et de ville en ville,
tous les degrés possibles
d'outrages, jusqu'à leur mort, on ne
sait comment, ni où. Elle incline,
sans rien affirmer : ta question reste
ouverte. Certaines archives, qui ne
seront accessibles qu’en l’an 2018,
lèveront peut-être le doute. Ce n'est
pas certain, tous les camps
— même celui des Alliés — ayant eu
intérêt à ne pas ajouter de Vhorreur
à cette page d'histoire suffisam-
ment horrible.
GINETTE GUITARD-AUVISTE.
de Marx
On peut préférer la sofiefité d'une
écriture soigneusement pesée, les
larges développements d'un récit
subtilement agencé ou les amples
périodes d'un roman longuement
travaillé... Dans ce cas mieux vaut'
passer son chemin ot né pas s'arrê--
ter aux trois courtes- nouvel les que
Michel Marx a réunies dans un élé-
gant petit volume portant le titre de
l'une d'elles, ta Moquette rose.
La Moquette rose est le troisième,
titre paraissant è l'enseigne d'une
librairie, TEntnafigne, sise 35 bis.
rue des Plantes dans le quatorzième
arrondissemant.de Paris. Le libraire,
vrai professionnel. ' dont on peut
recommander redresse, s trouvé
cet heureux moyen de pratiquer,
plus' largement sort amour -dé la Gt-
térature. ' “■ • -*i ?•-
PLlCé.
★ LA MOQUETTE ROSÉ, de
Mkbd Marx. FEatrefigne, 54 m
65 F.
De ces contes à la fois nafts et
ironiques, dans lesquels le symbo-
lisme est toujours suggéré avec
grâce, sa dégage un charme qui fart
espérer la publication d'autres
couvres de fauteur. Les éditions
Haniet devrait publier cette année
ses poèmes, toujours dans cette
collection «Coup de cœur » qui pré-
sente des textes littéraires peu
connus sur du. beau papier, dans un
format élégant.
: YVESJAEGLÉ.
. * CONTES, de Jean de La Voie
de Mümoat- Jean Càrutcbet édi-
teur - Haniet (Le Forum, 64100
Bayonne), 112 p-, 70 F.
★ ENQUÊTE SUR LE MAS-
SACRE DES ROMANOV, de
Marina Grey, Librairie académique
Perrin, 215 100 F.
DERNIERES LIVRAISONS
CUISINE
• CHRISTINE ARMENGAUD : tes Cornets de
JenmfarC. Ces # souvenirs et recettes d'un manoir
gallois », è lire entre brouillards et fourneaux, per-
mettront aux papilles curieuses de se familiariser
aussi bien avec la « soupe verte reine Mary » ou les
« truites au vinaigre de fleurs » qu'avec les circons-
tances curieuses de leur invention. (Actes Sud,
132 p., 65 F).
R. Rfljes, 57, rue Saint-Jacques, 75005 Paris,
174 p.. 66 F.)
POÉSIE
DICTIONNAIRES
• JOSEPH HANSE : Nouveau Dictionnaire
des difficultés du français moderne. Par un gram-
mairien, président du Conseâ international de la
langue française, pour une somme relativement
modique et sous une forme alphabétique particuliè-
rement commode, le réédition attendue d'une
pierre monumentale de l'édifice du français
contemporain. (Ducutot, Paris-Bruxelles, 1035 p.,
250 F.)
• ACADÉMIE DES SCIENCES COMMER-
CIALES : Dictionnaire commercial. Des explications
claires, avec sauvait ("équivalent anglais, pour une
meilleure utilisation de la terminologie des affaires.
(Coéd. Cl LF et Entreprise moderne d'édition, Paris,
820 p., 290 F.)
• ABDELEMIR CHAWK! : Parole du Qamtate.
En étftion franco-arabe, la traduction par Moha-
med Kacimï B-Hassani et Eugène Guifiavic de
poèmes d'une grande plume irakienne, Chawki, né
en 1949 et établi à Paris depuis 1974. Il s'inspire,
dans ce texte, de -la grande révolte populaire qar-
mate du neuvième siècle, postface de Bernard Noël.
(Arfuyan.- COIL « Textes arabes », 32 p., 40 F.)
PSYCHANALYSE
• GISELA PANKOW : TEtre-là du schizo-
phrène. La » méthode de structuration dynami-
que », introduite par Gtsela Pankow dans le traite-
ment des psychoses, est une tentative de
restitution de r l'unité perdue de couches psychi-
ques éparses ». C'est l'image du craps, dans sa
forme « dans son contenu, que le malade devra
nantétarer pour accéder à l’ordre symbolique et à la
c loi immanente du corps », Publié pour la première
fois en 1956, cet ouvrage fondateur dans l’œuvre
de Pankow est ici réédité dans une version aug-
mentée et revue. (Aubier, 270 p.. 90 F.)
HISTOIRE
• LÉON POUAKOV : tes Totalitarismes du
XX* sièc/e. Revêtant, selon les contrées, des appa-
rences différentes, le totalitarisme reste l'une des
réalités majeures de notre siècle. Historien de
ramisénutfeme, Léon Polrakov a étudié (avec la
collaboration de Jean-Pierre Cabestan, pour la
Chine) les caractères c o mmuns de ces tfiveraes
figures en même temps qu’il en a restitué les sin-
gularités. (Fayard, 378 120 F.)
• JEAN-MICHEL PALMIER : Weimar en exiL
Un travail imposant il 000 pages en deux volumes)
sur «r/e destin de l'émigration Intedectuellè alle-
mande antkmia en Europe et aux Etats-Unis».
(Payot, 534 p. et 486 p., 179 F chaque volume.)
RELIGIONS
• Popol Vub : te Livre des événements. Pierre
Desruisseaux a traduit, en collaboration avec Daisy
Amaya. cette version nouvelle, au plus près du
texte original, du câèbre Popol Vuh, la « bible
groéricaëw des Mayas-Quichés ». Ce poème sym-
bolique, écrit, pe u aprè s -ta conquête 'espagnole,
appartient au patrimoine spirituel de l’humanité.
Castor astral et VLB Editeur, Québec. 192 p.,
o2 r.J
SOCIÉTÉ
LITTÉRATURE
• CHARLES-FERDINAND RAMUZ: SI te sofetf
ne revenait pas. Pub 56 pour la première fois en
1937, ce court roman de montagne met en action
les forces de la nuit, incarnées par Anzévui, le gué-
risseur, et celles de la lumière, dont le personnage
d'Isabelle est le symbole. Gérard Pouloun a raison
d’écrire dans sa postface, citant Heidegger, que ce
rédt de Ramuz est « un plaidoyer pour fa vta contre
T obscurcissement do-monde ». Ce volume est te
cinquième d’une excellente collection ramuzteme
dirigée par Jean-Louis Pierre. (Ed. Séquences,
16140 Aigres, dépositaire è Paris, librairie
• OUVRAGE ^CQUECnF: Economie et
culture. Prenuar volume des Actes de la IV* Confé-
rence internationale sur r économie de la culture,
qui s est tenue à Avignon en mai 1986. Edité oar
Xavier Dupuis et François Rouet, U est consacré a«
thème^t tes outferfe réconomtete à r épreuve »
L ensemble comportera quatre volumes. (La Doeul
mentabon française, 248 p.. 130 F.)
• AM1R TAHERI : ta Ternur .
bkwhtaï
dent, et d abord contre la France
^ Marc °«* a mp et Maud Sissung éd.
Sylvxi Messager, 310 p„ 1 20 K) a " ssun S- «f
inand
** :
. 4 Tifi aS- 6'4|
m
<14?" ON
,*rvk. •
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*■-. , ' *• ■* -4 m
- Jrtn-.
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’ r - l -
1 i
LE MONDE DES LIVRES
LA VIE LITTERAIRE
Quand le FBI espionnait les écrivains américains
P ENDANT pfcjs de cinquante
ans, le FBI améric a in s'est
acharné à constituer des
dossiers longs et détaüfés sur cent
trente-quatre écrivains rendus
« suspects ». à ses yeux, à cause
des sujets traités dans leurs Bvres,
de leurs affrétions à des organisa-
tions considérées comme «radh
cates » ou de leurs relations person-
nefles. C'est ce que révélent deux
articles parus dans b presse améri-
caine cet automne, l'un dans le
prestigieux New Yorker (1), l'autre
dans The Nation. Parmi tes écrivains
soupçonnés de prétendus actes de
subversion ou d'espionnage figurant
quelques-uns des noms les plus
célèbres de la Ittératue américaine :
Peari Bucfc, Truman Capote, John
Dos Passes, Théodore Dreiser, Wi-
Sam Faulkner, Ernest Hemingway,
John Steinbeck, Thomton WBder eff
Tennessee Wffiams.
Mars » ; ainsi que son appertenance
à la Société a mér ica i ne an fevar
des relations culturelles avec la Rus-
sie, au Comité de soutien à la
démocratie espagnole et à-rfautres
org a ni sa tions « pro-oomrmsiistBS ».
Peart Bock, quant à die. a réussi
à inquiéter non seulement le FBI,
mais aussi les services de ransei-
nation raciale dans les cfifferentes
branches des forces aimées améri-
caines. Car, pour J, Edgar Hoover,
alors rfrecteur du FBI, et sas cofla-
borateurs. T an tirarisme mène droit
au comrmmisme : c Bien qu'eife ne
soft probablement pas eU smêm e
communistB, le soutien actif apporté
par M" Buck à tout mouvement en
Subir Lewis-
Ainsi Sinclair Lewis, premier lau-
réat américain du prix Nobel de lit-
térature en 1930, est-3 devenu
l'objet d'un dossier rrénutieux de
cent cinquante pages, aRant de
1929 aux années 50, dans lequel
sont notés des actes aussi «dange-
reux » que son soutien, en 1944, de
la candidature de F.D. Roosevelt ; la
publication, en 1947, de son livre
Kingsbbod Royal. considéré comme
« de b propagande incendiaire » car
encourageant « T acceptation per les
martes de fégaütô sociale ■ des
Descartes
à Stockholm
en 1987
L'Institut international de philo-
sophie a célébré cet automne è
Stockholm le 350* anniversaire du
Discoure de la méthode et le
50 anniversaire de sa propre fon-
dation, au Congrès international
de philosophie tenu à Paris en
1937. Il fout rappeler que l'HP a
ceci de remarquable qu'il est une
institution internationale de droit
public français. Les cent dix mem-
bres, dont près d'une dizaine de
Français, comptent pâmé les phi-
losophes les plus réputés du
monde entier. Outre les Entretiens
annuels, l'Institut publie une biblio-
graphe universelle de la philoso-
phie et des chroniques relatives à
l’activité philosophique dans le
monde.
La France se doit de foire en
sorte que le centre administratif
de cet Institut demeure chez efle,
■ sans porter atteinte au recrute-
ment -international de ses mem-
bres. C'est è cette constitution
originale de HIP que le programme
des Entretiens de Stockholm doit
son orientation différente des
commémorations usuelles. Les
communications ont, en effet,
poaé sur l’héritage cartésien dans
le champ aujourd'hui prospère des
sciences du psychisme qu'en lan-
gue anglaise on désigne du terme
classique de phüosophy of mind.
Qu’en est-3, s'est-on demandé,
du statut du psychisme
aujourd'hui, après Husserl et Wïtt-
r CAGNAT.
l
gnements du département d'Etat,
i de r armée et de la marine. Son
i dossier, qui compor t e près de trois
cents pages, commence en 1938,
i data à laquelle elle a reçu le prix
’ Nobel. H s'étoffe sérieu se ment à
r partir de 1341 Jorsqu’efie écrit des
pamphlets condamnait la cSscrkni-
genstern et à l'époque des recher-
ches en neurologie et str l'intelli-
gence artificielle ? Et sait-on
aujourd'hui, mieux qu’à l'époque
de Descartes, joindre l'âme au
corps ? Pour les penser ensemble,
faut-il postuler deux sortes d’être
ou une seule, où une troisième
réalité qui ne serait ni Tune ni
l’autre substance 7 Que le pro-
blème reste aussi embarrassant de
nos jours qu'il Tétait il y a trots
cent cinquante ans prouve que. si
Descartes est mort à Stockholm,
où Pavait invité la reine Christine
de Suède, son œuvre reste au
centre des discussions en de mul-
tiples points du globe.
PAUL RICŒUR.
faveur de r égalité raciale fa amenée
à fréquenter un pend nombre de
cammtaxstes connus.» En 1958,
T écrivain et son mari décident
d'adopter un enfant moitié noir,
moitié japonais : on ne manque pas
d'induré la coupure de presse sur
l'adoption dans son dossier.
Le religieux
en poche
€ Le religieux revient en
force... ». proclame le dépliant de
présent a t io n de « Bref », la nouvelle
collection au format de poche des
Edfoons du Cerf. 7 Meme si elle reste
à démontrer, cette affirmati on per-
met d’ouvrir le vaste champ de
questions que cette collection, fon-
dée par F. Boespflug et animée par
J.-f. Mayer, se propose d'explorer.
Comme son nom l'indique, « Bref »
ne s’apesantira pas sur les thèmes
traités, mais proposera de courtes
synthèses informatives. Coédit és
John Steinbeck était parmi les
rares écrivains à se savoir surveillé
par le FBI. En 1942, fl écrit, ironique,
au ministre de la justice, Francis
Biddle : r Pourriez-vous suggérer
aux gars d'Edgar de cesser de me
talonner ? (...) Ça commence à
devenir fatigant » Selon les notes
parues dans son dossier, les « gare
d'Edgar » reprochent à fauteur des
Rasais delà colère ses descriptions
c du côté extrêmement sordide et
pauvre de la vie américaine» qui
servent de « propagande anti-
américaine aux Allemands et aux
Soviétiques».
L'écrivain Howard Fast a appris
tout récemment l'e x iste n ce de let-
tres truquées écrites en 1958 par le
FBI è son sujet, dont l'intention était
de provoquer des remous dans le
Parti communiste américain. Il
remarque dans The Nation : « Ce qui
est terrible dans cette affaire, c’est
que le FBI a réussi à démène l'écri-
ture socialement engagée en Améri-
que. Aujourd’hui même parmi les
soi-disant meilleurs écrivains améri-
cains. il n’y a plus d’écriture enga-
gée (■■■)■ Ou bien on écrit comme
John Updke en termes de choses
minuscules, ou bien comme Phtip
Roth, en termes de nerfs, obses-
sions, saxe. La perception sociale de
F écrivain a été anéantie par la peur,
et c’est ça la grande tràgétSe de la
Gttérature a méricaine. »
BARBARA OUDIZ.
(1) Cet article, de Herbert Mitgang,
sera complété dais un livre. Dangerous
Dossiers, à paraître aux Etats-Unis au
p rintemps 1988.
par Hdes, éditeur québécois, ces
livres sont agréablement présentés,
dans un format allongé et sous cou-
verture blanche, glacée et carton-
née.
Quatre titres sortent simultané-
ment: l'Histoire des Evangiles . de
Michel Quesnel ; l'Inquisition, de
Jean-Pierre Dedieu ; l'Icône, de
Michel Quenot, volume sur beau
papier, enrichi de belles illustra-
tions ; enfin les Sectes, de Jean-
François Mayer. Chaque volume
coûte 40 F (80 F, pour l'icône).
Viendront ensuite le Réveil de
l'islam, les Gourous, les Extraterres-
tres, la Prière de Jésus et la Bioéthi-
que... Un éclectisme, comme on le
voit, qui englobe les sujets les plus
intemporels comme ceux qui mous-
sent à la surface de l'actualité.
P.Ke.
Un colloque
Vergennes
EN BREF
L'ASTROLOGIE
DES INSECTES
FRANÇOIS THIÉRY
éditions mtbepme
*6 F tdist. Hachette j
le bicentenaire de la mort de
Charles Gravier, comte de Ver-
gennes (1719-1787) qui fut le
ministre des affaires étrangères de
Louis XVI, tombe symboliquement
l'armée de la commémoration de
la naissance de la France capé-
tienne et marque, en quelque
sorte, le coup d'envoi des célébra-
tions de la Révolution. Cette figure
— on attend impati e mment la bio-
graphie de Jean-François Labour 2
dette — vient d'être l’occasion
d'un remarquable colloque interna-
tional organisé conjointement
par la direction des archives diplo-
matiques du ministère des affaires
étrangères et l’université de Paris-
(V-Sorborme (1).
Après une introduction de
M. Maurice Schumann, assis lui
aussi naguère su c bureau de Ver-
gennes» — en réalité une copie,
car T original lut offert au Louvre
par Poincaré. — dix communica-
tions et une table ronde s'articu-
laient en trois moments: origine
et formation, l'ambassadeur et
en fin le ministre.
Ajoutons qu'une superbe expo-
sition sur Vergennes at la politique
étrangère de ta Francs, à la veille
de la Révolution, se tient encore
ce week-end au musée-galerie de
la Seita (12, rue Surcoût. 75007
Paris).
DOMINIQUE BOUREL.
(I) Les actes paraîtront dans la
Anw cTbàstoirc diplomatique (Ed.
B edonne . )
• L'écrivain LOUIS CAJLA-
FERTE signera ses livres (notam-
ment son dernier, riacnrmatiou,
para cette année chez Deooëf) le
samedi 21 novembre, à partir de
17 heures, à la librairie Btffnres,
44, ree VleSUe-dn-Temple, 75004
Paris.
• Les quatre lauréats des prix
de l’humour noir de la cuvée 1987
sont : MAURICE ROCHE, grand
prix Xavier- Forneret pour son
roman Je ne rais pas bien mais B
font gne py aille (Senfl) ; KERL E-
ROUX. grand prix Grand ville pour
ressemble de son œavre graphi-
que; JACQUES SF.fl.ER, comé-
dien et metteur en scène, prix du
spectacle ; enfin, un prix de
rtmzoonr nègre a été attribué «i
Ponanimi tê i LOUP DURAND
pour sa contribution obscure i
raxmre de Paul-Loup Sutttzer ».
Maurice Roche vient également
d’obtenir le prix Paul- Vaillant
Couturier.
• Le troisrèrae Grand Prix litté-
raire de ht rifle de Toulouse a été
décerné par T Académie du Lan-
guedoc è l'écrivain ariégeois SYL-
VAIN FOURCASSŒR pour son
livre Martin, gagné ton pain
(J.-C. Lattis).
’ O Le prix de poésie «Sépia»
1987 n été attribué * DAN Y
MOREUIL pour son manuscrit Ja
Longueur da temps , qni sera
pobbé en décembre par la revue
Sépia (128, me de BelleviUe,
75020 Paris).
• Le prix de l’Académie de
Samtonge 1987 n été décerné è
ALAIN QU ELLA -V ILLEGER
pour sa biographie Pierre Loti, .
l'Incompris , (Presses de la
Renaissance.)
• Deux des neuf prix Charles
Quhnont ont été décernés i YVES
CABROL pour Un amour sous la
hne blanche, (Lien commun) et à
■ MAISON DE LA POESIE ■■ ■ ■■—
Association subventionnée parla ViBe de Paris
101, rue Rambuteau (1*0 - M° Halles - Tel. : 42-36-27-53
ANDRÉ DE RICHAUD
(1907-1868)
JEUDI 26 NOVEMBRE, à 20 h 3Ô -LECTURE/SPECTACLE
hhnriirtim^FraDCOBfrtimLBfOfflflER^
•m Le Monde • Vendredi 20 novembre 1087 19
f v;
: tir m i^S|iSlS*Sg§gg*|eI
ÜÜ CENTRE GEORGES-POMPIDOU
Espace séminaire dirigé par Christian Descamps
FRONTIÈRES ET LIMITES, débats publics : 21 h
petite salle - 1* sous-sol
26 nerv. : Géopolitique et blocs culturels
27 nov. : La limite ca philosophie et en littérature
avec F. Béguin. F. Guère, C Jacob, A. Khatibi. Y. Lacoste, L Marin,
A. Miquel, A. Prado Cœlfio, J. Roubaud, Y. Thomas.
Deux ouvrages à paraître : décembre 87
Philosophie et histoire
1* Interrogation démocratique
r
Marc
FROMENT-MEURICE
La Disparue
JEAN RASPAIL pour Qui se-
sourient des hommes (Laffont).
• Le dernier-né des prix
littéraires, le prix Fernand-Mcry,
vient d'être créé par l'Académie
Littré. Une dotation de 2 000 F
récompensera, chaque année, un
ouvrage traitant d’uu sujet
animalier, publié durant les deux
années précédant la remise du prix
- qui aura lien en décembre.
(Groupement des écri-
vains-médecins, 7, avenue Curie,
92230 ChariOe. TèL 47-50-42-10.)
• LA MAISON DU LIVRE
ET DES ECRIVAINS DE
MONTPELLIER organise depuis
le 17 novembre jusqu’au
31 décembre, à Montpellier pub à
Mende (avant Naples en lévrier
1988), des rencontres et une
exposition d’œavres d’écrivains
photographes ; trois écrivains
danois (Tborkiid Hansen, Uffe
Harder et Peer Hnltberg) seront,
par ailleurs, reçus i Béziers le
25 novembre et à Nîmes le 26.
(Renseignements: Maison dn livre
et des écrivains, tél. :
67-58-05-58.)
• PRÉCISION. - Contrai-
rement à ce que nous avons écrit
dans l'article sur les écrivains ,
japonais de Meiji («le Monde des '
livres» dn 13 novembre), c’est la
Porte, de Soseiti Natsume, publié ;
chez Piqnier, et non Oreiller i
d'herbes, traduit par René de 1
Ceccaty et Ryogi Na ka mura, qui ;
est une réédition de 1927.
OU TROUVER UN
LIVRE ÉPUISÉ?
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A lire comme
un porte-bonheur !
"Une vie à cent à l’heure.
; ERIC ROUSSEL ‘LE FIGARO'
JULLIARD
20 Le Monde 0 Vendredi 20 novembre 1987
LE MONDE DES LIVRES
• ROMANS
Une leçon d’amour
et de philosophie
M ALRAUX a trop facile-
ment dénigré nos
mystères : ce « misé-
rable petit as de secrets*.
disait-il. C'est pourtant l’essen-
tiel de ce que nous possédons.
Ils sont misérables, sans doute,
mais toute la magie de l'exis-
tence provient de ces mêmes
secrets. Sans eux, la banalité, la
platitude, seraient les maî-
tresses du monde et le ren-
draient inhabitable autant
qu’inhabité.
Le roman de Jean Verdun -
l’Enfant nu - est une sorte de
plaidoyer pour la préservation
de nos énigmes. Ce livre, qui
retrace l'éducation sentimentale
d'un jeune garçon durant les
années 40, nous confirme que
la vraie littérature s'accomplit
et se joue à travers une dialecti-
que subtile : celle de l'aveu et
des réticences.
Grand maître de la Grande
Loge de France, Jean Verdun
nous a parlé des rapports qui,
selon lui, existent entre la créa-
tion littéraire et l'initiation
maçonnique. Il a entrepris
l'Enfant nu dans les années 60,
avec l'ambition de faire une
« rigoureuse autobiographie »,
mais il a débaptisé tous les lieux
afin de laisser croire qu'il rela-
tait une histoire imaginaire. Or.
è la même époque, il entrait en
maçonnerie et prêtait serment
de ne pas révéler le secret des
épreuves initiatiques qu'il subis-
sait. L'examen de passage com-
prenait la rédaction d'un testa-
ment philosophique. Le
postulant s'isolait dans un
« cabinet de réflexion * pour
remplir cette tâche : écrire le
message qu'il délivrerait à
l'heure de mourir. « En vérité,
dit Jean Verdun, mon testa-
ment philosophique, c'était
l'Enfant nu... Eh faisant ce livre,
je voulais sauver les secrets de
ma jeunesse, car ce qui n'est
pas coulé dans rouvre d'art n'a
pas vécu. »
L'Enfant nu parut une pre-
mière fois en 1966. Un petit
éditeur lui rend une nouvelle vie,
et c'est fort légitime. Ce roman
classique, où le mystère
s'approfondit à mesure qu'H se
dévoile, exerce un charme très
vif sur le lecteur. Dans un style
très ferme, sachant épouser les
mille nuances du sentiment,
Jean Verdun raconte, è la pre-
mière personne, ('apprentissage
d’un jeune garçon livré aux
ingratitudes, et qui se métamor-
phose lorsqu'il rencontre une
jeune fille appelée Michèle. Il
deviendra l’amant de celle-ci,
bien qu'elle ait six ans de plus
que lui.
On pense au roman de Ray-
mond Racfiguet. le Diable au
corps, mais, dans le livre de
Jean Verdun, la leçon d'amour
se conjugue avec une leçon de
philosophie. Car Michèle dicte
Su narrateur des règles de
conduite et des façons de pen-
ser. Cela nous vaut fe séduisant
portrait d'une jeune fille dont les
sentiments sont trop aiguisés
pour qu'elle accepte F ordinaire
des jours. Elle s'emporte
comme l'espoir et s'impatiente
comme la désespérance.
En guise d'épigraphe aux
chapitres de cette édition,
l'auteur a placé certains des
commentaires que lui avait
adressés Michèle, après avoir
entrevu ou lu le roman. « Je ne
veux pas trop m'effrayer, disait-
elle, mais tout récit autobiogra-
phique de ton enfance, de la
mienne » dépend, « de fa per-
sonnalité de nos mères, et plus
exactement de leur sexe. ».
Très belle phrase qui referme
l’énigme.
FRANÇOIS BOTT.
* L’ENFANT NU. de Jean
Verdun, êd. Jacques Graacher,
380 p-, 95 F. (Première édition
chez Jullïard, eu 1966.)
le spleen parisien
de Jean-Claude Charles
Ferdinand, je suis à Paris, une sorte de suite européenne
de Manhattan Bines, «parasitée» par Haiti et la fin des Duvalier
BERENICE CLEEVE.
L E Ferdinand de Manhattan
Blues (1), beau roman
d’amours et de folies new-
yorkaises, est .de retour à Paris.
Jenny, la femme qu’aime Ferdi-
nand, un écrivain haïtien ressem-
blant étrangement à Jean-Claude
Charles, demeure à New-York.
- Je sens que taule ma vie va se
dérouler à Paris, se dit Ferdi-
nand. Ou plutôt, à cause de
Jenny, entre Paris et New-York.
Car une autre chose est claire.
Nous ne vieillirons jamais ensem-
ble. Nous vieillirons entre deux
villes, avec entre nous ce pays
naguère interdit, désormais
permis, en tout cas ma
mémoire. • Ce pays, c'est Haiti,
et il est le héros secret de ce livre,
même si on en parle peu et si le
prétexte avoué du roman tient
dans ce message de Jenny sur le
répondeur : • Ferdinand, je suis à
Paris. •
Un exilé
définitif
Ceux qui ont beaucoup aimé
Manhattan Blues - dont Mar-
guerite Duras disait : » Quand les
jours passent et qu'on s'éloigne
de sa lecture, (il) parait de plus
en plus beau * — seront peut-être
un peu déçus par ce Ferdinand, je
suis à Paris, moins bien fait, plus
heurté, plus douloureux. II est,
certes, moins plaisant à lire, bien
que l’humour de Jean-Claude
Charles ne se démente jamais et
que Ferdinand, sa passion pour
son lapin domestique Cassegrzin,
sa distraction, ses difficultés avec
l'argent et les voitures • pour-
ries * soient toujours croqués avec
le même talent et la même viva-
cité.
Mais ce livre est plus émou-
vant, plus prenant que Manhattan
Blues, à cause de ses faiblesses et
de ses trébuchements mêmes. Par
amour, Ferdinand naviguait déjà
entre deux villes, entre deux
mondes, entre deux cultures, lui
l’exilé ayant fui à vingt ans - il en
a près de quarante - la dictature
haïtienne. La fin des Duvalier,
loin de mettre un terme & cet exil,
fait de lui un exilé définitif, ce-
qu'il ne peut pas raconter.
El il faut attendre le dernier
tiers du livre pour que Ferdinand
parle, à mois couverts, de son
pays, dont il revient. •Je n’aime
pas que la dictature ait rendu
fous les Haïtiens*, écrit-il. El
plus loin, dans le chapitre - Je
marche dans un lointain pays
dévasté » : * Un vent de pillage
soufflait sur Port-au-Prince. Pas
un jour sans qu'une maison ne
soit mise à sac. Quand un tonton
macoute se fait coffrer, le pro-
blème n'est pas de savoir si on va
le lyncher, mais sous quelle
forme. »
Une terrible
. blessure
Cette blessure terrible. Ferdi-
nand — et Jean-Claude Charles,
sans doute - la livre, sans y insis-
ter, au détour d'une page, quand
Jenny le presse de questions sur
- son'vqj^ge.reette • expérience
comme elle dit. - Ce que j'aurais
à lui raconter est trop lourd.
Nous n'aurions jamais le temps .
Je n'aurais pas les mots. Pas tout
de suite. Je n'ai pas de pays, je
lui dis. »
Cela se passe de commentaire.
Et c’est pour cela qu'on n’est pas
près d’oublier Ferdinand, je suis à
Paris, en attendant que Jean-
Claude Charles puisse en dire
plus.
Jo. S.
* FERDINAND, JE SUIS A
PARIS, de Jean-Qande Charles,
ed. Bernard Barraalt, 234 jx, 78 F.
(IJ Editions Bernait! Barrault, 1985.
L’HISTOIRE AU JOUR LE JOUR
UN VOLUME BBLIÉ DE 864 PAGES
Une coédition
Editions
La Découverte
LE GRAND RÉCIT
DE NOTRE ÉPOQUE
Les ordures du • Monde »: quarante années d’actualité: aujourd’hui de
r histoire. Notre histoire. Celle de 5B # jHIlÛiÏMJiE ”° lr * lem P 5 - Celle Q ue mus raconte
• L’histoire au jour te jour* ★ Pour ÆV'arnrwyw réaliser ce livre. • le Monde» a
fouillé ses archives et sélectionné, les complétant à r occasion, ses articles les plus significatifs. U a
également établi des chronologies précises et pratiques rappelant, année après année, le cours des
événements mondiaux et français. L'ensemble a été illustré de cartes originales et de portraits des
principaux acteurs ★ ■ L’histoire au jour le jour ». c'est un volume de 864 pages vous racontant la
grande fresque de ces quarante dernières années. Un ouvrage passionnant pour découvrir au redécouvrir
les événements parfois oubliés d'un passé si récent - les débuts de la IV r République, le maccarthysme,
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Marché commun, les prémices du conflit Moscou-Pékin k Un ouvrage important qui permet de revivre
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Art du fusain, chagrin
(Suite de la page 17.)
On savourera pêle-mêle le rougissement
virginal de Boris Vian, les vocations flottantes
d'un futur ministre socialiste, Pompidou en
examinateur de Sdences-Po, Cocteau se plai-
gnant de ses importuns chéris, entre deux
confidences sur fiadiguet ; Kessel, Gsnet...
L'actualité politique se profile, sans le
sérieux qu'y projettent les historiens ou les
militants. La frange de Sagan barra, tel un
collage, la chute de Diên-Biên-Phu et le court
règne de Mandés, qui inspire confiance à
force de déplaire. Budapest et Suez (1956)
occupent moins de lignes que le suicide d'un
comédien, tel putsch ou référendum moins
qu'une générale d’Audiberti ou les sarcasmes
de Kamers, ce <r Sancho Pança flamand »...
d' estompe. Ce qui reste ne manque pas
d’acide ni de fiel. Ainsi pour tel * hussard
d’état-major » peint en c vierge flamande qui
aurait oublié- sa coiffe». Votre serviteur,
réduit à ses rides, aurait espéré plus corsé,
mais... bon T
. Des maurrassiens et des mauriadens, ses
parents, Matthieu a hérité la recette payante
des comparaisons animales : scarabée, cri-
quet, cacatoès et autres noms d’oiseaux. En
bon dîneur attentif, il empoche, à table, les
bons mots des invités les uns sur les autres.
Kanters y va fort, à proportion de son déses-
poir, lu aussi. Jouhandeau; c'est l'épanouis- -
semant qui aiguise ses flèches. De lui, j'avais
oublié ce trait de diable, à propos d'Elise à
l'agonie : « Cest affreux, elle ne souffre
même plus / » Des anecdotes vraies ou
fausses circulent : Beckett ponant un pot de
Q U'IL s'agisse de Jean 'Wahl ou de
Roger Caiflois, de Camus ou
d'Edmonde Charles-Roux, le croquis
suit le même mouvement : la ressemblance
physique s'impose, puis, intriqués, le moral,
les tics, la façon de se mouvoir, de dire. Le
Galey dialoguiste ne perd pas une syllabe de
ses commensaux. A le lire, on entend persifler
l'un, commérer l'autre ; jusqu'aux c hein ,
quoi ? » nas i liés de Cocteau, au bégaiement
de Modiano, souvent imités, jamais avec
cette justesse.
Le genre a ses exercices obligés : le dîner
en ville, et... r enterrement. On meurt toujours
beaucoup, dans les journaux intimes. C'est
l'occasion de mini-oraisons funèbres, OÙ le
souvenir vachard se nuance de vraie peine.
Par chance, les meilleurs amis de Galey meu-
rent vieux, tout au bonheur, si étranger à
l'auteur, d'être eux-mêmes ; et ils n'arrêtent
pas de donner la comédie, surtout ai couple.
C'est le cas de Morand et de la princesse
Souzo, d'Aragon et d’Eisa, de Chardonne et
de Camille, de Jouhandeau et d’Elise - ce
sommet. Certains soirs « réussis ». r égoïsme
goujat de ces messieurs donne au chroniqueur
solitaire un aperçu rassurant de ce à quoi il a
échappé, en même temps que des leçons de
perfidie.
L 'ÉLÈVE passe les maîtres, à ce jeu, y
compris avec ses proches. Quelque
chose me dit (et quelqu'un m'a
confirmé) que certains traits ont reçu un coup
chambre sur sa tête, dans la maison qu'il par-
tage. pendant (a guerre, avec Nathalie Sar-
raute...
Les jeunes qui se lancent horripilent notre
sceptique, par leur foi en eux-mêmes. Robbe-
Grillet paie cher son contentement affiché;
Huguenin, un trop vff éloge de Mauriac, e Et
moi ? », semble soupirer Matthieu. Même le
cher Chantonne, H le décrit déclinant. Le cir-
que Jouhandeau le lasse. Marlène Dietrich et
Madeleine Renaud, qu'il adore, H ne peut
s'empêcher de rappeler cruellement leur âge.
Seul le comédien Terzieff trouve grâce, à
force d'anorexie, ainsi que quelques tenan-
cières ou piliers de bars, sauvés par leur
acquiescement à une vie obscure.
T ELLE est la sévérité des observateurs
qui ont fait leur deuil de devenir créa-
teurs à part entière et qui ne s'épar-
gnent pas eux-mêmes. Tous les coups leur
semblent permis... Mais l’œuvre que Matthieu
craignait de ne pas laisser après lui est bel et
bien là. Chardonne se trompait en disant de
Jouhandeau : « Un écrivain qui note n'est pas
un écrivain. »
rLT. rr * «"vivre », se déso-
cjnglamf" 8U ‘ *" ^ U « ».
LE MONDE DES LIVRES
••• Le Monde 6 Vendredi 20 novembre 1987 21
• RELIGIONS
La gloire ■T9H| de la chair
L E livre de Léo Steinberg qui
vient de paraître aux é<fi-
tions Gallimard mérite tout
autre chose qu'un succès de
scandale, malgré son titre. La
Sexualité du Christ signifie « le
caractère sexué du Christ > et non
« les tendances sexuelles du
Christ ». Or si le sexe des anges a
pu prêter à de longues discus-
sions, celui du Christ n'a jamais
fait aucun doute. Le Rte de Dieu,
se faisant- homme, partageant la
condition humaine dans sa pléni-
tude, jusqu’à connaître la mort,
ne pouvait se dispenser de
l’organe de la génération, même
s’il est en général voilé ou
estompé dans l’art chrétien. -
Sauf pendant une période qia
va du début du quinzième siècle à
la réaction provoquée par le
concile de Trente (après le mifieu
du seizième siècle) : alors, de
l’Italie aux Flandres, fleurissent
les enfants Jésus au tendre petit
sexe bien en évidence, protégé,
effleuré ou dénudé par la main de
sa mère, fixé par les regards des
donateurs agenouillés à ses pieds.
Plus surprenant, le geste du
Christ mort portant sa main à
l'aine, imité par de nombreux
gisants humains, et surtout, par-
fois, cet énorme renflement du
linge qui ceint les reins du Christ
aux outrages
ou du Cruci-
fié, suggé-
r a n t ,
l’étrange
chose, une
érection...
Contre ces
œuvres qui
choquent
aujourd’hui
encore cer-
tains collec-
tionneurs
américains,
puribonds et
fortunés, les
< culottiers
du pape» de
tout acabit se
sont mis au
travail, les
conserva-
teurs ont ver-
rouillé leurs
cabinets
d'estampes, et dévots ou criti-
ques d'art ont feint de ne rien
remarquer sur ce qui restait
exposé sans voiles.
Léo Steinberg a eu l'insolence
de remarquer ces représentations
et la curiosité de chercher à les
expliquer. Les peintres religieux
n'ont que faire de notations réa-
listes s'ils ne peuvent leur donner
un sens théo-
logique. ils
n'ont pas
représenté le
divin enfant
se traînant à
quatre
pattes I
Steinberg
restitue au
sexe du
Christ sa
beauté, qui
est d’expri-
mer l’Incar-
nation et fa
rédemption.
L’enfant-Dieu
se réjouit
d'être
homme et
exhibe ce qui
le fait pleine-
ment tel. Le
Christ lors de
la Passion
* était aussi
nu qu'au moment de sa venue au
monde, et H souffrit cette honte »
(sainte Brigitte) ; mais dans sa
nudité, il annonce la résurrection
de La chair.
Tout cela n’a rien de sulfureux,
pas même la dernière interpréta-
tion, la saule qui ne se fonde pas
sur das écrits de théologiens
catholiques. Le christianisme
attache une dignité éminente a la
chair, y compris quand 9 prône la
chasteté, r Qu'un autre soit
chaste par nécessité; je veux
l'être par mon libre choix » (saint
Jérôme). L'aptitude à ne pas
i’être était, on le sait, vérifiée lors
de l'élection d’un pape: t Duas
habet et bene pendantes/» Et
pour un sermonna ire pontifical,
vers 1435, le membre viril r que
l'on tripote (attrectatur). que l'on
prend dans la main » et qui reçoit
la blessure de la circoncision,
annonciatrice de la blessure de la
Crucifixion, fonde, dans sa réalité
concrète, l'humanité du Christ.
L'an catholique a produit les
figures de femmes les plus trou-
blantes qui aient été tracées, des
Eve, Marie, Judith ou Catherine...
Quoi d’ étonnant si. pour un temps
du moins, ses créateurs ont rendu
hommage à la figure de leur Dieu
dans ce qu'elle avait de plus
humain ?
PIERRE CARRAT.
★ LA SEXUALITÉ DU
CHRIST DANS L'ART DE LA
RENAISSANCE ET SON
REFOULEMENT MO-
DERNE. Léo Steinberg, traduit
de l'anglais par Jean- Lotus Hoo-
debine, préface d’André ChasteL
Gallimard, colL « l’Infini »,
266 ilL, 235 F.
Michel Ange :
Christ ressuscité
Le Christ, le romantisme, Le pouvoir laïque
les barricades dans l’Eglise médiévale
Au XIX e $iècle 9 la droite comme la gauche Le peuple chrétien au Moyen Age
parlent de Jésus - Mais ce n’est pas le même . vu «r comme acteur de l’histoire ».
A VEC la collection « Jésus
depuis Jésus», les édi-
tions du Cerf lancent une
entreprise qui n'a guère de précé-
dent : on avait des histoires des
Eglises institutions (de moins en
moins) . des histoires des chrétiens
(de plus en plus), mais voici
amorcés vingt siècles d’histoire
des représentations du Christ^ en
tous lieux.
Franck Paul Bowman, profes-
seur de littérature française à
l'université de Philadelphie, spé-
cialiste du XIX* siècle, nous offre
une des premières pièces du
puzzle. Cet incomparable
connaisseur du monde romantique
a tout tu. Chateaubriand, bien
sur, Lamennais, cela va de soi, et
même Pierre Leroux et bien
d'autres ; mais Alphonse Le Ba-
guais. poète larmoyant, Louis de
Tourreil, visionnaire de villes
satellites, circulaires et pastorales,
Eusèbe Salberi, pourfendeur de la
superstition sous Charles X, vous
connaissiez ? Bowman est un
guide infaillible dans cette logor-
rhée d’alexandrins, ces métaphy-
siques déclamatoires, ces utopies
échevelées dont l'époque romanti-
que eut le secret.
De fait il s’est placé à un ins-
tant privilégié. La culture chré-
tienne faisait encore partie du
bagage culturel commun, elle par-
lait à tous : les typographes pleu-
raient en composant les Paroles
d'un croyant (1834), la culture
biblique et théologique de Prou-
dhon était impressionnante. Mais
en même temps, les Lumières de
la Révolution avaient mis fin à la
capacité des Eglises, spécialement
la catholique, d’imposer une
norme; d'où cette floraison de
christologies indépendantes, pour
lesquelles il n’était plus de Sor-
bonne ni de bûcher—
Que retirer de tout ce parcours -
dans l’imaginaire romantique face
à Jésus ? D’abord le relatif épui-
sement. passé la Révolution, de la
veine matérialiste et antireli-
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gieuse, du type curé Meslier.
vouée il est vrai à un beau retour
plus tard, après 1850. Tout le
monde a le Christ & la bouche, de
la droite à la gauche, mais c'est à
Dieu de reconnaître son fils.
Christ du refus du monde, de la
souffrance acceptée, du côté des
traditiqnalisrés, /Bonald, de Mais-
tre, et leurs épigones obscurs. A
gauche, l’Etre suprême a retrouvé
une figure concrète, humaine, et
c'est une véritable inflation du
discours sur Jésus, figure sublime
- à bien distinguer de la fourbe-
rie et de la cupidité des piètres :
tonner contre, comme dirait- Flau-
bert... Ce maître d’amour est
annonciateur d'un nouvel ordre
social, à instaurer dès ici bas. Sur
tout cela plane la postérité intel-
lectuelle, parfois bien détournée,
de Spinoza et de BaJlancbe, dont
Bowman met en valeur le statut
de maîtres penseurs de la généra-
tion romantique.
• D n'est pas de lecture sans frus-
tration . Le champ circonscrit est
strictement français, et exclut
donc le romantisme allemand (et
pourtant, le songe de Jean-PauL
et Manu.) ainsi que les non-
conformistes anglais, si présents,
avec leur Christ à eux, dans les
origines du mouvement travail-
liste. Champ français donc, et
exclusivement littéraire ; Bowman
a exclu, et il s’en explique, toute
l'iconographie, statuaire, pein-
ture. vitrail (technique redécou-
verte après . 1830), et au-delà,
l’océan des images pieuses dans la
botte des colporteurs ruraux. Le
Christ romantique est peut-être
celui d'un public urbain, alphabé-
tisé, masculin : quelle fraction de
la population à l'époque? Et si
l'on comparait les tirages chez
Marne et chez les folliculaires
utopistes ? Il est vrai qu'il faut
tenir compte de la capillarité
culturelle, plus forte qu’on ne
croit dans la société ancienne.
Voici donc une lecture néces-
saire à qui veut saisir tout à la fois
le réveil religieux du XIX* siècle
en acte et le travail d’éclatement
de ridenthé culturelle occiden-
tale, qui pulvérise alors les images
divines elles-mêmes.
MICHEL LAGREE.
★ LE CHRIST DES BARRI-
CADES, 1789-1848, de Frank Paul
Bowman, collection « Jésus depuis
Jésus », éd. du Cerf, 362 m 163 F.
E N historiographie aussi le
manichéisme est une héré-
sie. Les relations com-
plexes qu’ont entretenues dans
l'Eglise d 'Occident le clergé et le
peuple ont trop souvent été rame-
nées à des antagonismes simples :
un clergé et des moines qui
s'efforcent de réformer une Eglise
corrompue par le pouvoir laïque,
ou, à l’inverse, une religion popu-
laire confisquée et réprimée par
une hiérarchie de clercs savants.
Et si l’on abordait te peuple
chrétien au Moyen Age « comme
acteur de l’histoire, et non plus
comme simple objet de ta sollici-
tude pastorale des clercs ». pro-
pose André Vauchez. Les promo-
teurs de la réforme grégorienne,
dans la seconde moitié du
onzième siècle, en même temps
qu’ils tendaient à réserver Je
thème « Eglise » aux seuls clercs
et moines, inventaient du même
coup, et comme par exclusion, le
lalbaL
Le premier métier laïque
promu fut celui des armes, par la
croisade prêchée justement par
l’un des grands réformateurs, le
pape Urbain IL en 1095. Mais,
peu à peu, aux douzième et trei-
zième siècles, on voit tomber les
obstacles qui interdisaient l'accès
des laïcs à la sainteté. En 1 1 99 est
canonisé le premier saint laïc non
noble d’Occident en la personne
d' Home bon, tailleur à Crémone.
Marié et père de famille, il avait
eu contact avec les deux domaines
majeurs de l'impureté ; l’argent et
le sexe. Mais, à la fin du dou-
zième siècle, sa dévotion à la per-
sonne du Christ et son souci des
pauvres pouvaient passer pour
plus importants dans une appré-
ciation de la sainteté. 11 exprimait
bien les aspirations des travail-
leurs des communes lombardes à
une vie religieuse autonome.
U multiplication
des confréries
Ces aspirations s’expriment à la
même époque par la multiplica-
tion des confréries. Leurs mem-
bres sont fascinés par la vie
monastique, dont ils adoptent un
certain nombre de pratiques, tout
en cherchant à garder leurs dis-
tances ; comme les béguines des
Pays-Bas ou les Humiliés de
Milan, les frères entendent prati-
quer la pénitence - dans leur pro-
pre maison », parce que le juge-
ment est proche sans doute, mais
aussi pour « faire corps » et accé-
der ainsi à une existence reconnue
dans l'Eglise.
La créativité religieuse des
laïcs peut aller au-delà de ce que
peut accepter la hiérarchie des
clercs : les communes italiennes
au quatorzième siècle canonisent
de fait leurs saints locaux, malgré
le refus de la papauté de les cano-
niser officiellement, et la célébra-
tion de leur culte devient un ser-
vice municipal comme la police
des marchés ; plus grave, les fla-
gellants entendent s'identifier
directement au Christ en Sa pas-
sion. sans médiation ctéricale.
L'inversion
de h hiérarchie
Le comble est atteint quand
des femmes comme Brigitte de
Suède ou Catherine de Sienne
parlent au nom de Dieu et exer-
cent à ce titre une autorité sur
l'Eglise, troublée par le gouverne-
ment des papes d'Avignon et le
grand schisme. Il y a rupture du
Üen de dépendance qui attachait
la femme à l'homme, et les laïcs
aux clercs ; inversion de la hiérar-
chie traditionnelle, puisque des
femmes deviennent organe de
l’Esprit et s’adressent au peuple
chrétien pour le conduire au salut
C'était sans doute trop. Passé le
schisme et la crise conciliaire, les
docteurs reprennent tous leurs
droits. Dans cette perspective, le
destin de Jeanne d’Arc est moins
singulier qu'il n'apparaît souvent
La condamnation à mort de la
Pucelle • illustre l'exaspération
des docteurs universitaires et des
grands clercs face à ta religion
des simples et aux prétentions de
ces femmes qui revendiquent le
droit de s'exprimer librement au
nom de l'Esprit Saint, reçu dans
la grâce du baptême ».
« Faut-il conclure sur un
constat d’échec ? », se demande,
en terminant André Vauchez.
Sur le plan institutionnel, sans
doute. Le discours mystique, sous
sa forme prophétique, n'a pas
trouvé place dans l’Eglise
romaine. Mais, cependant une
spiritualité nouvelle est apparue
qui ruine le schéma traditionnel
des états de perfection (d'abord
les moines, puis les clercs et enfin
seulement les simples fidèles).
Pour sainte Brigitte de Suède,
« c’est l’obéissance qui introduit
tous les hommes à la gloire »,
c'est la réalisation de la volonté de
Dieu qui ouvre l'accès au ciel,
quel que soit le statut du fidèle.
Mais une institution a toujours
beaucoup de mal à entendre les
prophètes.
M-S.
* LES LAÏCS AU MOYEN
AGE. pratiques et expériences reli-
gieuses, d’André Vauchez, êd. du
Cerf, 312 p* 165 F.
hr^
"La rencontre de la
princesse de Clè i res et de
Pougatchev, racontée...
avec toute l'émotion dont
elle est capable, par
une femme qui nous dit
«deux ou trois choses »
qu 'elle n 'a jamais osé dire ".
NicoleZand
Le Monde
"Le récit bouleversant
d'une passion comme il n'y
en a peu. Allez-y voir
vous-même... Il y a du feu
à prendre"
Jean-Pierre léonardini
l'Humanité
"Un hommage bouleversant'
KarineSignoret
France-Soir
■
Mann#
VIA D""/
v *ï hv° l
ar r e te
FAYARD
22 Le Monde e Vendredi 20 novembre 1987
LE MONDE DES LIVRES
HISTOIRE LITTERAIRE
Pierre-Jean Jouve, le désir et la faute
«r Le génie a besoin de temps pour devenir ce qu'il est », disait ce poète secret .
Pour le centenaire de sa naissance, voici qu'on publie son Œuvre. Un monument.
• -î
r ./v CV/ÿ .
J USQU’A sa mort en 1976,
Pierre-Jean Jouve s’est
considéré comme victime
de ia * torture du silence », signe
d'animosité contre une œuvre qui,
sans dérivatif ou faux-serablant,
n’aura fait qu’exprimer
- l’angoisse moderne, parvenue à
un degré insupportable ». Mais,
stoïque, Jouve restait persuadé
que « le génie a besoin de temps
pour devenir ce qu’il est », alors
que le talent, objet des congratu-
lations immédiates, ne s’impose
pas de telles exigences.
L'itinéraire créateur de Jouve
est justement celui d'un homme
qui, loin de se contenter du talent,
aspire à remonter aux sources les
plus secrètes de la poésie. Jouve
mettra beaucoup de temps à
atteindre ces sources et à trouver
sa vraie voix. Né à Arras le 11
octobre 1887. il subit d’abord
l'ennui de la province et de ses
kiosques à musique militaire. Du
moins s'éprend-il à quinze ans de
la belle capitaine H. dont la * che-
velure énorme et repliée comme
un nid de serpents • l'attire folle-
ment Un jour, il ose y poser ses
lèvres, dans un mouvement de
grand trouble où la transgression
et la sacralisation se conjuguent
Le jeune poète s’émerveillera
bientôt de trouver cbez Mallarmé
la même ferveur érotique. Mais
intimidé par l’auteur d ’Hêro-
diade. Jouve préfère se tourner
vers Ses néo-symbolistes.
Lorsqu'il crée en 1906 sa revue
les Bandeaux d’or, le titre est
emprunté à Maeterlinck. L’her-
métisme sensuel d’une première
plaquette. Artificiel (1909), se
situe encore dans une lignée mal-
larméenne, mais Jouve est en
train de subir d’autres influences.
Ses recueils se rangent alors sous
des bannières simplistes et sécuri-
santes. comme {'unanimisme (les
Aéroplanes , 1911 ; Présences.
19121. Peu sûr de lui, le poète
épouse les goûts de l'époque.
«Mystérieuses
noces»
La première guerre mondiale
lui vaut d’entrer en contact avec
Romain Rolland, de le rejoindre
en Suisse et d'y composer une
œuvre qu'anime l’idéal pacifiste.
Le poète dénonce la guerre capi-
taliste (Poème contre le grand
crime. 1916; Danse des morts ;
1917), tout en saluant la révolu-
tion russe. Pris dans une activité
journalistique débordante, Jouve
se fait le porte-parole de Romain
Rolland dont il est devenu
l'intime. Au sortir de la guerre, il
publie une longue et fervente
étude, Romain Rolland vivant
(1920). Mais le poète qui s’est
retiré en Italie sent que son écri-
ture s’est fourvoyée et qu'il s’est
tragiquement éloigné des sources
véritables de la poésie.
Il revient alors à Mallarmé, lit
et médite Baudelaire, Nerval et
Rimbaud. Les grands mystiques
(Jean de la Croix et Thérèse
d'Avila) le requièrent, et Jouve
s’oriente progressivement vers une
œuvre à laquelle il assignera bien-
tôt deux objectifs : • Obtenir une
langue de poésie qui se Justifiât
entièrement comme chant ; et
trouver dans l’acte poétique une
perspective religieuse — seule
réponse au néant du temps *. Les
collines florentines où vit Jouve
inscrivent en lui l'aiguillon d'une
beauté dont il veut rendre .écho.
’ ‘ A ArcetruJôuvea ioaé la villa
où Gadilée s'est éteint, et la
« cbarùbre bleue » du savant sus-
cite en lui une-rêverie où la vie et
1a- mort échangent les plus vio-
lents regards. Le poète sent
L’appel d'une vila nuova : il rompt
un premier mariage et épouse eu
1925 Blanche Revercbon, qui est
de neuf ans son aînée. Psychiatre
et traductrice de JFrciid, elle l'aide
à accéder à une écriture nouvelle,
toute nourrie dès abysses de la vie
inconsciente et des sommets
prbmis aux jours élans mystiques.
Le critique Gabriel Bounoure sera
fondé d’écrire un jour à Jouve ;
« Freud ne vous a jamais paru
très éloigné de saint PauL »
Cas rare dans l'histoire des let-
tres^ JouVe décide de renier radi-
calement lei vingt . premières
années de' sa production créatrice,
jugée fausse et Insatisfaisante. Il
peut dès tors célébrer de * mysté-
rieuses noces» avec un Dieu qui a
certes le visage 'sévère d’un sur-
moi, mais dont les ruses du désir
peuvent se faire un allié, au point
de le transformer. comme dans un
poème de Sueur de sang, en
• surmoi créant ». La poésie de
Jouve agence de savants ballets
où l'Eroset la Mort se défient sur
un fond ténébreux de culpabilités
L'auteur recourt parallèlement à
Musique et catastrophe
I L est. à la lecture ou à l'audi-
tion d'œuvres magistrales,
des moments où la tension,
déjà forte, se transforme soudain
en boule de feu, moments sans
doute provoqués par la rencon-
tre dans le carrefour entre l’écrit
(au fa musique} admirable et le
psychisme personnel. Ainsi en
va-t-il du Kyrie et de l'ft incar-
natus est de la Messe en ut de
Mozart. De même, vingt-cinq
ans après ia publication de
Moires (1), la fascination ne
s’est pas émoussée que provo-
quent ces vers de Jouve : rr Si Tu
me donnes l'éternité sous quel-
que tonne. / Que je garde la
touche avec mes grands objets /
Poésie et musique / Et que je les
entende en orbes étemels /
(Sinon je me refuse à la suite
étemelle ) / Bien plus lucidement
que jamais je ne fais. »
Dans ce livre-diamant incan-
descent d'un homme ayant réa-
lisé la fusion d’une forme ache-
vée et d’une vie qui s'achève,
dans ce livre où chaque mot ren-
voie à un mythe jouvien, la musi-
que emplit l'espace poétique
plus encore que dans les œuvres
des trois décennies précédentes.
Elle est consubstantielle au
verbe et. avec lui, expose la
catastrophe (mot-dé de Jouve)
qu’est la vie. Le poète, ailleurs,
ramassera ses nombreuses
variations sur ce thème dans une
définition du Concerto à la
mémoire d'un ange d’ Al ban
Berg : * Ce Requiem, expression
de la catastrophe par l'inté-
rieur (2) s.
Mille et une approches sont
possibles de Jouve, qui peuvent
aider è cerner son génie. Tant
mieux si elles poussent vers
l’œuvre. Elles ne rendent pas
moins dense pour autant cette
obscurité mise en mots par (es
forces obscures. « Très peu
comprendront ». assure-t-il.
Comprendront quoi ? Le sens
des vocables ? Pas essentielle-
ment. Bien plutôt, cette part
égale donnée en un combat
mystique à la B§te et è l’Ange :
« Très peu comprendront: Que
le feu de la chair / Et la blan-
cheur du del. le refus de la honte
/Et la tentation bienheureuse du
désir, / Se sont toujours mon-
trés en la même lumière, / Se
sont heurtés se sont aimés / Du
même corps à travers cant
angoisses. / Mais aucun n'a
cédé de ses forces sacrées / A
T adversaire, ni le péché ni la Mie
espérance (3). a
Ce combat, qui a été celui de
sa vie, Jouve le situe à la fois
dans la société et en nous. Il
pressent f horreur qui va pourrir
l'Europe dans son célèbre avant-
propos de 1933 i Sueur de
sang, titré : « Inconscient, spiri-
tualité et catastrophe a ~
aria -catastrophe . la pire de la
civilisation est à cette heure pos- '
sibfe parce qu'elle se tient dans -
l'homme, mystérieusement agis-
sante. rationalisée, enfin
d’autant plus menaçante qu'elle
répond à une pulsion de la mort
déposée en lui (4). » La catastro-
phe nequitte plus l'œuvre, dès
lors. En 1942, la préface à
la Colombe de Pierre Emmanuel
est titrée : « Poésie et catastro-
phe s, et rappel est fait de Rim-
baud — ailleurs appelé c l'œil de
la catastrophe (51 *. La catastro-
phe à double face : « face inté-
ressant la connaissance inté-
rieure de l’homme moderne, face
intéressant la destruction sociale
qu'il mettait en marche ». Dou-
ble face que retrouve Jouve dans
Wbzzscfc - et l'écrivain intitule
« la Catastrophe a son commen-
taire de l'acte III de l'opéra de
Berg (6J.
au Don Juan : s La Musique est
toujours ptupjxrè&jde la.mort_sfx-
rituètlé que de' f autre, là riatu-
rette, mais elle xSt encofé'adrm-
rsblerrient -te déchirure que la
mort fait subir- à la vie. La Musi-
que est aussi capable de suivre,
au sein de la vie la plus exubé-
rante, la ligne qui va de la dou-
leur à péché, de péché à déli-
vrance, de vie dans le temps à
vie hors du temps. » La musique,
cette musique-là. n'est pas un
art. mais une nécessité vitale,
une substance de communion.
«Maladie
ou beauté»
Entendre
la poésie
Jouve n'a rencontré la mus-
qué que dans ce qu'elle a, selon
lui, d'essentiel : le Mozart de
Don Juan et de la Messe en ut,
Berg avec Wozzeck et Lulu. Un
texte aussi sur Bartok, deux
poèmes sur la IX • Symphonie et
le Chant de la terre de Mahler.
L'essentiel donc dans la musi-
que, la musique qu'il relie,, dans
le titre originel de son article sur
Bartok, à s l'état mystique ».
La musique dont, dans son
poème A Nerval, il pense qu’elle
fut la dernière « vision » de l’écri-
vain lorsque la folie lui eut sup-
primé jusqu'à la faculté d'enten-
dre Ja poésie.
c La pauvreté des descrip-
tions de la musique provient de
ceci : que l'on ne décrit pas un
abîme mental et que Ton ne
trouve même point de mots pour
dire qu'il y a abîme. » Et ceci,
toujours à propos de Bartok,
mais le jugement est global :
r L'univers dans lequel on
s'aventure est nécessairement
un univers mystique au sers foi,
c'est-èrdire un univers en com-
munication avec TlnvisiblB. »
Mystique aussi la misêque de
Mozart : <r Lorsque Mozart écrit
sur le Christ Ile solo Et încar-
natus est dans la Grande Messe,
le motet. Ave verum corpus),
son chant est du Christ, et non
plus de notre humanité. Mozart
disparaît. Il n'est pas porté à son
propre sommet comme Bach,
sommet de Moïse sur Ig Sinaï; U
s'évanouit dans /'extase (7).»
Et. dans ce damier commentaire
A l'heure de la vieillesse,
quand la fin s’annonce, que défi-
lent dans .l’esprit les blessures
de la catastrophe, les heurts
entre Eros et la mort, les mots
choisis pour établir le bilan sor-
tent tout droit d'un concert à
Salzbourg ou d'une représenta-
tion de Wozzeck : « Tous ces
vers éloignés et' perdus de
mémoire / Ecouté ! c'est la sym-
phonie entière que rêva/D'écrira
cm jour l'adolescent par la plus
notre/Epreuve du démon ! cui-
vres, cordes, tubas/ Orchestre
tout ensemble à la fois d'une
énorme /Maladie ou beauté ! au
monde qui chStrà/L'amour et
qui de plus recouvre les
mêmoires/D’un oubli d’un
outrage public un trépas (8). »
Jouve est mort, mais ne
cessa de naître. Ses écrits, inal-
térés, traversent le temps tels
les créations du Musicien mort
« Tas doigts spirituels dans un
Art de la Fugue/Assemblaient
par miracle-un impossible nom-
bre /De pensers absolus où la
chaleur s'étude /Vès doigts spi-
ritœis sortis - dé li-chàir - aom-
bre/Tu jouais inhamain tout un
Art de la Eugùe.:: /Sans fin. »
JACQUES DECORNOY.
(!) Moires. Mercure de France,
1962.
(2) La Musique et l'état mysti-
que (1938). Repris daos Commen-
taires. La Baconnüre, 1950.
(3) Moires.
(4) Sueur de sang (1933). Poé-
sie. Mercure de France, 1964, et
dans la collection' « Poiiic-
Gaûmsurd», avec Noces.
(5) Pierre ■' Emmanuel,
la Colombe (LUF, 1942). Avant-
propos de Jouve.
(6) Pierre- Jean Jouve, Michel
Fana Wozzeck ou le Nouvel Opéra,
non 1953 et 10-2-1964. Voir aussi la
traduction par Jouve du Lulu de
Wedeking. L'Age d’homme, 1969.
(7) Le Dort Juan Mozart. Fri-
bourg, EgkjfT, 1942. Bonigab. 1986,
(8) A foires. ■
l’expression romanesque «c donne
un chef-d'œuvre, Poulina 1880.
qui manque de peu le Goocourt
en 1925. Nourri de toutes ses
« mémoires d’Italie », ce roman
est le chant du désir en butte au
spectre de la faute.
D'autres romans/ plus ambi-
tieux encore, viendront question-
ner les ambiguïtés dit désir.
L’homosexualité est an cœur du
Monde désert (1927) et de
Hécate (1928). L'héroïne de ce
dernier livre — l’actrice de cinéma
Catherine Crachat que sa libre
sexualité finit par inquiéter et par
détruire - incite Jouve à utiliser à
son endroit les instruments de la
psychanalyse. Ayant trouvé dans
les dossiers de sa femme le cas
d’une patiente qui présentait de
troublantes analogies avec son
héroïne, Jouve décide d’envoyer
Catherine sur le divan d’un ana-
lyste. 11 en résultera Vagadu
(1931), roman audacieux et
novateur qui tranche avec
« l'exploitation publicitaire de
l'inconscient » dont les surréa-
listes n’ont cessé de se rendre cour-
pables aux yeux de Jouve. . '
Inconscient
et libido
Pour le poète de Sueur de sang
(1935), rinconscient ne saurait
être une fin en soi. La libido est le
tremplin de la spiritualité, et la
poésie le lieu privilégié où la
» matière d’en bas » (toutes les
pulsions sexuelles) se transforme
en Matière céleste - pour repren-
dre le titre d’un magnifique
recueil de 1937 qui est le prolon-
gement dn dernier roman de
Jouve, la Scène capitale, publié
deux ans plus tôt. D s'agit là d’une
des plus belles proses qu’ait inspi-
rées le vingtième siècle.
Dans le cadre somptueux de
l’Engadïne où les. montagnes
s’apparentent à des » dents
méchantes ». un jeune homme,
Léonide, s'éprend d’une femme
d’âge mûr, Hélène de Sannis, et
de sa chevelure * d'un ton indéfi-
nissable et chaud de cendre».
Mais au moment où s’accomplit
la possession physique tant atten-
due et tant différée, Hélène meurt
entre les bras de son jeune amant.
Cette histoire est chargée pour
Jouve de résonances si réelles et si
troublantes (il en livrera le secret,
plus tard, dans En miroir) qu’elle
marque le terme de son œuvre
romanesque. L'auteur ne peut
aller aurdelà de ce paroxysme, et
c’est désormais la poésie qui aura
la charge de questionner ces
«scènes capitales» qui sont les
moments forts de toute création et
où la scène primitive freudienne
s’allie au Fantasme de l’exécution
capitale.
Le travail
Si l’écriture poétique de Jouve
s'efforce de hâter le travail du
deuil (« Que tu es belle mainte-
nant que tu n'es plus ». lance le
poète à l’adresse d'Hélène, dans
Matière céleste), sa réflexion cri-
tique le porte vers la musique et
notamment vers les grands
opéras. Durant la seconde guerre
mondiale, il retrouve la Suisse et
prend parti contre la « catastro-
phe » hitlérienne (la Vierge de
Paris. 1945). Les derniers
recueils de Jouve (Langue. 1952 ;
Mélodrame. 1957 ‘. Moires.
1962; Ténèbre. 1965) font place
aux lyriques dissonances du désir
S u’un souci presque mallarméen
e la disposition typographique
s’attache à maîtriser. Mais plus
encore qu'à Mallarmé, c’est à
Baudelaire que l’œuvre de Jouve
fait songer, par son sens de la
faute et son goût de l'élévation,
par la malédiction et le culte d’un
certain satanisme. Jouve a com-
posé un Paradis perdu (1929). où
3 prend presque fait et cause pour
l’ange de la subversion, et dans
son fervent Tombeau de Baude-
laire (1942), il célèbre le poète
qui, dans Mon cœur mis à nu.
estime que » la vraie civilisa-
tion » réside dans la « diminution
des traces du péché originel ».
Jouve n’est assurément pas le
poète chrétien qu'a pu accréditer
l’image d’un suiveur comme
Pierre Emmanuel. U serait plutôt
ce » chrétien non chrétien » qu’il
BERENICE CLEEVE.
décelait chez Rimbaud, désireux
d'en finir avec l'idée mythique du
péché originel mais troublé d'en -
retrouver les traces dans tous les
méandres de la vie inconsciente.
Les poèmes de Jouve ont beau
rêver d'évasion, ils .se resserrent ..
comme l'étau de l’angoisse' et se
hérissent de murs emprisonnants.
Jack l’Eventreur menace toujours'
d’y faire une fatale apparition
comme à la fin de Lulu, ce,
«mélodrame» qui met à nu la
condition de l’homme moderne.
Pour conjurer de tels spectres, le
poète clame : « C’est par . le mal
cfue je me sens spiritueL » Errtout.;
cas, persuadé que y lé corps de la ' ■
femme est l 'ardente patrie f Où va 3
s’affranchissant te péché- de
mémoire», l’œuvre de Jouve y :
poursuit une extase qui, en confi-
nant à la folie, rêve de subvenir
l’ordre du monde.
Tandis que le cri de Vamour et
le cri de & mort se confondent,
Jouve loue la mutilation des.
vertus les plus fécondantes. I) tou-
che là à une des sources 'mysté-
rieuses de la poésie:qni veut que
l'accès à son secret passe par une
dépossession absolue. Le poids de.
la faute et l’élan transfigurateur
n’ont alors plus lieu d’être. Mais
l’ardeur irradiante reste à l’unis-
son de ce lucide et torturant
constat d'angoisse ; « La vie est
vaine f La vie est admirable ia
vie est admirable elle est vaine. » ,
Jouve ou l’adagio de la mort inté- '
Heure. "
DANIEL LEUWERS.
(Daniel Lenwers, universitaire,
a publié notamment Jouve avant
Jouve ou la naissance d'un poète.
chez Klincksiect)
L’édition do centenaire
■ La Mercure de France publie,
ces Jours-ci. TŒuvre de Pierre-
Jean Jouve, dans une édition
établie et présentée par Jean
Starobinski, avec une note
d'Yves Banriefoy, et avec la col-
laboration de Catherine Jouve
et René Micha. Les deux
volumes de cette édition com-
' prennent r ensemble de l'oeuvre
poétique et en prose mais la
partie critique n'y est pas
induse.
: Outre-... les nombreuses tra-
.cductions poétiques de Jouve —
. Tpgonà, Hôldértin/saint François
^d’Asaise, UngarettL.. — et des
' Deniiers Ecrits retrouvés, ces
* volumes accueillent les oeuvres
reniées par Jouve en 1925. et
qui turent écrites et publiées
entre 1909 et 1924. Yves Bon-
nerfoy justifie cette transgres-
sion-posthume de la volonté de
l'écrivain, qui avait interdit leur
. reprisé : les faire sortir, onze
.ans. après la mort de Jouve.
« des rameurs et des ombres »
où cette situation les mainte-
nait,' sans empêcher leur accès
aux spécialistes et aux biblio-
philes.
• Par ailleurs, dans la NRF du
mois d'octobre, Jean Staro-
binski présente quelques
. * pages retrouvées s —
superbes - de Jouve : la Douce
Visiteuse.
: p.kb.
?j,. ^ XEUÿRE, dé Pierre-Jean
[ Jouve, Mercure de France, deux
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’J* samedi 21 novembre 1987
signature à partir de 16 heure
Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 23
LE MONDE DES LIVRES
RÉcnr
S.' «* ' ï
-S »
HISTOIRE
Les pauvres aussi ont « droit à l’histoire »
Bronislaw Geremek est un conseiller écouté de Lech Walesa . C’est aussi un historien,
l un des rares en Europe à avoir étudié les phénomènes de pauvreté • Son dernier ouvrage 9
la Potence ou la Pitié* sort en France . Nous F avons rencontré 9 à Varsovie *
• Même si c’est un historien
médiéviste qui vient s’entretenir
avec vous de votre~denûer livre. U
ne peut s’empêcher de vous inter-
roger d’abord sur . l'histoire
contemporaine et le. référendum
annoncé pour fe 29 novembre.]
— Dans ce référendum, on vous
demande : êtes-vous potxr le bien
ou pour le mal? Qui n’est pas
pour le bien ? Etes-vous pour la
réforme de l'économie? Tout le
monde sait qu’elle est nécessaire !
Etes-vous pour un modèle polo-
nais de démocratisation ? Qui
n'en veut pas ! En fiait, le véritable
objet du référendum est d’obtenir
un vote de confiance qui garan-
tisse 1a respectabilité du pouvoir.
Or, s'il y a une chose qu'on ne
peut absolument' pas accorder à
ce pouvoir, c’est bien la confiance.
Après les accords de Gdansk, il y
a eu «l'état de guerre»,. et fe
même pouvoir qui, aujourd'hui,
parle de décentralisation a pro-
posé il y a cinq mois onze kns cen-
tralïsairiccs.
« Notre conversation
est écoutée »
- Quelle est la position de
Solidarité ?
— Solidarité veut ignorer fe
référendum, ce qui n’est pas,
comme on fe croit en Occident,
boycotter fe référendum. Nous ne
compterons pas tes abstention-
nistes. Nous disons que ces deux
questions, c'est nous qui les avons
posées, Q y a sept ans, et la société
polonaise dans son ensemble a
répondu « oui », il y a sept ans. Il
faut un accord politique préala-
ble : nous ne pouvons pas partici-
per à une opération politique de
façade!
- Votre livre paraSi en Italie,
et est Francc. mms pas en Polo-
gne . Comment pouvez-vous,
aujourd’hui, en Pologne, conci-
lier travail scientifique. et politi-
que ?
— C’est difficile, mais j'y liens,
absolument. Je continue mon tra-
vail scientifique malgré le pouvoir
qui a voulu m'en empêcher en
m’excluant de r Académie des
sciences fNDLR : l'équivalent de
notre CNRS J. et donc contre ce
pouvoir. Je suis professeur à l’Ins-
titut d’études des jésuites, ce qui
me donne droit ft un tampon sur
ma carte d'identité et à ht sécurité
sociale, et je continue à travailler
comme avant.
- Sans entraves ?
- En Pologne, la police peut
tout, mais elfe ne le fait pas, parce
que le sood numéro un dû pou-
voir est la respectabilité. Je peux
accéder normalement aux biblio-
thèques, aux archives et même
aux locaux de l'institut d’histoire
de r Académie des sciences, dont
je suis exclu. Cela, c’est la Polo-
gne ! La situation des intellectuels
est sur ce plan très différente de
Bronislaw Geremek est connu en Europe de FOuest depuis
1981 comme Put des dirigeants de Solidarité, le conseiller politique
de Lech Walesa. Mais Geremek est également beu historien de répu-
tation internationale, spécialiste de Fhistoire de PEttrope médiévale
et notamment de la pauvreté. On vient de traduire en France Fun de
. ses ouvrages majeurs, b Potence ou bt Pitié, UEurope et les pauvres
du Moyen Age i nos Jotas. Michel Sot, historien & l’Ecole des
hantes études,- médiéviste, a rencontré Bronislaw Geremek, le
30 octobre i Varsovie. Us ont parlé de son livre, bien sûr, maïs aussi,
à Fextêrieur de Fappaitement, « à Fabri des techniques japonaises»
comme le (fit Geremek, de la situation politique en Pologne.
ce qu'elle était en Tchécoslova-
quie après 1968. Mais en ce
moment notre conversation dans
mon bureau est écoutée.
- Venons en à votre dernier
livre : comment êtes-vous devenu
historien des pauvres ?
- - C’est toute ma formation
intellectuelle, que je situe au ens-
Foucault y était pour quelque
chose, par la lecture plus que par
les rencontres que j'ai pu avoir
avec lui, qui m’ont toujours déçu.
J'ai préparé Truands et miséra-
bles (1980). J’ai reçu les
épreuves à corriger au début de
l’été 1980 : je lésai mises dans ma
serviette en partant pour Gdansk,
avec une lettre des intellectuels de
Francs
LCFEFFER
. et P. PERIN
Qui «crient donc ces
Germains, qui P° /Îifeftf
"A LA CONQUÊTE
DE LA GAULE”
(VOL 1).
et tabsèrenr îd er là
des marques de leur
cubure, de leur langue,
de leurs coutumes ?
~A L'ORIGINE
DE LA FRANCE"
(VOL 2)
folteetion GvgtsQtions
Choque volume : 80 F*
ARMAND COLIN
Bronislaw Geremek : « J
i ime interrogation de fond snr
sement du marxisme et des
Annales. J’ai fait de solides études
(TbistoÉre à Varsovie, dans la tra-
dition de l’école critique alle-
mande et aussi française. J’ai
découvert en même temps (vers
1952) Marx, Marc Bloch et Fer-
nand BraudeL Je me suis senti
très rite comme un participant du
mouvement des Annales, dès
avant mon premier séjour en
France en 1 956. Mais c’est à cette
occasion que j’ai rencontré mes
maîtres, Braudel bien sûr, mais
aussi Emile Cornaert, un peu
oublié aujourd’hui, et Maurice
Lombard qui m’a communiqué sa
passion pour l'Orient- Et puis j'ai
fait ta connaissance de Jacques
Le Goff, à qui me Ge, depuis, une
profonde amitié.
» J’avais déjà à ce moment-là
un projetée livre sur les pauvres.
- Mais celui qui vient de
paraître est le quatrième !
— Ces G vt es jalonnent ma
recherche. J’ai commencé alors
qu’il n’y avait qu’un seul livre sur
te sujet, celui de Frantisek Gratis
sur les pauvres de Prague, en
tchèque, et donc inconnu à Paris.
Marxiste, je cherchais une classe
opprimée. Les Annales m’ont
conduit aux comportements
sociaux, à ridée de pauvreté et à
l’intérêt pour les groupes qui,
selon le mot de Lucien Febvre,
« noni pas droit à l’histoire ».
Depuis, je suis resté fidèle.
» Ce fut donc d’abord le Sala-
riat dans l’artisanat parisien aux
XIU'-XV' siècles (1968), une
étude économique du marché du
travail, la recherche des pauvres
ea. tant que classe. Cela me
conduisit aux marginaux, sur les-
quels je soutenais ma thèse en
Pologne, parue en français sous le
titre : Marginaux parisiens aux
XIV' et XV' siècles (1976). Et
c’est fe phénomène social du vaga-
bondage et fe problème de l'exclu-
sion qui m'attendaient Michel
passé «Tune question médiévale
de la société coatentponûne.:
Varsovie pour les ouvriers des
chantiers navals... Je n’ai jamais
corrigé les épreuves. Des amis
parisiens l'ont fait pour moL
- La politique et ses duretés
n’ont pourtant pas interrompu
votre travail d’historien. Com-
ment situez-vous la Potence ou ta
Pitié par rapport aux livres pré-
cédents ?
— Ce livre traduit mon évolu-
tion. J’ai le sentiment que les ins-
truments habituels de compréhen-
sion historique (classes, lutte des
classes) ne suffisent pas à rendre
compte du passé dans son épais-
seur. Je porte un grand intérêt
aux valeurs spirituelles dans les
comportements sociaux qui ne se
laissent pas réduire à des méca-
nismes simples.
» J’ai dès fe début participé au
séminaire de Micbel Moltat à ta
Sorbonne sur les pauvres. Son
enquête a eu l'immense mérite
d’associer le spirituel, 1e culturel
et fe social pour donner aux pau-
vres un véritable «droit à l’his-
toire ».
— Il y a nettement dans votre
livre un avant et un après le
XVP siècle.
— Pour 1e médiéviste que je
suis, c’est là que se situe ta grande
fracture. J’ai montré qu’au
Moyen Age le pauvre est d'abord
objet de charité de ta part du
riche, pour lequel 0 doit prier, üy
a entre eux un contrat Et puis,
avec ta crise des XXV e et XV* siè-
cles, tout change. Les pauvres
deviennent trop nombreux pour
être intégrés de ta sorte, par des
relations interpersonnelles, dans
la société. Ils deviennent une
classe dangereuse au moment où
s'affirme l’Etat moderne. Et c'est
l'Etat qui désormais prend en
charge te problème de la pau-
vreté, en sélectionnant les pauvres
dignes d'être aidés et en expulsant
tes étrangers, en imposant un tra-
vail aux mendiants valides, et
bientôt en les enfermant. Au
XIX e siècle, les pauvres sont
devenus « un mal nécessaire mais
utile», selon te mot de Mande»
ville. Ce sont tes prolétaires de ta
grande industrie. Aujourd'hui, il
n'y a plus en Occident, malgré ta
crise, que des ilôts dé pauvreté
relative, et bien sûr, immense
problème du tiers-monde. Je suis
passé d'une question médiévale à
une interrogation de fond sur ta
naissance de ta société contempo-
raine et de ses attitudes sociales
en face de ta pauvreté.
— One question brûle les
livres du lecteur occidental : il
n’est question dans votre livre ni
de la Pologne ni des pays de
l’Est N’y aurait-il pas de pau-
vreté dans ces pays ?
— Les élèves de mon séminaire
m’ont, tes premiers, fait ce repro-
che. H m’a semblé que l'état des
connaissances en pays slave était
trop faible. Il y faudrait des
recherches poussées, que je n’ai
pas entre pr ises parce que mon
intérêt se porte vers d’autres
domaines. J’ouvre de nouveaux
chantiers sur ta civilisation médié-
vale en Pologne, où je souhaite
voir s’engager les chercheurs polo-
nais : culture populaire, prédica-
tion, imaginaire de l’espace, eu
particulier.
» Mais je n’ai pas tout à fait
abandonné tes pauvres. Je pense à
une histoire des maigri».
la vérité
valoir fendamoitaie
2'
— On a pourtant l’impression
ue vous êtes le témoin venu
* ailleurs , l’explorateur de la
mauvaise, conscience de rOcct-
dent
— Je suis historien. Je suis pas-
sionné de comprendre. L’interpré-
tation politique de mon œuvre
m’agace a priori. On m’a accusé
d’aspirer à une société commu-
nautaire d’inspiration médiévale
et chrétienne, et de méfiance vis-
cérale pour tout ce qui est institu-
tion d’EtaL Est-ce que c’est dans
mon livre—? C’est en tout cas
notre principal problème à nous.
Polonais d’aujourd’hui : comment
sauver une vie communautaire
contre l’Etal qui ta détruit
- Je n’ai personnellement
trouvé que la dernière phrase de
votre conclusion qui soit suscepti-
ble de lecture politique : • menu i
» la nécessité historique ne sau-
» mit être une excuse là oà les
» individus et les collectivités se
» trouvent dépouillés de leur
» droits naturels. »
Je reste un historien.
L’homme politique que je suis
devenu cherche à ne pas mêler les
divers domaines, ta recherche
scientifique et ta vie politique. Il
est important que le travail intel-
lectuel se fasse en toute rigueur et
que rhïstorieu ne fasse pas du
passé une leçon pour 1e présent
Ce qu’il apporte, c’est ta recher-
che de ta vérité comme une valeur
fondamentale. C’est cet engage-
ment moral qui m’a amené, mal-
gré moi, à la politique. Dans les
situations où j’ai dû jouer un rôle
politique, j’ai placé ta vérité
comme valeur de départ alors
qu’en politique on se sert de ta
vérité.
- Par exemple?
- Une anecdote récente que je
peux vous raconter, parce
qu’«Ds» savent déjà que je ta
raconte I Bronislaw Geremek me
montre le mur de son bureau/.
Convoqué devant le procureur
militaire qui a fait venir des
«témoins» pour m’accuser de
relations d’espionnage avec un
diplomate américain, j’ai fait une
banale mais rigoureuse critique
des témoignages et j’ai montré
que les témoins, ri haut placés
soient-ils, mentaient Ce n’est pas
très politique, mais c’est pour moi
une exigence morale très pro-
fonde, qui est intimement liée à
ma formation et à mon métier
d'historien. »
Propos recueîiBs par
MICHEL SOT.
★ LA POTENCE OU LA PITIÉ,
VEuope et les pauvres du Moyeu
Age i nos jours, de Bronislaw Cere-
nck, GaHmard. 338 r* 150 F.
SORTIR DE L’IMBROGLIO POLITIQUE ?.. VOIR
THOMAS MORE
UN HOMME FOUR L’ÉTERNITÉ
L’UTOPIE
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24 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
LE MONDE DES LIVRES
D'AUTRES MONDES - h chronique de Nicole Zand.
Ecrire et vivre à Berlin
« B ERLIN, Berlin»... Ce bégaie-
ment, ce redoublement des
deux syllabes d'une capitale
double, cette annonce de chef de gara,
ces douze lettres noir et blanc coupées
d'une virgule rouge, c’était le titre judi-
cieusement choisi pour la grande exposi-
tion, la grande explication historique du
750* anniversaire. Remarquable exposé
thématique nombrflique où la VîUe ten-
dait ses miroirs à la Ville. Kaléidoscope
d'images et de syllabes à travers lequel
trois quarts de millénaire de la cité prus-
sienne, capitale de la nation allemande,
se recomposaient en mettant f accent,
toutefois, sur le vingtième siècle, c Gross
Berlin j> coupé en deux depuis plus d’un
quart de siède par une Bgrie matérialisée
en dur, en barbelés et en électrifié, haute
d'un peu plus que la taille d’un bel
homme.
< Berlin. Berlin, raxpotâtkm sur I7üe-
taire de la vBle » (1) située, dans le
Martin-Gropius Bau. cet ancien Musée
des arts appliqués restauré, reconstitué
avec une impressionnante méticulosité,
s'était symboliquement collée au mur, à
quelques pas de l'ancienne Ecole d’art
transformée en 1933 en siège de la Ges-
tapo où se poursuivent les fouilles dans
des caves qui n'en finissent pas de révé-
ler l'horreur, comme en témoignait une
autre exposition intitulée «Topographie
de la terreur».
Les optimistes avaient pensé que,
pour le 750* anniversaire, la célébration
pourrait avoir Beu, d’un commun accord,
dans les deux Berlins. L'Ouest avait fait
quelques gestes de bonne volonté,
comme la restitution des pierres et des
ferronneries du palais Ephraên, conser-
vées soigneusement depuis sa destruc-
tion... dans les années 30, afin d'élargir
une nie. Berfn-Est n'accepta pas le mar-
di à Mais l'on pouvait voir ta maquette
du «palais Ephralm » à l'exposition dans
une vitrine, et sa reconstruction, toute
neuve, avec ses superbes balcons dorés,
près de la Nîkotai Kircha. dans un quar-
tier qui, l'an dernier encore, n’existait
pas. On passe de l'autre côté du
miroir....
Que penserait-on de Paris si on divi-
sait la capitale à la hauteur de la place
de l’Alma. L'Ouest ne vaudrait pas
l'Est....
Aujourd'hui, la Friedrichstrasse,
r ancien ne me des élégances et des
grands hôtels, arrive à Check Point Char-
te. Si Ton traverse à pied, d'est en
ouest, pour l’exposition du Marti r»-
Gropius, le mieux est de suivre le mur
qui, à cet endroit, coupe la rue en deux.
Les enseignes des magasins s’effacent,
des rails de trams se perdent sous le
béton du mur, les runes, les
pavés disparaissent dans les
fondrières, les feuillages sen-
tent bon dans les mines....
Les Berlinois, eux, ceux du
Ku'damm. de Savigny Platz ou
de Chariottenburg, ne viennent
pas par là. C’est bon pour les
touristes... L'Est fascine
l‘ Ou est. Intellectuellement.
Mais on n'y va pas. On n'y va
plus. Neuf personnes sur dix, à
r Ouest, ignorent le code télé-
ptxroqua de l’autre côté... xff
parai t que les travaux du
Scheuspielhaus ont été remar-
quables», vous dit-on. Ou
brèn : c U paraît que la voyage à
Dresde (moins de 200 kilomè-
tres) vaut ta peine — »
C OMMENT expliquer que
. Berlin-Ouest, cette
agglomération sans
grâce, qui pourrait n'être qu'un
lieu de passage, une nouvelle
frontière, retient autant ceux
qui émigrent de l'Est que ceux
qui viennent, par curiosité, sen-
tir un peu l'ambiance d* une cité
qui ne dort jamais ? Rien qu'en
1986, plus de 20000 Alle-
mands se sont établis à Berlin
pour la première fois; depuis
1984, plus de 30000 per-
sonnes y ont trouvé un emploi.
L'économie y connaît une
croissance régulière de l'ordre
de 2,5 %. Les éditeurs — Wagenbach,
Rotfouch, Arsenal Veriag, Friedenauer
Pressa — ou des institutions — l'Acadé-
mie des arts, le Lherarisches Colloquium
ou la nouvelle Ma ison de Littérature —
mettent en contact les auteurs et leur
public, xll se passe sans cesse quelque
chose, nous disait-on. On se sent bien
ici. C'est une ville où on a tout le temps
rimpression d'être un émigrant. Ni de
l'Est ni de l'Ouest Berlinois. »
x L’histoire littéraire raconte que Ber-
Un a toujours été un Heu de résidence pri-
vilégié pour les écrivains, écrit Nicole
Bary dans le numéro spécial de (a revue
Documents consacré au 750* anniver-
saire (21. La juxtaposition de deux villes
et des deux systèmes auxquelles elles
font référance, les difficultés d’accès et
de communication n'ont cessé de fournir
un ensemtée de situations que les écri-
vains. tant de l'Est que die l'Ouest, ont
exploitées. » Id coexistent des Turcs,
des Hongrois, des Yougoslaves, des Ita-
liens, des Français qui s'imbibent de la
culture des autres, des alliances et des
ruptures. Si bien que des Berlinois de
V-.-M
ÜwL&S
illustration de Varenne, extraite de son albwn Berüa Stresse
(FEcho des savanes/ ASbia Michel).
vieille souche se sentent ostracisés.
xJ'ei eu une vie trop heureuse, nous
disait l’un d'eux. S vous ne venez pas de
l'Est si vous n’ëtes pas juif rescapé des
camps, si vous n'avez pas été déchu de
votre nationalité, vous n'intéressez per-
sonne. aujourd'hui. » Il est vrai que les
écrivains de l'Est sont ceux qui mobili-
sent tout l' intérêt des éditeurs de
r Ouest. La ville se regarde dans un
miroir. Le public est-ellernend se bous-
cule aux manifestations, aux cours de
langue et à la bibliothèque du Centra
culturel français — le seul centre culturel
occidental, — qui accueillait la semaine
dernière Patrice Chéreau pour parier à
l'Est d’un spectacle présenté au même
moment là-bas sur le Ku'damm à la
Schaubuhne. Un spectacle qu'ils ne ver-
ront pas.
B
ERL1N est une Ve. Une «Ve flot-
tante» — selon le titre du fflm de
Helma Sanders Brahms, — sur
laquelle veillent les soldats: qui, depuis
quarante ans, se relaient là, dans le lieu
le plus exotique de l'Europe, au mffieu
bv
des marais- Espace si instable
que ses habitants préfèrent ne
pas savoir comment il tient en
équilibre, ni si cela va durer. D
fallait vivre lâ comme si l'his-
toire n'avait jamais existé. His-
toire qu e rattrape un autre Ber-
linois de cœur, jean-Michel
Palmier, qui vient de soutenir
sa thèse de doctorat (3).
Lieu de rencontre, Berlin
reçoit beaucoup. Ainsi le pro-
gramme littéraire du jubilé
s'achevait sur un chapitre amé-
ricain, avec la présence d'une
dizaine de prosateurs et de
poètes de l'avant-garde invités
à une semaine de lectures et de
débats : Robert Coover, Wil-
liam Gaddïs, Donald Bar-
thelme, Grâce Paley, Rita
Dove, Mariiyn French, Usa .
Alther, qui étaient venus rejoin-
dre Walter Abish, Berlinois
temporaire depuis le prin-
temps, et composaient une
belle affiche qui découvrait Ber-
lin en même temps qu'ils
découvraient, étonnés, l'étran-
geté de la ville.
Lieu de rencontre, Berlin
n'abrite pas que les émigrants
ou les visiteurs : Heiner Muller,
Stefan Hermfin, qui ont un visa
permanent, participent à la vie
culturelle ; des chercheurs y
viennent travailler dans les
archives avec des visas à durée
limitée ; d'autres comme Jurak
Becker — dont Flammarion doit publier
Bronsteins Kinder - ou comme Thomas
Bratsch — qui met actuellement en
scène un Shakespeare à Berlin-Ouest —
ont conservé leur passeport de RDA.
D’autres enfin ont dû renoncer à leur
nationalité, comme Sascha Anderson, né
à Weimar en 1953, qui vient de dëvenr
éditeur et qui fut une figure marquante
de Berlin-Est jusqu'à son départ en
1986 : Jurgen Fuchs — né en 1950, —
qui avait été emprisonné après le départ
forcé de Wolf Kermarm en 1976, dont
on a traduit Souvenirs d’interrogatoires
(Gallimard, 1978) et Procès-verbal d'un
duel (Flammarion, 1979); Frank-Wolf
Matthias — né en 1950 à Berfin-Est, —
arrêté plusieurs fois entre 1973 et
1980, qui exprime sa rage et son scepti-
cisme, dans ses écrits; Hans Joachim
SchâdKch — né en 1935, — qui vit en
RFA depuis dot ans ot qui évoque un unir
vers blessé, tant è l'Est qu'à l'Ouest.
D'autre part, à la Ebrairie te Roi des
Aulnes, les Editions Arsenal — fondées
en 1977 - présenteront des chroni-
queurs des années 20 et d'aujourd'hui,
typiquement berlinois : Kurt Tucholsky.
Sgfried Kracauer, Heinz Knobtach, et
elles rendront hommage à Franz Hesse!
(1880-1941), le père de Stéphane Hes-
sei de la précédente Haute Autorité, qui
■avait traduit Proust avec Walter Benja-
min. Enfin, nous pourrons découvre un
écrivain dont on parle beaucoup à Berfev
Herta Muller, germaniste née en Rouma-,
ntet qui vit depuis 7986 àBerfin et dont.
Maren Sefi dort pufifer L'homme est un
grand faisan sur terre...
Le 75Ô* anniversaire est terminé.
Beriin continua, fixera en 1988, après
Florence, Athènes, Amsterdam, «ville
européenne de la culture »
(1) Voir T article dé Frédéric Eddmào
éoas le Monde daHnoSit 1987.
(2) Documents. Revue, des questions alle-
mandes, & 3, 1987.
(3) Weimar at exil - (Payot, 2 lames).
Vient de paraître:
ÉCRIRE ET VIVRE A BERLIN :
— -A la fibnrirfe le Roi des Aulnes,
169 bis, boulevard - du Montpar-
nasse. 75006 Paris:- Hommage i
Franz Hesse/, jeudi 19 novembre, à
19 h 30; fis taxaient avec Hans Joa-
chim Schâdlich, mercredi 25 novem-
bre à 19h30; Lecture-rencontre
avec Herta Muller, mercredi
9 décembre è 19 h 30, - '» •
- A la Maison des écrrva&vs/S3.*ûb de
Vsmeui), 75007 Paris. Lecture-
rencontre en langue française avec
Sascha Anderson Frank-Wolf
Mathias, Hans Joachim SchSdüch,
mardi 24 novembre à 18 h 30.
» Au Goethe Institut 17. avenue
d'Iéna, 75016 Paris. Lecture-
rencontre ah langue allemande avec
Sascha Anderson. Jùrgen Fuchs. F-
W. Matthias, H.-J. SchSdéch, jeudi
26 et vendredi 27 novembre à 19 h.
'
MICHEL TOURNIER,. ACADÉMICIEN
DE LA RDA. — Michel Tournier est arrivé
mardi à Berlin-Est, où H doit être reçu
membre correspondant de la presti-
gieuse Académie des ans de RDA au
cours d'une cérémonie qui aura lieu
samedi 21 novembre. L'intronisation
sera faîte par le professeur Wemer Mit-
tenzweig, spécialiste de Brecht. Pierre .
Boulez et Marcel Marceau-en sont égale-
ment membres.
Publié- par c Aüfbaùr Verlag, ; Michel -
.Tournier est carte inèrhéhtTécrivairi frén- :
ça», le plus célèbre enJIDA. Son dernier
roman, la Goutte d'oc va paraître en
1988.
Les charmes de Kassandra
Un portrait de la romancière grecque Margarita Karapanou 9 auteur de Cassandre et le loup
et du Somnambule, qui vient de paraître en français.
pa- Jérôme CHARYN (»)
C ’ÉTAIT en 1974, et une
étrange petite fïUe, Kas-
sandra, fit son apparition
dans plusieurs petites revues.
L’écriture était féroce et sexy,
comme s i Kassandra ridiculisait
nos idées préconçues sur ce que
devait être une petite fille. Ses
nouvelles avaient été traduites du
grec. Je ne savais rien de l’auteur,
Margarita Karapanou, maïs,
cfaprès ce qu’elle écrivait, j’en
conclus qu’elle venait d’une
famüle « privilégiée », prise dans
la confusion de la junte militaire
grecque. Comme j’étais dans le
comité de rédaction d’une petite
revue, j’ai voulu publier n’importe
quel autre écrit de Margarita
Karapanou. Mais comment la
trouver ?... Par hasard, noos
avions le même agent littéraire et
je pus lui arracher quelques
bribes sur Kassandra.
Puis parut un roman, Cassan-
dre et le loup, et je compris que
les nouvelles que j’avais lues
étaient les fragments d’on kaléi-
doscope merveilleusement pica-
resque sur cette petite fille-là^
Kassandra, qui était drôle et sans*
pitié, comme nos rêves.
J’écrivis un article sur le livre
dans Je New York Times. Marga-
rita et moi, nous commençâmes à
correspondre par l’intermédiaire
de notre agent commun, Hy
Cohen. C’était presque une his-
toire d’amour. La première lettre
que je reçus de Margarita faisait
vingt pages.
Les années passèrent Je me
souviens d’une conversation télé-
phonique avec Margarita. Hile
était dans les régions sauvages du
Connecticut et Ton devait se ren-
contrer, Hy Cohen, elle et moL
Mais elle était prise d’étoordisse-
ments à Manhattan. Les gratte-
ciel lui donnaient le vertige. Et au
lieu de nous retrouver, elle dispa-
rut du Connecticut et retourna en
Grèce...
Armée 1986. Mai. Margarita
vint à Paris pour travailler à son
nouveau roman, le Somnambule.
Et moi, j’arrivai à Paris pour me
remettre d’un ulcère & l’estomac
et fêter mon anniversaire. Dès
mon arrivée à l’Hôtel Lutétia, je
tombai malade. Margarita vint
me chercher. Elle portait des
fleurs pour ma fête. Kassandra à
quarante ans, avec les yeux d’une
petite fille : espiègles et mélanco-
liques. Nous décidâmes d’aller à
pied chez elle, rue de rEperon.
Mais nous nous sommes perdus—
Tant bien que mal, nous avons
survécu. Margarita m’émerveil-
lait. Elle n’avait jamais rompu
avec ce rêve d’enfant Elle restait
Kassandra, et c'est lâ que résidait
la puissance de son expression.
L’écriture, comme Kassandra
elle-même, n’avait rien de PaiTec-
tation gauche des adultes; cDe
était pleine de terreur et de jeu
pur.
D était normal, bien sûr, que
son roman s’intitulât le Somnam-
bule, perce que Margarita connaît
l’amnésique qne nous sommes
tous, le somnambule qui refuse les
questions simples d’un moi
conscient, en éveiL
* Dieu était fatigué.» * Ainsi
commence le roman, et 'Kassan-
dra nous mène droit dans le laby-
rinthe, dans le tien de rêve meur-
(•) Après Mctrapolis pain cette
a<<nfc aux Presses de ta Renaissance.
Paradise if en, de Jérôme Cbaryn, doit
paraître prochainement ckez Stock
(sous le litre provisoire : Grenouilles) .
En outre. Syros va publier Pütùc-
chio's A 'ose (dans ta collection «Souris
noire»), et Casterman prépare raie noo-
veDe BD de Cbaryn, fflustrÉe par Fran-
çois Bouc:
L IEUX de prédilection des
artistes, des poètes et
des fous, les Iles sont un
champ dos où s'exaspèrent les
passions. Mondes en réduction
qui s’observent au microscope et
qui préfigurent la fin de l'huma-
nité. Le romancier peut s'y pren-
dra pour Dieu. Un cfieu vieux,
t fatigué», qui avait rêvé des
créatures parfaites dans une
terre. créée avec amour et qui
Xpert se soudain que peut-être 3
l'avait créée dans un moment
d'égarement et que c'était pour
cela qu’elle portait les marques
de l’erreur». Il décide donc
d'envoyer un nouveau dieu sur
terre « un dieu que les hommes
mœmaîtraidnt et qu'ils adore-
raient d'emblée, un dieu fait d
leur image».
La Grecque Margarita Karap»-
nou nous fores à prendre un bol
d'air de l'Olympe, avant de nous
précipiter ctans (e petit enfer
qu'eôe reconstruit pour nous,
comme un puzzle, dans cette Be
sublime où les humains sont
venus entretenir leur oisiveté et
leurs vices et qui les retient les
englue, les endort victimes
expiatoires destinées à être
sacrifiées, sans autel, par le nou-
veau messie. Messie blond aux
yeux verts, à la saisissante
trier où vit Dieu. H faut la lire
comme on lit Rimbaud ou Blakc,
comme on regarée la beauté pure
dans un œil de tigre. Les bour-
reaux sont infiniment pins tendres
que les amis qui nous entourent.
Et c’est cette insistance de Mar-
garita à arracher entièrement
l’étoffe de nos vêtements de tous
les jours, tous ces masques ridi-
cules, qui fait d’elle un extraordi-
naire écrivain.
le messie grec
beauté, dont la tête flotte cou-
ramment loin du corps,
somnambute-flic dont l'uniforme
finit par inspirer l'horreur. Fée et
sorcière, la romand ère nous
conduit, aveuglés et soumis, sur
rfe, son 3e. D’où elle s'est jusé
d» ne laisser sortir vivant per-
sonne parmi ces étrangers, aux'
moeurs dissolues, qui s'y aggluti-
nant comme sur une huître
empoisonnée, mais succulente.
Etrange roman, pervers à
force de volonté de pureté dans
lequel se ' débattent Louka, la
romancière terrorisée par la page
blanche, qui avale son encre et
son stylo comme on se châtre.
Ou bien Mark, l'artiste dé génie
qui ne peint que des jeunes gar-
çons décapités, prêt à violer et à
tuer, prêt à mourir dans une pas-
sion telle qu'B ne veut plus de la
passion et rêve d’être pétrifié
comme les montagnes de ITJe.
Ou bien encore Alfred, le nou-
veau venu, arrivé on ne sût d'où,
avec une maladie mystérieuse..
Avec son premier roman. Cas-
sandre er le foup (chez Laffont),
traduit dans un» douzaine de.
langues, Margarita Karapa-
nou (1) s'était fait remarquer par
la cruauté et la force avec
laquelle elle traitait rangooae
Kassandra à quarante
d'une enfance^ John Updfice
avait vanté, alors x cette étrange
substance déchiquetée, avec en
plus un élément de sexualité pré-
pubère, plein de perversité qui
donne le frisson ». Dans le Som-
nambule, elle retrouve le même
lyrisme, la même cruauté, une
■franchise faussement naïve qui
prend le lecteur à la gorge. A lui
cfc^ae défendre, de. ne pas suc-
comber parmi tes amoureux de
nte. ces sacrifiés qu'elle voué à
lé damnation pour-avoir afafrné
son paradiéterrestre.
Brutale, ttop lyrique parfois
quand elle parie de son 3e, de sa
lumière,, de sa .chaleur insuppor-
table. eHe sait disséquer l'inquié-
tude, efle sait - peut-être trop
bien - décrire l'horreur,
l'affreuse grimace impudique
d'un mort qui submerge de bon-
heur. Un masochisme envoûtant.
fLZ.
• * LE SOMNANBULE, de
Margarita Kampuoii, écrit ea
fp' ec ’ version française de
Pantenr, Gaffimard, 214 98 F.
Mar * aritaKar »-
pMOn est la fille de Marguerite
JŒft. trop oubliée, et dont on
derauL bien faire reparaître ea £&
le beau roman Whaïf
Trois itix (JuBtarê). -
LE MONDE DES LIVRES
m— Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 25
LETTRES étrangères
Miss Eudora Welty de Jackson, Mississippi
(Suite de la page 17.)
La première impression que
Ton a d’Hudora Welty, sur le seuil
de la villa vieillotte, lorsqu'elle
vient accueillir un visiteur, est
celle d’une dame marchant à
petits pas, longue, mince, frète, an
point qu’on imagine qu’elle ne
sort pins guère;
Rien n’est plus faux. « Elle êst
solide comme Je vieux , chêne de
son jardin », disait d’elle la
romancière noire Alice Wal-
ker (4). Elle est très active, conti-
nue de rendre visite à ses amis,
d’aller régulièrement à New-York
— où elle descend toujours à
l’Hôtel Algonquin, — d’écrire, de
lire et de soutenir de jeunes écri-
vains, comxnme Richard Ford,
« un « pays » qui. né Ici, a ensuite
habité dans bien d'autres Etats et
qui vient de publier son qua-
trième livre. Rock Springs, un
fini beau recueil de nouvelles».
Sa cnriosité est inépuisable et
elle est la cliente fevorïte et
choyée de Lemuria, une librairie
comme ou souhaiterait en trouver
dans chaque petite, ville de
France. Dès qu'on, entre dans ce
lieu encombré, ou sait immédiate-
ment qu’on n’est; pas dans un
« point de v en te », mak dans un
endroit où Ton aime vraiment les
livres. On y fait la connaissance
la vieille piste de Natchez
E N la Bsa rit. on comprend
qu'Eudors Welty aime
tellement la conversa-
tion : un art perdu, une aventure
dans laquelle la plupart d'entre
nous s’égarent, balbutient, tré-
buchent, et qu'elle mène, eOe,
avec le sens du récit. 4a sa pro-
gression, de son or ganisation ,
comme une de ses nouvelles.
Quand efle a écrit' les tuât his-
toires qui compos a nt le Chapeau
violet eBe i avait une trentaine
d'années aï avait déjà gagné en
mtftri s e par rapporté son précér:
dent recueS, traduit en français
sous le titre PHamme pétrifié.
Comme à son habitude, eBe a
écrit ces nouvelles «sans inter-
ruption, dit-elle, ce qui ne signifie
pas sans las retravailler, mais
sans me laisser fUstrake par une
autre activité a.
Toutes se passent autour de
Natchez, dans le sud du Missis-
sippi, région extrêmement pau-
vre. près de ta vieille piste
(The Oid Natchez Trace), a En
étudnmt nùstoke du Mississippi.
raconte Eudora Welty, j’ai appris
que la vieSe fùsta de Natchez,
avant d’être un chemin indien.
avait été tracée par les buffles.
Au dhe-huitiàme siècle, dans
cette cont rée sauvage, d y avait
à la fois dès missionnaires,
venus pour christianiser, des
Indiens et des bandits de grand
chemin. Sa lu le journal Sun de
ces brigands. H croyait que son
cheval blanc était la réincarna-
tion du Christ. H tuait beaucoup
dé gens. U avait pourtant rendez-
vous avec un missionnaire.
Lor&nzo Dow, qui criait:' c Je
» suis venu chercher des 'âmes, il
» me faut des âmes. I »
Amtatea
ctAsplndd
Ces deux hommes sont les
héros d*lfti moment immobile.
F une des nouvelles, admirable
. — . comme les autres — d’ écono-
mie, de tension, et d’art de
« casser », juste au .bon
moment le cours d’une histoire
que l’on croyait déjà tout tracé.
Dans Un moment immobile, le
‘ récit s'infléchit avec l'arrivée
d'un c étudiant », Audubon qui
évidemment parle avec art des
oiseaux et des animaux. On ne
se lasse pas non plus de lire le
petit texte où trois vieilles
demoiselles racontent la légen-
daire histoire des Mclnnis
d'Asphodel. Asphodel.- un nom
qui les fart rêver, elles, qu’on a
empêchées de vivre.
Quant au Joël de Premier
amour, qui ouvre la livre, le petit
cireur de bottes sourd et muet.
qui, 7 à douze ans, découvre la
folie de l'amour, et la 'mort H
concentre en lui seul toute la
délicatesse de sentiments
qu’Eudora Welty sait exprimer
comme persoiyie. Elle est vrai-
ment une voix venue d’e ail-
leurs», du Sud des tornades et
des crues, des fortes chaleurs et
des grands froids, qui rythment
la vie sociale mais aussi les vio-
lences et les passions intérieures
qu'elle a su capturer et immor-
tafiser.
Jo.S.
★ LE CHAPEAU VIOLET,
rPEedora Welty, traduit de
rang)&is par Sophie Mayoox,
Fbunm&noB, 200 p_, 85 F.
de trois jeunes gens qui défendent
la littérature avec passion et expo-
sent de magnifiques photos d’écri-
vains , (tant l’un des fameux por-
traits de W illiam Faulkner par
Cartier-Bresson.
Lemuria est cachée dans un de
ces shopping cemers sinistres qui
ont envahi Jackson comme traites
les villes américaines — *et ont
laissé le centre-ville désert , avec
ses tours et ses immeubles de
bureaux ». « Cette étrange
agglomération de plus de trois
cent mille habitants n’a pas
grand-chose à voir avec le Jack-
son de mort enfance et ses douze
mille âmes ». constate sans amer-
tume Eudora Welty, en montrant
la maison où elle est née et le che-
min qu'elle empruntait, 2 bicy-
clette ou à patins à roulettes, pour
se ren dre , à son bâtiment préféré,
la bibliothèque, qui dérôrmais
porte son nom.
«Faulkner,
le pins grand »
Infatigable, elle fait, pour ses
hôtes, le tour de sa ville, condui-
sant sa voiture avec dextérité et
retraçant près de quatre-vingts
ans de rhistoirc troublée du Sud
profond. On sait alors que ce
corps fragile, ces mains longues et
si fines qu’on les croirait incapa-
ble de tenir une bêche (Eudora
Welty est une excellente jardi-
nière) appartiennent à une
femme inébranlable, indompta-
ble, qui a dirigé sa vie sans jamais
se laisser ballotter par les hasards.
Tout dans sa conversation le mon-
tre, à commencer par sa manière
de fixer son interlocuteur, avec ce
regard d’un bleu intense et d’un
éclat singulier, dans lequel son
étrange visage de jeune fille vieil-
lie a concentré toute sa beauté.
Eudora Welty. on pourrait
Técouter pendant des heures. Elle
a plaisir à parler, comme à écrire.
Elle le fait avec la même maîtrise,
les mêmes phrases balancées, 1e
même sens du mot juste et de la
description. On évoque avec elle
son enfance feutrée de petite fille
blanche, qui ne se pose aucune
question sur la ségrégation
raciale, puis la conscience doulou-
reuse qu’elle prend de la situation
des Noirs, et les difficultés d'être
« du Sud » dans les années 60.
• A New-York, il n'était pas
rare que je m'entende demander :
« Combien de nègres a-t-on lyn-
ché che 2 vous cette semaine ? •
le i, je recevais, de la région de
New-York le plus souvent, des
coups de téléphone anonymes et
nocturnes : on me reprochait de
ne pas avoir parlé des Noirs dans
mes livres et de ne pas faire une
œuvre qui milite pour le change-
ment La condition des Noirs, je
l’ai abondamment décrite, mais
j'ai toujours été résolument
opposée à ce qu’on appelle la lit-
térature engagée. Les positions
que j'ai prises, dans la vie . au
moment de la lutte pour les
droits civiques ne regardent que
moi , comme personne privée,
comme tout autre citoyen, et il
était bien évident pour qui
m’avait lue que je ne pouvais
qu'être favorable à la fin de la
ségrégation. Mais le propos d'une
œuvre de fiction n’est pas de dire
aux autres ce qu'ils doivent faire.
La fiction, pour moi. explore,
désigne, révèle, témoigne, elle ne
juge pas, elle ne moralise pas. »
Miss Welty ne dit rien de sa vie
intime (si ce n’est qu’elle n'a
« pas choisi » de vivre seule»,
estimant que • ce n’est d’aucune
utilité pour comprendre un écri-
vain », mais parle volontiers du
bonheur d'écnre, des sa fascina-
tion pour le texte court, la nou-
velle, pour • la tension, la concen-
tration. l'évacuation de tout ce
qui est annexe, subalterne, super-
flu».
Pour réparer les années perdues
par la France à l’ignorer, on vou-
drait pouvoir la laisser parler pen-
dant des pages, savourer ses anec-
dotes et son humour subtil,
s’attarder aux récits des moments
passés avec Faulkner •à ne sur-
tout pas parler de littérature.
Nous préférions aller faire du
bateau ensemble Chacun de nous
savait ce que l’autre pensait de
son travail, et nous n’avions nul
besoin d’en débattre. Pour moi. il
est indiscutablement le plus
grand d’entre nous, de ceux que
je me refuse à nommer « les écri-
vains du Sud ». car nous ne for-
mions ni un groupe ni une école.
La seule fois où Faulkner m’ait
parlé de mon écriture, nous ne
nous étions jamais rencontrés.
C’était en 1942. Il était à Holly-
wood. il avait lu mon second
livre, un roman. The Robber Bri-
degroom. il m'en disait du bien et
me demandait de lui écrire si
j’avais besoin d’aide. »
Ni déçue, ni blasée, ni sotte-
ment satisfaite. Eudora Welty a
traversé la vie en l’aimant, malgré
tout, et tout compte fait Elle en
dresse un constat à la fois tran-
quille et passionné, car, « comme
disait ma mère, les émotions et
les sentiments ne vieillissent
pas». La rencontrer, l’écouter,
prendre avec elle, à l 'heure du
thé, un verre du meilleur bourbon,
c’est s’offrir un moment de vrai
délice.
Mais pour se réconcilier, passa-
gèrement au moins, avec l'exis-
tence. on n’est pas obligé de faire
le voyage de Jackson. Il faut seu-
lement aller dans une librairie et
rentrer chez soi - avec l'Homme
pétrifié, le Chapeau violet ou,
lorsqu'on lit l'anglais, avec une
dizaine de volumes, — et s’immer-
ger dans cet univers singulier,
pour découvrir et comprendre ces
destins immobiles, ces parcours
minuscules, ces échecs et ces
morts anonymes, ces étranges
bonheurs aussi-, la vie tout sim-
plement écrite, dessinée, évoquée.
D’une manière inoubliable.
JOSYANE SA VIGNEAU.
(4) Vingt-six entretiens avec Eudora
Welty (dont celui d'Alice Walker) ont
été réunis dans Conversations w ith
Eudora Wèlly, Unhvrsiiy Press of Mis-
sissippi. 1984.
• A Curtein of Green, nou-
velles. avec une préface de
Katherine Ann Porter (Dou-
bleday, 1941); en français,
l'Homme pétrifié (Flamma-
rion. 1986).
• The Robber Bridegroom.
roman (Doubleday, 1942).
• The Wide Net, nouvelles
(Harcourt Brace Jovanovich
- HBJ. - 1943): en français,
fe Chapeau violet {Flamma-
rion. 1987).
• Delta Wedtting. roman
(HBJ, 1946); en français.
Mariage au delta (Gallimard,
1957).
• The Golden Apptes. nou-
velles (HBJ. 1943).
• The Ponder Heart, roman
(HBJ, 1954).
• The Bride of the Innisfallen ,
nouvelles (HBJ. 1955).
• The Shoe Bird. livre pour
enfants (HBJ. 1964).
• Losing Bardes, roman (Ran-
dom House, 1970).
• One Time. One Place. Mis-
sissippi in the Dépréssion.
album de photographies
faites par Eudora Welty
(Random House. 1971).
• The Optimisas Daughter.
roman (Random House
1972). prix Pulitzer 1973;
en français, la Fille de T opti-
miste (Calmann-Lévy,
1974).
• The Eye of the Story, un
choix tf essais et de critiques
(Random House, 1978).
• The Collected Stories of
Eudora Welty. un volume
rassemblant la quasi-totalité
de ses nouvelles (HBJ.
1980).
• One Writer’s Beginn'tngs .
court essai autobiographique
(Harvard University Press.
1984, et, en poche. Warner
Boofcs, 1985).
Conte, fabliau, satire truculente, roman picaresque- Un “jardin extra-
ordinaire". Michel GrisoSa/ L’Express
L'esprit d'enfance aux prises avec la cruauté et ses trésors d'imagi-
nation. Bertrand Poirot-Delpech, de l'Académie française/ Le Monde
Étrange, magique, envoûtant Françoise Ducout/EHe
Un univers fantasmagorique à la Jérôme Bosch.
Yves Violfier/La Vie
Un hommage à la langue française, une explosion de liberté dans
1e Champ dOS du roman à histoire. JÆchèle Gazier/Tétérama
Un morceau d'anthologie. Une langue fabuleuse
Lisette Morin /Le Devoir
L’on aura rarement fermé livre avec tant de regrets. On le
relit on se le rappelle-
Ame-Syïvie Homasse!/ Le Magazine littéraire
V* ' :.4
. - ‘
fi- *.t*. '■:*
•x'-'
Editions du Seuil sic
26 La Mande • Vendredi 20 novembre 1987
La lutte contre le SIDA
Un vaccin serait expérimenté
sur 1 000 soldats zaïrois
L’OMS propose
Les équivoques de l’euthanasie
Selon ia chaîne londonienne
Thamca Télévision, une équipe do
chercheurs franco-zaïrois dingce par
le professeur Daniel Zagury (uni-
versité Pierre, et, Marie-Cnrie,
Paris) s’apprêterait à vacciner
co ntr e le SIDA un millier de soldats
zaïrois appartenant à la 31* brigade,
basée a Kinshasa.
Cette expérimentation, dont les
détails restent encore secrets, et
pour lamidlo les chercheurs atten-
dent F ultime feu vert du président
Mobutu, se ferait sons l’égide de
l'Organisation mondiale de la santé.
Ole c o n siste rait, selon la télévision
anglaise, à injecter le vaccin que le
professeur zagury s’était auto-
injecté il y a quelques mois
(le Monde du 19 mars) à cinq cents
(le Monde du 19 mars) à cinq cents
recrues sér on é gativ es de cette bri-
gade (la plus touchée de Tannée
zaïroise puisque 12 % de ses soldais
seraient séropositifs) et i injecter un
placebo & cinq cents autres. Les
deux gr o u pe s seraient ensuite sur-
veillés sérotogiquement pendant an
moins un aiL
Le traitement des infirmes moteurs cérébraux
Le ministère de la santé
ne reconnaîtra pas la méthode Doman
Le ministère chargé de la santé et
de la famill e a indiqué, le mercredi
18 novembre, qu’il ne reconnaîtrait
pas 2a méthode de traitement des
enfants handicapés dite méthode
Doman, et que celle-ci • ne ferait
l’objet d’aucun financement ».
Selon cette méthode, appelée ésa-
ment Doman-Ddacato, du nom des
lement Doman-Ddacato, du nom des
deux spécialistes qui dans les
années oO l’ont mise au point, tes
enfants gravement handicapés doi-
vent être pris en charge sans inter-
ruption par leurs parents et leurs pro-
ches afin de permettre une
stimulation motrice et sensorielle
continuelle. Selon ses promoteurs,
elle s'adresse •au système nerveux
lésé plutôt qu’aux symptômes péri-
programme de rééducation nécessite
de la part de la famill e et de l’entou-
rage une grande mobilisation : près
de dix heures par jour, sept jours sur
sept
Assez répandue en Grande-
Bretagne, aux Etats-Unis et an
Japon, cette méthode, indique 1e
ministère de la santé, « avait tou-
K
m
K
m
12X3
3EB3
phiriques qui en résultent». En
conséquence, il s’agit d'imposer à
l’enfant une activité physique corres-
pondant normalement aux zones
cérébrales atlantes et de. provoquer
une stimulation sensori e lle, •afin
tT accroître la prise de conscience du
corps et de sa position dans
Pespace».
Cette «thérapeutique» est censée
s'adresser aux enfants infirmes
moteurs cérébraux victimes notam-
ment d'accidents mécaniques lors de
l’accouchement, mais aussi à
d’autres, porteurs en particulier
d’anomalies chromosomiques. Le
capée ». En novembre 1982, l’Acadé-
mie américaine de pédiatrie avait
publié un rapport indiquant qu’efle
• n'apportait aucun bénéfice spé-
cial » et qu’elle •comportait mime
des risques pour l’enfant et sa
famille ».
En France, en mai 1984, 1e secré-
tariat d’Etat à la santé avait décidé,
« à la demande pressante de familles
d’enfants handicapés ». de confier à
1TNSERM une évaluation scientifi-
que de cette méthode. Selon la direc-
tion générale de la santé, le rapport
de FINSERM • corrobore les avis
précédents». Le 12 novembre der-
nier, les •associations concernées»
ont été informées de la décision du
ministère de la sauté par le directeur
général de la santé et te directeur de
faction sociale.
F. N.
diverses recommandations vont être
soumises anx cent-soixante-six Etats
membres de TOMS.
A «fisc jours d'intervalle, in
France a eu droit à deux débats sur
reuthsraai : te premier, provoqué
par une a ss o c ia tion qui propos a it
de permettre d* interrompre la vie
de nouveautés pavement hantfl-
capés; le second, suscité per un
sondage S OFRES -France-Sofr
sehm lequel 85 % des Français
voudraient que Ton recon naiss e à
un mriade incurable, atteint d'une •
so u ff r a nce « àmnmqntn Uo».- le
droit d'être rikté è mourir à sa
'de ma nd e ». Et, dans les deuxcas,
on t a ssi sté è une levée de bou-
dters de l'Eisa cathoSque, de
l'ordre des médecins et de certains
hommes politiques.
c C’est une action préméditée
sur ropi ni on pubSque ». affirme
Mgr Jean Vünet, évêque de Ule,
tandis que. dans le Figaro, te pro-
fesseur Georges Matité dénonça
s le lobby de la mort». Principale
personne visée : M. Henri Cailla-
vet, ancien sénateur. Celui-ci est
au cosur des deux affaires,
puisqu'il présidait, è titre honorifi-
que, r ass ociation en cause ü y a
deux se ma ines — avant de démis-
sionner de ce poste — st pr é s i de
tournure T Association pour le droit
de mourir dans la cfignfté (ADMD),
qui a commandé la sondags
SOfRES.
M. Cafflavet, auteur d'une pro-
position de loi pour dépénaltoer
. l'euthanasie, balaye leeergumànts
qu lui sont opposés. Il estime que
ce sondags met fin à e un tabou »’
et e œ n tir ma là bien-fondé de le
lutte » qu'l a entreprise.
Mort d'un tabou ? Oui, en un
sens. Pendant ess dernières
décennie* la mort était maqoBéSr
niée an quelque sorte. Les mou-
rants devaient être, soustraits Ja
vue des bien-portants, cachés au
fond des- hôpitaux ou des hos-
pices. Au scandale de te mort
s'ajoutait cehéda saf négation Ce.
n'est plus vraL
Avec le progrès de la médeone,
a a bien feiiu s'interroger sur.
rachamemant thérapeutique, que
tous te monda condamne désor-
mais Et compte tenu du nombre
croinant de grands vMSardsttent
la fin de vie est une souffrance, 3 a
faBu s'interroger aussi sur rwtha-
ratüfe. Aujourd'hui, selon te son-
dage SOFRES, 76 % des Français
se r m en t favorables è une modifi-
cation du Code pénal pour que les
pe rs on nes qui s aide è mourir».
certains malades ne soient plus
poursuivies. Difficile de t'ignorer»
. Mas 9 reste è savoir ce que
valent les sondages dans ce
domaine. Ce sont des bien-
partants qu’on interroge, pas les
malades. Nul ca sait e xactement
com me nt 3 réagirait devant la
mort. D'autre part, que 85 % des
peraorvies interrogées soient favo-
rables è « aider à mourir un
malade» ne veut pas cfire forcé-
ment qu'afles a cc e pte n t r eutha-
nasie. * Aider è mourir», pour
beaucoup de gens, c'est empêcher
une souf france jugée intolérable.
Faut-fl autoriser légalement les
médecins i donner b mort ? Ce
seraft contraire è tour mission, rap-
pelle le docteur Louis René, prési-
dent du Conseil de l'ordre. De Imx
côté, te plupart des responsables
po&tiques n'ont aucune envie do
légiférer en te matière, et on tes
comprend.
Les frontières de r euth anasie
ne sont pas daims. Où s'arrête
rachamemant thérapeutique et où
commence reuthanaste passive
qui consiste* ne phit soigner ? Où
.s'arrête reuthanaste passive et où
commence reuthanaste active qu
consiste à administrer la mort 7 ._
.Jjtar.too ne partent guère de ta
mort.' En parle-t-on trop
aujourd'hui ? Cê genre de débet a
au moins r avantage de mettre
r accent sur les unités de e soins
paSat/fs» qui p rennent en charge
_ médicalement, psychologique-
ment et humainement — des per-
sonnes- en fin de vie, sans
s'appuyer sur un règlement et tout
en sachant que r allégement de la
souffrance par de nouveaux méifi-
caments très efficaces, peut
conduire, dans de nombreux c», è
hâter ta mort.
. Jusqu'à une époque réce nte.
’ fes'oonsommataure si exigeants
que nous sommes — en matière de
' t ra ns p orts; de vacances, d'école
ou de omettions de travaO- rem-
blaient se dérintèresur des condi-
tions.. scandaleuses dans les-
quelles mouaient, è r hôpital, une
' bonne partie de tours concitoyens.
Le débat sur reuthanaste et les ini-
ttatives priées ën matière de sons
palliatifs, auront au moins permis
de souligner une reventfication éîtf-
meritaire : celte de mourir cfigne-
. M
,1* «en* ■ *
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ROBERT SOLÉ.
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Culture
Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 27
théâtre
«Dom Juan », de Molière, par la Comédie de Genève à Créteil
Ni ciel ni enfer
Une comédie baroque,
éblouissante.
Benno Besson tord le cou ■
à notre mythe tragique.
Mais, quand le ciel
ni donc renier
n'existent plus,
Dom Juan peut disparaître
le sourire aux lèvres.
Dans i ' indifférence.
Perruque blonde et bien- frisée,
plumes au ehaneàn, habit bien doré
et rubans couleur feu : ainsi va
Dom Juan dans la description qu'en
fait Sganarelie dès le début de la
pièce de Molière. Ainsi va Philippe
Avron, le Dom Juan, de Benno Bes-
son, hier Sganarelie dan» la mi** en
scène de Roger Plaacbon, aux côtés
d'un Gérard Desarthe, grand bla-
sphémateur écorché vif.
Chez Besson, la salle s'esclaffe
quand apparaît Philippe Avron,
noyé sous des déluges de dentelle
fine, le visage fardé de blanc, préoc-
cupé par son apparence comme une
vieille mondaine sur le retour. Ego-
centrique, blasé plus que cynique.
Un léger rictus cabotin retrousse
parfois ses lèvres. Son sang ne se
réchauffe qu'à la, vue. des jupons.
Son. habit, .rien que son habit, fait
des ravages dan* le ecmr de Char-
lotte : comment pourrait-elle se lais-
ser séduire par ce Dom Juan trébu-
chant maladro i tem ent an pi ed du
monticule où elle est perchée ?
Par deux fois, seulement, an sent
l'émotion sous In façade de
Dom Jnan : quand fl s'attendrit sur
les amours de Charlotte et Pierrot,
pour, fl est vrai, en réclamer sa part.
Quand surtout, au dernier acte, fl
entame son long plaidoyer sur
l’hypocrisie. Four, mais contre, bien
sûr, et l'on aent là que Molière a mis
toute sa haine, tout son mépris pour
ce «vice à la mode» qui, pour lui
comme pour Dom Juan, pourrait
présenter tant d'avantages., dont
celui d’éviter les interdictions suc-
cessives de Tartuffe et de Dom Juan
et les soucis matériels d’un chef de
troupe.
Dom Juan, dans la mise ai scène
de Benno Besson, est le fidèle reflet
de l’image que lui tend Sganarelie
(le vàlet, d’ailleurs, a toujours un
miroir dans sa poche) « Vous ne
croyez rien du tout. - Non . seule-
ment fl ne croit pas, mais .il est usé,
fatigué. Sitôt chez lui, 3 quitte fan-
freluches et perruque pour un strict
habit noir, quasi monacaL Au déliât
de r&ctc IV, après l'entracte, sourd
akns de Philippe Avron une tris-
tesse, à peine entamée par le plaisir
de se jouer du créancier M. Diman-
ches-jeu dans lequel Dom Juan sait
à Favance qu’fl excelle. Cette gra-
vité, Besson la casse : il pousse ou
paroxysme rentrée, simplicité par
essence théâtrale, de la statue du
Commandeur, casse-tête de tous la
décorateurs, ici merveille; 3 frappe
tes trois coups, comme avant le lever
de rideau. Pour finir, Dom Jnan dis-
paraît dans une trappe mm artifice
autre que celui de la simple machi-
nerie. Pas impre ssi o n né pour deux
sous, il fait un ctin d’œil an public.
Comme s’il n’était pas méconte nt de
disparaître de ce monde perdu
d’hypocrisie, de principes, monde
dont 3 n’a phis lien à apprendre.
Quand Dam Juan est mort, le théâ-
tre peut redevenir magique, faire
flamber une soie orange dans un
faisceau de lumière.
Entre deux toiles
peintes
Pour le reste, Besson taille à gros
traits : la frères (TElvire sont nobtes
et décadents à souhait (Claude
VmUcmin, Gifla Privât). Ehrire
(Jnliana Samarine) est une ama-
zone décidée plus qu’une femme
blessée, pois, au dernier acte, une
folle égarée plus que transfigurée
par la grâce. Le pauvre à la douceur
onctueuse d'un baba cool ill umin é
par qndqae philosophie orientale.
La comédiens sont dans l'ensemble
excellents. Philippe Avron, ïni, est
formidable, sans cesse en juste équi-
libre au bord’ de la comédie, serrant
au {dos prie le parti pris de la mise'
en scène. Plus profondément, on
s’a tta c he an Sganarelie de Cado
Brandt, avec ses mains mobiles,'
brassant Fuir, 1e ciel, pour dire sou
désarroi d’homme perdu entre sa fri
du charbonnier, son amour pour soi
maître et sa recherche d’une morale
minimale.
Même si on ne partage pas cette
« relecture » de Dom Juan , on
applaudit, tout à la fois irrité et
amusé, la mise en scène de Besson
comme on le fait <Ttm brûlant ora-
teur qu'on soupçonne de mauvaise
foi, mais qui a si rien su capter
l’attention. Besson, qui pour la
sixième fais depuis le début de sa
carrière remet le Dom Juan de
Mdièro sur l’ouvrage, a de {dus un
allié de poids : son décorateur et cos-
tumier Ezio TofFofuti, avec toute sa
science delà machinerie, de la fSte
théâtrale. La scène respire, tes tofles
peintes s’évanouissent, tes arbres se
transforment en colonnades, la terre
en ciel, la rideaux en forêts. Le
public, dans ht salle, est hû-méme
pris entre deux tofles peintes figu-
rant un théâtre à J 'italienne en passe
d’être submergé per une bine de
fonds; mais tes spectateurs de ce
thfifltrolà ne la voient pas venir.
ODILE QUiROT.
* Jusqu’au 13 décembre. Maison des
ara de CréteiL TA. : 42-07-91-55 (relâ-
che lundi et jeudi) -
• RECT IHCATIF. En rendant
compta de la nouvelle pièce de
Danièle Sallenave, Conversations
conjugales, à Théâtre ouvert
Va Monda du 11 novembre), nous
■KSqrior» que les couvres de cet
auteur étaient publiées aux éditions
Hachette. Nous avons reçu de
M. Paul Otchakovsfcy-Laurons. des
eefitions POL, une lettre indiquant
qu'l était Fériteta 1 de ce roman.
«f Si de là-bas, si loin » à Bobigny
Un trop-plein de solitude
Trois pièces courtes
mises en scène par
Mathias Langhoff . .
Trois étapes sur le
chemin de l'abandon.
Si de là-bas. si loin, te titre du
spectacle mis en scène par Mathias
Langhoff & la maison de la culture
de Bobigny, peut sembler témoigner
d'une volonté poétique insistante; fl
faut dire qu’il s’agit d'un vers de
HOhteriin^ poète mystérieux, mal
connu en France. Le texte complet
est : « Si de là-bas, si loin.' puisque
nous sommes désunis »_ La désu-
nion est 1e thème autour duquel
Mathias Langhoff a composé ce
spectacle, qui comprend un frag-
ment de Garcia Lorca, puis
d’Eugène (TNeill, et la Dernière
Bande de Beckett, où un vieux bon-
homme amer et frileux murmure :
• Nous aurions pu être heureux
ensemble. *
D’abord, derrière un rideau de
tulle parvient par des baffles b voix
«Fou homme, Serge Merlin, qui lit le
poème de HfilderUn, cherchant b
l umiè re d’une grosse lampe suspen-
due, et qui se déplace sur un fiL Suit
te petit fragment de Garda Lorca
dont on se demande ce qu’fl vient
faire là, sinon qu’une femme à sa
fenêtre dit « Adios ». La choses
s’arrangent avec le Hughie
d’O’NeüL Décor : te hall d’un hôtel
mina ble qui reçoit par les volets dis-
joints tes flashs rouges d’une ensei-
gne clignotante. Un client arrive,
client die toujours (Serge Merlin
encore), muni de valises fatiguées.
Aller se coucher, il ne peut pas. D a
besoin de parler, fl s’adresse an gar-
dien de nuit (Denis Lavant), nn
nouveau, lessivé de fatigue, et qui
souhaite seulement une chose : que
Tantre monte enfin tes escaliers.
Uufc&dBbafafc,
raefirat
Jetaqfows
etragardn
de irait.
SogeMerBn
et Denis Lavant
» Molière, une vie », d’Alfred Simon
L'auteur et ses doubles
Le Molière d'Alfred Simon
esta la fois
un héros de solitude
et un homme de la société
de son temps.
Son aventure artistique
emprunte
aussi bien aux épisodes
de sa vie intime
qu’aux querelles
et aux grands débats
du siècle.
An Paris des ruelles encore
médiévales de Fenfance et de l'ado-
lescence succèdent, dans te gros
livre d’Alfred Simon, Molière, une
vie, qui se-déroulc à b façon d'une
fresque, b province des comédiens
errants puis, à nouveau, b capitale
en transformation sous le règne dé*
Loris XIV et le Versailles en chan-
tier du Rot-SoteiL
On voit l'enfant Jean-Baptiste sur
tes épaula du grand-père Cressé
s’émerv nflbnt aux parades des far-
ceurs et charlatans du Font-Neuf
auxquels se substituaient, b unit
venue, les coquins de tout acabit ;
l'écolier du collège de Clermont rit
tes jésuites enseignaient tes ffls de
roturiers et de nobles séparés tes uns
des autres par une balustrade dorée ;
le jeune amoureux de Madel e ine
Béjart, le chef de FTHustre Théâtre
qm fat mis an cachot pour deux fac-
tures impayées ; te jeune comédien
quittant Paris pour ce que Simon
décrit comme un voyage initiatique
dans tes provinces.
Quand 3 regagne h capitale, ai
vainqueur, Jean-Baptiste Foqudîn
est fucznemeat Mofière. comédien-
acteur qui, dans une société du
paraître, va joua son jeu de théâtre.
Mais peut-oo 1e piéger lui-même,
ce MoEère Jonglant avec sa dou-
bles, vivant te théâtre jusqu’à mourir
sur scène? Est-il te bourgeois du
juste milieu, un disciple modéré de
Gassendi luttant contre tes dévots
f^»tiqiiHi [ nn partisan de F émanci-
pation des femmes ou un champion
de b femme an foyer, nn homme du
c ompromi s mondain ou un habitué
du porter sans fard ? Est-il Alceste
ou Philintc, Dom Juan ou Sgana-
rdle, le bonhomme Chrysale, Arnol-
phe — Arnolphe, oui, peut-être, pour
sa souffrance de mari jaloux
d’Annande Béjart — ou te défenseur
d'Agnès rev en di q uan t b liberté de
son cœur et sou droit à l’éducation ?
Aucun de sa per s o nna ges n'est
clairement son porte-parole mais
dans r ' w ”i || l gang d ft ri ff i fl y a un
peu de Molière, de sa contrario-
fions, de sapassk», de sa révolte, do
sa choix. En tout cas Alfred Simon
montre que chaque œuvre est reliée
à l'actualité, que b « bouffon trop
sérieux», Ffllustre Sganarelie des
farces, sy jette masque et âme.
Comme Alfred Simon a Féradi-
tion chaleureuse, qu’fl connaît son
Molière mot par mot et son Paris
ruelle par ruelle, qu'il a le style
ample et lyrique d’un visonnaire, ce
livre « à cheval sur la vie et sur le
théâtre » se lit comme nn roman.
JEAN-JACQIÆS LERRANT.
* Modère, une vie. Ed. La Msmifao-
tnre.
Festival de la Francophonie
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La vieille cpiimboise use et le majordome
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NOTES
Ceccobelli :
peintures
en relief
Il fut an temps où, sur b fri des
libelles d’Achille Banito-Otiva, on a
cm à b réalité d’un mouvement ita-
lien i wm nrf Transavangarde. Pas-
sées b surprise et b vogue, te mou-
vement s’est désagrégé, et 3 n’en
reste désarmais que quelques indi-
vidus, les > plus solides et tes plus
inventifs. Ceccobelli est, sans doute,
dcoe nombre.
Sa débuts étaient ceux d’un vir-
tuose des effets de matière
employant cendre, cire, cire et sable,
et l’on voyait mal quelle nécessité
soutenait son travail. Le virtuose n’a
pas disparu, B1 ^* Tie s’il exhibe mn ' |K
son habileté- H continue à coller dra
planchettes, à récupérer des frag-
ments de meuble, ou da petites eufl-
1ères, et à.la inc or porer i son œu-
vre en bon élève da assemblages
cubistes de Picasso.
Mais 1e propos est moins gratuit,
et Ton perçait à certains titres et à
quelques citations que Ceccobelli
n’est pas dupe. H sait qu’il appar-
tient à une histoire et qu'il doit à b
fois en tirer parti et se méfier da
répétitions trop académiques. Pour
Fbeure, une sorte d’humour poéti-
que lui tient Ken d'inspiration, et sa
œuv res ont de b séduction, à défaut
fjp t iw vurtfttahlf
Ph-D.
* Galerie Yvon Lambert, 5, ru du
Grenier-Sain t-Lazaro, jusqu’au
21 novembre
Gasiorowski :
morceaux choisis
Gatiorovreki est mort fl y a un peu
plus d'un an et l’exposition
d'aujourd'hui ressemble fort à un
hommage à titre posthume. Elle réu-
nit, sans grand souri de chronologie,
des peintures de b fin da aimées 70
et d’antres, plus récentes, oà se
devine b dernière évolution de
l'artiste, qui a fini avec b suite Fer-
tilité et Je retour à rcatpressjonniBme
abstrait. Auparavant, avec autant
d’ironie que de méthode, Garâo-
rowsld avait parodié sa chère pein-
ture. Dans ***** intention, fl in v e n t a
une pseudo-académie, dont il écrivit
tes statut» et dessina tes médailles et
rubans, et fl pasticha Cézanne et
Corot avec une- effarante adresse. Il
était également Fauteur de b série
da Croûtes, où se retrouvaient tes
trivialités la plus abomina Ma de b
peinture touristique, l’Arc de Triom-
phe à contre-jour, le coucher de
soleil sur la mer et te village proven-
çal à midi à b Brayer.
Ces exercices de purification ne
sont pas sans quelque ambiguité. Le
peintre ne veut pas être pris au
sérieux, mais il prend tant de plaisir
à copier qu’on te soupçonne d’aimer
surtout peindre, peindre quoi que oe
soit, et de trouver dans b critique
da procédés conventionnels le pré-
texte rêvé pour de nouvelles œuvres.
Gasiorowski a beau écrire, sous
l'image bien « propre » et bien figu-
rative d’un mé tr onome : » dernière
peinture », 3 répète cette dernière
peinture si souvent que Fon ne croît
plus à b mort de cet art. Lui-même
n’y croyait pas, bien trop intelligent
pour se laissa- prendre à ce genre de
rhétorique commode. Chacune de
sa faites est une leçon de lucidité.
PHILIPPE DAGEN.
* Galerie Adrien Maeght, 42-46, rue
du Bac, jusqu’au 21 novembre.
Tout Tati
à Orléans
La 9* Journées cinématographi-
ques d'Orléans ont couronné Train
pour Hollywood, dn réalisateur
polonais Radosbw PiwowarskL Agé
de trente-neuf ans, il a travaillé dans
b compagnie cinématographique X
dirigée par A. Wajda, et a déjà der-
rière loi une longue pratique du
cinéma polonais et de ses
contraintes. Train pour Hollywood
conte sur 1e mode humoristique tes
désarrois d’une apprentie, Maiflyn
(Katarzyna Figura), f ascinée lors
de son enfance par b projection de
Certains l’aiment chaud, de Bflly
Wflder. Train pour Hollywood
vient d'être diffusé en Pologne. Un
prix "«rimé par tes médias locaux a
été attribué à ta Comédie du tra-
vail, de Luc Mouflet.
Le Festival a présenté une diffu-
sion intégrale (longs et courts
métrages) de l'œuvre de Jacques
Tati, que cinq « cmê-romans »
de Louis FecDladc. dont tes célébra
Fantômes (tourné en 1913-1914) et
Judex (1916), des feuilletons-
marathons de pois de six heures cha-
cun, avec un accompagnement
musical d’Alain MogeL
Un nouveau directeur
pour les Rencontres
photographiques
d’Arles
M. Cbode ' Hudelot succède à
François Hebel comme directeur
da Rencontres internationales de b
photographie d’Arles. Agé de
quarante-cinq ans, M. Hudelot est
actuellement directeur de b Maison
de b culture de La Rochelle et du
Centre-Ouest Depuis 1984, il y a
monté da expositions de peinture
(Pmocmin, Atechjnslry ou Sariris)
et a mené une politique de création
fondée sur da commandes passées A
de jeûna photographes comme
Thierry Girard et Jean-Marc Tin-
— — MUSÉE RODiN —
77. rue «Ira Varanm IV*) — M*
Ornement de la Durée
laadora Duncan, Ruth St-Denis, Adorée VRlany, Loto Futter
Pho to graphias : Collection AuguSte-Rcxfin
■ Tout In Jm smd mena. 10 h- 17 h, BU 30 SEPTHHE «1 30 MOVEMBBE ,
RENZO PIANO
Projets et Architectures
EXPOSITION
Chapelle de la Sorbonne
Place de la Sorbonne
paris 5 e
6 novembre -17 décembre 1987
12U30-l9h30
sauf lundi
avec te concours de
aille se coucher, arrête un soliloque
que d'ailleuis 3 n'écoute pas, qu’il
entend à peine.
La spectateurs non plus. On com-
prend vaguement qu’il s'agit de
cadeau de rupture, d’une affaire de
jeu avec le prédécesseur du gardien
de nuit Lequel gardien de nuit, de
temps en temps, émerge de sa tor-
peur somnanbulique pour rire faux
d'une plaisanterie qu’fl croit avoir
devinée parce qu’il croit avoir
entendu rire 1e cGenL.. De temps en
temps, il part dans une dérive gémis-
sante. La deux voix se superposent
ai une sorte de lamento polyphoni-
que, entre désarroi et dérision. Ce
n'est pas de rincommumcabüité,
mais plutôt da plongées dans le
passé, par refus viscéral d’un présent
trop sinistre. Deux rivières de mots
qui débordent part trop-plein de soli-
tude.
La Dernière Bande suit le même
principe, c’est-à-dire que 1e vieux
bonhomme (Sage Merlin, décidé-
ment), qui tient en quelque sorte un
journal enregistré sur bande, après
avoir bricolé les ffls (Ton magnéto
cacochyme, écoute sa voix d’avant,
du temps où fl aimait, où fl y avait
en lui un peu d’espoir de bonheur.
Le magnéto tourne irrégulièrement,
b voix grince et pleure, et lui, le soli-
taire d’aujourd’hui, raille le « naïf »
d'hier. Il réagit, s’insulte, fait tour-
ner b bande à l’accéléré pour ne
pins s’entendre, l’arrête, sort en
chantant trop fort, revient,
s’engonce un peu plus dans son man-
teau. Sa traits se creusent, son
regard se ternit, sa lèvres semblent
se dessécha— Il prend 1e micro,
tente de continua À enregistrer son
histoire, mais il n'y a plus en hû
qu’une vaine colère vite éteinte, un
sombre désespoir, un fantôme de
regret- •Nous n’aurions pu être
heureux ense,*ible »_
Evidemment, on ne sort pas de ce
spectacle 1e cœur en fête. Mais, en
tout étal de cause, on a eu 1e plaisir
rare de deux comédiens exception-
nels : Denis Lavant, Serge Merlin.
COLETTE GODARD.
★ Bobigny, maison de ia culture,
21 heures, jusqu'au 13 décembre.
Jusqu'au 28 novembr e
Théâtre des Bondes de Marne
La Ville Blanche
de Serge Canzl
Avec Pierre SANTBfl, Evelyne 1STRIA,
mise en scène Françoise CHATOT
Pierre SANTUti, (Tune Bncérné terri-
fiante an service de la prise du pouvoir—
Un spectacle fort, on pari risqué et tara
Mise eu scène d’une imparable mathénu-
tique autour de P. SANTINI, V. ELBAZ,
Bfaneflk des années 30, les intrigues K
nouent, les hommes s’entredéchirent, les
sffi a s a n a t s se mutnpliaiL (ht Qmtidùa
éePiaris).
T8M54,MduCbmu94TOClamp^/M.
REKS.: 48-8040-90
28 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 •••
Culture
CINEMA
Budd Boetticher et les Indiens au Festival d’Amiens
Le cinéaste en chevalier de l’aventure
Pour sa septième édition,
le Festival d'Amiens
et son directeur
Jean-Pierre Garcia
ont en partie déserté
les traditionnels rivages
tiers-mondistes^
pour nous révéler
une autre Amérique :
celle des Indiens.
donner de si tôt, pour mieux me
faire comprendre des miens. Je ne
faire comprendre des miens. Je ne
fais pas des films d'auteur, je
parle au nom de tous. Je ne cher-
che pas le succès. »
A la scance du soir, sur le même
écran large, nous voyions donc une
autre œuvre tournée en vidéo, le
dernier long métrage de Budd
Nous étions là un peu stupéfait,
d iman che dernier, de voir coup sur
coup, dans la même salle, un choix
d'œuvres d’un jeune vidéaste de
P Arizona, Victor Masayesva, bopi
de naissance,, installé parmi les
membres de sa tribu non loin du
Grand Canyon, dans P Arizona, et
noos enseignant les légendes, les
visions fantastiques d’une culture
millénaire : et puis le dernier-né de
Budd Boetticher. soixante et
onze ans, auteur du célèbre wes-
tern Seven Men front New (1956),
Sept Hommes à abattre, avec Ran-
dolpb Scott, qu’immortalisa André
Bazin dans un texte historique, se
tournant à son tour vers la vidéo
pour nous conter son bonheur de
grand sorcier blanc dans nn ranch
tout près de la frontière mexicaine
ça n'auxa bientôt plus rien à envier
an cinéma. D'ici à la fin de
l’année, des cassettes iront conter à
travers toute l’Amérique l’étrange
légende d’un vieux monsieur établi
en pleine nature avec sa compagne
Mary et leurs beaux étalons portu-
gais — une race toute proche des
Opizzans de Péc oie viennoise. Plus
tard, si les Européens, et d’abord
les Français qui ont fait la gloire
du cinéaste, veulent Men payer le
transfert sur pellicule de ce long
qu’il lança lui-même à son ami
Arruza : apprendre à toréer à che-
val, comme le faisaient «fans des
temps reculés les chevaliers portu-
gais qui montaient déjà ces pré-
cieux étalons, pour s’initier à l'art
de la guerre. Arruza, que Boetti-
cher juge un très grand torero,
mais un très moyen rojeonador
(celui qui pratique Part du
rojeono. de la pose de banderilles à
cheval, les bras ballants, seules les
métrage (coût, quelque 30000
lars), nous verrons la version
lara), nous verrons là version pour
écran normaL
jambes commandant à la bête).
Spectacle unique, ballet Httér&ie-
(My Kingdom For. inédit en
Europe, référence & Richard III).
Itam Hakim. Hopiit. (Nous.
r tqu'un. le peuple hopi), de
Masayesva, est constitué pour
v. Masayesva, est constitue pour
l'essentiel par le récit d’un vieux
sage indien, dans sa langue natale,
de la saga des origines, un peu
comme l’a fait Jean Rouch à
comme l’a fait Jean Rouen à
Œ dcs Dogons de la falaise de
agara au Mali. Sauf que
cette fois, ce n’est plus l’ethnogra-
phe qui braque amoureusement sa
caméra sur un groupe ethnique,
mais le groupe, deux fois groupe,
qui prend la parole, et le pouvoir
- cinématographique. Le miracle,
par-delà le support vidéo, c’est bien
de cinéma dont il est d'abord ques-
tion - la projection sur grand
écran vidéo ajoute à l'illusion.
Nous entrons définitivement dans
une nouvelle ère de la communica-
tion.
Hollywood
quand même
Mf Kingdom For est un peu le
troisième volet d’une longue his-
toire d’amour avec les chevaux et
la tauromachie, commencée à Hol-
lywood en 1951, avec l'appui de
John Waype. dans un film en par-
tie autobiographique, Builfighter
and the Lady (la Dame et le
toréador). Amputé de quarante
minutes à sa première sortie,
l’ouvrage reparaît enfin dans sa
version intégrale, plus de deux
heures avec toutes les séquences de
tauromachie supprimées à l'époque
à l'instigation de John Ford, à qui
Boetticher avait demandé conseiL
Le metteur en scène conte de
manière romancée sa propre vie de
fils de famille désavoue par les
siens fuyant son pays, pour tenter
l'aventure, au delà du Rio Grande.
11 eut la chance, lors de son arrivée
à Mexico au milieu des années 30,
Spectacle unique, ballet littérale-
ment dansé par l'homme et l'ani-
mai et saisi dans toute sa violence
et sa beauté fulgurante. La mort
banale d* Arruza, peu après ce bril-
lant retour dans l'arène, son accès
au panthéon tauromachique symbo-
lisé par cette sculpture près de la
pizza de ton» de Mexico, coupent
brusquement un récit haletant
de voir une des plus belle corridas
du siècle avec Lorenzo Garcia.
Invité à s’expliquer après la pro-
jection triomphale de cette intro-
duction à une autre culture, à
d’autres valeurs, Victor Masayesva
vengeait soudain des décennies de
culture médiatique simplificatrice,
tout un héritage caricaturai, venu
d'Hollywood et de récits anciens,
qui a fait de l'Indien le repoussoir
et le faire-valoir du preux conqué-
rant blanc. •Non, déclarait l’inté-
resse, inutile de recourir à la fic-
tion, j'ai choisi délibérément de
travailler dans la forme documen-
taire. et je ne compte pas l'aban-
Quand il revient filmer, en 1950, il
connaît tout de l'art de toréer.
Arruza (1958-1970), tourné par
fragments sur une très longue
période, est tout simplement fasci-
nant. Budd Boetticher a suivi son
grand ami Carlos Arruza, torero
mexicain dont la statue coulée
dans le bronze, lattant avec son
taureau, entoure la grande arène
de la capitale, avec les autres
grands noms de la tauromachie.
Quand fl filme, le cinéaste braque
dix caméras simultanément sur
l’événement, dont six sur le combat
proprement dit. Nous avons
My Kingdom For recrée la
marne du quotidien vécu au ranch
de Pomona où le cinéaste et sa
compagne élèvent leurs étalons, et
s’offrent régulièrement en spectacle
dans leur propre arène, en plein
désert, aux amis et visiteurs.
Image de bonheur absolu, que ne
récuse en rien Budd Boetticher :
« Vous n’ites pas supposé connaî-
tre pareille joie à mon âge. » Joie
que lui et sa compagne font parta-
ger à une jeune protégée de quinze
aus, Alfyson, à qui ils viennent
d'enseigner l’art du rojeono. prati-
qué non plus sur un toro, mais sur
un simulacre, une machine à deux
roues maniée par un homme :
d'autant {dus dangereux qu'impré-
visible, car il n'y a plus fusion
totale entre l’ animal et l'homme,
ou la femme, à cheval La tauro-
machie se purifie encore, n'est plus
la recherche de la violence comme
fin en soi, mais sensation suprême,
risque maximal. Nouvelle chevale-
rie des temps modernes, comme à
l'origine.
LOUIS MARCORELLES.
.* Festival d'Amiens, jusqu’au
21 novembre. Les films de Victor
Masayesva repassait le vendredi 20, à
17 heures ; Arruza. le samedi 21, à
17 heures.
* Builfighter and the Lady, diman-
che 22 novembre, à 20 bernes. Ciné-
mathèque Chaiilot, en présence de
Budd Boetticher.
MUSIQUES
Willie Colon au New-Momii
Pour un soir à Paris,
l'une des figures
les plus énigmatiques
de la salsa :
Willie Colon.
Le prince du « barrio »
Décidément les maîtres de la
salsa se suivent : après Eddie Pal-
mieri que l’on a pu voir au New-
Morning au début de novembre,
voici, dans ce même lieu, ce jeudi
19 novembre, l'autre grand patron
actuel de h musique portoricaine :
Willie Colon, trombone et chef
d’orchestre, figure mythique du bar-
rio new-yorkais, prince des ghettos
portoricains depuis sa n apparition
sur la scène musicale, il y a exacte-
ment vingt ans. Depuis, u a publié
sous son nom, malgré de courtes
périodes d'hibernation, près d’une
trentaine d'albums dont certains
(Asalta Nacideno, Et Juicio, Lo
moto) sont aujourd'hui considérés
comme des classiques du genre.
L'aventure de Willie Colon est
l’une des plus significatives de l’his-
toire de la salsa. Elle commence
dans la partie sud du Bronx, là où se
trouve l'un des quartiers porto-
ricains de New-York, au milieu des
années soixante, au moment même
de l’éclatement de la salsa. Celle-ci
existait déjà à Cuba, à New-York et
en Amérique centrale sous des voca-
bles divers (Charanga, son). Outre
l’impulsion commerciale donnée par
l'avocat Jerry Masucci et le flûtiste
dominicain Johnny Pacheco qui,
ensemble, fondent en 1963 Fania
Records et créent un véritable mar-
ché des disques salsa, la maturation
et la synthèse se font dans les bar-
rios dominés par plus d’un million
de Portoricains. Willie Colon, qui,
S lus tard, fera' des Incursions en
ebors du cercle hispanique jusqu’à
travailler sur les traditions brési-
liennes, sera l’un de ceux qui donne-
ront à la salsa un son original et
authentique intimement lié aux per-
sonnages du barrio (Colle Luna.
Colle Sol. El dia de mi suerte). et
traduisant inévitablement la vio-
lence ambiante.
Au début des années 80, la salsa
traverse une période difl 'île due à
la crise économique. Ce temps des
vaches maigres n est pas encore ter-
miné.
Personnage énigmatique de la
usiqoe portoricaine, dotée d'une
l’esprit du barrio. créant sa propre
maison de production pbonographi-
que, continuant son travail d'adapta-
tion et d'arrangeur, jouant à présent
avec des jeunes musiciens (les Legal
Aliens) qui l'entourent justement
pour le concert donné au New Mor-
pour le concert donné au New Mor-
xting.
CLAUDE FLÉOUTER.
* New Morning. ce jeudi 19 novem-
bre, à 21 b 30.
Liftiba en tournée
Le rock spaghetti
Florence,
capitale du rock en Italie :
on ignorait
La concentration de studios
d'enregistrement aidant,
c’est la pourtant
que siège IRA,
label indépendant
créé en 1Ô84
par deux Français
et un Italien, qui a produit
une demi-douzaine
dégroupés, dont Liftiba.
tioane spontanément avec le rock, là
où il a fallu trouver une manière de
faire «sonner» le français. Côté
négatif en Italie, on pille, on pirate,
on parodie, on fabrique à la chaîne
et indifféremment rock et variétés
sans s'encombrer d’cthique. Pour
IRA. ii s’agit de répondre an prèt-à-
écoutcr que débitent les studios de
Ri mini pour inonder les hit-parades.
Quand en 1976 Téléphone ou
Bijou piochent dans les années 60,
leurs homologues italiens puisent
dans l'après-punk. Débutants et
pionniers du genre, ils fournissent un
travail de déf fichage. Et ou sait
tant de Roxy Mosic (classicisme
sophistiqué et légèrement pompeux)
et de Clash (guitares nerveuses,
rythmes crispés, attitude et textes
militants), Liftiba s'est éloigné,
avec son dernier album (17 Re). de
son allégeance aux Anglo-Saxons en
pratiquant le métissage sur des sono-
rités d'Afrique du Nord et de musi-
que tzigane, il y a un violoniste dans
le groupe. Entraîné par la forte per-
sonnalité de son chanteur, Ptero
Pela. Liftiba joint Pacte à la parole
d’un engagement social et politique :
l’année dernière à Païenne, ils ont
organisé un concert, « Musiques
Le slogan d’IRA (colère en ita-
lien), en forme de manifeste : « La
nouvelle musique italienne chantée
en Italien. • Ça peut sembler déri-
soire mais, mine de rien, c’est repré-
sentatif de ce que le rock spaghetti
vit encore les tourments par lesquels
aujourd'hui f importance de la lan-
S ue naturelle dans l’appréciai on
'une chanson.
Formé en 1980, Liftiba est réelle-
ment né quatre ans Mus tard avec le
labeL Aujourd'hui, il est le groupe
de rock transalpin le pins important.
Habitué des tournées en France, on
a pu juger de la rapidité de son évo-
lution. Parti comme un hybride bési-
contre le silence », réunissant quinze
groupes pour dénoncer la Maria de
son propre fief.
ALAIN WAIS.
* Le 19 novembre à Orléans ; le 20
ao Mans : le 21 à Rennes : le 22 à Mor-
laix ; le 25 à Paris (Rex-Qub) ; le 26 à
Bordeaux ; le 1“ décembre à Montpel-
lier; le 3 à Marseille ; te 4 à Toulon ;
le S à Cames. Disques chez ISA, dist
Justin Distribution.
Communication
L’attribution des chaînes de télévision locales en Martinique, Guadeloupe et Réunion
Le RPR à l’assaut des ondes d’outre-mer
l'impression de n'avoir jamais vu
auparavant de corrida à l'écran, le
cinéaste, lui-même toréador,
n’ignore rien des finesses du
métier, sait exactement quand va
survenir tel ou tel événement, réus-
sit, en même temps, à maintenir la
stabilité de la caméra et la préci-
sion du regard- Tout le mouvement
vient de révénemem filmé, la fou-
gue de la bête, Part du torero.
Budd Boetticher s’attarde lon-
guement, avec amour, sur un défi
La Martnrïqne, la Guadeloupe
et 1 s Réunion seront les trois
premiers départements français
dotés (Traie télévisioa locale pri-
vée. Douze candidats — quatre
par départements — subissent,
depuis le 16 novembre, leur exa-
men de passage devant la Com-
mission nationale de la commu-
nication et des libertés.
emprise multimédia sur ces deux,
départements et lui permettrait de
prendre pied sur le troisième.
Rue Jacob, les auditions publi-
ques n’attirent pas la foule, l'enjeu
est moins spectaculaire que tara de
la privatisation de TF1 ou des attri-
butions de la 5 et de M6. Mais la
classe politique, elle, surveille dis-
crètement la procédons. Elle sait
que les sept cent mille électeurs
d’octre-mer pèsent lourd dans une
compétition aussi serrée que l'élec-
tion présidentielle. Elle sait ansa
que le RPR, fort bien "«pfantê dans
les trois îles, n’a pas renoncé à la ten-
tation d’y verrouiller l’information.
Signe des temps : alors que M. Jac-
ques Toubon revient des Antilles,
M. Jacques Chirac part pour la Réu-
nion avec son conseiller audiovisuel,
M. Jasé Flèches.
L’affaire ne se fera pas.
M. Michel Pelchat, député PR de
l'Essonne, envoyé en mission iTinfar-
matkxQ dans les DOM-TÛM par
l’Assemblée, se prononce au mois de
mai dernier pour le maintien d’une
deuxième chaîne publique et ne
. cache pas son hostilité à un éventuel
renforcement du monopole local de-
M. Hersant Tant pis pour le RPR "
lés amis de M. François Léotard
n’ont pas beaucoup apprécié' la
• chiraqulsation » de Faudkjvisuel
en métropole.
RFO, Tunique chaîne de télévi-
sion publique, qui diffuse parcimo-
nieusement cinq heures de- pro-
grammes quotidiens’ aux
télé-spectateurs d’outre-mer, fait
déjà l'objet d'une attention toute
particulière de la part des amis de
M. Chirac. Dès le mots de mai 1986,
M. Michel Renard, député RPR de
la Martinique, demande an nouveau
premier ministre l'épuration de la
rfiwTnc « camp retranché mis en
place par le PC et le PS ». En
décembre, fl est comblé par l'arrivée
de M. Jean-Claude Michaud,
nommé à la tête de RFO par la
CNCL. Cet ancien collaborateur de
M. Alain Peyreffite a participé anx
travaux de la commission Communi-
cation demain créé e par M. Toubon.
La reprise en main ne traîne guère :
mutations, licenciements, et surtout
centralisation de l'information à
Paris aux dépens des rédactions
locales.
Reste une antre solution : l’attri-
bution par la CNCL de fréquences
locales dans les trois départements.
Le process u s est plus complexe et,
surtout, moins sûr économique-
ment : le marché publicitaire limité
des départements d’otrtre-mer peut-
il alimenter trois stations ? La proxi-
mité de l’échéance électorale inter-
dit une trop tangue tergiversation.
Un mois à peine après le rapport de
M. Pelchat, la CNCL, déclare les
DOM prioritaires .dans l'attribution
des fréquences et lance les appels
d’offres. Immédiatement, trois can-
didatures se nmmfiMttent, UmteS-trtMS
émanant de personnalités plus OU
'moins proches du RPR.
S % du capital de TVB et promet
programmes et assistance publici-
taire. A la Guadeloupe, les promo-
teurs d’Antilles 3 envisagent de
confier à Pubfiprmt, la filiale de
M. Hersant, la régie publicitaire en
Échange de la fourniture d'émis-
sions. En Martinique, 3 n’y a offi-
ciellement aucun lien entre le projet
TéJ&Sad et. Pubtipriut- Mais le 16
novembre, devant la CNCL, les res-
ponsables de Télé-Sud ont évoqué
pnr- affiliation éventuelle à une
. fjafae nationale : « Nous sommes
en discussion avec les trois chaînes
privées de métropole, mais nous ne
pouvons rien signer avant d’avoir
obtenu une autorisation. »
L’ombre
de M. Hersant
Mais le contrôle : de ~la cfrstoa.
publique, trop lié: aux- alternances _
politiques, ne suffit'pas. M. Bernard
Pons, ministre des DOM-TOM, sug-
gère, à l'automne 1986. de privatiser
le deuxième canal de RFO au lies
de l'affecter comme prévu au ser-
vice public. Le projet, justement,
séduit M. Robert Hersant. Le pro-
priétaire du Figaro, qui contrôle
l'unique quotidien des Antilles, a
racheté fin 1985 deux radios locales
privées en Martinique et en Guade-
loupe. La télévision compléterait son
A la Réunion, c’est M. Philippe
Baloukjy, directeur du Journal de
nie de la Réunion, proche du RPR;
qui défend le projet TVB. En Marti-
nique, Télé-Sud regroupe une .
m jyantiiin» d^nVCStisSCUTS flUtCUT de
M. Yan Monplaisir et de son frère
Ralph, secrétaire adjoint de la fédé-
ration du RPR. A la Guadeloupe,
M. Michel Rodriguez, ancien pro-
moteur de Ja télévision piraté
Canal 10, fonde Antilles 3 avec des
investisseurs proches de la majorité
et confie ht mise en forme du projet
i M. Roland Dbordam, membre, de
la commission information du RPR- -
-~ Mais s’il est relativement facile de
’ réunir des'CtûnrS de;- table, encore
faut-il rassurer les investisseurs sur
la rentabilité de l'opération. C’est là
qu’intervient à nouveau M. Robert
Hersant. Handicapé par les lourdes
pertes de la S, le patron du Figaro
n’est plus en mesure d’investir direc-
tement. Mais il peut, grâce anx pro-
grammes de sa chaîne, alléger consi-
dérablement les charges de
fonctionnement d’une . télévision
locale. L’accord est clair à là Réu-
nion, où la 5 participe à hauteur de
La partie, pourtant, n’est pas
gagnée pour les trois prqjets de sen-
sibilité RPR. En effet, tas trois
conseil régionaux ont vivement
réagi. Est-ce la précipitation de la
CNCL, fa génération spontanée des
trois projets ou l’ombre de M. Her-
sant qui leur a fait soupçonner une
manœuvre politique ? Les élus
régionaux ont demandé et obtenu
des treize « sages » un délai supplé-
mentaire pour le dépôt des candida-
tures. Le. temps pour d’autres pro-
jets de se faire connaître et pour les
-assemblées, régionales de donner
leur avis consultatif, comme la loi le
prévoit A te Réunion, le président
dû conseil régional, M. Pierre
Lagourgue, un barriste convaincu,
s’est engagé hû-même dans nn projet
concurrent, RTV, qui rassemble des
entreprises locales et le Quotidien
de la Réunion. En Martinique, les
faveurs du conseil régional, majori-
tairement de gauche, vont à Télé Bd
Kay (TBK) dont 1a candidature est
présentée par une société locale de
télécommunication et M. Jean-Paul
Césaire, le fils du député et maire de
Fort-de-France. En Guadeloupe,
enfin, le président Félix Proto (PS),
qui avait financé une expérience de
préfiguration (le Monde du
11 décembre 1986), n’est pas fScbé
de voir Guadeloupe Télévision
reprendre l'idée d’une station enraci-
née dans la culture des Caraïbes et
largement o u ve rt e aux Antillais rési-
dant en métropole.
-.^'-D’autres projets, plus au moins
marginaux, se sont ajoutés à la liste.
Mais ils ne changent rien an pro-
blème des treize membres de la
CNCL. La pression du RPR a créé
autour de te télévision un clivage
politique dans les trois départements
d’outre-mer. Et ta verdict que ren-
dra â la fin dn mois la Commission
ne manquera pas d'être interprété
politiquement.
JEAN-FRANÇOIS LACAN.
La CNCL fait poser des scellés
sur Radio-Solidarité
Six cents bougies
pour « Apostrophes »
Radio-Solidarité s’est tue. De'
mauvaise grâce, bien sûr, contrainte
et forcée d’éteindre son émetteur, de
fermer ses studios à la porte des-
quels te justice a fait poser les
scellés- La scène a eu lieu mercredi
18 novembre au matin et, pour,
□'être pas imprévisible, te mesure a
tout de même pris de court les res-
ponsables de la radio, persuadés de
pouvoir une fais de plus échapper
aux sanctions. Accusée de diffuser
son programme avec une puissance
très supérieure à celle qui lui avait
été récemment octroyée par 2a
CNCL (20 kW dit-on au lieu des
4 kW prévus)', Radio-Solidarité (la
voix de -la * majorité libérale •)
avait fait, le 6 novembre, l’objet
d’une suspension d'autorisation pour
une durée -de dix jours. Une sanction,
qui aurait doue dû la-couduire à fer-
mer temporairement son antenne,
mais contre laquelle sa présidente -
M* Bernadette Berner d'Angevil-
liers - à introduit' deux recours, T un
auprès du président de la CNCX,
l'autre auprès du Conseil (TEtaL
Constatant la poursuite des émis-
sions, la commission a donc porté
plainte et déclenché le processus
judiciaire.
Six cents numéros ! A ce stade,
on ne fête plus les anniversaires.
Mais Bernard Pivot aime bien
marquer, le .coup. Vendredi, il
innovera en présentant, après
T,« Apostrophes » rituel, un petit
quart tfheure enregistré, en guise
de paquet-cadeau.
Bertelsmann lance deux nouveaux magazines
« Voici » en France
« Puis » en Allemagne fédérale
Parmi les différents pays euro-
péens, la France représente le pays
d'élection du groupe ouest-allemand
Bertelsmann.-. Depuis quelques
années, Prisma-Presse, la filiale
française de Gnmer und Jahr, la
division magazine dn géant ouest-
allemand, a lancé plusieurs maga-
zines adaptés de journaux allemands
(Géo. Ça m’intéresse) ou créés de
toutes pièces pour le public français
(Prima. Femme actuelle. Télé-
Loisirs). La bonne fortune de ces
titres divers - Télé-Loisirs, lancé il
y a un an et demi vend 1,1 million
d'exemplaires - a incité M. Axel
Ganz, directeur-gérant de Prisma-
Presse, à concevoir un magazine
s’adressant à l’ensemble de la
famille.
La ■ une » du premier numéro est
consacrée aux démêlés du couple
princier britannique. Voici est plutôt
•de te veine-de Femme actuelle; il a
choisi .ope mise en pages et un ton
résolument populaires et fait une
part importante à 1a photo couleur.
Le nouvel hebdomadaire espère
atteindre rapidement une diffusion
de 500 000 exemplaires. Le maga-
zine, ii est vrai, n’a guère de concur-
rent : le Pèlerin, du groupe Bayard-
Presse, s'adresse aussi à l’ensemble
de 1a famille mais avec un ton et un
style très différents...
L’éditeur Bertelsmann ne s’arrête
pas là. Ii vient en effet de lancer à
Munich un nouvel hebdomadaire
d’informations. Puis, destiné à
Sous l'emballage, un Bernard
Pivot comme on ne l’a j amais vu.
Sur une musique tonitruante
(adieu le concerto de Rac hmani-
nov 1), déboulant des coulisses les
bras formant le « V » de la vic-
toire, l’homme aux « demi-lunes »
présente, eh veste de strass, Apos-
trophages. le jeu littéraire qui fait
gagner la machine à laver à
3 750 francs, le réfrigérateur à
4 100 francs. Philippe, Jeanne et
Lucien sont les valeureux candi-
dats - écrivains (Sollers, Cham-
pion et Bodard) qui sont venus là
pour vendre leur dernier livre,
sous les applaudissements com^
mandés de leur fan-club.
.. On sait Bernard Pivot espiègle,
et il n’y a pas chez lui l'ombre
d une ambiguité. Mais gare ! Son
prestige est â double tranchant. A
vouloir titiller une réalité si pro-
che de la fiction, on mettrait la
mam an feu qu'il donnera là quel-
ques idées saugrenues aux promo-
teurs de jeux saucissonnés.
J.-M. Dy,
Voici, un hebdomadaire auquel
réfléchissait Prisma-Presse depuis
janvier dernier, est donc en kios-
ques. depuis le mercredi 18 novem-
bre. Ce magazine de 72 pages,
vendu 6,50 F, offre à ses lecteurs des
jeux, des idées de voyages, de mode,
des rubriques santé, cuisine, un.
mini roman, etc., ainsi que des actua-
lités, notamment sur fcs stara.
concurrencer le Spiegel. Un numéro
de Puis a été tire à 1 50 000 exem-
plaires. Si te vente est significative,
. 400 000 exemplaires pourraient être
mis en kiosques en avril prochain.
Mais 1a prudence reste un principe
de base : avant d'être lancé. Voie » Ta
été testé en province et à Paris. Ber-
telsmann applique aussi ce principe
h Puis.
Y.-M.L
• Nomination au groupa
- NoôKfean tagwtïix
vient cTetre nommé cfirocteur technï-
5*5 ^?ï qüe du , sr0lJ P*
* ensemble des public*-
adjoint du service
pQl/taq ue du Monde, u avait été
£23? 2! 22 81 n5dacteur « chef
***** de V Express, chargé de la
|]d«>nomie et, en
au directeur technique
•t artistique du groupe.
théâtre
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m« Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 29
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on
a.
d’outre-
mer
.*.... *= .A
T . " '*■
théâtre
SPECTACLES
NOUVEAUX
La Jan
UNE LUNE POUR I£S nftart-
KITES. Garnier (42-27-81-15).
20 h 30 (19). ' "
SXESi; Gbatfikm. Théâtre (46-57-
22-11), 21 h (24). '
LA VENUS A LA FOURRURE. Car-
uwfaede. Tempête (43-74-94-07).
ZOAju (24),
L'ECLIPSE. I« LA BAULE. W
TbOin (4672-3743)^20 h 30 (24). '
MAISON DE POUPÉE. AnbervO-
Botj Théâtre - (48-33-16-16). 21 /h
LE TRADUCTEUR CLEPTO-
MANE. Lutetia (45-48-74-28).
20 h 45 (24 ).
LA QUESTION. States. SOxBo théâ-
tre (48-21-61-05) ,21 b (25).
ANTOINE Simone- Pmi— (4248-
77-71) : la Taupe, 20 b 45.
ÀKTS-HÉBEKTOT (43-87-23-23) ; Une
chamlmiiirfe:Danlôgae.21 fa.: •
ATAIANTE (4606-1140) : kr Prince et
le Marchand, 20 h 3a
ATELIER (460649-24) : Cutorin»
Baria, 20 h 30-
ATHÉNÉE- Louis Joatct (47-42-67-27) :
les Acteurs de borne foi et fat Mé pr is e »
salle Loüis-JœvBt, 21 b; Ehrire Jon-
vet 40, «aHo Loua-Jouvet, 18 ta 30 ; Rrag*
w wn t rfn Théâtre I ■ Fragment de Théa-
tre O, salle C. Béranl, 18 b 3a _
AU JARDIN OTHIVES (42525949) :
Conversations conjugales, 21 b.
BOUFFES-PARISIENS ' (42-9660-24) 2
l'Excès coBtraire.20 h 45. • • -
CARREFOUR ur LA DIFFÉRENCE
(43-72-00- L5) :1e Temps, le Fm, 21 lu
CARTOUCHERIE THÉÂTRE DU
SOLEIL (43-762408) : lTmBade on
l’Iode de lems rêves, 18 h 3a
CIRQUE DWi VER (FNaQ On achève
bien les chevaux; 20 h 30L
CTT£ INTERNATIONALE UNIVERSI-
TAIRE (45-89-38-69) Baranf 1 Oriog-
gia, La- Galerie, 20 h 30; Béréni ce, La
Resserre, 20 h 30.
COMEDIE CAUMARTTN (47-424641)
Reviens dormir 1 TEIysée. 21 b.
DAUNOU (4261-69-14) Monsieur
Masure, 21 h.
DDC-HUIT THÉÂTRE (422647-47)
Trop cher pq6, 20 h 30 l
EDOUARD VU-SACHA GUITRY (47-
42-57-49) : Epoque épique. 20 b 3Ü.
ESPACE MARAIS (42-71-10-19) : le
Périt Brait des perles de bais, 20 h 3a
ESSAION DE PARIS (42-78-4642) :
Poésie et ahstflu, salle L 21 h: & Chef- '
d’œuvre sans qoeue ni téta, -salle L
18 h 30. --
FONTAINE (48-7674-40) : An secoure,
tout va bien 1, 21 h.
GAITÉ-MONTPARNASSE (4822
I618)i TOtot g wyKi at^ai h.-. .
GALERIE S5 (43-2663-51) BetrayaL
21b.
GAVEAU-THÉATRE (Sdh Gsm) (45-
63-20-30). La pedte chatte est morte,-
19 b.
GYMNASE MARXE-BELL (4246
79-79) , Madame SansGêne. 20 h 30.
BUCHETTE (46263899) : la CWf
trice chauve, 19 b 30; Lettre (Time
meonnne,21 b 30.
LA BASTILLE (43-57-42-14) : Bivouac
(Festival d'automne! Paris), 21 h.
LA BRUYÈRE (48-767699) : Première
je ua e n e. 21 b, 15 b.
LE GRAND EDGAR (48209059)-: Bien
dégagé autour des oreilles. cH vous
plaît!. 20 h 15; Carmen Cm, 22 b.
LUCXRNAHtE FORUM (454657-54) :
Castes bandés, suivi dn Chant du çygne.
Théâtre mûr. 20 b; Parions-en c omm e
d'un oéateur à nu antre. Théâtre noir,
21 b 30; le Petit Prince, Théâtre rouge,
20 b; Un riche, trois pauvres. Théâtre
rouge, 21 b 15..
MADELEINE (42-65-074)9) : les Pieds
dans rein, 21 h.
MARAIS (42-78-03-53) : En iannHe, ou
s'arrange uujouxx, 20i 3ûr ' - -
MARKNY <42560641} :Kean. 20b.
MAR1GNY (Petit) (42-2520-74) la
Menteuse. 21 h.
MATHURINS (4265-9000) : M*.
(théâtre, rnirr î T"‘-i danse dans la ville}.
20 h 30.
MÉNAGERIE DE VERRE (43-38-
33-44) : Gouttes dans l'Océan. 21 h.
MICHODIERE (474205-22) : Double
mixte, 20 h 30.
MOGADOR (42-85-28-80) : Cabaret,
20 h 3a
MONTPARNASSE (PETIT) (43-22-
77-74) : C’était hier, 21 b.
(tofeON fCOMÉDŒE-FRANÇAISE) (46
25-70-32) : le Marchand de Venise (Fes-
tival tfanireimr à Paris), 20 h 30.
ODÉON (452670-32) : le Pyromane,
18 h 30.
ŒUVRE (48-764252) : Léopold le bieo-
ümé.2Qh45.
PALAIS DES GLACES (46074903) : la
Madetemede Proust est à Paris, 21 h.
PALAIS ROYAL (42-97-59-81) : rHurto-
beriu on le Résctionriain; amoure u x.
20h 3a
PARIS-VHLETTE (420202-68) : Va
boa Bamboula.
POCHE-MONTPARNASSE <4548-
- 92-97) : Reine-mère, sage L 20 b 45 ; Ma
chère Rote, salle D, 21 h ; Variations sur
_ le canard, mdle L 19 h.
“ POT1NIËRE (42614616} : Grimes du
- cour, 21 h.
RENAISSANCE (4208-1850) : Un
jardi n e n désor dre, 20 b 45.
■ ROSEAU-THÉÂTRE (ancien théâtre de
rEpkcrie) (42-71-30-20) : le Puceau
(fOriéaas,20h 3a
SAINT-CæORGES (48780347) : Ire
Seins de Lota. 20 h 45. 15 h.
SALLE ÇHOPIN-PLEYEL (45-63-
8873) : Notes es duo (d’après les Notes
. • ’.wu Chopin)- •
SFLENMD SAINT-MARTIN (4208
-21-93) : Jauge Edwards, 20 b; Patrick
Tnosit déboule et dfiUte jusqu'au mois de
décembre, 22 h. .
STTUDIO DES CHAMPS-ELYSÉES (47-
23-3610) : le Baiser de la femmo-
aaignée,2I h.
STUDIO LE REGARD DU CYGNE (46
482901) :1a Rrim, 20 b 45.
" T AI THÉÂTRE (487850-79) : rEtren-
ger, safle L 20 h 30; l'Ecume des jouis,
nOe ï, 22 b; Métamorphose, «de IL
20 h 30 ; Hms dos, aaB»D,22 h.
THÉÂTRE 13 (45681630) : Comme on
.- .regarde tomber les remQea, 20 h 45. '
THÉÂTRE 14 - JEAN-MARIE SER-
RBAU (42454877) ; la Juges dn dd,
. 20 h 45.
THÉÂTRE DE L’EST PARISIEN (48
668080) ; la Nuit des rois. 19 h.
THÉÂTRE DE LA PLAINE (42-58
1665) ; la Chasse an corbeau, 20 h 30.
THÉÂTRE DE PARIS (43083909) : le
Pont da soupire, 20 b 30.
THÉÂTRE GRÉVIN (42468647) :
Arthur (la 3 Jeanne), 21 h.
THÉÂTRE MODERNE (48583839) :
Qwfl petit vélo ? 21 h.
TRAIRE MUSICAL DE PARIS (42-
380000} réservation an 4261-1883 :
' Pbrgy and Bcs^ 20 h.
THÉÂTRE NATIONAL DE CHAILLOT
(47-27-81-15) : le Soulier de tarin,
• C«-d théâtre, 20 b.
THÉÂTRE RENAUD-BA1RAULT (42-
566870) ; Jean-Jacques Rousseau
Petite salle, 21 h. Dem Juan (en hom-
mage à Louis Jouvet), Gouda salle,
1 ■ 20 h 30. Dans le cadre de - Une heure
- avec »: tes Sept miiaeks de Jéms, Petite
salle, !8 h 3a
TOURTOUR (48-87-8248) : Un aur
sous uaesaatane, 22 h 30..
TRISTAN-BERNARD (46220840) :ie
-- Quatuor.* Violoas dingues», 19 b; Syl-
vie Joly. 21 h.
VARIÉTÉS (483309-92) : C*ett encore
miBnzl* a prè a -m h fi.2Qh3a
OPÉRA DE PARIS, PALAIS GARNIER
(47485871) Noima, 20 h, tragédie
lyiique.cn dont actes de V. Be flnû . Gvrai
de F. Romani, tfir. mus. de Ml Valdes,
mire en scène de P.-L. Pffiri, de 40 F à
550F.
MAISON DES CULTURES DU
- MONDE (45464142) Le Bon» aux
oretfia coupées, 20 fa 30 vol, opère
contemporain du Japon, un opéra
moderne sur da base» traditi o nnelk»
avec caOigreptac, chanteurs, jooeuis de
• biwa «danseurs de no et de bina 80 F et
60 F. Fhsc 4- Crous.
OPÉRA-COMIQUE, SALLE FAVART
- (42-960641) CendriDon, 15 b. Opéra
(jeune pub&c) en deux actes, Evret de Pj-
M. Davks, avec l'orc h estre dn conserva-
toire dn X* antmifissement de Paris, tfir.
' par, 1 Buxriekm-A. GaUbcrt, mire en
' actes « choc: de R. Caceres (coproduc-
tion JMF, Fischer- Price et Quick
France). 50 F. 48781964 (IMF).
THÉÂTRE MUSICAL DE PARS (48
61-1883) Porgy and Bcss: 20 h. opéra on
deux actes, mus. de G. Genbwin, livret
de D. Heyward, chor. de M. Robtnto,
mise .en seine de J. O’Brien, chef
d’ardiestre : C. Nonce. 357. F, 281 F,
205 F. 160 F «71 F.
THÉÂTRE DE PARIS (48583839) Le
Pont dès soupirs : 20 b 3a opéra-boaHc
en quatre actes de J. Oflenbach. livret de
- H. Qéndeuxct L. Halevy, mire en seine
de L-bL Ribes, dur. de P^G. Lambert,
avec ressemble orchestrai d’Anténnez
Anny
DUPEREY
ê ^ H:;
Fabrice f||jS
LUCH1NI S
Pierre
VANECK &
Serge MOATI
SECRET
-, Henry BERNSTdN
Hicoie JAMET
Jean HACHE
Odile MALLET
PREMIÈRE LE 28 - LQC: 43 227774
Spectacles
Jeudi 19 novembre
dîr. par L BardeHn ou A. du Clorei, chef
da . choeurs P. Marna 225 F, 175 F.
100 F, 16S F (mer., jea, mar.) 245 F,
195 F, 120 F (ven, sam , dim.).
Les concerts
fibre (ac c ès m n s é c).
NOTRE -DAME -DE -PARIS, dim.
17 h 45 ; Uh-Chlns Lin (RDA) à
rorgue. Œuvres de Bach et Reubtae.
Enuée libre..
OPÉRA-COMIQUE, SALLE FAVART
(42-960611), 20 heures: dîr. par
L. Zagrosck, avec O. Bradky (soprano),
C. Mjcbd (harpe). Y. Poocrf (hautbois)
« B. Framange (fl S te). Œuvras de
Moran.80F.
. PÉNICHE OPÉRA (42461820), 21 b :
Moderato Ca nubile, roman de Margue-
rite Duras, edapt. et mise en scène de
M. Laroche, l ec t ure musicale de X.
Le Masne, dir. mua de Pfa. Nahon. avec
B. Cramoii (soprano-comédienne),
F. Boutin (reniant), D. Simpson (viedoo-
ceUe), P. Pcaiididier (cor), M. Bonnin
(accordéon). H- Bktrmann (basse).
O. Fqy (barytou) « J.-G. COulange
(baryum). 100 F, 70 F.
ORCHESTRE DE PARIS (4563-07-96),
20 h 30: dir. par E. Svetlanov, avec
A. Watts (piano) . Œuvres de Glinka.
Radimaninov « Borodine. De 45 F à
180 F.
CONCERTS LAMOUREUX, 15 bernes: -
Jean-Baptiste Brunies (alto) . Œuvres de
Schumann, Mendetssohn « Hindemith.
De 45 F à 35 F.
cinéma
La cinémathèque
PALAIS DE CHAILLOT
(47-0624-24)
Le Lit d’or (1924). de Cecfi Blount de
MDk. 16 b ; 1900 (1977, vas.lT.). de Ber-
nardo Bertolucci, 19 b; 1900 (1977,
vasjlL), de Bersardo Berhrincd, 22 h.
CENTRE GEORGES POMPIDOU
(48783657)
Le Fruit défeadn (1921), de Cccil
Blount de Mille. 15 h; le Cœur noua
rompe (1921), de Cecü Bknmt de Mme,
‘7b 15; AU Baba « ks quarante voleurs
(1954), de Jacques Becker, 19 h 3a
SALLE GARANCE,
CENTRE GEORGES POMPIDOU
(4878-37-29)
Hommage i Pierre Brutnbeiger : la
Coquille « le Qergymon (1927), de Fran-
çoiw Dulac, 14b 30; T Amour à l'améri-
caine (1931), de Glande Hoymann.
14 h 30; Charlotte et ton Jules (1958), de
Jëan-Lne Godard,' 17 b 30 ; la Courre de
taureaux (1951). de Pierre Bnuuberger,
17 b 30 ; Attaque nocturne (1931), de
Marc Afiégret, 20 h 30; Catherine (1924).
de Jean Renoir « Albert Dieudonné,
20 h 3a
Les exclusivités
LES AILES DU DÉSIR
Owminit la 1*
Gaumont Opéra. 2> (474240-33
Saint- Andr& bïy Art» I, 6* (483
Gaumont Cotisée, 8* (4858
La Bastille, 11* (48560876) ;
fiimMiit
La Bastille. I
, 13* (47-07-
LES FILMS
NOUVEAUX
LE BAYOU. Ffim américain de
AadnS K c nc faal o vrty. va : Forum
Bornéo, 1- (46085857) ; UGC
Danton, 6 (42061630); UGC
Panantes, 16 (43-20-Ï2-20) ;
vX : UGC Montparnasse, 6 (4676
9694) ; UGC Boulevard, 8J4676
9540); UGC Lvpa BeatiBe, 18
(434801-39) ; UGC Gobefins, 13»
(48363944): UGC Convention,
15» (46769340).
COUÉRE EN LOUBSWNE. Khn
» W M e s hi de VUker SchkJodoriT.
‘ ta: Forum Horiton, 1* (45-08
5857) ; HarniifcariUrPatiié. 6 (46
387838) ; Matignon Concorde
Pathé, » (48589242) ; Trois Par-
nassieat. 16 (482630-19); vX:
Praacais Pathé, 8 (48763888) ;
Mistral, 16 (46385243) ; Mot*
HOUSE D, Ffim américain de Rrimm
W3ew, ta : Forum Orient Express,
MaxériDo, 8 (48767246) ; Para-
moont Opéra. 8 (48485631);
UGC Lyon Bastille. 1» (4848
01-59) ; Le Gâterie. I» (4646
18-03) ; UGC Gobefins. 13» (4836
2344) ;MbtnL 16 (46385243) ;
Sept Parnassiens, 16 (4826
3220) ; UGC Camentioa, 15» <48
3220) ; UGC Convention. 15» (46
769340); Image». 16 (4622-
47-94) ; Trois Seerétan, 18
(42067879).
LES NOCES BARBARES. f*> Ffim
tadgririapîi de Mari o n fflatd:
Forum Honzon, 1* (46085857) ;
Impérial pathé. 2> (47487252) ;
Hantef enfile Pathé, 6 (4638
7838) ; Marignan Concorde Pallié,
vette, 18 (4831-56-86) ; Montpar-
as au Pathé, 16 (48261206) ; Le
MafibC. 18 (47440606).
NOCES EN GÂCHÉE. Khn franco-
Mjivj.i #min i , ii de MMri
ta : Foram Anxn-OtJ. 1“ (4898
S874) ; SnintGennaia Hnteette, 8
(46286820) ; La Trois Bcfaac. »
(46661660) ; 14 Jufflet Baatfilc,
11* (48570681); Sept Pan»-
siens. 16 (48263820).
LES NOUVEAUX TRICHEURS.
FiTm fampris de llicbel Scbocfc:
Forum Aro-en-CieL 1“ (42-97-
5874) ; George V, 8» (45-62-
4146); Le TrianqAe. 8 (4668
45-76) ; Mazévilles. 9»
(47-70-72-86) ; R mia n uat Opéra,
9* (47425621) ; Le Gâterie, 13»
(46861803) ; Mitral. 16 (4638
5243); Montparnasse Pathé, 16
(48261806}: Conveaticn Saia*-
Owria, 1» (45083800) ; Pklbé
CSdty. 18» (46224601) ;Le Oam-
betta, 20* (46361696).
WHtTS THAT C3RL ? Htm améri-
' - crin de Jan» Foley, ta : P bn u n
Arc-en-Oel, 1* (4897-5874);
Saint-Michri, 5» (48267817);
Gawnoct Airfwaadr.. 8» (4858
1808) ; fi a awnt Pansasse, 16
(43-350040) ; vis George V, »
(466241-46) ; Français Pathé, 8
(47-70-33-88) : UGC Ljw» BestiQe.
18 (43480859) -Fauvette Ka. 18
(4831-6674) ; Gaumont Ateia.
16 (43-27-84*50) ;Le*Montpan»04.
16 (43-27-5837) : Gaumont
Convention, 16 (48284827) :
Pathé Wepler, 1» (46284601).
14 Juillet P a r as oc,
(48265800) ; UGC Odéon, 6
UGC Biarritz, 6
14 Juillet b ™,
!!■ (4857-9681 ) ;I4Jüfflot Ben»-
Métis, 16 (43-27-84-50) ; Bknvemw
M on tparn asse , 15» (4644-2602) ; vX :
Bienvenue 15» (4646
2602).
L’AMI DE MON AMIE (Fr.) : Fdnnn
Orient Express, 1* (483342-M) ; La
Trois Luxembourg. 6 (4633-97-77) ;
Elytéra Lincoln. » (48583614) ; Trais
Parnassiens, 16 (48263619).
ANGEL HEARTJ*) (A^ va) : Locer-
naire. 6 (454657-24).
AU REVOIR LES ENFANTS (Fr.-AIL) :
Gaumont les Halles. l« (46261812) ;
Gaumont Opéra, 29(4742-6633) ; Gau-
mont Opéra, 2» (47486633) ; 14 Juillet
Odeon, 6 (48265903) ; La Pagode. 7»
(47061815) ; Gmwwnnt Ambassade, g»
(48581808) ; Geoge V, » (4668
41-46) ; Saint-Lazaroftsinrier, 6 (48
87-2643) ; 14 Jufflet Ba^te, 11» (48
57-90-81) ; Les Nation, 12*
(434804-67) ; Fauvette Bis, 13» (4831-
6674) ; Gaumont Alésia, 16 (4827-
8650) : Miramar, 16 (48268852) ; 14
Pnntasse, 14» (48363640); Gaumont
Métis, 16 (4827-8650); 14 Juillet
BeangreseOe. 15» (46767879); vX:
Gaumont Opéra, 8 (47424633) ; Rsx.
8 (48368893) ; Miramar. 16 (4826
8852) ; UGC Convention. 15» (4676
93-40) ; Pathé Clichy, 18» (4628
46-01) ; Trois Seerétan, 19»
(42067879).
LE GRAND CHEMIN (Ft.) : George V.
8 (46624146).
LES INCORRUPTIBLES (A, va):
Forum Horizon, I- (4508-57*57) ; UGC
Danton. 6 (48261630) ; George V, 8
(45-62-41-46) ; Marignan Concorde
Pathé, 8» (485892-82) ; UGC Biarritz,
8 (4502-2640) ; La Bastille. H* (48
54-07-76) : Kmopanorama, I» (4806
5650) ; Mayfsir Pathé. 16 (4626
27-06) ; vX: Rex. 8 (48368893);
UGC Montparnasse, 6 (467494-94) ;
Panmoum Opéra. 8 (47485631);
UGC Lyon Bastille. 18 (434801-59) ;
Le Galaxie. 13* (46861803) ; UGC
Gobdins, 18 (48362844) ; Mistral.
16 (46385243) ; Montparnasse Pathé,
16 (48261206); Convention Saint-
Otaxks. 1» (46783800); Gaumont
Convention, 16 (48284827) ; Le Mail-
lât. 18 (47480606) ; Images, 18 (46
2247-94} ; Le Gambetta. 20» (4636
1696).
JOHANN STRAUSS, LE ROI SANS
COURONNE (Fr.-Antr.) : Vendôme
Opéra. 8 (474297-52).
LES LUNETTES D*OR (lt.-Flr, val) :
Ciné Beaubourg, 8 (42-71-5836) :
UGC Odéon. 6 (48261630) : UGC
Chwnps-Hyriea, 8 (46682640): 14
Jniet Beaugrenefie. 18 (46767879) ;
vX: UGC Montparnasse. 6 (4676
9694) ; UGC Boulevard. 8 (4676
9540) ; UGC Lyon Bastille. 18 (4848
Pathé. 16 (48261206) ;
18 (46224601) ; Trois
(42067879) ; Le Gam-
LA PASSION BÉATRICE (•) (Fr.-IL) :
Forum Horizon, !» (45-08-57-57) ; 14
juillet Odéon. 6 (48265883) ; Hauto-
feuillc Pathé. 6 (46387838) ; La
Pagode, 8 (47-061215) ; Marignan
Concorde Pathé, 8* (4859-92-82) ;
Pabiick Champs-Elysées. 8* (47-26
7623); Saim-Lazaro-Paaqt er, 8 e (48
87-3643) ; Paramount Optra, 8 (4748
5631) ; Là Nation, 18 (43480667) ;
Fauvette, 18 (4831-5686) ; damnait
Parnasse. 16 (48363640) ; Gaumont
Alésia, 16 (4627-8650) ; Montparnasse
Pathé. 16 (48261206); 14 Juillet
BeaugreneUe. 16 (46767879) ; Gau-
mont Convention, 18 (48-284827);
Pathé Wepler. 18 (46224601).
PÊCHEURS DE REQUINS (Mcl.
va) : Uiopia Ch
84-65) ; Répebhc
51-33).
unpoilion. 6
Cinémas. II*
LA PHOTO (Gr^ ia) : Forum Orient
Express, 1- (48334826) ; Racine
Odéon, 6 (48261868).
PRICE UP YOUR EARS O (Bric,
va.) : Gaumont la Halta, 1“ (4626
12-12); Gaumont Opéra. 8 (4742-
6633): Bretagne, 6 (42-2857-97):
Sain t-Ànd ré-des- Arts I, 6 (43-26-
4818) ; Ganmont Cotisée, 8 (4858
2846) ; La Bastille. 1 1* (485607-76) ;
Ganmont Alésia. 16 (4827-8650JT ;
Gaumont Convention. 1 6 (48284827) .
LE REPENTIR (Sov„ va) : Cosmos, 6
^46462880) ; Le Triomphe. 8 (4502
SI TU VAS A RKL. TU MEURS (Fr.-
BréaJ ; Gaumont Ambmatdc. 8 (4858
1808) ; M&xéviDra, 8 (47-767886) ;
01-59) :
Gobelins.
(43062344); UGC Conventiœi, 1»
(46769340) ; Le Maillot, 18 (4748
0606) ; Ima g ra , 18 (462247-94).
MALADIE D'AMOUR (Fr.) : Forum
Orient Express, 1“ (42-3842-26) ;
Gange V, 8 (466241 46) ; Sept Par-
n—lem, 16 (42263820).
MY BEAUT1FUL LAUNDRFITE
(Bric, va) : CSnoefaes. 6 (46381682).
NADINE (A, va) : Ciné Beaubourg, >
Ganmont Convention, 18
4227) ; Le Mrilfat, 17* (4748
Pathé CSchy. 18 (46224601).
LA BAMBA (A, ta) : Chmy P
(485407-76) ; UGC Ermitage,
681616) ; vX : Rca. 2* (4236
UGC Montparnasse. 6 (4674-
htny Palace, S*
mitage, 8 (46
(42368893) ;
(4674-9694) ;
1630) ; UGC Rotonde, 6 (4676
9694} ; UGC Biarritz, 8 (4662-
20-40) ; v.F. : Impérial PatM, 2*
(47427252) ; Rex, 2» (42368893) ;
UGC Montparnasse, 6 (46769494) ;
UGC Ermitage, 8 (45081616) ;
Boulevard, 8 (46769640).
Boulerait!, 9*
BABFLY (A
ABFLY (An ta): Fo
Express. K (42-334226) ;
(46381682).
ta) : Forum Orient
384226) : Chutera, 6
BOIRE ET DÉBOIRES (A, vo.):
George V, 8 (46624146).
LA BONNE (*•) (II) : George V. 8 (46
624146) ;MaxéviIkc.9* (47-7672-86).
CHAMBRE AVEC VUE. (Brit, va) :
14 Juillet Pareasre.6 (48265800).
COMÉDIE I (Fr.) : Ganmont la Halles.
1^462612-12) ; Epée de Bcfe, 6 (48
LE CRI DU HIBOU (Fr.-lL) : Rnrnm
Orient Express, 1» (42084826) ; lmp6
rial Patbé, 2* (47487852); Haato-
f ouille Pathé, -6* (4633-7838);
George V, 8 (466241-46) ; Sept Ar-
uatiens, 16 (48263220).
CROCODILE DUNDEE (Ans»., ta) :
Le Triomphe. 8 (46624676) i VX:
, Français Pâthé. 8 (47-763888).
DÉMONS DANS LE JARDIN (Bp,
va) : Latins, 4* (427847-86) ; Sept
Pamasneas. 14* (48263200).
LES ENFANTS DU SILENCE (A,
vX) : Lumière, 9* (42464907).
EVILDEAD2 (•) (A, vX) : Hollywood .
Bonkvani, 9> (47-70-1641).
IA FAMILLE (IL-Fn, vol) : Studio do b
Harpe, 6 (4634-2652) ; Pabtids Mati-
gnon. 8 (4859-31-97); Tri» Parna»-
■kms, 18 (48263619).
LE FUC DE BEVERLY HILLS 2 (A,
• va) : George V, 8 (45424146) ; vX :
Lumière. 8 (42464907) ; Les Montr
pâmas, 16 (4827-5237).
LA FOLLE HISTOIRE DE L’ESPACE
(A, VA) : Geoge V, 8 (46624146) ;
vX : Gaumont Opéra. 2> (47426633) ;
George V. 8 (45424146) ; Fauvette,
18 (4831-5686) ; Les Montpaxnos. 16
(4827-5237).
FUCKING FERNAND (Ft.) : UGC Nor-
mandie. 8 (46681616).
FULL METAL JACKET (*) (A, va.) :
Gaumont ks Halles, 1- (46261212) ;
14 Juillet Odéon. 6 (482659-83) ; Gau-
mont Champs-Elysées, 8 (425904-67) ;
Publias Cnmnps-Blyséa, 8 (47-26
7623) ; 14 Juillet Bastille, U* (4857-
9681); Escorial, 18 (47417-2804)-,
Fauvette, 1> (4351-56-86) ; Ga u m ou l
UGC Lyon Bastille, 12 (48480159) ;
UGC GobeHna, 18 (48362844);
Convention Saint-Charles, 15* (4679-
334»).
NraJF SEMAINES ET DEMIE (•) (A,
va) : Le^ Triomphe, 8 (45584676).
LE NOM DE LA ROSE (RvIl-AIL,
vX) : Lumière. 8 (42464907).
L’OEIL AU BEURRE NCHR (Pt.) :
Forum ArecnCieL 1- (42975874);
Rex, 2 (42368893) ; UGC Montpar-
nasse. & (4674-94-94) ; UGC Odéon, 6
(42-261630) ; Marignan Concorde
Ftetfeé, 8 (48599202) ; UGC BSanitz.
8 (45-682640) ; UGC Boulevard, 8
1908); Maxévüks, 8 (47-767206);
Panunouat Op&a. 8 (47425631) -.La
Mtmtpsnns, 16 (48275237) ; P&thé
Œdf, 18 (46224601).
LE SKTLIEN (A, ta) : Forum Horizon.
1- (45085757) ; Action Rive Gauche,
» (48294440) ; 14 Juillet Odéon. 6
(48265953) ; Gaumont Ambassade. 8
(4859-1908) ; 14 Juillet BeaugreneUe,
18 (487879-79) ; vX : Rex. 2* (42-36
83-93); Bretagne, 6 (482857-97);
Marinai Cteoarde Pathé, 8 (4359-
9242) ; Français Pathé, 8 (47-76
3888) ; La Nation. 12* (434804-67) ;
Fauvette. 18 (4831-5606); r—m— «
Alésia, 16 (482754-50) ; Gaumont
Convention, 13* (46284227); Pathé
CSchy, 18* (45-224601).
LES SORCIERES 1PEASTWICK (A*
ta) : Forum Orient Express, I* (4838
4826) ; Publicii SaintGennûn, 6 (48
287250) ; UGC Ermitage. 8 (4558
1616); vX: Gaumont Parnasse, 18
(48363640).
SOUS LE SOLEIL DE SATAN (Fr.) :
Gaumont ks Halles, l» (46261212);
La Trais Luxembourg, 6 (4633-97-77).
3UPERMAN IV (A- va) : UGC Ermi-
tage, 8 (454616-16) ; vX : Rex, > (42
368893) ; UGC Ermitage, 8 (4558
16-16) ; Paramount Opéra, 9*
(47425631) ; Le (4686
18-03); Canveatiou SaintCharics. 18
^4679-33-00); Images. 18 (4622
TANT QU’IL Y AURA DES FEMMES
(Fri) : Gaumont Ambassade. 8 (43-52
1908) ; Français Pathé. 9* (47-76
3358) ; Miramar, 14* (482689-52).
PARIS EN VISITES
VENDREDI 20 NOVEMBRE
«Les im pre ssionnis te» an Mnsée
d'Orsay », 10 b 30. 1. rue de Bdlc-
cbasse, sous raéphant (P.-Y. Jaslet).
■ Chefs-d’œuvre d’art aptgnd»,
10 h 30, Petit Palais, entrée de Texpomr
tion (Paris et son histoire) .
«L'Opéra», 13 h 30, dans le hall
(Are confére n ces).
«Le Musée Picasso dans Phôtei
Salé», 14 b 30, 5, nie de Thorigity
(Arts et cnriori t és).
«Coûta charmants de lHe Saint-
Louis », 14 h 30, métro Pont-Marie
(Paris pittoresque et insolite).
• HOtels de IHe Saint-Louis »,
14 b 30, métro Pont-Marie (Flâneries).
«Un cimetière et ses mystères»,
I4h30, boulevard Ménilmontant, face
à la rue de la Roquette (Y. de Lan-
ghde).
«HBUüs et jarffiss du Marais, place '
dn Vosges », 14 h 30, métro Sabir-Paul,
sortie (Rés ur rection dn passé).
Hdteb du Marais nord, place des
Vosges », 14 h 3a métro HOtd-da-Vme,
sortie rue Lobean (Güks Botteaa).
« Le Palais de justice en activité »,
14 h 30, devant tes grifies (Michèle
Ptiûycr).
• Le théâtre de FAthénée de Louis
Jouvet», 15 heures, 6, square Louis-
Joovet (Mo num ents historiqua).
« L’art de vivre an <£x-lmitiéme siècle
an Musée Coguac-Jay », 15 heures,
25, boulevard des Ca p ucines (Monu-
ments historiques) .
«Exposition Regafia», 15 heures,
Louvre, porte Saint-Gexmain4’Auxer-
rris (A p proc he de Part).
CONFÉRENCES
11, av e nu e du président Wilson, petit
auditorium, 14 h 30 : «Art pauvre»,
présenté par Béatrice Parent (Musée
d'art moderne de la Ville de Paris).
11 bis, rue Keppler, 20 h 15 : « Prot-
on trouver ces vies a nt érieu r es », eattée
libre (Loge unie des théosophes).
Maison des mine» ; 27a rue Saint-
Jacques, 20 h 30 ; « La Turquie seldjou-
kide», par Jean-Paul Roux (CEo-ks
Anasderhatrare).
Palais de la découverte, avenue
FranUiji-Rooflevdt, 20 b 30 : «Le para-
doxe des emp er e u rs. Faune des terres
australes et antarctiques», par Pierre
Jbuvca rin .
FESTIVAL DU CINEMA
ESPAGNOL
PARIS / 18-24 NOVEMBRE 87
“EL LUTE”, MARCHE OU CREVE /Vincente ARANDA
LA FORÊT ANIMÉE/ José-Luis CUERDA
LA VIE JOYEUSE /Fernando C0L0M0
DIVINES PAROLES /Jose-Luis GARCIA SANCHEZ
TANT QU’IL Y AURA DE LA LUMIÈRE / Felipe VEGA
MATADOR /Pedro ALMODOVAR
LA GUERRE DES FOUS/Manolo % MATJI
L’ANNÉE DES LUMIÈRES /Fernando TRUEBA
LE VOYAGE NULLE PART/ Fernando FERNAN-GOMEZ
MON GÉNÉRAL/Jaime de ARMJNAN
LAURA /Gonzalo HERRALDE
LA MAISON DE BERNARDA/ Mario CAMUS
Gaumont Colisée - 38, avenue des Champs-Elysées, 75008 PARIS - Métro: Franklin-Roosevelt
Prix : 35 F - Abonnements : 50 F pour 3 films, à retirer au Saumont Colisée
à partir du 1“ novembte de 12H a 13H30. Renseignements au 43593946
ï r j ; ?
> -V -v
«
L «1 II» l-\
Lts programmes collets de radio et de tél t i M o u saut pd »B6s chaque wmt Jw watre wfffaat du samedi daté
Ænmchc-lBBdl Signlflcalkw des symboles ;► Signalé dans* te Mande radlo-tfléTisioo. □ Fihai évitera Oupeutvrir
■ ■ N* pas attaquer ■ i ■ CkaUVem» on dasaiqae.
Jeudi 1 9 novembre
2030 Mwoaiw : Le monde eu face. Emission présentée par
Christine Odcrent sur le thème «L’argent, la fin d’un rêve»,
avec Laurent Fabius. David de Rottchüd, M“ Beaux.
Jérôme Sédoax, Michel Besson. Robert Maxwell.
22-00 THéfibn : Une frmein nwirntt. De Pierre Battrai.
Avec Jacques Dufüho, Caiherine Wilkcning, P ie rr e Oé-
mentL Cinq nouvelles (de Zola. Apollinaire. Coppée, Gau-
tier. Cau) mises en Images par Pierre Boutron et reliées par
un fit : « Si (a jeunesse ne pardonne rien, la vieillesse
n’excuse pas touL « 2335 Journal et Bonne. 2339 Pcnû-
■Ion de - ia * Emission de Frédéric Mitterrand et Jérétne
Garçon
2830 Cinéma : Dtabofiqucmert vôtre ■ Film fiançai» de
Julien Dnvivier (1967). Avec Alain Dekm, Senta Berger.
Sergio Fantoni. Claude Piéplu. Peter Mosbacher.
22.05 Magariue : Edition spéciale. Présenté par Bernard
Rapn. Sur le thème « Danger, déchets ». 2330 Informa-
Râpa. Sur le thème *D
tkms : 24 h snr TA 2. <MM
-, déchets ». 2330 la
i: Brigade crimtedte.
2035 Téléfilm : Péché de jouasse. De Peter Haut, avec
Barbara Carrera. Anthony Geary, Kim CattralL 22.15 Jour-
naL 2240 Magazine : O dinqpw . Les gens d'Europe.
3. J’étais ton gosse, de Tamas Almasi (Hongrie). Un groupe
de rock se décompose suite à des cordais internes. Eu
arrière-fond, le désespoir de l’adolescence. Un documentaire
sur le aicalage entre ce groupe tris populaire et la Jeunesse,
la Hongrie. Climat. 23^45 Musiques, musique. Maple LeaT
Rag, de Scott JopJm. 2330 Sport : jen à XXQ : Franco-
Noavefle-Guinée Papouasie A Carcassonne (match joué te
1 S novembre).
CANAL PLUS
2OL30GméuM : Désordre ■ Film français d'Olivier Asseyes
Ho Nguyen, Donald Moffat, Trnen V. Tran (v.o.).
1.95 Câffrm : Secrets de fanes. Film français (classé X)
de Michel Barny (1986). Avec Diana Anvers, Sophie
Musard, Gérard Luig. 230 Documentaire : Les allumés du
sport. De Katmandou à TEvcrest sur les ailes dn vent.
LA 5
2030 Téléfilm: Point jone le jeu. De CEve Donner, d’après
Agatha Christie. Avec Peter Ustinov, Jean StapJeion,
Constance Cummings. 22.10 Série : Capitaine FunDo. Es
arrivent. 23.05 Série : Lon Grant. Un dimanche A Venise.
2335 Série : Max la menace (redift.). 020 Série: Les che-
villera dn deL 043 Fcuflktou : Le tem ps des copains.
1.15 Les cfau dernières i ii Ih u H » D’tine pierre deux coups
(rediff-).
2035 Série : Les têtes briiées. Objectif Rabaul (rwfifL).
2130 : la Griffe da passé ni Film américain de
Jacques Tourneur (1947). Avec Robert Mitchum, Jane
Greer, Kirfc Dougho. 2330 Magazine : Md aime. Portrait
de Jacques Tourneur; Kirk Douglas et Robert Mitchum se
retrouvent ; Visite as Festival d’Amiens ; Portrait de Robert
Benton ; Imamnra à Pi galle. 2340 JoomL 2330 Météo.
2335 Msyanr : Chah 6. De Pierre BouteQler. 040 Musi-
que : Boulevard des cfips. 140 CEp des efips.
FRANCE CULTURE
2030 Dra mati qu e. Ecoote AtfcaBe. D’après Racine, éorit par
Etienne Vallès. 2130 PvsfBs pétrins. Jean BaQanL 2240
Nuits Bttgaédfacs La Camargue (3* partie). 0.05 Dn jov
(1986). Avec Wadeck Staaczak, AnnoGisel Glass, Lucas
Bel vaux. 2135 Flash d'informations. 22.00 Onéms : Coma
privé. ■ ■ Film français de Pierre Granier Deferre (1986).
Avec Elizabeth Bourrât, Michel Aumart, Xavier Dehic,
Syfvia Zerfnb- 2330 Onéum : Ahuao bay ■« Film améri-
cain de Louis Malle (198S). Avec Amy Madigan, Ed Harris,
FRANCE-MUSIQUE
2030 Concert (donné le 6 novembre en l'église Saint-
Gcrmain-des-Prés). Vêpres pour solistes et chœur a capella,
S 37. de Rnchmamnov, par le Cbceur de Radio-France,
. Michel Tranchant. 23-07 CM de la sonique contempo-
raine, par Marc Texier. 030 M él odi e» . Am Bach im Fr&h-
lmg, D. 361 ; Fischerwrise, D. 881 ; Der JUngling am Bâche,
D. 192; Gondeifahrer ; Meeres Stifle, D. 216; Auf dem
Strfim, D. 943 ; 2e partie de b Belle Meunière de Schubert.
Vendredi 20 novembre
1&00 Série : Mann. 1930 FcriOeten : Santa Barbara.
1930 Jeu : La rase de la forttme. 2030 Journal et Météo.
LA SAMARITAINE : VOUS V VIENDREZ !
CANAL PLUS
1836 Top 50. 1835 Starquizz. Présenté
1836 Top 50. 1835 Starquizz. Présenté par Alexandra
Ka van. Invités : Nkbolas Peyrac, Catherine Leprince, Léon
ZîtroDc. 1930 Magazme : Nnfle part afllema. Présenté par
Philippe GUdas et les Nuis. Invités : Fabrice Lochini et Amy
Duperey. 2930 Série: Le retour de Mike Ht— 1 .
21.15 (Mm: Les vacances de Mn»v Halot ■■■
Film français de Jacques Tati (1953). Avec Jacques Tati,
Louis Perrault. Nathalie Pascaud, Michèle Rotin. Monsieur
Hulot. célibataire hurluberlu, va passa' ses vacances data
une petite station balnéaire en Bretagne. Il perturbe la vie
des clients de l'kôteL A part une vieille Anglaise excentri-
que. personne ne le co mpr end. Le comique a observation de
Tati s'exerce à l'égard des rites, des manies, des habitudes
sclérosées d’un milieu petit-bourgeois. C’est d'une étonnante
vérité sociologique, toujours drôle, jamais méchant, sous le
regard de Hulot. I» trouble-fête. libre et solitaire.
2240 Flash d'tafonuattooe. 22 45 Cinéma : Les fr ères
Pétard. □ FQm français d'Hervé Pahtd (1986). Avec Gérard
Lanvin. Jacques VBleret, Josiane Balaxho. 0.10 Chhaa :
Secrets de femmes. Film français (classé X) de Michel
Barny (1986). Avec Diane Aizvcn. 135 Ci n éma : A b
r achfrrhr de Mr Goodbar. ■■ Film américain de Richard
2038 Tapis vert 2030 Variétés : Labaye «Tboonenr.
Coups de coeur : Régine. Avec Patricia Kaas, Demis Rousses,
Coryune Cbarby, Image, Sapho, Richard Cbyderman. Alain
Chamfart. Eisa. Donchka. Anny Duperey, Pierre Vaneck,
Fabrice Luchini. 2240 FeoSetca : Le joyau de b courtxme.
De Christopher Morahan et Jim O’Brien, d'après Le quatuor
indien, de Paul Scott. (5* épisode). 2335 Journal et Bonne.
2330 Magazine : Rapide. D’Antoine de Cannes. Invité :
Paolo Conte.
18.15 Série : Ma aoregre Men- atmée . 1845 Jeu : Des chif-
fres et des lettres. D'Armand Janunot, présenté par Patrice
Laffont. 19.10 ActnaHtés régionales. 1935 Série : Magny.
20.00 JourraaL 2030 FemBeùta : Boaioar maître. De
Denys de La Patcllière. Avec Danielle Danieux, Georges
Wilson. Gérard Klein, Aurore Clément. (4» épisode).
2130 Apostrophes. Magazine littéraire de Bernard Pivot.
Sur le thème : La 6Q0\ sont invités John Fowks (La créa-
ture), François-Bernard Huyghe (La sofüdéologie), Jorge
Sempruu (Netcbsiev est de retour), Michel Serres (Les sta-
tues). Mario Vargas Lk>sa (Qui a tué P aton rin o Malero ?)
23.05 JouraaL 23.15 O nt c lu b : Jades. NM Film fran-
çais de Georges Franju (1963). Avec Challing Polloclc, Edith
Scob, Francine Bergé, Théo Sarapo, Syivia Kosdna, Michel
VUokL En 1917, un mystérieux Justicier s'attaque à un ban-
quier escroc, mais protège la fille de celui-ci, dont il est
amoureux. Hommage à Louis Feuillade et à son * ciné-
rotnan- écrit avec Arthur Bemède. au temps du muet
Franju avait joué à fond le jeu de la littérature populaire. Il
avait recréé avec aadmirables images en noir et blanc les
sortilèges d'un « réalisme fantastique » faisant de la vie un
rive, à moins que ce ne soit l'inverse.
1830 FemBetoo : La liberté Stéphanie. De Georges Cou-
langes, réalisé par Marlène Bertin. Avec Agnès Torrent, Phi-
lippe Jotteau, Charlotte Bonnet (29* épisode). 1930 U 19-
20 de O n fo rm a ttou. De 19.07 à 1930, actualités régionales.
1935 Dessin animé : D était ans fois b rie. L'siL
20.05 Jeux : La classe. Présentés par Fabrice. 2035 Fwft-
ktou : GoUbnue TA Quinzième épisode : Les possédés.
2037 Je» de b pomme. 2130 FeoHMoa : Gnlhimf TeB.
Seizième épisode ; Le maure (l n partie). 2135 Magazine
Thabssa. De Georges Pemond. Evergreen : l'irrésistible
ascension du chairman Chang. 22 35 Journal. 2245 Série :
Histoire et passion Guillaume b Conquérant. 2340 Musi-
ques, amsiqae. Euphonie Soumis et Scdace, de Scott Joplm.
2330 Boxe américaine.
Brooks (1978). Avec Diane Keaton. TuesdayWdd. William
Athcrtou (v.o.). 340 Cinéma ; KnüL a F3m anglais de
Peter Yales (1983). Avec Ken MarsbaD, Lysette Anthony,
-Freddie Jones, Francesca Annis. 535 Docameataâre : Les
dn sport. De Katmandou h l'Everest snr les ailes du
vent. 6-00 Série: Rawhide.
1930 Jen : La porte magique. Présenté par Michel Robbe.
19.30 Boulevard Bouvard. De Philippe Bouvard.
2030 JomaL 2030 Variétés : Il était ane fols— Em issio n
de Patrick Sabatier. Invité : Antenne. Hommage à Thierry Le
Luron. Avec BQ] Baxter et Tippa Irie, Francis Lemarque,
Guy MardeJ ; Extraits de spectacle Quasîmoda 2215 Loto
sportif; Fool vus jeux. Emission présentée par Michel
Hidalgo. 2 230 Série : L' Inspecteu r Derrick. L'imprudence.
2330 Magazine : Bains de mbid t. De Thierry Ardisson.
130 Série: Max b menace (rediff.). 135 Les câaq do<-
agres minâtes. Ronges sont les vendanges (rediff.) .
1830 Série : Ln petite maison dans b prairie. L’incendie
(2* partie). 19.05 Série : Cher onde BEL 1930 Série :
Dakfari. Sur les traces des gnépards. 20.24 Six minâtes
Jnfo n Mti ora. 2030 Série : Le Saint. Le trésor mysté-
rieux- 2130 Feuilleton: la dünqnede la Forét-Noire
(12" épisode). 2210 JonrnaL 2220 Météo. 2235 Soirée
pofidèse: Les privés ne meinest jamais. Présentée par Guy
Marchand. Sénés : Peter Gunn; Mr. Lucky. 2345 Maga-
zine : Ondes de choc (rediff.). 0.15 Mnriqne : Boulevard
des clips. 140 Œp des clips.
FRANCE-CULTURE
2030 Radio-archives. Pierre-Jean Jouve : La tasse. 2130
Mnriqne : Black and Bine. Les six cordes de Loimic Johnson,
guitariste de blues et de jazz. 2240 Nuits magnétiq ues. La
Camargue (dermère partie). OLOSDn jour an le ndrmalu.
FRANCE-MUSIQUE
2030 Concert (donné b 25 octobre 1986, salle Pteyel).
Concerto pour piano et orc h est r e tr* 5 en mi bémol majeur,
op. 73, et Symphonie n» 8 en fa majeur, ou. 93, de Beethoven,
par rOrchestre national de France, air. Waher Weller.
2230 P re m ières loges. René Bianco, baryton français.
Extraits de Mireille (acte II) et dn Faust (actes L IL IV) de
Gounod; Les contes tTHoffmann (actes H, ni) tTOffen-
bach.2337 Cbh de h mnriqne anctem». 030 Arriéres.
Audience TV du 18 novembre 1987 (baromètre le montoe/sofres-nielsenj
Aogmee k m t aman éa, région p a rirtna a 1 point »■ 32000 foyers
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8.0
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HORIZONTALEMENT
I. Ses allumettes ne le quittent
1 pas: — U. Endroit où les issues peu-
vent être gardées. En voilà un qui
est souvent de la partie l — HL Ne
I va pas droit an but. Fréquemment
1 ntüisê pour l’entretien. — IV. Sup-
port de colonnes. Permettent de
découvrir de véritables révélations.
- V. Aide à satisfaire un besoin
dans les «cabinets». Four le meil-
leur mais pas pour le pire. — VL Se
lance dans un long développement.
- VIL On ne peut certes pas leur
reprocher de manquer d’envergure.
- VUL Accueille de très nombre u x
hommes dans son fit. Ce n’est pas
parce qu’ils ne l’aiment pas que cer-
tains n’hésitent pas à le plaquer.
IX. Possessif. Fut peut-être amené à
passer l'éponge. — X. Où heureux
furent ceux qui assistèrent à maints
départs à la retraite. Est régulière-
ment mentionné par celui qui parie
en maître. - XL On ne peut tout de
même pas les condamner ri elles
viennent à tourner maL
VERTICALEMENT
I. Avec elle, ceux qui paient sont
aussi ceux qui encaissenL Sert de
monnaie d’échange. — 2 fl faut de
Pair pour lui donner vie. - 3. Une
vraie tête de cochon. Dans le pré-
sent, il ne vivait que pour le passé. -
4. On peut nous rapporter sur un
plateau. Vivent parmi les grains. —
5. On en vient vite à bout en trico-
tant Inspire le respect. Sorti de
l’ombre. — 6. C’est bien pour le mal.
Cela vaut de Por. — 7. Est parfois
logée dans un pistolet. - 8. Mal ins-
piré. N'est pas à ramasser à la petite
cuillère. - 9. Casse la croûte.
Repoussent les ténèbres.
Solution dn problème ar 4617
Horizontalement
L Biographe. - IL Essoucher. —
HL Gît. NoL - TV. As. Nèpes. —
V. Subit. - VI. Etat. Nota. -
VIL Mena. CIm. - VTIL El Bâton.
- IX, Nue. Zug. - X. Tel Urid. -
XL Irréels.
Verticalement
1. Bégaiement - 2. Isis. Têtue. -
3. OsL Pan. Eli. - 4. Go. Tub. -
5. Runes. Azur. - 6. Acupuncture.
- 7. PhJcbotogîe. - 8. Hé. Sit-in. EL
- 9. Erg. Tan. Ils.
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femme aux mains jointes • (1924). Léger - Le garçon de café »
(1920). Ronault - Crépuscule > (1922-1928). Van Dongcn - Les
trois grâces » (1909).
EXCEPTIONNELLES GRAVURES de Picasso ■ La femme qui
pleure > (2937). -La femme au tambourin- (1938). Chagàn,
Courbet, Dubuffet, R. Dufy, Lebasqae, Le bourg. -
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DELAVENNE. LAFARGE. 12. me Grange-Batelière (75009), 47-7045-96,
DELORME, 14, avenue de Ma rine (7 5008), 45-62-31-19.
LAURIN, GUILLOUX, BUFFETAUD, TAILLEUR (anciennement
RHEIMS-LAURIN), 12, rue Drouot (75009), 42-4*61-16.
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LOUDMER. 18. rue de Provence (75009). 45-23-15-25.
MATHIAS, 19, me Ampère (75017), 46-22-70-25.
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OGER. DUMONT. 22. rue Drouot (75009), 42-46-9645.
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Naissances
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sont h em eu x de vous am*¥Hxr b nais-
sance de leur Gb
CtatefAei
b 12 novembre 1987.
19, rue du 18juin.
93220Gagny.
Décès
- Pofondément affecté par h dispa-
rition de
M. Henri BETTAN»
les amis d'Hélène ex Domimqae Hatnon
s'associent à leur chagrin et présentent
tenu regrets attristés 1 toute la famille.
— M. Jean-P&nl Bord
et scs enfants.
M— Robert Ch auv e n e t ,
ont b tristcan de üaire part du décès de
IVhJeaBrPMlBOREL,
née Béatrice Chaureoet,
professeur des Universités,
praticien des hôpitaux,
s ur ven u à Caen, le 8 novembre 1987,
data a quarante-deuxième armée.
7, Basse-Rue,
14112 Bicvine-Beuvnie.
- AjBcc Bœdsocq,
son épouse. *
Bonard et Martine Boudsocq,
Eisa, Mathilde, Smon,
ses enfants et ses petits-enfants,
ont b douleur de faire pari du décès de
Parti BOUDSOCQ»
surv e nu le 12 novembre 1987, ft Saint-
RaphaèL
Le Concorde,
26. me Zamcubaf.
83700 Saint-RaphaBL
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163158 163134 10 000,00 F
163168 163135
163178 163136
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M** et M. Raymond Durand
et lems enfants,
M™ et M. Loden Establct
et leurs mfants,
M.etM“JeanDenarie
et leur fila.
Ainsi que toute leur famille,
ont la douieur de faire part du décès de
M** veuve Marcel DENARIE,
née Marie Csgaianx,
sur venn 1 Wge de qpatte*Iiigt-quatre
ans.
Ses obsèques aurait Ben le samedi
21 novembre 1987, & 15 heures, eu
régfise de Domaine.
Corps déposé.
Condoléances sur registre.
— On nous prie d'annoncer le décès
de
M-ReaËGONON,
rite Simone Defaan,
rappelée è Dieu 1e 13 novembre 1987,
daossaraaantc-sciaèineaxmée.
De la part de
M. René Ganan,
son époux,
M. et M" Bernard Gtnon,
M. et Nicole Besimüs,
Le docteur et M“ Mkhd Goncn,
BBS
Et des fantiDcs Gonon et Ddouca.
L'inhumation a en fieu 1 dans
rindmité.
Use messe sera cfiébrée à riutesition
de b «lé fmitw |b « iTiHti 28 <— » iiiI)> k
1987, ft 9 h 15, en Téglisc Notre-Dame-
do-TAssoniptiou, me de rAsnauptioa, 2
Paris-lé*.
P rièr e de remplacer tant envoi de
fions par un dm a l'Association France-
Attsmcr, 49, rue Mirabeau, 75016
Paris.
5, me des Bcanches,
75016 Paris.
TRANCHE DES SfGMES DU ZODIAQUE
TRACE DU ■ERGHËO1 18 HOVBBRE 1M7
— Besançon. Tourt. La Barre. Paris.
M^Lomstisserand,
née Madeleine Minjoz,
sa fille,
M. et M- Jean-Pierre L qqjsiûseraa d
et leur £Uc Anne,
M. Haiy C uuK pcromnal et M*~.
née Dcammque Locistisscrand
et Jeurs fils Cédric et Thomas,
M. Jacques Mcntfl et M“,
uée Mkbâe Louisaâserand
etkurfDsGriboty,
ses pctitxaUAts et arrière-petits-
f-nfainy
Les parada et alfiés,
M. Marcel Masset,
M fc Marccüc Louvricr,
ont b douleur de faire part du décès sur-
venu le 18 novembre 1987, dans sa
quactDvïagfc-qiiairièmG année, de
M. Jean MINJOZ,
avocat honoraire,
de Ponire des avoca» de Besançon. •
présklcnt de chambre honoraire
1 b «mur d’appel de Paris,
député honoraire,
ancien ministre,
maire honoraire de Besançon,
hwiumbiIhit de b Légkpp (Tboiuicor,
grand officier
. dans Tarare national du Mérite,
croix de guerre 1939-1945,
médaille des combattants volontaires
de la Résistance,
commandeur dans Tordre .
de la République italienne,
finmtwnmtoir dans Tordre dn Mérite
de b République fédérale d’Allemagne,
médaiBe de la Résistance polonaise.
Le défunt repose au fim ér ari a m de
Besançon, 12, rue de Vcsaol, et sera
exposé 2 Tbfitcl de viDe de Besançon,
place du 8-scptcmbrc, de 9 heures 2
20 heures, le vendredi 20 novembre
1987.
Les obsèques sero n t célébrées ôvüo-
menr b «anttwfî 21 novembre, â 10 h 30,
au cimetière des Champs-Brelcy, 2
Besançon.
Les condoléance» seront reçues sur
registre.
- M. Robert Scbvînt,
sénateur et maire de Besançon,
Le iwnBÎdjal,
ont le regret de faire part du décès de
M. Jean MINJOZ,
avocat hoDondre,
ancien bâtonnier de Tordre des avocats,
président de b chambre honoraire
ft la cour d'appel de Paris,
député honoraire,
ancien ministre,
maire honoraire de Besançon,
croix de guerre 1939-1945,
commandeur de la Légion d'honneur,
grand officier
dam Tordre national dn Mérite,
médaille de la Résistance,
commandeur
de Tordre de la République ËtaDemie,
commandeur de Tordre dp Mérite
de b République fédé ra l e d *alk ana ngne.
Les obsèques chrïks seront célébrées
le samedi 21 novembre, ft 10 h 30, as
cimetière des Quunps-Broky, à Besan-
çon.
Mé à Morantfan (SaveM. la 21 octobre
1904, avocat, c o n— g ÿrtSque de la CGT,
Jean Wnjoz, Ha da mStam todaSsta. a auhri. «i
poGtîqun, las tracaa de son père. Il avait sous
b'-V,!. ,JU»;
|Vy a ù » ; *>f»r
; il 1 1 1 1 ' 1 1 1 ; i ■ rrrrt.
SS
aæ
WÊÊÊÊmÊÈtÊt!^rÉÊtÊâ
ms 33
Vf i i i.pr^jpl w
^bÿTv^f : ij ■» f j ri
HE
moocis
Docteur
Pierre ROUMEGUÈRE,
ancien psychanalyste de Dali,
ancien consul de France ft Bang^ri,
ami des arts,
cbevaBer de b Légion d’honnenz;
crax de guerre avec palme 1939-1945,
médaille de ta Résistance,
est décédé brutalement, ft Tflge de
KHxamo-qnatora ans, dans b unit du
vendredi 6 novembre 1987, ft son domi-
cile.
Que b pensée de P ierre soit toujours
présente pour ceux qm Tant coonu, aimé
et apprécié.
L’inhumation a eu Dca dam h stricte
intimité.
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JNCrtCi **•
•NO «Ct .'•*
JNCHC1 f-:
«New.* r
mmmrnim sm
••• Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 33
Sports
4?' 17»- • j
- : ■ V
FOOTBALL : la France battue par la RDA (1 à 0)
Henri Michel et ses châteaux de sable
îr v
•>'N f
:r Aic
Pour son dentier match dé
qualification pour le Champjkm-
aat d'Europe des nations qui
aura lien en Allemagne âë
fOnest en juin prochain,
de France a été battue, le mer-
credi 18 novembre an Parc des
Princes, par la RDA (1 à 0). La
France termine troisième de son -
groupe* derrière rURSS, qnafi-
fiée poar la phase finâfe^t rAHe-
■ngae de Put Elle ne devance «ne
Hsfemde et te Norvège.
L’éqmpe de France faîtTapprcn-
tissagc de la clandestinité. A l’abri
dés caméras de télévision d ans un
stade aux deux tien vide, on a vo
défiler Tannée des ombres. Font
mieux donner le change, les glorieux
anciens opéraient sous des noms de
code : Kastendench, Germain, etc.
Même le dispositif tactique (3-S-2)
rendait Téquipe méconnaissable. '
Accoudé à nne bavette, nn provo-
cateur ricanant prétendait avant le
match mieux connaître les Alle-
mands que certains sélectionnés fran-
çais. Côtes, tes joueurs du Lokomo-
tiv Leipzig et du Dynamo Berlin nous
sont devants familiers depuis tes
joutes européennes avec Bardeaux et.
Marseille. Mais la mauvaise foi est
évidente ries débutants et tes reve-
nants appelés par Je sélectionneur ne
v,
•~s ■ :•>« '»*»
■ R
Sortis du rang pour tes besoins de
la cause, ils ne constituent pas pour
autant nne affiche. LeS ehâ?iwg de
télévision qui, à coups de mülioiis, se
disputaient naguère le moindre
match d'entraînement des Hteus &
coups de mütioBs ont boudé cette
rencontre officielle ««is enjeu, pri-
vant la Fédération d’une recette
Qu’elle ne rfen pfa giffrftnm
1 Les responsables de chaînes ne
doivent pas regre tt er cette économie
de fin d'exercice budgétaire. Les
occasions de tien-
nent sans difficulté un résumé .
de quelques secondes en fin de jour-
nal : un tir de Bellane sur le poteau
(2 e mixmte),.nne reprise de volée
acrobatique d’Eric Cantons au-
dessus (55”) et nne tête d'Yvon
Leroux an premier poteau (84*).
Le magasin aux émotions fortes
ouvert par Michel Hidalgo, par un
soir de novembre 1977, contre la Bul-
garie est bel et bien fermé. Four
cause d’inventaire. Depuis dix-huit
mois, Henri Michel, successeur,
dresse Tétât des forces dn football
fiançais. Béais 3 joue de malchance.
Chaque fais qu’il ponte sur son regis-
tre un Sèment positif, fl doit pour 1e
match suivant mettre une croix
dessus. Désappointé, il enregistre tes
défections des anciens et tes bles-
sures des antres. Depuis la fin du
Mondial mexicain, 3 a fait évoluer
trente-trois joueurs sous le maillot
tricolore, dont (Sx nouveaux, pour on
bilan chiffré catastrophique : une
seule victoire en dix rencontres.
D’essais en tâtonnements, de chois
délibérés en replâtrages attentifs,
Henri Michel aura p a tro n né d’éphé-
mères carrières internationales.
Je ann ol, Miccicbe, Vogd, Ddamon-
tagne, Rohr, font partie de ces
■ pins » (Ton soir. Dans sa quête
d’une génération nouvelle, lé sélec-
tionneur a parfais la main heureuse.
JT L’annonce de la mât de Jacques
Anquetfl a entraîné de nombreuses '
réactions. Hommes politiques
comme coureurs cyclistes, tous ceux
qui ont cornu ou admiré le cham-
pion ont tenu à mamfmw leur émo-
tion. Dans un télégramme, le prési-
dent de la Répubuqtie tniiHorv la
volonté et nntelEgence de l’athlète .
• Lors de nos rencontres j’avais
apprécié la finesse d'esprit, le sens
de l’amitié et la chaleur humaine
cachée souvent derrière une retenue
naturelle ». Sait M. Mittenand, qui
estime one « la France- perd un dé
ses fils les plus remarquables »-Do
son côté, M. Jacques". Chirac a. •
déclaré: « Citait un pond modèle
Adieux à Anquetil
pour le spart, pour la France, pour
la jeunesse».
Ancien coéquipier d’Anquetii,
André -Darrigade évoque « son
frire » : • On a fait tous les coups
ensemble. Jacques était celui que Je
connaissais le mieux. On le croyait
distant parce qu’il était timide,
mais il avait un caractère terrible et
une classe phénoménale. »
seron^c^^réer^^^ven^re^
20 novembre à la cathédrale de
Rouen. Le champion cycliste sera
enterré à Qnîncarapoix (Seine-,
Maritime) dans te caveau de famille
aux o&és dësÔQ père.
■j -j*
r»
1
i
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.r* 4
CONCOURS
L e Morde Do
LES INDICES
INDICES 25
et 26
Je crois me souvenir que la couleur du vin de messe était
blanche. Peut-être l'Église refait-elle son unité sur ce sujet ?
INDICE 27
Ce ne doit pas être à Bordeaux, car les châteaux sont en
général de grande superficie.
INDICE 28
Cherchez la définition de l’huis, et déjà vous aurez fait la
moitié du chemin.
INDICE 29
pas
On pouvait penser à un grand marganx, et pourtant ce n’est
cela.
INDICE 30
Décidément, aujourd’hui, nos questions ne concernent que
le bordeaux.
INDICE 31
Une telle manipulation, je doute qu’on puisse la conseiller.
Cette épreuve a été organisée par un Anglais très connu dans
le inonde du vin.
Cette question me rappelle étrangement la question 6;
Le chinon blanc millésimé est rare, Ü ne doit pas y avoir un
Ah ! quel dommage, je savais répondre pour Saint-Nicolas et
j’ai oublié pour BourgueiL
JOBS&S)lSXtiP~*~
Ainsi le Messin Sylvain Kastendench
a-t-il fait la preuve, m er cre di soir,
d’une belle sûreté aux commandes de
la défense française. Evoluant au
poste de Cbero depuis le début de la
saison seulement dans se» club, fl
constitue, â vingt-quatre ans, l’âne
des raisons d’espérer du onze trico-
lore.
D y a deux ans, 3 opérait en
deuxième division, dans Téquipe dn
Red Star alors & la dérive. Mercredi
soir, 3 débutait chez les Biens,
preuve de l’instabilité actuelle des
valeurs à la Bourse du football. Son
association avec deux stoppeurs
(Boü et Le Roux) n’a pas donné que
des satisfactions, mais, estime Henri
Michel la formule peut être renou-
velée dans certaines circonstances
Pour te sélectionneur, l’inventaire
est encore plus difficile au rayai des
milieux de terrain. Retraites de
Tigana, Giresse, PlatinL Blessures de
■Touré, Passi, Fernandez, Vercnxysse
et Ferrai En proie an plus grand
embarras, il a alors pensé â un autre
Messin, Bernard Zéniec. A trente ans
passés, celui-ci a connu sa cinquième
sélection quatre ans après la précé-
dente. Son emploi ? Créateur intéri-
maire.
« Pour l’instant. Il constitue une
solution dont on verra par la suite ce
qu'elle deviendra ». disait Henri
Micbd pour co mm ent re ce choix
, dicté per les circonstances. Zénier
n’a pas été ridicule. 11 fut, avec son
compère Dominique Bijoitaî, Tune
des satisfactions de la soirée. Mais
ponvait-0 à lui seul donner une âme à
cette équipe?
•Il est difficile d’avoir un fond de
jeu en renouvelant l'éqmpe à chaque
fois», avançait Henri Michel en
guise de première excuse. La
deœrième était toute trouvée : la jeu-
nesse du groupe ? C’est à ! 'inexpé-
rience que le coach français attribue
le « but assassin » marqué par Ernst
sur un contre de DCschner pendant
tes arrêts de jeu.
Fbur la première fois de son his-
toire, la France était battue par te.
RDA à Paris, triste conclusion d’une
saison grise sur laquelle Henri
Michel suggère de • tira- un trait».
Rendez-vous en Israël pendant la
trêve, où une tournée est prévue pour
un nouveau départ
JEAft-OACaUESBOZONNET.
Après la RFA, pays organisateur,
l’URSS, l'Angleterre, le Danemark,
la République d’Irlande et l'Italie,
l’Espagne a assuré sa qualification
pour 1a phase finale du championnat
d’Europe des nations en battant
l’Albanie (5-0), le mercredi
18 novembre à Séville. La huitième
place se jouera entre la Grèce et les
Pays-Bas.
Battue par Jlriande (3-0), te mer-
credi 18 novembre à Dublin, Téquipe
de France olympique a perdu ses der-
nières chances de. pouvoir défendre
son titre aux Jeux de SéouL
ÉCHECS
Le championnat du monde
Kasparov fait reporter
la quinzième partie
Garry Kasparov a pris son
deuxième temps de repos, mercredi,
faisant ainsi reporter 1a quinzième
partie du championnat du monde
a’écbecs au vendredi 20 novembre.
Le champion du tnnwcln, qui mène
7,5 à 6y5 dans son match contre Kar-
pov, n’a nas donné d’explication à ce
report. Fait-être pease-t-Q impres-
sionner son rival en hri signifiant
qn’3 peut se contenter d’un seul
temps de repos pour les dix parties
qui restent théoriquement à
jouer (2).
Rappelons que Karpov doit
gagner deux fois, car en cas d’égalité
(12-12) è la fin da match Kasparov
conserve son titre.
(1) Chaque joueur peut prendre à
sou gré trois temps de repos rimant le .
matai. Karpov a utilisé nne fois cette
faculté.
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.«JL-
34 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 ■>•
Economie
3 1 milliards de déficit en dix mois
■ Avant même que
l'accord entre la Mai-
son Blanche et le
Congrès ne soit
conclu, les marchés
ne cachent pas leur
scepticisme. Le dollar
retombe a un niveau
très bas, et le franc
s'affaiblit face au
deutschemark (lire ci-
contre).
M. Chirac juge « préoccupant »
le résultat du commerce extérieur
H Le succès d'éven-
tuelles négociations
financières dépend en
grande- partie des
équipes américaine,
japonaise, allemande,
comprenant chacune
un ministre des
finances et un gouver-
neur des banques cen-
trales (lire page 35 ).
Alors qu'il escomptait on redres-
sement du commerce extérieur cet
automne, le gouvernement a été pris
à contre-pied par le tris mauvais
résultat enregistré en octobre. Le
défiât de 4,9 mflliaids de francs (en
données corrigées des variations sai-
sonnières) porte à 31,2 milliards le
défiât cumulé des dix premiers
mais de l’année. Les diverses décla-
rations des ministres traduisent un
encore p rogressé de 2*3 % en octo-
bre. • On importe trop ». a expliqué
M. Noir, estimant, à son tour, qu’il
est nécessaire de lutter contre • le
snobisme qui consiste à acheter
étranger plutôt que français ».
Cette attitude semble avoir beau-
coup joué le mais denier dans te
secteur automobile, où la baisse du
d'Extrême-Orient, le ministre a
déclaré: • Cest honteux. fen ai
assez des importations illégales. Si
cela se reproduit, je fend bloquer
les produits en douane. » Le prédé-
cesseur de M. Noir, M** Edith Cres-
son, a commenté là chiffres d'octo-
bre en jugeant « très grave » la
situation.
certain embarras à l'égard de ce mal
persistant de l’économie française.
■ M. Chirac a jugé
« préoccupant a le
résultat du commerce
extérieur. On peut
s'interroger toutefois
sur le bien-fondé
d'une politique qui se
refuse à encourager
les investissements
dans les secteurs
exportateurs (lire ci-
contre).
Qualifié de « préoccupant » par 1e
premier ministre, M. Jacques
Chirac, le résultat du mois d’octobre
est « moins satisfaisant qu’on
aurait pu le souhaiter ». a ainsi
déclaré M. Edouard Balladur,
ministre de l’économie, des finances
et de la privatisation. Le ministre
d’Etat, qui intervenait à Paris au
cours d’un congrès organisé par
l’Institut de l’entreprise, le mercredi
18 novembre, a expliqué cette
contre-performance en renvoyant à
la période antérieure à 1986. Si la
Fiance a perdu des parts de marché
à l'exportation comme sur le marché
intérieur entre les années 1980 et
1985, c’est parce que l’on n’a pas
suffisamment investi, parce que la
part du PNB consacrée à la recher-
che et au développement est restée
inférieure à celle des autres grands
pays et que les charges pesant sur
tes entreprises sont trop lourdes.
en miliards de francs CVS
+ 4*1
+ 3.1
x *3 J/ „ . [Solde industriel
+ 3 “i + 2.4
k +1.7
0.9 / .
VA »' 1
\ / VU
■■mi
MifJL - 2 - 4
M. Balladur a confirmé qu’il prépa-
rait » des mesures pour favoriser
l’investissement commercial fran-
çais à l’étranger ».
a:.
Commerce V; : Jr 3,8
extérieur \ /
■ Le Salon des com-
posants qui se tient à
Paris met en évidence
la poussée des pays
d'Asie du Sud-Est
dans ce domaine. Le
protectionnisme japo-
nais a été dénoncé à
cette occasion (lire
page 36).
Reconnaissant qu’un défiât de
4,9 milliards de francs, « c’est beau-
coup ». M. Michel Noir. 1e ministre
du commerce extérieur, estime pour
sa part qu’il « faut garder le
moral ». Il voit «t»n* les chiffres
rendus publics mercredi les signes
de certaines » bonnes tendances ».
M. Noir âte notamment 1e niveau
élevé des exportations (+ 5,5 % en
octobre par rapport à la moyenne
mensuelle enregistrée au cours du
premier semestre), qui est, à ses
yeux, la preuve que la compétitivité
des entreprises françaises s'amé-
liore.
déc. janv.| févr.j mars ( avril [ mai | juin ( jurl. f août [ sëpt| oct
1988 ; • ;• ,s y
(y compris matériel militaire)
taux de TVA aurait davantage pro-
fité aux constructeurs étraqgere que
français. * Les entreprises qui se
battent bien â l’extérieur doivent
maintenant penser davantage au
marché intérieur », a suggéré le
minis tre.
Pour le responsable du commerce
extérieur, • le gros point noir »
réside «buis les importations, qui ont
Mais M. Noir s’en est également
pris & certains distributeurs qui
imp orteraient & bas prix et IH égale-
ment des produits étrangers. Evo-
quant le cas de Carrefour, qui com-
mercialiserait des téléviseurs
La reprise des privatisations (suite...) I Rompre avec la passivité
Pour reprendre les privatisations,
a affirmé M. Balladur, ministre de
l'économie, 1e mercredi 18 novem-
bre, lors d’un colloque organisé par
l'Institut de l’Entreprise, » il faudra
qu’un certain calme soit revenu sur
les marchés, ri qu’il y soit revenu
depuis un certain temps ». Selon le
ministre d'Etat, ce retour an calme
devra paraître « crédible ». laissant
entendre que ce ne serait pas de ai
tôt.
Par ailleurs, le ministre d’Etat a
de nouveau tancé les PDG de priva-
tisées pour que, dans la situation
actuelle, ils s’occupent mieux des
petits porteurs, en développant
notamment l'information à leur
intention.
Affirmant être pragmatique,
M. Balladur a répété qu’s ne se
fixait pas de « règle trop absolue »
pour reprendre son programme de
privatisation, et qu'il agirait «en
fonction de l’état du marché ».
Le ministère de l’économie
repousse, par un avis paru au Jour-
nal officiel du jeudi 19 novembre, la
date limite de remise des offres
d’achat des actions de la SCOR
(Société commerciale de réassu-
rance) précédemment fixée dans un
avis du J. O. du 21 octobre 1987. Un
nouveau cahier des charges de la
vente de gré à gré de 22 % du capi-
tal de la SCOR pourra être retiré à
partir du 10 décembre prochain.
Jfe Wmh
AFFAIRES
ANDRÉ ROUSSELET
GENTLEMAN-CORSAIRE
n est le PDG de Canal Plus, qui sera bientôt coté en
Bourse ; le propriétaire des Taxis G 7, le grand «mi de
François Mitterrand. Il a été à l'Elysée et à la prési-
dence d'Havas. Singulier personnage qui emprunte
aux politiques l'art de la « combinazzione ». aux
managers la dureté, aux boutiquiers la prudence.
L 'ALLEMAGNE fédérale devrait
bénéficier en 1987 d'un excé-
dent commandai de près de
350 mSards de francs. La France
enregistrera quant à efie un déficit da
r ordre de 35 mifiards. Vott fimpte-
cabie réefifé à laquefe nous sommes
confrontés et qui ports une ambra
néfaste sur toute autre comparaison.
Certes, l'écart d'inflation s’est
sérieusement réduit entra las deux
pays ; certes, révolution des coûts da
production joue actuellement en notre
faveir grâce à la progres s ion modérée
de nos salaires. Maftieurausament.
dans las râDonstsncas actueles, ces
éléments pèsent peu au regard des
résultats de nos échanges commer-
ciaux. On Ta bien vu avec las atta-
ques contre le franc qui se sont pro-
duites dès l’annonce des chiffras du
commerce extérieur d'octobre.
Qu'on le veuile ou non, la balance
com m erc ia le reflète bien les capacités
industrielles d'ut pays. CeBes de la
France ne sont pas bonnes et ne
s' a mé O orent toujours pas en dépit du
redressement spectaculaire des
comptes des sociétés. Une évidence
s'imposa : nous n'offrons pas les
biens qui conviennent à un marché de
plus en plus élargi. Le déficit mainte-
nant chronique du solda des produits
manufactxrés an témoigne : de 3 mi-
lia rds de francs en octobre et de
9 mifiards sur les 10 premiers mois
de ramée, 3 ports autant sur les
biens d'équipement profe s sionnel -
qui comprennent le matériel mitaine
— que sur les produits de consom-
mation courants. Nous achetons è
r étranger près de la moitié des biens
d'équipement ménager.
Egalement au sommaire :
APRÈS LE KRACH
Le retour
dPAktas
Los petits porteurs
Déçus mais encore contents. Une nouvelle bourras-
que pourrait pourtant avoir raison de leur attentisme.
Les entreprises cotées, à l'heure du jugement
Après avoir mis tout le monde au tapis, la crise commence
â faire le tri entre les bennes et les mauvaises valeurs.
DAMS
Une étude de la Banque franç a i se
du commerce extérieur (1) montre
que, depuis le début de la dernière
d écen ni e. * révolution de b demande
moncSab s’est révélée b plus finonr-
bb pour certains produits fortement
de ma ndés à ta fois par ba ménages
et les entreprises, comme bs ordna-
teurst les équipements de télécom-
munications et d’électricité et rxfirac-
tement, leurs composants ». Or,
ajoute rétude, te France n'est pas
spécialisée dans la plupart de ces
« produits porteurs», alors qu’à
r inverse rafle a continué i affirmer sa
place dans des prxxhàts en déclin
dans b commerce international, tab
que les céréales, te matériel de che-
min de fer. las machines et tiactaus
agricoles».
Le recul des investissements
constaté en France sur la même
période montra bien qui n’y a pas eu
d'effort d'a d a pta tion ou de réorienta-
tion. Beaucoup se demandant a ce
manque de flair peut être compensé
per le seul allégement des charges
des entreprises. Miser sur le fibéra-
fisme est un pari, car les effets d’une
diminution des impôts sont mal
connus. Cest pourquoi les tenants
d'une aide spécifique- à investisse-
ment se font de phs en pk» nom-
breux. On co rnât, sur ce point, les
thèses da Raymond Barra et celles,
quelque peu convergentes, des sotia-
fistes. Christian Remet. député PS des
Vosges, y ajoutait hier mime
(te Monde du 19 novembre) que l ques
suggestions arignales.
Fsudra4-a aller (As loin 7 Dans la
grand combat que se livrent les éco-
nomies, un gouvernement peut-i lais-
ser à chacun le soin de réponse à la
demande morxfote ? Doit-il et le
peut-3, sans faire resurgir les démons
du cSngjsme, non seulement favoriser
r investissement mais encore r orienter
vers les sectaire de haute concur-
rence ? Voilà les questions qu’l faut
vite poser avant que quelques succès
éphémères ne viennent à nouveau
brouiller les yeux et dispenser, les
pouvoirs pubBcs de prendre leux res-
ponsables. En 1988, les fivrtesons
d'Airbus, qui s'étaient considérable-
ment raréfiées cette année, vont
raprenàB. Ceto peut suffire à rendre
nos échanges positifs. Et à masquer
les vrais problèmes.
En se plaçant i fh onsotx 1991 ,
des cherchais de K1NSEE pr é voient
un effritement, de nos échanges .
industriels (2). IIS notent que là
encore le défaut majeur tiendra à
r insuffisance da la spéc ia li sati o n de
l’offre française. Plus encore
qu 'aujourd'hui, 3 faudra lutter contra
b concurrence des patenahes euro-
péens réussi bien au sait da b Com-
munauté que sur les marchés exté-
rieurs où se trouveront plus forts
qu’hier tes nouveaux pays hdustria-
èsés» On regrettera peut-être dora
de ne pas avoir mené la pofitique
d’aide sectori afa ée à laquelle ne croit
pas aujourd'hui le premier ministre.
D’une façon ou d'une autre. ï fau-
dra réagir, rompre avec ta pesavité et
donner aux investisseurs tes grandes
« te n t a tion s qui leurrant .néce ss a ire s.
FRANÇOIS SMON.
(1) BFCE Actualités, tf 222, mai-
juin 1987, 21, boulevard Hauxmun
75427 paris Cedex 09.
(2) Economie 'et Statistiques, fi» 20L
juste-août 1987.
Les lenteurs de la négociation
sur le budget américain
dépriment le dollar
Le jeudi 19 novembre, les coma
du dollar chutaient lourdement sur
les marchés des changes, revenant à
1,6750 DM, 134,80 yens et
5,6850 F. Four beaucoup d’opéra-
teurs, ces coure pourraient retomber
à lettre phut bas nmaux historiques
«ttant, ü y a une dizaine de jouis,
soit 1,6480 DM et 133,20 yens.
Motif? La déception qui gagne les
marchés, avant même que le mao-,
dre accord sur la réduction du défîf
ât budgétaire des Etats-Unis n’ah
été annoncé. Outre les teuteure de la
négociation, qui n’augurent rien de
bon, les commentaires désabusés des
milieux politiques américains don-
nent la mesure de cette déception.
Aussi, le sénateur Bob P&ckwood
(républicain d’Oregon) qui parti-
cipe directement aux négociations, a
avoué, mercredi, que < les ré sult ats
sont si marginaux que c’en est
gênant».
Quant au sénateur Robert Dd,
chef de file de là minorité républi-
caine, a qualifie le projet «T» assez
faible». De toute façon, tes opéra-,
leurs ewnwmt que même un accord
«convaincant» sur la réduction du
défiât budgétaire ne donnerait an
dollar qu’on répit avant que l'atten-
tion des marchés ne soit ramenée snr
ffmpartance.dll. défiât commercial
américain, «fana l’attente des chiP
fres du mois d’octobre, connus au
milieu do décembre prochain.
Comme un malheur n’amve
jnxaû i seul, on signale une forte
diminution des achats d’obligations
américaines par les investisseurs
privés japonais (assurance, caisse de
retraite, etc.). En septembre, tes
achats globaux d'obligations étran-
gères, à 80% américaines, effectués
par tes Japonais, sont revenus à
2 milliards de dollars, contre
1 7 .3 mfifiards en juin, tandis qu'eu
octobre, pour la première ibis depuîs
1983, tes investisseurs nippons ont
vendu pbts de ces obligations (1 mil-
liard de dollars) qu’ils n’en ont
acheté. A la place, 0s préfèrent
acquérir des actions (mais c’est ter-
miné depuis te chute de Wall Street
le 19 octobre) et des biens immobi-
liers. Motif : le scepticism e sur 1a
volonté américaine de remettre de
l’ordre dans ses affaires.
A Paris, l'annonce d’un important
déficit commercial fiançais pour
octobre a affaibli le franc par rap-
port au deutschemark, dont le coure
s’est élevé, jeudi, à 3,3950 F, contre
3,3850 F 1a veille. H est à craindre
que cette faiblesse ne s’accentue si
le dollar continue à baisser. En ce
cas, te Banque fédérale d'Allemagne
serait amenée à réduire encore son
taux directeur, déjà ramené de
3,80% à 3,50%, et 1a Banque de
France pourrait être contrainte
d’élever à nouveau son taux d'inter-
vention. .
AERONAUTIQUE
aerien en
Libéralisons le ciel, ma non troppo.
Le défiât est • le résultat d’une
absence totale de politique indus-
trielle et du commerce extérieur », I
a estimé la dirigeante socialiste. \
S’inquiétant de ce que, « pour la :
première fois dans sort histoire,
notre pays a [cette année] un solde
industriel négatif [- 10 milliards de
francs sur les dix pre mi ers mois] »,
M“ Cresson . estime, que •les
ravages du libéralisme ont décidé-
ment dépassé lès plus’sombres pro-
nostics ».
Comment préparer k grand mar-
ché européen, prévu pour le
31 décembre 1992, dans le transport
aérien? finmmant aider tes compa-
gnies françaises à affronter la
concurrence des gros transporteurs
américains et les asiatiques au ser-
vice impeccable et aux prix
«cassés» 2 •Le grand débat» pré-
sidé par M- ( Lionel Stoteru, ancien
mimstiè, ef'M.' Philippe Tesson,
d ire cte ur du Quotidien de Paris. v£a
pas vraiment répandu, 1e mercredi
1 8 novembre, à cts questions, mais il
a permis, devant le Tout-Paris aéro-
nautique, de préciser lés limite» du
libéralisme en matière aérienne.
La qualité des invités offrait un
panel complet de responsables favo-
rables au libéralisme : MM. Jacques
Douffiagues, ministre des trans-
ports, Jacques Friedmaim. président
d*Air France, Pierre Elsen, prési-
dent d’Air Inter, René Lapautre,
président cTUTA, Narciso Andrea-
Mustc, président d’Iberia et de
l’Association des compagnies euro-
péennes, Jacques Maillot, prérident
de Nouvelles Frontières. Tous sont
de grands pourfendeurs da régle-
mentations étatiques et des partisans
de la concurrence— au niveau dés
généralités.
En fait, leu» discoure peuvent
être distingués selon qu’ils appar-
tiennent au camp da libéraux « rai-
sonnables » ou & celui da libéraux
« libéraux ». Dans la première caté-
gorie, c’est M. Friedman qui donne
le 1a : • Le transport aérien n’est pas
une activité comme les autres, dit-IL
Il est une partie de la souveraineté
nationale. .Il supporte des
contraintes de service public. Non,
nous ne sommes pas dans une sorte
de monopole généralisé puisque les
transporteurs ont tous élaboré des
tarifs concurrentiels. Non. les pays
• libéraux » ne sont pas ceux que
Von croit , ri les Etats-Unis nous
interdisent de desservir leurs villes
alors qu'ils se livrent à du cabotage
en. Europe. La concurrence accrue
doit être, chez nous, appliquée de.
façon progressive, maîtrisée ri sur
la base de la réciprocité. »
Le PDG d’UTA ne pouvait être
d’accord. « Allez expliquer au
consommateur . que le transfert
aérien est une industrie particu-
lière 1 a réppndu M. Lapautre. Pour
ma part, je suis un industriel qui va
au devant des désirs de ses clients.
La meilleure préparation de 1992.
c'est encore une concurrence renfor-
cée et le plus tôt sera le mieux.
Nous n’avons que trop perdu de
parts de marché, par rapport aux
Américains et aux Asiatiques. »
Le mi n i stre da transports n’a pas
tranché lorsqu’il a conclu : « Assou-
plissons les règles trop rigides qui -
corsètent nos compagnies, mais ne
touchons pas à la sécurité et ne
tuons pas les vols réguliers à cause
des charters. C’est très bien d’aller
■ en. avion à Rodez pour 550 F, mais
il importe aussi de pouvoir s’y ren-
dre tous les jours. »
Libérons donc, ma non troppo.
ALAIN FAUJAS.
Alors que le trafic croît rapidement
Les compagnies aériennes françaises
manquent de pilotes
C’est un cri d’alarme que lance le
Syndicat national da pilota de
ligne (SNPL) : la France ne forme
pas assez de pilotes, ce qui nuira an
développement des compagnies
aéri en nes et à 1a place en Europe da
pilotes francophones.
L’Ecole nationale de l'aviation
âvüe ne famé guère que vingthuit.
pilotes cette année; alors que le
SNPL évalue à deux cents le nom-
bre nécessaire pour faire face & la
demande, qui a véritablement
explosé. En effet, le trafic aérien
doublera d’ici à l’as 2000 grâce aux
baissa de tarifs, et 1a tendance est à
multiplier les vols directs avec des
avions plus petits, donc {dus nom-
breux.
Les dix-rapt codes civiles et ks
trois ■ établissements . de fo rmatio n
militaire o’arriverout pas à faire
Tara à ce défi, d’autant plus que ■
Tannée ne veut {dus laisser partir sa
pilota dans le civil et que .les
départs à 1a retraite s’accélèrent
dans tes compagnies. D’ici à 1993, 1a
moitié da trois cent quarante com-
mandants de bord d’Air France
devront quitter tes commanda pour
cause de limite d’âge. Le SNPL pro-
pose donc que l’Etat et tes compa-
gnies assurent plus vigoureusement -
te formation da falotes afin d’éviter
■que 1a sélection par l’argent ne
limite Tracés à la profession. ■ . ' >
Le SNPL attire aussi l’attention
sur tes conditions de travail des.,
pfiotra da petits avions à réaction et
demande qu’elles soient mieux
contrôlées. — AL F.
• PRECISION. — L'étude sur les
investissements tfiracts des Japonais
à r étranger dont il était question
dans r article tQuand les Japonais sa
paient bs EtataUras» (fa Monda du
17 novembre) est publiée dans te
nunméro 208 de Japon Economie,
publication de l'Office frp**o-
. • Grève à Air Inter. - La sec-
ü® tTAir Inter du syndicat des affi-
le** mécaniciens (SNOMAC} a
déposé un. préavis dégrève de vingt- ;
quatre heures pour le mardi
24- novembre. Cet arrêt de travail est ■
par la composition des éqià-
pages du futur Airbus A-320 que b
direction et te constructeur estiment
pilotante par deux personnes, alors
que le SNOMAC demande qu'un-
mécamcien navigant doit renforcer
tes deux pilotes. Le précédent arrêt
de travag, ta 1» et te 2 août, pour te
meme motif avait été déclaré illicite
('““"Winni un i VI II lue trr'-ro- nnr lo trih. JL al ,l l ■ .
japonais d'études économe' ' L J Créti^ 30 ™ ” graiKfa infitanG8 de
Les
la conce
à* ter
* <* *** 3
i jerx- ■
^.t.- r*
James Baker -
des «aakri
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. - leE ^ te s®oeès on fêdwc de h cooptation
internationale. Chacune de leurs «petites
pfanses» est scrutée par les marchés financiers
oa monétaires. Ministres des fiances oajgtmver-
news de banque centrale des trois pays pesant le
ptas loerd dans récop on rie nondfade — Etats-
Unis, RFA, Japon, - leur responsafaaité parait
Lear approcha d*ime gestion pbs éauffibrée
est certes dffîrate : ks responsables des hsti-
Ms d’émission ont ne rocafion pins teehdqoe —
4 ÉTATS-UNIS
la défense de la monade, - les visées des minis-
tres des finances sont pbs immédiatement pofiti-
qoes. Mais rëqoifibre des pouvoirs entre ces deux
centres de décision diffère selon les pays. Il crée
«me a l c h imie propre à chacun dans h défense
«Tune pofftfiqne économique et monétaire dont les
paissances moyennes qui font, elles aussi, partie
da groupe des Sept (1) devront tenir compte dans
les jours à venir. . ■
(1) EtataUnà, Japon, RFA, France, Italie, Grande-
Bretagne, Canada.
P&» IC. HO
De gauche & droite : MM. Baker et Greenspan, Miyazawa et Somita, Statteaberg et P8M
James Baker - Alan Greenspan :
des «animaux politiques»
Washington
Comspondanca
Certains Américains appellent
maHcâensexnent la politique menée
par le ministère des finances et la
Réserve fédérale le « Jim Alan
Show ». En effet, James (Jim) ■
Baker, secrét ai re -an. .Trésor, , et Alan .
Greenspan, successeur de Paul Volc-
ker à la tête de la Fed ont décon-
certé Wall Street Les critiques de
Baker hri reprochent d'avoir semé la
panique, en dépit de ses qualités de
vieux routier du ministère des
finances, et provoqué la chute des
coati par ses intempes*
i tives, menaçant F Allemagne de lais-
ser filer le dotiat
Quant à Greenspan, les spécia-
listes déplorent son manque d’expé-
rience à la tête de rinstunt d’émis-
sion et ses difficultés A
enm i mwAp iW- Apn bt tnmrr min î wii c *
les dangezs inflationnistes, il déci-
dait, en septembre, d’augmenter le
taux de r esc ompt e pour prouver
qu’il assurait une contin u ité dm» la
rîgnoir, chère à Volcker. Un mois
plus tard, il provoquait une baisse
du loyer de l'argent, rallumant le
sceptiosme de- ses .opposants.- Un.
virage abrupt, dicté par les circons-
tances de la crise b o u rsiè r e ; mais
jugé préoccupant par ka analystes
américains comme par ks parte-
naires des Etats-Unis. D’autant que,
manque de chance, quelques jouis
avant le « lundi noir » & Wall
Street, le magazine Fortune publiait
ses vues tr îiT™*»* sur les marchés
financiers.
L’épreuve est difficile pour le
nouveau prfindent de la Fed. Ins-
tallé depuis août dernier dans le bd
ïmmeub] le de marine de Constitu-
tion Avenue, 3 a dû faire face, quel-
ques plus tard, & une crise
flnandère majeure, obligé de choisir
entre des politiques comportant
toutes des raques. Sa relative inex-
périence H p n f le dnwtame <JeS rela-
tions financières jntg rfMiwwiM ne
hn facilitait pas les choses. En
même temps, à l'égard- de Wall
Street, et plus encore du reste du
monde, 3. devait en priorité démon-
trer qu’a était aussi indépendant e
l’égard de la Maison Blanche que
son prédécesseur. Rude tâche tant la
légende de Volcker a encore grandi
avec la tourmente monétaire et
boursière.
Lastatae
àa enmmanttem
liard et joue encore de la clarinette
et du saxophone, - son goût pour les
mondanités et les jolies femmes -en
dépit d'un physique .tfiffialo, fl s’est
taillé une réputation de tombeur, —
ne l’ont pas «wnpflrfiA de faire une
carrière très lucrative de consultant.
On est knn de l'existence modeste
riniK un appartement meublé d'un
Volcker peu soucieux du circuit
social et ramant éternellement des
cigares à bon marché «Antoine et
Cléopâtre».
Le « wi v w twnv de Greenspan
est de- bon âlol": « L’Etat -
providence, a-t-3 écrit, n’est rien
d’autre qu’un mécanisme grâce
auquel les gouv ernemen ts confis-
quent- les richesses des membres
productifs de la société. » H poussa
son conservatisme jusqu’à la provo-
. cation en a ffi r man t un jour que les
agents de change 6c Wall Street
étaient les plus directement touchés
par l'inflation. Ses propos soulevè-
rent un tollé qui ramena A rectifier
le tir. •Evidemment, déclara-t-il.
ceux qui souffrent le plus, ce sont
les pauvres. » U®s façon de p ro uve r
que la rigidité doctrinaire n’exdut
au c u n ac cnrnmndemen t Cota
s’impose.
Far scs origines, sa formation,
sans parler de l'ap par ence physique,
James Baker n’a rien & commun
avec le prérident de la Fed, ri ce
n’est d’être, hti aussi, républicain
bon teint et a priori pins malléable
aux pressions du pouvoir.
Avocat texan, ses connaissances
économiques étaient limitées quand
il succéda à Donald Regan en 1985
à la tète du ministère des finances.
Solide, sérieux — ennuyeux selon
certains, — £1 a acquis une position
except io nnelle au sein du g ouv er ne-
ment mmiM inspirateur-exécutant
d'une politique économique. Fins
sensible que son prédécesseur aux
préoccupations et difficultés des
Européens et des Japonais, 3 s’est
dânrrassé de tout carcan idéologi-
que pour se vouloir le champion de
la concertation avec ks partenaires
des Etats-Unis. Il n’a pas hésité,
pour ce faire, & empiéter sur les res-
ponsabilités da secrétaire d’Etat
Shuhz. Selon la formule d’un com-
mentateur, 3 dot son succès au fait
d’être un mfgrw*ntînnnîci» Hnrtc nia
a d D ahri sttatian du
Maïs, malgré la différence de leur
personnalité, de leur aptitude pro-
fesrionnefle, de leur tempérament et
de km goûts, James et Alan sont
tous ks deux des «animaux politi-
ques ». Baker a fait c arrière dans Je
sillage du président Reagan et a
démontré ses talents de conciliateur
avec le Congrès. Greenspan a
conseillé Nixon pendant la campa-
gne électorale de 1968, puis Reagan
pendant celle de 1980. Tous les deux
sont des pragmatiques aptes à trou-
ver et à appliquer des formules de
compro m is, à modifier leur position.
H est évident qu’ils ont en priorité en
tête l'échéance électorale de novem-
bre 1988. Ansri bien, leur objectif
est d’éviter une récession l'an pro-
chain à n’importe quel prix.
Arr ive ro n t-ils à contrôler la baisse
du dollar et la remontée de l'infla-
tion ? Certains en doutent, considé-
rant que « le Texan Baker joue un
poker dangereux ». Mais le tandem
Baker-Greenspan rejette ks avis des
champions du taisser-faîre, . qui,
gomme. Martin. Feldstein, recom-
mandent de biiBter Je Hnllflr chuter
ansri loin et ansri vite que possible.
Une ent r epr ise trop pleine de ris-
ques, pensent les deux hommes, qui
préfèrent renégocier l’accord du
Louvre pour permettre une baisse
« douce et contrôlée » du dollar
contre des concesrions de leurs par-
tenaires sous forme d’une relance
allemande et japonaise. La Fed est-
elle ainsi en train de perdre sa belle
indépendance ? Est-elle devenue un
simple instrument de l'administra-
tion ? Certains le craignent, nostal-
giques de l'époque Volcker. D’autres
affirment au contraire que, sous la
direction d'un Greenspan, la banque
centrale sera en mesure d’exercer
une influence encore plus grande sur
la Maison Blanche. Mais sur quel
président?
HENRI PIERRE.
JAPON
Kiichi Miyazawa - Satoshi Somita
le consensus à l’épreuve
TOKYO
Correspondance
èssicamefle par le ministère des
La langue de Shakespeare pour
Fou, celle de Molière pour l’autre,
Kiichi Miyazawa, le ministre japo-
nais des finances, et Satoshi Sumita,
le gouverneur de la banque du
Japon, partagent une qualité assez
peu répandue chez les responsables
nippons de leur génération (ils sont
nés en 1919 et 1916 respective-
ment) ; r&isancc Han» une langue
étrangère.
Il y a trente-cinq ans, quand il
n’était encore qu’un jeune fonction-
naire frais émoulu de l’université de
Tokyo, M. Miyazawa servait déjà
d'interprète lors d*uno visite aux
Etats-Unis à sou l ointain prédéces-
seur à la la tête du ministère des
finances, M. Hayato Hflœda.
Four M. Somita, le français a été
une langue de travail & différentes
étapes de sa carrière. Il Fa appris &
l'école secondaire, s’est per f ectionné
& l’université de Tokyo, puis lors
d’un séjour dans l'Indochine fran-
çaise occupée par le Japon pendant
la seconde guerre mondiale, et enfin
dans ks ambassades du Japon à
Bruxelles et à Paris, de 1953 à 1956.
Aujourd'hui encore, lorsqu’il prend
la pende à Bfik dans ks réumons
gouverneurs de ban-
ques centrales, M. Sumita k fait en
français.
Le ministre et le gouverneur ont
d’autres points communs. D’abord,
l’appartenance à des familles
anciennes et puissantes : M. Miya-
zawa, qui dirige aujourd’hui l’une
des factions du parti conservateur
au pouvoir à Tokyo, est fils et petit-
fils de parlementaires, son grand-
père maternel ayant été ministre des
chemins de fer avant la seooode
guerre mondiale.
Le père de M. Sumita était géné-
ral dam l'armée impériale. Après le
passage obligé par ce qui était
encore P université impériale de
Tokyo, de tout temps la pépinière de
la haute bureaucratie mppane, ks
deux hommes sont entrés dans la vie
Mais au Japon, plus que dans
aucun autre pays développé, la poli-
tique est im métier héréditaire. Mai-
gre un goût très modéré pour les
affaires partisanes, ce qui lui aurait
coûté à plusieurs reprises et encore
tout récemment F accession au poste
de premier ministre, M. Miyazawa a
quitté très vite k service de l’état
pour prendre en charge le fief fami-
lial, & Hiroshima.
M. Sumita, au contraire, a
accompli un parcours exemplaire au
sein du ministère des finances,
jusqu’au poste le plus élevé accessi-
ble â un fonctionnaire, celui de vice-
ministre ü riniTiiidTniif Après avoir
dirigé la banque d’import-export
(Eum-Bank) pendant six ans, fl est
devenu vice-gouverneur de la Ban-
que du Japon, en 1979, pour pren-
dre, en décembre 1984, les rênes de
l'institut d’émission. H succède ainsi
à M. Haruo Maekawa, auteur du
célèbre rapport sur la restructura-
tion de l'économie nippons.
Une règle non écrite, mais respec-
tée depuis 1969, veut en effet que le
gouverneur soit alternativement un
pur produit de la hiérarchie de la
banque et un ancien du ministère
des finances.
La crainte
dePinflation
Cette alternance illustre bien la
relation étroite entre les deux insti-
tutions, un attelage dans lequel le
chien de tête est, bien sûr, k minis-
tère, mais qui permet â la banque de
préserver un prêcarré dans le
domaine de la politique monétaire.
Fondé, en 1882, l’institut d’émission
est par définition ta. •banque du
gouvernement ». Pour tout ce qui
touche aux opérations sur les titres
d’Etat et sur les marchés des
changes (par exemple ks énormes
interventions de soutien au dollar),
ta répartition des rôles est nette : ta
Banque exécute les instructions du
ministère des finances. Etant « dans
le marché », alors que k ministère
en est absent, elle dispose bien
Fendant
1982,
la récession de 1981-
«Fausténté, Paul Volcker hit atta-
qué, wwaiiré et m êm e physiquement
malmené, au ponn que les services
de sécurité hn ass urè rent une pro-
tection discrète. Bus tard, Fe nn c mi
pqhH c numéro un — à ta retraite
dépota Fêté dernier - a été sacré
gtatww du commandeur, cette fois-ci
par Wall Street. Le cri de « rappe-
la Volcker /» a souvent retenti
H «rtc jea milieux financiers. ■
Mata dam le tumulte actuel Paul
Volcker projette Ftaaage nasurante
d'une force tranqmfle, Soignée des
aofations de fediiré, celle d’un gr and
commis désintéressé, indifférent aux
sollicitations du pouvoir et de
Fargent. Son prestige dans les
milieux financiers ne tient pas seule-
ment à ses succès dans ta hitte anta-
inftatiomtiste des dernières années,
mais plutôt au fait d’avoir maintenu
l’indépendance de ta Fed, résistant
an fil des années à toutes les pres-
sions du Congrès ou de ta Maison
Hanche. «I* second personnage
des Etats-Unis ». comme on la.
décrit, a forcément jeté une ombre
sur les protagonistes actuels de ta
économique et financière,
tuât particulièrement sur son succes-
seur.
Alan Greenspan est a n fea a*
mute privé répaté qtnc le
Gerald Forfappeia en lW4àla pré-
sidence du bureau des conseillers
éc on omiques. Sa passion pour»
musique « ü Ûéqueatt Técoie .foi-
RFA
Gerhard Stoltenberg - Karl Otto Pôhl :
rude cohabitation
BONN
de notre correspondant
Comment deux hommes aussi dif-
férents que MM. Gerhard Stolten-
berg, ministre des finances dé RFA,
et Karl Otto Pûhl, p r ésident de la
Umufadwii^ pe u ve n t-ils cohabiter
«ms que eda fasse des étincelles ?
Tout sépare en effet le géant du
Schleswig-Holstein, froide machine
politique formée A Fécok du protes-
tantisme nordique, du petit homme
souriant et affable qui dirige depuis '
sept ans Fune ' des Instituti ons les
nfr ra pnkamte* dn monde capîta-
fîdHj Bundesbank, faiwiTibement
appelée Baba.
Gerhard Stoltenberg est chrétien-
démocrate depuis son adolescence,
Karl Otto Pûhl n’a jamais connu
d’autre parti que le SPD. Le minis-
tre des finances n’a jamais pratiqué
de sa vie qu'un seul métier : k politi-
que. Le président de ta Bundesbank
fitt journaliste, chargé des relations
publiques de F Association des ban-
ques avant d'être nommé par Wüly
Bxandt directeur de département au
ministère deTécooomie. Stoltenberg
est froid, mal à Frise dans ks rela-
tions humaines, Pôhl est boa vivant,
amateur de bonne chère et de bonne
««npagaie. Karl Otto joue au golf.
Gerhard ne joue à rien.
Et pourtant, ou peut (fire qu’entre
les deux, hommes, ça marche. Le
mds dernier, lé gouvernement fédé-
ral à renouveler pour quatre ans k
jde Kari Otto Fôhl à la t£to
\ v
V v '
de la Bundesbank. Les deux
hommes se respectait, et sont sur-
tout bien conscients dn rapport de
force institutionnel qui existe mitre
eux et les organismes qu’ils dirigent.
Bien que récemment âxranlé par
le scandale de Kiel et les faux pas de
la mise en œuvre de ta réforme fis-
cale, le m in istre des finances reste
un personnage clé de ta vie politique
ouest-allemande et garde dans une
grande partie de l'opinion publique
icFunta
A eu m.
i homme qui a su, depuis
cinq ans,~xétablir les finances publi-
ques. Celle d'un homme qui parie
peu, mais agit.
«Placer très haut
ht barre»
L’ambition de Karl Otto Pûhl
n’est pas, dit-on, d’être un bon prési-
dent de la Bundesbank, «»« d’en
être le meflkur depuis que cette ins-
titution existe. Depuis 1977, de
sa nomination comme vice-
présîdent, et .1980, date de son
accession à ta présidence, fl a su en
tout cas ad ministr e r ta preuve de aa
compétence, de son flair, de son
pragmatisme, et, ce qui ne gâte rien,
fl a su le faire savoir.
Profitant du statut exceptionnel
accordé par le législateur onest-
aHemand à Finstitnt d’émis&on de h
République fédérale, qui jouit d'une
indépendance inégalée dans d'antres
pays, comparables, il s’est personnel-
lement engagé dans toutes les
grandes affaires des dix dernières
années : la création du SME, à
propos duquel fl avoue avoir été un
temps sceptique, mai» dnm ta soli-
dité dans ks bourrasques Fa étonné ;
le rétablissement du mark après k
deuxième choc pétrolier; k dialo-
gue & sept aboutissant aux accords
du Louvre de février 1987 sur la sta-
bilisation du dollar.
Gchrard Stoltenberg, en bon fils
de pasteur, agit selon des principes
dont ta validité lui semble éternelle :
on ne doit pas vivre au-dessus de ses
moyens, moins l’Etat intervient dans
ks marchés mieux c’est, faire des
dettes, c’est le commencement du
péché, etc. Si ta réalité, nationale et
internationale, se rebelle, oe n’est
pas les principes qu’il faut changer,
c’est la réalité. Kari Otto F5hl, qui
est aujourd'hui avec k ministre des
affaires étrangères, Hans Dietrich
Genscher, le symbole de ta conti-
nuité de la politique allemande
aurait de la rigueur morale en
matière financière une attitude com-
parable è celle de Konrad Ade-
nauer : « Il Joui placer tris haut la
barre des exigences morales, aurait
dît le premier chancelier de ta RFA,
de telle madère à ce que Ton puisse
plus facilement passer en des-
sous* i. ».
Le président de ta Bundesbank
va-t-il devoir s'opposer à son minis-
tre des finances pour des raisons
inverses & celles qsi l’avaient
conduit â critiquer le gouvernement
sotial4Ëmocr&te en 1982? Va-t-fl
promouvoir plus de souplesse
aujourd'hui, après avoir reproché
une insuffisante rigueur à r équipe
d’Helmut Schmidt ? Selon certaines
sources, il aurait été partisan d’une
baisse d’un quart de point du taux
d’escompte lors de ta réunion de ta
direction de ta Bundesbank qui s’est
contentée, le jeudi 5 novembre, de
baisser d’un demi-point le taux lom-
bard et il aurait émis l'hypothèse
qu’une réévaluation du mark au sein
du SME n’était pas & exclure. Une
position que ne partage pas du tout
Gehrard Stoltenberg, Fcc il fixé sur
le moral des paysans ouest-
allemands, qui ont tendance à bou-
der le Parti chrétien-démocrate
accusé de mollesse à Bruxelles.
En attendant, le dollar baisse,
s’approchant à grands pas de ta bar-
rière psychologique de 1,60 dents-
chemark pour 1 dollar, ce qui ne fait
ni l’affaire de la Bundesbank, dont
les bénéfices sont réduits à la por-
tion congrue par des achats massif s
de bons du trésor américain, ni celle
du gouvernement qui voit s’écrouler
le château de cartes d’une politique
économique fondée sur ta réforme
fiscale (moins d’impôts sans pour
autant trop creuser le déficit budgé-
taire) et les privatisations.
Le navire économique ouest-
aDemand, l'un des vaisseaux ami-
raux de l’économie mondiale dispose
avec Gehrard Stoltenberg et Karl
Otto P&hl de deux vieux loups de
mer accoutumés aux tempêtes. Une
équipe imbattable si elle ne s'avise
pas de vouloir mettre ta barre dans
des directions opposées.
LUC ROSENZWEKL
\
entendu d’une marge d’appréciation
dans sa gestion au jour le jour.
Les décisions de politique moné-
taire, ai particulier celles qui tou-
chent au taux d’escompte, arme
ultime de ta Banque pour détermi-
ner le coût du créait, sont du ressort
du comité de politique monétaire,
composé de sept personnes.
Cinq d’entre elles disposent d’un
droit de vote, k gouverneur lui-
même et les quatre représentants de
différents secteurs de l’économie
japonaise (actuellement ks banques
régionales, les banques de dépôt,
l'industrie et F agriculture). Par
contre, les deux représentants de
l'Etat, envoyés par le ministère des
finances et le MÎTL ne prennent pas
part au vote.
Dans ta période récente, ta politi-
que monétaire de ta Banque du
Japon s’est adaptée sans grande dif-
ficulté aux objectifs généraux du
gouvernemen t japonais : il s’agissait
de freiner ta baisse dn dollar en
encourageant les exportations de
capitaux vers les Etats-Unis et de
stimuler une économie asphyxiée
par la hausse brutale du yen.
Alors, ta politique monétaire a
donné, beaucoup donné même. De
janvier 1986 à février 1987, ta Ban-
que du Japon a réduit cinq fois son
taux d’escompte, tombé à 2^ %, le
niveau le plus bas depuis ta guerre.
Mais l'exercice est devenu de plus
en plus périlleux et il suscite des
interrogations croissantes au sein de
ta banque.
Avec la reprise de l’économie
japonaise, qui a tenu le •choc du
yen - de façon surprenante, la formi-
dable croissance des actifs finan-
ciers, accompagnée (Fune progres-
sion spectaculaire de la masse
monétaire (1 1,1 % en septembre, ta
plus forte hausse d’une année sur
l'autre depuis novembre 1979), ta
crainte d'un retour de l’inflation est
devenue la préoccupation
numéro un de l’institut d'émission.
Le krach boursier, qui a contraint
les autorités monétaires A encoura-
ger ta baisse des taux A court terme,
n'a pas modifié les données du pro-
blème.
Sans l’affirmer de façon explicite,
les responsables de la Banque esti-
ment que les mesures de relance fis-
cales et budgétaires décidées au
printemps par le ministère des
finances, sous ta pression des parte-
naires étrangers du Japon (pro-
gramme de relance de 6000 mil-
liards de yens), vont produire leur
plein effet alors que l'économie
connaît déjà une reprise • auto-
nome ». Autrement dit, M. Sumita
redoute toujours une surchauffe.
Le décalage est sensible depuis
plusieurs se maines dans le discours
des responsables des deux institu-
tions.
Dans ta perspective (Tune réunion
du groupe des Sept, où Tokyo sera
de nouveau appelé A faire un effort
sur les taux d'intérêt et l’expansion
interne, un marchandage courtois
mais serré est prévisible entre
MM. Sumita et Miyazawa. C’est
une donnée dont ta Maison Blanche
serait bien inspirée de tenir compte.
« Il n’y aura pas de baisse du
taux d’escompte japonais tant que
les Etats-Unis ne prendront pas
auparavant des mesures efficaces
de réduction de leur déficit budgé-
taire », a encore récemment affirmé
M. Miyazawa. Mais même cette
ouverture conditionnelle est actuel-
lement de trop pour ta banque cen-
trale.
L'inconnu, c’est le sort du dollar,
arme traditionnelle du chantage
américain. Sa chute sème facile-
ment le trouble dans ks milieux
industriels, qui seront prêts A des
concessions pour ta stopper.
La Banque du Japon n’est certes
pas une forteresse imprenable,
comme la Bundesbank ouest-
allemande, et le gouvernement arbi-
trera. Néanmoins, le consensus à la
japonaise pourrait traverser un
moment délicat
BERNARD HAMP.
36 Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987
Économie
Le Salon des comi
Reprise du marché mais déséquilibres commerciaux
si Pma?
deJaraoti-Scheida
Compromis des Douze
Le Salon des composants
accueille, jusqu’au 20 novembre,
an parc des exposition de Ville-
pinte pins «Pan millier (1311)
d’exposants venus dn monde
entier. Un rendez-vous qui se
déroule cette année sur fond de
reprise, particulièrement mar-
quée aux Etats-Unis et ea
Extrême-Orient (hors Japon),
après deux ans de crise. Vérita-
ble reprise on répit ? Les insti-
tuts qui auscultent ce secteur
particnlièreiDent versatile sont
plutôt optimistes. Mais personne
ne mesure encore les consé-
quences de la crise financière
internationale. Les Européens,
pour km part, s*mqmètent des
retombées de la guerre commer-
ciale que se liv re nt les Etats-
Unis et le Japon. Les industriels
nippons ont donc fait figure
d’accusés pendant les premiers
jours du Salon, tentant de se
défendre des intentions cTbégé-
monisme qui leur sont prêtées.
(4- 20 %). En revanche, les perfor-
mances ont été moins bonnes en
Europe (stagnation en monnaies
locales) et au Japon (3 % en yens).
De son côté, la zone Asie-Pacifique
explose, avec un bond de 60%.
Les Etats-Unis, détrônés en 1986
par le Japon, représentent cette
année 32 % du marché mondial,
contre 38 % pour le pays du Soleil-
Levant, 1 1 % pour l'Extrême-Orient
et le Pacifique et 19 % pour
l’Europe. L'évolution a été assez
contrastée sur le Vieux Continent, la
RFA connaissant des jours difficiles
(— 10 %) et la France affichant un
résultat honorable, sans plus (+ 6 %
à + 7 %), en monnaie locale.
Estimé à 900 millions de dollars,
le marché hexagonal des semi-
conducteurs tend toutefois à se faire
rattraper par celui de la Corée du
Sud (750 millions de dollars) . Cette
année, l'informatique (essentielle-
ment la micro), avec 29% des
débouchés, a joué le rôle de locomo-
tive, ainsi que les biens de consom-
mation (26 % des débouchés).
po ration, les excédents commer-
ciaux du Japon pourraient en être de
l'ordre de 14 milliards de dollars en
1992, tandis que le déficit de
l'Europe atteindra 6 milliards de
dollars dans les semi-conducteurs en
1990. Ces chiffres confirment les
estimations du Commissariat géné-
ral au Plan, qui évaluait au prin-
temps à 8 milliar ds de dollars en
1995 le déficit commercial de
l'Europe dans les composants actifs
et passifs si les tendances actuelles,
se poursuivaient.
Les industriels japonais ont donc
été mis au banc dés accusés tore des
premiers jouis du Salon. Chiffres à
l’appui, Us ont essayé — parfois
maladroitement - de se défendre,
montrant que leurs parts de marché
ne s'élevaient qu’à 14% aux Etats-
Unis et à 11% en Europe. «Au
Japon, ont-ils martelé, le marché est
totalement ouvert » Une affirma-
tion qui prête à sourire lorsqu'on sait
Le fonlteton Jeannont-Sdmeider
continue : les grandes ma noe uvre s sur
la coodusiaa d'une «fan* la
tâéphanie privée se sont accélérées ces
dentiers jour» (& Monde Affaira du
14 novembre). Le groupe aflonand
Siemens, qui avait déjà pris langue
avec le groupe présidé par M. Didier
Pinean -Valeacicnne au printemps der-
nier, a fait imcixxivgflB propos iti on ces
rl»i-riifr g joins que
a refusée en indiquant qu’un autre
industriel lui fais&ic une offre plus inté-
ressante.
Bien que des contacts soient égale-
ment noués avec des industriels
«ngtak, italiens et finlandais (Nokia),
an ne cache pas chez Schneider qu’une
aflfrpf»- avec Bosch aurait la préfé-
rence du groupe fiançais, compte tenu
des Sens existants. Un accord n’est
toutefois pas encore conclu.
— — cette date, r«ngraisseniejrt des ani-
BRUXELLES maux aux hormones sera interdit sur
(Communautés européennes) l'ensemble dn territoire de la Cont-
rite notre correspondant mimante. La France, qui pour 1 rns-
— t — - tant autorise certaines hormones, * —
Les «n îBwi r w de f agriculture des modifiera sa réglementation è - •
Douze, qui ont interrompu leurs ira- la fin de Tannée. Cependant, s agïsr .*.■
vaux le mercredi 18 novembre, se .sant de . la commercialis ation , c’est-j i-j. -,
re trouv ero n t lundi à Bruxelles, afin à-dire des échanges mtrac ominura a-’"~^
de continuer leurs délibérations sur taires aussi bien que déser-
ta mqyero de parvenir à um stricte importations en provenant* dœ pays '
maîtrise de la. production., et des tiers, les Douze tmt accepté le -
dépenses agricoles. Ce dossier sera tien du statu quo- pendant douze^- -
au centre des débats do Cooseü mois, afin d’éviter un oonfht avec fes^
européen. -des 4 et 5 décembre- à -..^Etats-Unis. Ceux-ci, qni' exportcne ■
Copenhague. Mercredi, les -minis- - T20000 tonnes par' an de viande cf-
très de fagriculture sont parvenus à d’abats vas la CEE, surtout vere la *
un compromis sur les modalités France 'et le Royaume-Uni. autore- -
d'applica tion de la directive corna nt- l'administration de certaines - A.
nantaire interdisant la production et hormones. Ils ont menacé d'adopter' - *' T
la qmuner riaKsa tion des viandes des mesures de représailles (taxes; -
traitées aux hormones. i ^i u miî des droits), qui auraient
Les ministres de ragriettiture des
Douze, qui ont interrompu leurs tra-
vaux le mercredi 18 novembre, sc
retrouveront lundi à Bruxelles, afin
de continuer leurs délibérations sur
les moyens de parvenir à une stricte
maîtrise de .la production et des
dépenses agricoles. Ce dossier sera
très de l’agriculture sont parvenus à,
un compromis sur les modalités
d'application de la directive commu-
nautaire interdisant la production et
la commercialisation des viandes
traitées aux hormones.
La directive entrera ea vigueur
comme prévu le \ w janvier 1988. A
porté sur un volume de commercé" '■
de 300 millions de dollars, soit. :
t ue les entreprises américaines ne
étiennent que 10% du marché oip-
Le marché mondial des semi-
conducteurs atteindrait cette année
32 milliards de dollars, soit une
de 20% environ en dollars
courants par rapport à 1986 et 12%
de mieux si Ton raisonne en taux de
change constants. Dataquest, f insti-
tut qui fait généralement foi, table,
d’ici à 1992, sur un taux de crois-
sance annuel moyen de 13 % à 14%,
soit un peu plus que les prévisions
des industriels (11% à 12%) et
deux points de moins que la ten-
dance de ces cinq dernières années.
Four Tan prochain, toujours en
dollars constants, ta progression
serait comprise entre 15 % et 20 %.
Ces prévisions doivent toutefois être
prises avec prudence : elles ont été
faites avant le krach boursier. Les
industriels européens redoutent donc
un ralentissement aux Etats-Unis au
second semestre 1988 et ne tablent
plus que sur une croissance du mar-
ché mondial de 7 % à 10% en 1988.
La reprise a été particulièrement
sensible cette année aux Etats-Unis
Dialogue
de sourds
Loin de se féliciter de cette
reprise; les industriels européens se
sont surtout inquiétés des déséquili-
bres géographiques qui risquent de
l’accompagner. La montée en puis-
sance de l'industrie nippone des
semi-conducteurs, particulièrement
forte dans les mémoires dynamiques
pour ordinateurs (qui tirent la tech-
nologie de tout le secteur), où ils
occupent les deux tiers du marché
mondial, a poussé les Etats-Unis à
réagir en prenant des mesures pro-
tectionnistes (le Monde du 30 mare
1987), tandis que les industriels
s'alliaient pour résister (reprise de
Fairchild par National Semiconduo-
tor et accord entre Advanced Micro
Devices et MM1).
Redoutant de devenir le déversoir
des surplus commerciaux ri re Japo-
nais, les Européens ont ouvert des
enquêtes anti-dumping contre les
importations nippon es de mémoires :
selon Electronics Internationa! Cor-
a étiennent que 10% du marché nip-
pon des semi-conducteurs et les
Européens... I %.
Selon les Japonais, ce déséquili-
bre tient à ce que l'offre étrangère
ne répond pas aux besoin des équi-
pementiers nippons. Four résoudre
ces difficultés, ils ont plaidé pour un
accroissement de leurs implanta-
tions industrielles à l’étranger,
accompagné d’un développement de
la conception sur place et d'un
accroissement des accord» techm-
ÉTRANGER
Le Club de Paris réécheionne
une part de la dette sénégalaise
Î ues avec les entreprises étrangères.
In message qui a eu quelque mal à
Un message qui a eu quelque mal à
passer chez leurs concurrents :
« Trop, c’est trop ». répondait le
vice-président de Motorola, tandis
que le président de SGS-Thomson
plaidait pour que les problèmes
soient résolus sous Fangle économi-
que, faute de quoi les politiques ris-
queraient de s'en mêler, ce qui, selon
lui, • n ‘apportera rien à personne ».
Force est de constater que, dans
ce secteur-dé pour toutes les techno-
logies de pointe, les acteurs en pré-
sence ne parient pas le même lan-
gage! Cela augure mal des chances
d’un règlement en douceur du diffé-
rend commercial actuel.
FRANÇOISE VAYSSE.
Le Sénégal vient de recevoir de
ses créanciers publics un satisfecit
pour la politique de rigueur en cou»
depuis 1984. Le Club de Paris a
décidé, le mercredi -18 novembre,
d'accorder un réécbekKmemenl de
dette snr seize ans, dont six de grâce
à Dakar. Le Sénégal, doit la dette
extérieure atteint 3 milliards de dol-
lars, poursuit un effort d’ajustement
strmurel particulièrement méritoire,
compte tenu de très faibles revenus
ainsi se retirer de riz en tre pr ises
nationalisées et réduire son contrôle
d*n« quatre antres. Un premier pas
vers on désengagement des pouvoirs
publics, pr é sents de façon directe on ,
indirecte dans cent cinquante-*
sociétés.
(420 dollars par an et par habitant).
L'absence <f arriérés a favorable-
L'absence cf arriérés a favorable-
ment impressionné les gouverne-
ments représentés au Club. Par ail-
leurs, l'austérité budgétaire apennis
de ramener les besoins de fmance-
Ces de i»™* volonté n'ont
guère e ncore permis an gouverne-
ment d’apporter la preuve que la
rigueur entraînera un retour à une
croissance soutenue. Aussi les crfian-
ciere publics du pays outrüs cherché
1,8 milliar d de francs.
. La Commission a fait valoir que : -
en raison du retard, pris par la. ^
France et l’Espagne pour adaptes
leur législation, il y aurait encore,-
sur le mar ché de la CEE en 1988*
des bêtes engraissées aux hormones^.
et que, dans ces conditions, fl était 1 . *...
de l'intérêt de tous de faire p reu v e . -,
d’iule certaine tolérance en matière y.- •
H»» comm er cialisation.
La statu quo s’appliquera aussf '
nmr fcha"c*« h rfT ” nfH;wmn "* lltaÎT ea» : ■
La France, qui exporte pour plus de-< *->
10 milliards dé francs vers la KFA;" ; ‘-
et surtout vers l’Italie, devra".-
comme par le' passé, et coofonné-
ment aux accords bilatéraux exis-
tants, garantir - à ses cEents que les---. -
bétes et viandes livrées n'ont pas été - -
traitées.
La déettion prise par les Douze ne
à l’encourager et à l’aider à mainte- ctôt pas l’affaire. Les Etats-Unis, a *
nfr- y» cpp «nr ftf rWiin tv {■ ainsi que l’industrie vétérinaire* --J.
ment dn secteur public de 11,5% du
produit national brut en 1981 à
2,1 % cinq ans plus tard. Engagé sur
la voie des ré f ormes, le gouverne-
la voie des réformes, le 'gouverne-
ment sénégalais est allé jusqu’à lan-
cer une opération de privatisations il
y a ou mois. Avant que le krach
boursier ne crée un nouvel atten-
tisme, l'Etat sénégalais espérait
mr le cap sur ce chemin difficile. Es
ont appliqué au Sénégal tes règles
mises en vigueur depuis Tété dernier
par le Club de Fans, visant à-alkuK
ger les délais de remboursement
pour tes pays tes plus pa uvres , les
plus endettés et suivant une politi-
que de redressement de f économie
avec l’aval dn Fonds monétaire
international et de la Banque mon-
diale.
poursuivant le même objectif, à r _
savoir l'élimination de la directive êt;»-
la suspension de l'interdiction, n'ont,
pas renoncé à leur action. Les pn> . : -
Chain» épisodes se situeront an. .
GATT (raccord qui réglemente te-
commerce international) à Genève
et 1 la Cour e uro pé en ne de justice
de Luxembourg.
Ph-L. O
AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS
fl
.:ï::jï îi.tïS-,
I I
Prochaine
Souscription
opportunité
En souscrivant à l’Émission Publique cTEuro-
tunnel, vous deviendrez actionnaire du plus gigan-
tesque péage du monde aux cotés d’une centaine
d’mvestisseurs institutionnels qui comptent parmi
les plus grands groupes financière internationaux.
du 17 ou 27 nov ambre.
l’unité
composées chacune d’une action française et d’une action «nglaî» îndis-' "
sociables, et devenir ainsi actionnaire du groupe : privé franf^ mtoririirÿi^ S;
Eurotunnel 40% de l’émission de *£5 milliards de francs environ, sont eqrV f
effet réservés an marché financier fiançais. :
Aucun dividende ne pourra être escompté avant 1995, mais la valorisation^'^
visions des promoteurs du projet, le titre devrait offrir un rendement annueF-te
moyen de quelque 17% pendant toute la durée de la concession.
un siècle.
acquise pendant V
l’ ém i s s ion , sera attaché un bon de souscription. Dix bons de souscriptioéa/ïv
donneront le droit de souscrireàune nouvelle uiiitéentee le 15 novranbrel99iÿ,'v r ’
et lé 15 novembre 1992. .
particulières seront consen ti es pour la traversée du tnrmdi j^g
Peut-être.
L’avantage maximum consenti à ces der
forfait annuel d’environ 100 francs et un
2042 pour le conducteur, sa voiture et ses passagers = ■ : ^
En devenant oefionnaire «TEurotuimel, vout deviendrez actionnaire
du plus gigantesque péage du monde. N’attendez pas. .
Eurotunnel Information, Tour Franklin, Putea ux,
Cedex U - 92081 Paris La Défense. Minitel 3615 EURO, f EUDOt
TUNNEL Note d’information visée par la COB disponible iTïINMPI S
auprès des intermédiaires financiers (Visa n° 87.427
du 13.111987).
m
EUROTUNNEL. UN PAS DE GÉANT
M
, ■ A - ... t
1 , 1 ' toi 4c* tes
4 un-’
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r. ». a. .
•a»
Le Monde • Vendredi 20 novembre 1987 37
Économie
*3655+9 aï\ ^
'tfa ;
Une erreur de la Cour de cassation
Le vol de bonbons
est ane cause réelle et sérieuse
de licenciement
Pr- *
> «•>*
!»7- -
•if?''
4- -.'s
•• -■
HP,.
;■ v •
ti* J. • ••
>r 'M
Ul chambre de ia Cour de
tion est en train de battre des
records de sévérité. M. Meaane,
emptoyé depuis prés de deux ans
c omme mamnentionnaire, avait été
licencié par la société CFTA pour
avoir d wam nl é dans ses poches des
bo nb o n s ramassés dans on carton de
éonfîsçrie^ Se défendant en affir-
mant, avec le renfort du témoignage
«fan de scs-coQtguc* qu’i] n'avait
pas cherché & cacher ces bonbons, le.
salarié « indélicat > avait, -été
débouté de sa. demande d’indemnité
pour ticenderoent abusif par la
vingt-deuxième chaxnbre.de la pour
d’appel de Paru.
Cette étdrmante affaire est venue
devant' la chambre sociale de la
Coar de cassai»» le 29 octobre .der-
nier, la Semaine sociale Lamy révé-
lant la teneur de l’arrêt rendu.
Celui-di confirme le durcissexneBt de
la jurisprudence de la Cour. 1 a déti-
nt» de la coor d’appel est ainsi
confirmée en ces termes : « Attendu
que la cour d'appel à retenu que
fie salarié] He contestait pas avoir
mis des bonbons dans ses poches et
que ce fait était, en outre, établi par
trois témoins-, elle n’a, par une
décision motivée, fiât qu’user des
pouvoirs qu’elle tient de l'article
L 122-14-3 du code du travail cn _
décidant que le licencie ment 'de ce
salarié procédait d’une causé répon-
dant aux exigences de ce texte: »
Cet article L. 122-14-3 dispose
que « en cas de litige, le Juge à end il
tire réel et sérieux des motifs invo-
qués par l’employeur, forme sa
conviction, au vu . des éléments
fournis par les parties et au besoin
après toutes mesures d’instruction
qu’il estime utiles ». ••
[Ou espère qet rUncfin a Ctf
«née et fii’dfe ■** m laissé an
•■hasard tes cette grave afisâ» êt ébat-
•v Le 20 -février 19» 4Eft h atac
: chambre syndicale de la Gmv de cassa-
• tiw avait estfcaé qita nspinyé à la
Société alsacien de nspiwmarrtfi à
Strasbourg s’était «e
faute grave, nSnlasat le
ntmtMûtu sans préavis et
nhés, u vofcut à nom rirtuprirr <ue
paâre àe lacets» (le Moarfe da 7 mats
1986). Le vol de beaboas s’est certes
pas ma tare grevé anis sue tua
rëette et sérieuse de ttceaeteaaeat. C*eat
moue g r a v e qrn’au vol de lacets» La
Hanta jreidnM» est eu treia d’&ablh-
!■ riiesp n linitiilfi Imitai T^nt li
«tarions nias» de la eé vér ité. -
1VLN4
la procédure suivie et le carac-
• - Privatisation dM
muni c ipau x : incidents à U Seyne.
— La pofioa a fait évacuer, le mer-
craefi-18 n ovembre, la. marne de La
Seyne-suf-Mer qui était occupés
depuis le début de la matinée par
plusieurs centaines de m an ifest a nts.
Ceux-ci pour la plupart des agents
municipaux de cette commune
varotso de dnquante-cinq mille habi-
tants avaient investi la mairie de
M. Charles Scagfia (UDF), qui s’était
■tors r e tranché, avec trois adjoints,
dans son bureau en refusant tout dia-
logue. Au cceur du confit: fa privati-
sation des s e rvice s municipaux du
ne t toie m ent.
Effectifs salariés
an troisième trimestre
Les effectifs salariés des secteurs
marchands non agricoles, ont baissé
de 0,2% an- troisième trim es t r e de
198?, selon les résultats provisoires
de J’enquête sur les conditions
d’emploi de la main-d’œuvre,
publiés, le mercredi 18 novembre,
par le ministère des affaires sociales.
Si ces premières indications étaient
confirmées, une série serait inter-
rompue, qui .dstiDait entre la stabi-
lité et l'augmentation. n faut en
effet remonter à 1985 pour trouver
un recul sur un trimestre. .
La p rogres si on des effectifs a été
de 0,l%.am premier semestre de
1987 et de 0,3% pour l'ensemble de
Tannée 1986 , d’après les évaluations
de l’INSEE. La seconde partie de
l’année étant hurfj tfftwwilliwneitt
néfaste à l'évolution de remploi, 3
faudrait s’attendre que 1987 ne
renouvelle pas les bons scores
irannnfA pOUT 1986 pBT PINSEE,
mai» contestés par l’UNEDlC.
A noter que ces co mp te s incorporent
les. jeunes bénéficiaires cfun stage
d'initiation à la vie prafestionneue
exonéré de dnxges sociales.
REPERES
Production
industrielle
+ 1,9% en un an
L'incfice mensuel de la production
industrielle en France (hors bâtiment
et travaux pubScs) s'est étabS -
après correction des variations sai-
sonnières. — A 105 en septembre sur
la base 100 m 19BO, soit taie aug-
mentation de 1 % en un mois et de
1,9 96 «i un an. Le production des
biens de consommation progresse
légèrement (1 % ai un mois, 2,9 96
en un an) de même que ceUe des
tiens d'équipement professionnel
(+ 1,8 96 an un mois, + 0,9 % en
un an). ■
Investissements
Les programmes
ne sont pas
remis en cause
« Le mai nt i en de F activité indus-
trielle parait assuré au motos jusqu'à
latin de famée », indique l'enquête
de conjoncture d'octobre de la Ban-
que de France.
Si la criée financière récente e sus-
cita quelques interrog a tions », souli-
gne f enquêta, € la crainte d’une
récession est peu répandue parmi les
chefs d'entreprise, et leurs prévisions
à court terme ne font pas état d’un
ralentissement de la consommation
des ménages ». .
e En matière d’i n vesti ss ement, si
une certaine te n dan ce à r attentisme
se fait jour, eBe ne remet pas en
cause pour autant les prog r ammes
envisagés pour 1968, qui semblent,
en général, devoir dépasser ceux da
cette année. »
Salaire horaire
Le taux de salaire horaire ouvrier
avait augmenté de 0,8 % au
deuxième trimestre de 1987 et de
1 % au prôner. D’octobre 1986 à
octobre 1987, l'au gmentati on est de
3,2 96. Sur la même période, et an se
basant sur le damier résultat qui est
lui aussi provisoire, (e géssement des
prix a été de 3,1 96.
Grande-Bretagne
\
Accélération
de l'expansion
+ 0,7% au
troisièmetrimestre
Selon les résultats provisoires de
t'enquête trimestrielle du ministère
des affaires sociales, le taux de
salaire horaire ouvrier a augmenté de
0.7 % au cours du troisième trimes-
tre 1987. Cette haussa est identique
à ceHe du tro is ième trimestre 1986.
Le produit intérieur brut britanni-
que s’est accru de 1,6 % au troi-
sième trimestre, soit 4,1 96 sur
doute mois, annonce r Office c e ntr al
de la statistique. Cette croissance
est supérieure aux prévisions des
analystes qui tablaient sur un gain de
1 % sur le trimestre précéde nt et de
3,8 % sur un an. Cette accélération
s'est produite malgré une baisse san-
sWe de la production de pétrole
comp te tenu des travaux d'entretien
saisonnier des plates-formes en mer
du Nord et reflète la vigueur de l'acti-
vité manufacturière durant le troi-
sième trimestre.
Pêche
Accord entre la France
et la Mauritanie
sur (a pêche
et la marine marchande
Un accord maritime franco-
mauritanfen a été signé, fs
16 novembre, entra M. Ambroise
GueHec, secrétaire d’Etat à la mer, et
M. Dahlould Cheik, ministre des
pêches et de f économie m a ritim e de
la République islamique.
Au chap i tre de la marina mar-
chande. raccord gouvernemental va
permettre à la compagnie nationale
mauritanienne de condure un arran-
gement sur l'organisation du trafic
ma rit i me avec l’armement français
Maurel et Prom (filiale de Deimes-
Vîefjeux).
Deknas-VieQeux voudrait achemi-
ner une part» de son trafic vers le
Mali et sa capitale Bamako par
Nouakchott alors que. Jusqu'à main-
tenant les marchandises transitent
par Dakar.
Autre volet de raccord : le pêche.
Les eaux mauritaniennes sont très
riches. Les autorités de ce pays — en
accord avec le réglementation euro-
péenne sur les quotas et les droits
d'accès — ont dorme l'assurance que
la d ouzai n e de navires langoustiers
français qti fréquentent traditkmnai-
lament ces parages pourront conti-
nuer d’y pêcher. Cette question est
importante pour les langoustiers bre-
tons de Douamanez et de Camarat.
Fusions
La Commission de Bruxelles
est compétente
Four ta première fois, la Commis-
sion de 8ruxe8es a reçu la confirma-
tion de la Cour européenne de justice
qu’elle pouvait intervenir dans les
fusions d’entreprises. Cette décision
co nfo rte l'ex é cuti f de ta CEE dans
son projet d* arrêté d'une législ a tion
communautaire sur le contrôle des
conc e n tra tions»
Le mardi 17 novembre, les juges
de Luxembourg ont rejeté une plainte
de deux fabricants internationaux de
cigarettes - FU Reynolds et British
American Tobacco, — qui contes-
taient l’autorisation accordée
en 1984 par ta Commission à Phffip
Morris d’entrer dans le capital du
groupe Rembrandt.
Automobile
Renault perd
un débouché
aux Etats-Unis
Contrairement à l'accord passé
avec Renault lors du rachat d* Ameri-
can Motors. Chrysler renonce b fabri-
quer la version coupé (baptisé Allure)
du modèle Premier, un véhicule de
conception américaine, mais compor-
tant rachat de composants Renault.
Sur un marché dxffkâe, où les trois
constructeurs américains réduisent
déjà leurs effectifs et prévoient des
vantes en baisse pour 1988. Chrysler
limite tinsi ses risques commerciaux.
L'américain s’est engagé de toutes-
façons è verser des pénalités à
Renault s'a ne réussit pas sur cinq
ans à comme roia Bser 300 000 v&i-
cules intégrant des composants
Renault. Le groupe français cherche,
en outre, à obtenir des compensa-
tion, sous une forme ou sous une
autre, pour l'abandon de l'Allure, qui
lié fart pendre un flux de ventes sur le
continent américain.
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er
RESEAU
DE FRANCE
Radio fronce
Source résultat de Cenquêie Médiamétrie 55000 - Octobre 87 - Total ensemble Radio France : 20,5 'Te
Le Crédit foncier de France
au secours de la charge Ferri
Le Crédit foncier de France
(CFF) a conclu on accord avec la
charge d'agents de change Ferri,
Ferri et Game pour en prendre le
contrôle. Cette prise de participa-
tion sc fera par le biais d’une aug-
mentation de capital réservée an
CFF. Ce rapprochement, qui est le
quatorzième annoncé dais le cadre
du projet de réforme de la Bonne,
s’apparente presque à un sauvetage.
Four la première fois officiellement,
une charge reconnaît av oir su bi de
laardes pertes sur le MATEF (mar-
ché & terme des instruments finan-
ciers) qui Fout conduite à renonça
1 scs ambitions.
la charge. Sur ce marché très risqué,
la charge Ferri, Ferri et Germe était
parmi les premiers opérateurs. Elle
développait un nouveau produit
encore plus spéculatif, les options
sur contrats MAT LF. La charge
jouait le rôle de teneur de marché.
raie devait donc assurer la contre-
partie qui garantissait le déroule-
ment des transactions.
En effet, à la mi-septembre,
M. Alain Ferri, premier adjoint du
syndic de la Compagnie des agents
de change, annonçait que, après
avoir longtemps hésité et même
failli se rapprocha d’un courtier bri-
tannique, vraisemblablement
SG Warburg, sa charge choisissait
l’indépendance. L’objectif était alors
de se développa sur les nouveaux
marchés financiers comme celui des
options sur actions et le MATTF. Or
c’est précisément ce dentier qui est
à l'origine de toutes les difficultés de
Mais l'expérience engagée en mai
a dû être interrompue dès le 23 octo-
bre, r- ardoise» étant très lourde.
Elle avoisinerait les 60 millions de
francs. • Après mise en œuvre de la
couverture de l’assurance risque
d’exploitation et imputation du
solde sur les résultats attendus de
l'exercice 1987 . cette perte aura
pour effet de ramener les fonds pro-
pres de la charge de 56 à 38 mil-
lions de francs », déclare la charge.
Soi mariag e avec le Crédit foncier
devrait donc la sauva. Ferri est
rune des charges les plus impar-
tantes de la place, an deuxième rang
sur le marché des actions et an pre-
mier pour le nombre de sociétés
introduites sur le second marché.
Le Koweït détient 10,06 %
de British Petroleum
Le Koweït Investment Office
(KIO) a annoncé détenir 10,06%
de Bntish Petroleum, en ti èr e ment
privatisé depuis la fin du mois
d’octobre. Toutefois, cette firme,
tout en précisant avoir aoquis cette
participation en plusieurs ios, s’est
refusée à précisa si elle avait acheté
des anciens titres de BP « des nou-
veaux émis à l'occasion de la mise en
vente dé la dernière tranche de
titres, le 30 octobre derma. An prix
actuel des anciennes actions de BP,
le montant de Fop&ation s’élève à
1,5 milliard de livres (environ
15 milliards de francs).
Le bureau d'investissement du
Koweït a précisé que ces achats en
Bourse « rep r é sen t aient actuelle-
ment un bon. investissement à long
tome, compte tenu du prix des
potion du bureau d’investissement
du Kawétt est nettement plus impor-
tante que celle des autres institu-
tions dans BP. la compagnie a tou-
jours accueilli favorablement de
nouveaux investissements à long
terme { dans son capital) quand Us
proviennent d'investisseurs Institu-
tionnels ».
titres et des mandes quantités dis-
ponibles sur le marché ».
ponibles sur le marché ».
La direction de BP a indiqué,
pour sa part, que BP « avait souvent
exprimé son désir d’élargir son
actionnarial étranger. Si la partiel-
• Suez révise en baiss e ses
résultats. — La Compagnie finan-
cière de Suez a révisé i la baisse son
e stima tion de résultat consoBdé pour
1987, lequel devrait se situer dans
iflie fourchette de 1,8/2,2 milliards
de francs, alors que les prévisions
avancées avant le krach étaient de
r ordre de 2/2,4 mflEards de fraies,
a indiqué M. Renaud de Le Genjôre.
Le président de la compagnie a soufi-
gné que cette révision était faits par
i prudence s et les chiffras définitifs
ne devraient pas subir de nouvelles
modifications si les bourses se main-
tiennant à leur niveaux a ct uels.
AVIS FINANCIERS DES SOCIÉTÉS
à
UNION FINANCIERE DE FRANCE
BANQUE
L’Union financière de France, établissement financier spécialisé dans la gestion
privée depuis 20 ans, vient d’être agréée par les autorités de tutelle en qualité de
banque.
La diffnsion de produits bancaires, en complément «Tune gamme dép diversifiée
de placements, constituera pour le Groupe de FUnion financière de France on atout
supplémentaire dans son souci p er m a n e n t cT appr éh e nd er sms ses aspects les phas
larges ia gestion du patrimoine de ses clients.
Valeo
Rec tifi c a t i f suite au communiqué de presse du 10 novembre
Fusion Valeo /SEV : échange des actions
Parités d’échange obligations convcrtiMes SEV contre actions Valeo (BALO du
2 novembre 19*7).
Depuis le 9 novembre, les obSgatüons convertibles SEV sont S a onv e an convertibles,
maïs en action Valeo sur la base de :
— 033 action Valeo pour 1 obligation SEV 1978
— 1 action Valeo pour 1 obligation SEV 1983
NEW-YORK, »im t
i { *■* i i l i ■ i
PARISff.18i»vmtn
Plutôt résistant =
PARIS
Second marché (sélection)
Une reprise s’est p ro duit e, mer-,
credi, i Wall Street Après avoir
continué de s’alourdir la
majeure partie de la journée, plus
par désmôvnsnent que sa une pres-
sion des ventes, le marché s’est, en
effet, brusquement redressé mie
heure avant la dôtnre. L’indice des
industrielles, on instant retombé â
1 88833, s’est finalement établi i
1 939,16, avec on gain de
1631 pointa.
Le bilan général a même été
meOlea que ce résultat. Sa 1 977
valeurs traitées, 1-032 ont monté,
520 ont baissé et 425 n'ont pas ■
varié.
Les rumeurs, qui ont circulé sa
l’imminence d'an accord entre
Pmin^iniii iiMt fo in et je fmu i ^ amé-
ricain sa une réd u ction 3a déficit
budgétaire, mit assez fortement
encouragé la op érat e ur s i repren-
dre des p o sition» . Mais en même
temps, des whx se sont élevées pour
ap p eler i la prudence. Beauco up
redoutent que la montagne n'accou-
che d'une souris. Dans cet esprit, de
nombreux investisseurs sont restés
Tanne an pied. Le niveau relative-
ment bas de l'activité en témoigne.
Seulement 1$L27 mil Hong de
ont changé de mains, contre
1483 millions la veilla.
Contrairement i l'habitude, la
Bourre du Paris n'a pas jou£ mer-
credi, è m frire paur. L'annonça on fin
de mati n é e d’un déficit co mm ercial de
4,9 milliards da francs pour ta mois
cf octobre n'a, cerne, peu tofaaé ta
marché incfiHérent Mais ode n'a pas
déclenché une vague (Tordras do
vantas de rangjtour da caBos enregb-
tréos récemment au cours des
fameuses journées noires. L'activité
ait restée nte modérée. Durant ta
séance ofliclu ie. la tend a nce, soute-
nus ta matin, s'est alnatSe,. mais sur
un fond da résista n c e-, A ta décrire,
nndtaatsur hstaman é accusait ma
parte fimitée à 0,70 %.
Tout tas gr a nd i ténor* de ta cota
ont encore perdu un peu de terrain :
Peugeot, L'Oréal. CSF. Paribas,
Sa nofi, BSM. Compognin b a n ca ire—
Le BTP a, lui aussi, subi quelques
portes. Mais, dans T ensemble, tas
valeurs françaises n'ont pas trop
souffert.
Ma n if estement, ta trt a r d ié continua
è être soutenu par T espoir d'un
accord entre radmMsoation et ta
Congrès am éri cai n sur une ré d uction
du déficit budgé t aire des Etats-Unis.
La preuve en est : au premier étage*
royaume da o M g a tioni da «insti-
tutionnels » s'effor cai ent d'acheter
VALEURS
VALEURS
c papier ».
Bref, ta Bourre s'est comportée
d’une façon jugée normale i
quarante-huit heures de la Iquldatlan
générale.
D'après lu professionnels, lu
Terme au pied. < C'est un marché
franco-français >, disait T un d'entre .
eux. Un -agent de ch an ge, qui redou-
tait ta pae è Touverture, s’est (St
ensuite plutôt rassuré.
Si Tan en croit tas dernières ana-
lyses frites. Parie est ma i n te na nt de
toutes les piaon au monde ta moins
chère avec un FBI {mes earring
ratio: rapport cours/ bénéfice par
action) da 11. La ratio ut encore de
39 è Tokyo. Mais gare è ta güseaderi
la piaee nippons avait un réel
matoise I c Impoaribta », dtarit la res-
ponsable de la ceButa bourièra d'uns
grande banque française. Mais ce mot
n’est pu français. Introduit ce jour,
Tufftar-fhntara été coté 240 F.
MARCHÉ DES OPTIONS NÉGOCIABLES
le 18 - 11-87 à 17 heures
VALEURS
LONDRES, Km». 4
TOKYO, 19 n». 4L
Une fins encore, la Bonne de
Londru a vécu an rythme du
rumeurs sa révolution d'une pasâ-
nuneœs sa révolution d’une passi-
ble rédaction du déficit budgétaire
américain. L'indice FT gagna
même Jusqu’à 32 points en séance.
Toutefois, le* faananètxe da Stock
Bxchaagc clôturait la séance de
m er credi à 1 3093. en retrait de
13 point par rapport & la vrille.
Une fias encore, le marché da
fiait dominé jb w les transac-
tions massi v es sa BR On sjmn-
nait, en séance, que le Koweït déte-
stât 10,06% du groupe pétrolier
K rif 2i niiwp ift. D’autre pflrt) do qqq^
braises fi r mes présartamt lents
résultats : Rank Horis Mc Dougall,
spécialisé dan» ta minoterie, la bou-
langerie a Tafimentatinn, annonçait
une hausse record de son bénéfice
annuel (+ 27 *) ; la chaîne de
magasins Storehonse publiait,
quant i elle, une baisse de plus de
3% de son bénéfice semestriel.
Osant è Whitbread, rune da prin-
cipales brasseries de Grande-
Bretagne, et Boots, l’une des
r dcs dténet de p tomm cj ai et
laboratoires pharmaceu tiques,
ils déc l a raient rcspcctivc iu cn t da
progre s sion» de 17 % et 23 % de
Le petit jeu du yoyo continue &
Tokyo. La baisse a su c céd é i la
hausse jeudi au Kabnto-Cho. EDc
n’a cependant pas revêtu une très
grande ampleur. A la clôture,
l’indice NDdcd accusait un repli de
65,69 points, seulement à
2266830 -
MAtlF
La journée avait pourtan t bien
comme n cé (4- 130 points). Mais la
nouvelle baisse du dollar a suscité
derechef des inquiétudes. Be au co up
sc d emand e nt i Tokyo si le fameux
. accord tant attendu sala réduction
du déficit budgétaire américain ne
sera pas que de la poudre anx yeux.
Notionnel 10 X. - Cotation en pourcentage du 18nov. 1987
Nombre de contrat»; 48 544
Déc. 87 Béats 88 I Juin 88
La actions da entreprises, dont
l’activité est principalematt tournée
3 l'exportation, ont subi quelques
pertes.
97,70 97,65
97,85 . . 97,85
La mînwB d’or éraî ff | t en toi ww
et la fonds d’Etat ont perdu jusqu’à
65 pence poa certains.
INDICES
BOURSES
Dollar :5,69 F 4-
FAITS ET RESULTATS
• CLARINS PREND LE
CONTROLE DE LANVIN. - La
société Oarius va prendre une per-
ti ri pat ion majoritaire dans un hol-
ding re gro u pan t la maison de cou-
ture et la parfums Laurin.
Cette pexticipstkn sera partielle-
ment payée en actions nouvelles
C latins,, permettant ainsi à là
f«mîii« Laurin d’entrer 4»"» le
capital de Oarius.
■ disques » au groupe japonais Sony
pour quelque 2 milliards de dollars,
opération était nttwiyfn ^ i Elle
devrait entrer dans la faits au
début de l'année 1988, une fois
obte nu es tont es la a ut o risa ti on s
légaka.
A Hssue de Fopératioa, qui doit
être ap prou v ée par rassemblée da
actionnaïres de Oarius, le tavkffng
Lmrin disp os era cfune tr és oreri e
de 150 udEBocs de fiuocs.
Le président de CBS, M. Law-
rence Tech, a précisé que Sony
crut présenté • une offre tris
attractive pour les actionnaires, qui
procure une importante source de
capital et qui nous permettra de
co nc e nt r a 1 tous nos efforts et nos
ressources sur notre activité princi-
pale » de radio et de téUH&flhsiau.
L'espoir sa la oanduaioa «Ftia
accord sérieux poa réduire le
déficit budgétaire américain 1
s’atténuant, le dollar a rechuté,
jeudi, sa. toutes la plaça finan-
cières. Il a coté 5,69 F (contre
5,7510 F la veille). Le.deuticbe-
maric a confiné de monte* vis-à-vis
du franc (3,3940 F contre
33905 F). Boa la cambistes, là
devise française est dévaluée de
facta
FRANCFORT 17 nov. 19 au».
DoHsr (eu DM) - MSB 1*775
TOKYO 18 au». Wmt.
Doter (eayen») .. 136g 135J8
MAHCHÉ MONÉTAIRE
(effets privés)
Piris (19nov.). ..... Sl/U 5/1 S
ÜWF-Yorfc (18 nov.). . 41/443/1%
PARIS
(INSEE, hase 100 : 31 déc 19*6)
Vikms-françaises.. 773
Valeurs étrangères . 1*13
NEW-YORK
(Indra Dov Jones)
_ . , „ WtaNt 18 noir.
Industrielles 192Z3S 1939^6
LONDRES
■ (faü&ce «Financial Tares»)
, . _ 17 nov. 18 nov.
fadustneüra ....131*4 13093
284 . 2853
Fond» d’Etat .... H,74 90,7V
TOKYO
NSdcABnJaa .... 22734,49 " 22668JR
Indu» général ... VÊSJfit i&j»
Qerinsest détenue 1 85% paie
groupe famifial mené par le PDG
Jacques Coortm et 113% du capi-
tal est dans ta pubhc. Faction étant
cotée au second marché de là
Bourse de Paris.
L’actueQe société Jeanne Laurin,
qui n’est pas cotée, en détenue par
la famille Laurin. Le prèt-A-porter
maf-nlîti eUVZTOD 60%
de son chiffre d’affaire* global
(250 ""Htaw éc fiança auxquels
s’ajoutem 50 mifliaœ de redevances
sa fieenoa). Le nouveau grand de
Hodastrie de luxe, Ctorins-Lanvm,
pèsera en terme de chiffre
d'affaires près de 1 milliard de
franra. Cest sue be&e revanche
poa Ctarins, érincé de la course à
la reprise de Rncbas pa raflemaad
Write.
• SWETOSH MATCH CÈDE
wnjnNsm sword a rs*
SAS. — Un accord prâiminaire est
intervenu entre Swcdïsh Match et
Fîskar. « pé ci ili s te finlan i tai s de la
coutellerie, pour la cession à ce der-
nier. an dfimt de 1988, d a acti vités
maisons et jardins de Wilkinson
Swords, repri sa en mars par le
LE MARCHÉ INTERBANCAIRE DES DEV w
La conditions de fat transactias
n’ont pas été crwn m rt ti iq i lA-y Bth,
est déjà un fbormaear de WlDtin-
sou eu couteaux, ctsea u x et «y’»»
de jardinage poa FAnstnBe et
r Amérique, mais sortant poa le'
RFA et la Grande-Bretagne, où
W illfhMM Ul dlWliWMl l*> ÎIMHWhA
• CBS ACCEPTE tX VEN-
DRE A SONY SA DIVISION
HSQUESl - La firme américaine
CBS accepte de vendre si dirisiûa
_ Fîskar espère par cette transae-
ticm atieux couvrir le marehé euro-
péen, .cependant que Swedish
Match pourra se concentrer sur sa
outra activités eu améficrant sa
p os alri S t éstn n vtati aacg iBBL
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Marchés financiers
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BOURSE DU 18 NOVEMBRE
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+ 070
- 161
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- 080
+ 166
- 101
+ 402
+ 103
-294
+ 114
- 128
+ 244
-082
- 108
+ 067
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- 021
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- 476
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+ 252
- 105
+ 003
- 159
- 117
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674
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Lictata
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230
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40 • Vendredi 20 novembre 1987
DÉBATS
POUTIQUE
2 La justice en question.
ÉTRANGER
8 Les formations politiques
acceptent la concertation
proposée par te premier
3 Un entretien avec Antonio
Gutierrez. dirigeant des
Commissions ouvrières
espagnoles.
6 Le rapport sur l'Irangate.
7 M_ Jospin reçu par le pré-
rident Ben Ali.
ministre sur te finance-
ment des partis.
9 Les discussions au sein du
Parti républicain.
10 Les travaux de l'Assem-
blée nationale et du
Sénat.
ynj
SOCIÉTÉ
CULTURE
14 Au tribunal de Poitiers : le
dopage par ignorance et
négligence.
16 Trois mille personnes aux
obsèques du nationaliste
corse Jean-Baptiste
Acquaviva.
26 L'OMS propose un plan
de lutte contre le SIDA
dans les prisons.
27 Don Juan, de Molière, par
la Cométie de Genève, à
Créteil.
- Si de là-bas; si loin, à
Bobigny.
28 Budd Boetticher et les
Indiens au Festival
d'Amiens. .
— Communication : le RPR
et les ondes d'outremer. '
ÉCONOMIE
34 La dégradatibq du oom-
merce extérieur français.
34-35 Les tensions sur les
marchés financiers et
monétaires.
36 Le Salon des composants.
- Les Douze et lès viandes
. aux hormones.
38-39 Marchés financiers.
Abonnements
Météorologie . .
Mots croisés ..
Radio-Télévision
Lato, Loterie ....
Annonces classées
Spectacles
• Bourse. En dtocf dkr
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JOUR -
AOoàUL tasmsnrat Sports.
Boum. Jeux. Aboonemma.
3615 Tapez LEMONDE
Et te Hirairie du Monde
est ouverts, mais sur 36-16
Le peso mexicain
s’effondre
Le peso mexicain a perdu plus de
55 % de sa valeur par rapport an dol-
lar dans la seule journée du mer-
credi 18 novembre. La spéculation
était déjà stimulée par une inflation
de 140 % en rythme annuel. L'effon-
drement de la Bourse — une chute
de 73 % depuis son point haut dn
5 novembre — a fait le reste. Le
marché noir a repris ses droits, cha-
cun cherchant refuge dans le dollar.
Au point que la banque centrale
interrompait ses opérations peu
après l'ouverture du marché, mer*
crcdi, sur les changes comme sur la
pièce d'or nationale, le centenario.
Les maisons de change refusaient à
leur tour de vendre du dollar atten-
dant de voir jusqu’où le peso allait
tomber.
La dérive inflationniste reste Fun
des points les plus inquiétants de
l'économie mexicaine. L’excédent
commercial du pays s'est en effet
vivement redressé pour représenter
6,23 milliards de dollars durant les
neuf premiers mois de 1987 —
165J % de plus qu'on an aupara-
vant - grâce à une remontée de
34,2 % des exportations. Les inves-
tissements étrangers reviennent et
les dirigeants de Mexico pouvaient
se féliciter il y a peu d'avoir rassuré
une part des Mexicains qui ont la
fâcheuse habitude de mettre leurs
capitaux & l'abri, généralement anx
Etats-Unis. La spéculation effrénée
sur le peso risque d’inverser & nou-
veau les flux et d’entraîner un fois
de plus ««e rapide diminution des
réserves monétaires de la banque
centrale qui étaient remontées à près
de 15 milliards de dollars en septem-
bre.
BOURSE DE PARIS
Madrée da 19 novembre : 4
Poursuite de la baisse
La baisse s'est poursuivi à la
Bonne de Paris. Affichant — 1,49 %
dès l'ouverture, l'indicateur de ten-
dance descendait jusqu'à — 2,35 %
en séance.
A la hausse figuraient Guyenne
Gascogne (+ 4,08 %), Bail Investis-
sement (+ 2,68 %, UIF (+ 2J8 %),
Maisons Phénix (- 1 - 1,72%), Lyon-
naise des Eaux (+ 1,68%), La
Hénin (+ 1.36%) et Hachette
(+ 136 %). A la baisse, on notait
Sovac (- 7,62%), Alspi
(- 6,08%), Enrope 1 (- 6,05%),
Intertechnique (- 5,68%), BIC
(- 5,46%), Docks de France
(- 5,32 %), Euromarché
(- 4,81 %), et Carrefour
(-4,71 %).
Valeurs françaises
Panique dans le métro de Londres
Au moins trente-deux morts
dans l’incendie dé King’s Cross
An moins trente-deux per-
sonnes ont péri mercredi soir
18 novembre an cours dn pire
incendie qu’ait jamais coonn le
métro de Londres. La vétusté
des installations apparaît
comme la cause principale de
cette catastrophe. Le feu a pris,
pea avant 20 heures, mercredi,
dans nue pile de papiers gras
accumulés sons un ' escalier
mécanique en bas (Tune des sta-
tions les pfas fréquentées dn
réseau, King’s Cross.
LONDRES
de notre correspondant
Les pre mi ères flammes ont été
aperçues à 19 h 45 sous les lattes en
bois de l’escalier mécanique reliant
la ligne Piccadüly au reste de la sta-
tion. A ce moment de la journée,
trente-deux mille cinq cents per-
sonnes transitent chaque heure par
King’s Cross, une station qoi dessert
cinq lignes différentes et assure la
jonction avec une des gares ferro-
viaires les pins importantes de Lon-
dres.
Une passagère a alerté un respon-
sable de la station, qui a pris son
temps pour aller voir sur place.
D’antres erreurs ont été commises
par la suite, «mme le prouvent les
nombreux récits faits par des
témoins qui remplissent les quoti-
diens de jeudi matin.
Les papiers gras, journaux aban-
donnés et antres gobelets en plasti-
que, n’avaient pas été enlevés et for-
maient use couche épaisse sous
l’escalier mécanique. Pour une rai-
son encore inconnue, cet amoncelle-
ment s’est enflammé et le feu a rapi-
dement atteint les lattes en bois.
Pendant quelques minâtes, les
passagers ont continué à emprunter
l'escalier mécanique, alors que tes
responsables de la station et tes pom-
* piers étaient déjà là. Les uns et tes
' autres croyaient à un incendie
mineur et laissaient s’écouter te Qot
des usagers.
La famée a rendu assez brutale-
ment la situation incontrôlable. Elle
a envahi la salle où l’on achète les
billets en haut de l'escalier mécani-
que. Les passagers, que les trains
successifs continuaient à déverser,
n'avaient d'antre choix que
d'emprunter l'escalier en flammes
car la fumée s'accumulait égale-
ment en bas.
Les ingénieurs de la ligne Picca-
dilly ont choisi alors de laisser circu-
ler tes trains en raison de l'heure de
pointe mais mus qu’ils s'arrêtent à
King' Cross. Des milliers de Londo-
niens ont donc pu voir à travers les
vitres des wagons les malheureux
pris au piège sur tes quais. Ces der-
niers ne pouvaient -ni monter Hmiw:
les trains qui ne s’arrêtaient pins ni
prendre l’escalier en flammes.. Les
quais eux-mêmes étaie nt envahis de
fumée.
La plupart des victimes ont péri
asphyxiées ou carbonisées. La salle
dès billets de la ligne PiccadiOy,
située à 15 mètres son s terre a été'
montrée an cours de la nuit à quel-
ques journalistes. La chaleur avait
été telle que le béton avait fondu par
endroits, des sacs à main et des
objets abandonnés dans la panique
jonchaient le soL Certains corps ont
été, selon les pompiers, presque
entièrement réduits en cendrés.
Le bilan définitif n'a pas encore
été publié. Il y au moins trente-
deux morts, dont un p om pi er, et une
cinquantaine de blessés, dont vingt
et tm étaient encore hospitalisés
jeudi irmtiii-
élodie
Manifestation a Malaga
pour la libération de la fillette
431 1 416 417
Les ravisseurs de la petite Mélo-
die, fille de la chanteuse sud-
coréenne Kimera et de l'homme
d'affaires libanais Raymond NaJa-
chian, enlevée à Estepona le
9 novembre dernier, ont baissé te
montant de la rançon exigée à sa
fa mi IV. ; 3s réclament désormais
4 millions de dollars, contre 5 aupa-
ravant.
Dans trois appels téléphoniques,
mercredi 18 novembre, au journal
madrilène ABC, un porte-parole des
ravisseurs a également menacé de
tuer la fillette si la rançon n'était pas
Le numéro Ai « Monde»
daté 19 novembre 1987
a été tiré à 500 798 exemplaires
Cellier
Le beaujolais nouveau
arrive
le 19 novembre
dégustation au tonneau
et buffet
les 19-20-91 et 22
PETITS ET GHANDS CHUS
ou VINS ET CHAMPAGNE
14, rua Codât 9*. 4Z4&48.91
88. rua Montorgoml 2*. 42.36. 17.49
18, rua Mention rtro 1*. 42.3603 32
versée. • S’ils ne paient pas. nous
devrons prendre une décision /_/.
Ou nous la tuerons ou nous cesse-
rons de lui donner à manger. La
petite se porte bien. •
D’autres médias espagnols ont
mis en cause, ces derniers jouis, le
père de Mélodie. Selon la radio pri-
vée SER, Raymond Nakachian
aurait été impliqué dans un trafic
d’or et de bijoux, alan que Dia-
rio 16 affirme qu'il était L’un des
chefs de la prostit ution à Londres
dans les années 60. Selon ces
médias, une • vendetta » pourrait
être à l'origine de l'enlèvement de la
petite Mélodie.
Plusieurs centaines de personnes
ont manifesté, mercredi soir à
Malaga, pour demander la libéra-
tion de la fillette. « Atout voulons
toucher au cœur les ravisseurs»,
ont indiqué tes organisateurs de la
manifestation. Composé surtout de
femmes et d’enfants, 1e rassemble-
ment s’est terminé par une prière
devant la cathédrale de Malaga.
qui a annoncé ta cassation de ses activités en raison d’ire impossbffité
de s'approvisionner selon la tradition du vra tapis cf Orient, pousuit
donc ta vente de son stock rassemblé depuis 40 ans, dans lequel i ne
reste plus que des
TAPIS ANCIENS
1 1 » I i n A nnA si* Jequels a vous sera
ET RARES"»"
4, rue de Fentfrème. 8*. M“ AÆromesnfl
10 h à 19 h, sauf lundi matin. A H H B
42.6530.43.
' ’• 1 1 • !~L
t 1 , /, i .■ g rj y '‘Æ » ‘
VIENT DE PARAITRE
chez les marchands
de journaux
210 PAGES -48 F
A JOUR, EDITEUR
Sur le vif ' : — —
Bed and breakfast
Une enquête est menée cohkrinte-
meot par le London Région Trans-
port (LRT), la police et les pom-
piers. Elle devra notamment
expliquer pourquoi, quatre Heures
après te début de l'incendie, et mal-
gré la présence de plusieurs cen-
taines de pompiers, des usagers
étaient encore bloqués sur tes quais
de la ligue Piccadüly. Les pompiers
eux-mêmes auront à faire face à
quelques questions embarrassantes.
D n'avaient pas à leur disparition de
plan de te station, alors que celle-ci
est une des plus compliquées dn
réseau, avec des dizaines de tunnels
qui retient les différentes tignes.
DOMINIQUE DHOMBRES.
[Ui urilf yh fUls - —ta
nom, ou •f-»— ■ — s'était produit le
28 février 1975 d ans le métro loado- .
■beb. Ce jow-Ü, une rame bondée as.
s’était pas arrêtée <s gare anme prêta
et avait défoncé les botofes de la station
de Moorgate, dns la Qty. Qearate-
trois morts et soixante-quatorze
Hemis svaint été rethés des wsg s an
Assurés ks ns daas les autres.)
: Je n'en reviens pas? 70 %
des Âmi&icrirms trompent, tour-
mari. 'N y on a quiont de la vaine,. -
dites donc I Vu la pénurie, do
mecs an état de fonctionner sur
le marché du saxe, on sa.
demande bien avec qri ? Parce
qu'enhn elles sont pas mieux
loties que nette, faut pas croire,
les nanas, aux Etats-Unis. Notez,,
si allas découchent, c’est pas tel-
lement pour coudwr, c'est pour
ce qui vient avant et, avec un peu
de chance, après : les mots
doux, les caressas, le violoncelle,
t'es la phrs belle.
D'où je sors tôut ça 7 Du rap-
port HH». Vous savez. Shere
Hrte, la ravissants, la scanda-
leuse sexologue, qui balance à
temps régulera d'énormes pavés
da neuf cents pages dans la mare
aux canards, aux bob a rds, sur te
comportement amoureux do
l'espèce txunasie. Là, elle va très
fort!.: "
Pour vous donner une idée
98 % des femmes int e r ro gée s se
plaignent ; coupures de courant,
plombs qui sautent, ça disjoncte, ;
elles sont continueBwnent en
panne de "communication. 'taure
bonshommes les boudent, tes
Ignorent, tes traitent comme des
. mères ou comme des bornes et
se moquent éperdument de leurs
Asm, de leurs besoins de ten-
dresse et de «Sites. C'est pas
compfiqué, 87 % d'antre elles
avouent -que, question- senti-
ment. bonjour tes coptees, bon-
soir les noecs 1
D'accord, ftte >im peu bri-
colé le sondage assez bancal sur
toquai rite s'appuie pour affirmer
que rien ne va plus dans tes
ménages, quels que soient leurs
âges et lem revenus. N'empê-
che > Les petites Anglaises, c’est
parefl. J'ai vu, l'autre jour, dans
Today*, un chiffra qts an «fit long.
Elles sont 75 % à' préférer la
bouffa air saxe. L» bistro, ont tes
yeux dans tes yeux, Ja main dans
la main, sans oubfiar ta rose et
les 'bougies. La dodo, merci bien,
rnaja non, rnercL
Remarqu e z; B y a une formule
pour tout ar r an ger : te Bed and
bnàkfiut. Petit déjeuner au St.
Combien de sucres, chérie ? La
paquet!
CLAUDE SARRAUTE.
Selon BV A
Les cotes de popularité
de MM. Mitterrand
et Chirac se dégradent
Les cotes de popularité de
MM. François Mitterrand et Jac-
ques Chirac se dégradent, selon tes
résultats du sondage réalisé par
BVA et publié, te jeudi 19 novem-
bre, dans Paris-Match (1). Le pré-
sident de 1a République perd deux
peints en un y*»* en. recueillant
58 % d’opinions-poritives, tandis que
32 % des personnes interrogées (an
lieu de 31 %) se déclarent mécon-
tentes de hiL
Le premier ministre, pour sa paît,
est crédité de 42 % d'avis favorables
(an lieu de 46 %), alan mie 46 %
des sondés (an lieu de 44%) expri-
ment à son égard un jugement défa-
vorable. M_ Chirac voit là sa cote de
popularité redevenir négative, alors
que, te mois dernier, elle s'était,
pour la première fris depuis décem-
bre 1986, inversée positivcmenL
61 % des Français consultés (dont
80 % d'électeurs de gjmche et 44 %
de droite) ne souhaitent pas que
M. Jean-Marie Le Pea « obtienne
ses cinq cents signatures parce qu'il
est dangereux pour la démocratie ».
Mais 28 % des personnes interrogées
(dont 49 % de partisans de te majo-
rité et 17 % de l'opposition) parta-
gent nn avis inverse, estimant que. le
président dn Front national « repré-
sente un courant de l’opinion ».
Face au parti de M. Le Pen, 55 %
des sondés (dont 57 % des Secteurs
de te majorité) estiment que le RPR
et l'UDF drivent.» refuser de discu-
ter Mate 30% des sondés (dont
35 % des partisans de droite) pen-
sent que te majorité doit « essayer
de s'attendre » avec le Front natio-
nal- .
(1) Sondage effectué du 31 octobre
an S novembre, auprès d'un échantillon
représciilRlif de neuf ccut vingt-huit
: Une semaine après son éviction
de la dircction au parti à Moscou
M. Eltsine est nommé
membre do gouvernement soviétique ;
Uæ Mute exacte m ent spèt . Quatre personnes en effet oocupent
sa destitution de la «me positron analogue à celle de
direction dn parti i Moscou, M- «jDOffhoi ce tant que
me " - pitn î n - m» _ premier vico-présklent dune grande
® or ~_“~ ne * reç* ™ y * - a d mini st r ation et miznstre.de l'URSS,
vean poste. Sckm an oomammiqnË L'une. M. Rebut, an comité d’Etat au
diffusé par Pagencç TASS Ie mer- rian (Gosplan), deux, MM Ievkv et
crtd 18 nove mb re , 3 n été nommé Snacnkcy au comité agrrindnstrid
premier, rice-préridest dn comité (Go* agroprom), une dernière,
«PÉtut de FURSS pour le Uti- B™. “ H?™?*
ment, avec rang de monstre. d^dupU à Moscou fait son entrée
Pour un bcxnme qui a été traîné aBjounThuL Or, .toutes sont soit mem-
ifam b boue par toute la p r es se , pa tees, soit mqqAtems, du comité cm-
phie tard que w n| Tr f| Ii dentier, pour tri , ce qui les dengue nttimiwit du
avoir • porté -un coup , de -poignard .lot beaucoup plus mqxxtant des aubes
tir™ i e dos du comité central» et vice-présidents et premiers rive-
voulu • créer la scission ou. .polis-- présidents des mê m es organismes : pas
buro». cette ««mîiMf km ajoute un moire <te 15 par exmq de pour le seul
nouvel épisode surprenant à une Gosstxqi, dont le président, M. Bata-
afiairc 3 est vnâ; hautement â^raM- e st I m-mê mc «co-président du
^mJU co n se il des ministres.
- EDe vise sam doute trois objectifs : .. M- Ehstine retrouve aian sa ^técia-
d’abord l’opinion sur la santé de fit* première, puisqu’fl a commencé sa
M. Ehrine, qui Avait donné Beu à • ^ rnère «Hnmç respo nsable de
hwtw jiqrtire de rumems ces Tmaustne du hBnmf.nt à Sverdmwsk
jouis ; ensuite effacer h pénible - dans PO ural, ayant de p reafa fa
im p rF —i r», causée par le procès de dïrectioo du parti dans cettu région en
type stalinien Cnt-à 1a victime : divris - 1976. C’est ^a leinciit txwVnne respon-
soviétiques cités par le- saMe de find usbie du bâtinieqt au
New York Times, notamment oomM cesttral du parti riiH avrit étf
M. Arbatov, ont même « regretté açpelé à Mbsopu ansmat après Tam-
Pintensité » «Tune Hîmrtmgvvi -qui vée de Ml Gorbatchev an pouvoir
reflète; srio* 1 eux, le manque de • cul- suprême en avril 1985. fl n’avait tou-
rare démocratique» de te société, tefois occupé te poste que quelques
Enfin fopératicxi semble avoir maB * a ï ant && désigné en décembre
pour but de sauver partieUenrext Jte • *» 14 année pour succéder à
mise à M. Fhôn» Cefau-d. a. dSà VtetmGrtehnieàlarizectiriidùpazti
perdu en firit sou titre de suppléaiit-au àMt^NotoosmaTlremeaiiiâdare
pofitboro. mais fl devrait conscreg un h capital e, aton qrfjiae affectation en
ou au inofns un strapontin au e ***wu^eparalssaiipnis probable,
camitécentral du parti. - MICHEL TÂTU.
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RÉVOLUTION
Lee réformes se snccèdeoL
DéeentraQsaâoo, ré-aUocatkra des
ressources, éducation. C’est une
rérohition daux la tvatfidon. -
Dans te numéro Vide
GÉOTOürnQUE AFRICAINE
i&lsqmSûteOtisJc Wet Boatii e,
TSOMftrâ
Eamte es Bmrârepu’cone^askxx
aa&e90Pa&«ljRePQsta*
S, naïL-Bent 75816 Pris '
• Le prix r iorance-Goutel aü
pôèts Yves Banmfoy. - Doté de
60 000 dollars .(environ
300 000 francs), le prix Horenoe-
Gould a été sttràxiti, le ntercradl
-18 novembre, à Yves Sonnefoy, par
rAcsdtimte des beaux ans. C'est ta
dauxtems armée que os jury, dirigé
par M. Louis Pauwats, décerna ta
irtt. Le peartra Viaira Da Silva l'avait
reçu art 1988. .
pirècta ur ria ta publication d'un Dio-
tioruiair» dos mythofogies, chez
rtammariçq, an 1981,;^ Yves Bonna-
foy* bgé de soixame-quatra ans, a
reçu da nombreuses t fis t incti or ts :
prix da* . critiquas an 1.971; grand
prix da l'Académie fr an çai se an
1981, bourae Concourt 1987 de ta
a -
-■O t T.
ter
>- * ■
ir
>■**** ;
■ :
t, i.'!»»,. J
■ •- J *■ g ;
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*• te ->,g
1 *44*'